t'étais tendu coda, tu détestais les surprises. mais tu l'écoutais lui. t'avais pas trop eu le choix, t'avais libéré le moment rien que pour lui. c'était important de lui faire plaisir, alors contre mauvaise fortune bon coeur, tu fis les choses comme il t'indiquait. acceptant même de bonne grâce ce bandeau qu'il entoura autour de ta tête, faisant éteindre tes soleils pour toujours. diantre, tu te retenais pour ne pas lui pourrir sa soirée. sept mois... tu n'imaginais pas le temps passer à l'allure de l'éclair, pas à ce point. t'avais vécu tant de moments merveilleux que... ton esprit s'assombrit, il fallait coûte que coûte ne pas garder longtemps ce secret. attendre halloween pour l'emmener vers tout ce quoi tu fuyais dernièrement. peut-être, si tu pouvais retarder ce projet pour profiter de cet énergumène, de partager d'autres moments encore avec. malheureusement tu détestais fuir ton passé, surtout qu'il commençait à prendre de la place dans ta vie. souffle mi-excité, mi-exaspéré lorsqu'il te fit descendre de voiture. — c'est quoi la nouvelle lubie que t'as trouvée ? tu ris, obligé de le taquiner un peu. tu serais toujours surpris par ses capacités en robotique alors quelle invention allait-il te présenter ce soir ? ou tu faisais totalement fausse route. encore une fois, personne n'avait cherché à te surprendre. il était le premier, et ce soir tu allais vivre ce que tu n'avais pas encore vécu. impossible donc de pas te montrer anxieux, détestant être privé de tes sens, surtout de la vue. — attends. tu le retins, t'étais pas rassuré alors tu tiras son bras vers toi. tu n'aurais jamais accepté cela venant d'un autre et c'était important qu'il le sache. maintenant ou jamais. — tu es mon petit fou, tu le sais ? peu importe ce que c'est, je suis chanceux de faire toujours partie de ta vie. sache que je n'aurais pas confié la mienne dans les mains de n'importe qui. tu toussotas, surpris de lui faire déjà des révélations alors que t'ignorais toujours la surprise. tu ôtas le bandeau à son signal et tout te cloua sur place. toute cette immensité bleue derrière des vitres titanesques, remplie d'animaux marins te captiva. c'était cela son petit secret ? un aquarium ? un putain d'aquarium ? — okaaaay... ton regard se perdit dans le spectacle qu'offrait l'endroit. ton esprit ne réalisa pas tout de suite la présence d'une table dressée dans un coin. — que dis-tu ? animal marin... préféré ? désolé little angel si le requin lui parut plus intéressant que toi sur le moment, t'avais jamais mis les pieds dans ce genre d'endroits. comment était-ce possible tous ces animaux... coincés ici ? tu les revis en liberté dans l'océan, t'avais pu découvrir quelques uns de ces animaux dans des endroits paradisiaques. comment était-il parvenu à amener ce bout de paradis à boston ? tout s'emmêlait dans ta tête, trop plein de joie et de stupéfaction qui te rendait étrangement amorphe. tu marchas sur le pied du jeune brun sans t'apercevoir qu'il était juste à côté. te retournant, aucunement gêné même si tu fis une grimace devant lui pour tenter de revenir dans la réalité. — t'as bien dit matelas ? merde le requin allait-il sentir ce flux de sang qui te gagnait ? décidément le grand bassin tout comme sa surprise commençaient beaucoup à te charmer. la lune allait-elle vous bénir à nouveau ?  

impossible pour n’importe quel ange maudit sur cette planète de ne pas devenir un minimum excité par ce chaste contact délivré sur ta joue, voilà que tu sentais tous tes sens s’éveiller d’un coup. même ton myocarde s’était réchauffé à son contact, se gonflant pour se réjouir l’espace de quelques secondes de cette marque d’affection. bien que dorénavant habitué à cela, tu ne pouvais pas t’empêcher chaque fois de t’emparer de cette joie qui te contaminait pour laisser à toutes les folies que tu retenais le champ libre complet. cela était souvent enivrant, de se laisser porter comme de tout lâcher, comme d’abaisser les barrières pour laisser ton coeur se mêler à ces mêmes folies. cela n’était que le début… lunes qui devinrent humides après un coup de langue à ses mots, qui t’adoucissaient. finalement tu n’aurais pas mieux rêvé que lui comme compagnon, pourquoi demeurait-il toujours à tes côtés alors que toute ta vie, le soleil n’avait jamais réellement songé à te présenter au monde ? les ténèbres t’avalaient comme maintenant, t’angoissais malgré tout de ne pas voir. tes yeux étaient ce que t’avais de plus précieux mais comme souligné, tu n’aurais jamais accepté cette condition si quelqu’un d’autre que lui l’avait imposée. il fallait vraiment à ton tour lui prouver que tu tenais autant à cet astre qui commençait à partager sa vie avec la tienne. tu ne réfléchis pas quand il t’autorisa à recouvrer la vue et le choc s’empara aussitôt de ton esprit. grandiose et fantastique. voilà tout ce que t’évoquait ce grand espace exposant des animaux marins de toutes formes et de toutes couleurs. cela impressionnait le gosse qui était en toi, limite pantois de découvrir autant d’animaux en même temps. attiré par ce nouveau monde, tu déambulas sans réaliser que le brun te suivait. sans rester maître de tes mouvements donc, tu finis par le percuter et cela lui arracha un cri de surprise. mais il s’adoucit rapidement en t’expliquant la présence du matelas. — ah ouais, on a le droit de dormir ici ? c’est tout ce que t’as prévu en plus de dîner ? tu haussas un sourcil, gardant ton sérieux. tu tentais de deviner tout le programme mais tu t’éloignas avant de connaître la réponse. tu la connaissais coda mais tu tentas de garder ce calme qui pourrait vite se dissiper en sa présence. mais tu le rejoignis près de cette table avant de t’asseoir sans lui attirer une minute d’attention, sensation étrange que celle d’éviter son regard pour ne pas trop voir ses yeux briller d’admiration. — eben, c’est une belle attention tout ça. j’ignore comment tu l’as fait mais t’as rivalisé d’imagination pour marquer le coup, c’était ce que tu voulais ? tout se passe comme tu voulais aussi ? tu t’amusas à te pencher dangereusement vers lui au dessus de la table, tu te demandas quelle serait sa réaction. mais tu continuas, voulant le titiller. — viens me donner un baiser parce que tu es merveilleux, encore plus que ces animaux… tu es celui que je préfère. soleils s’imaginant déjà proches de lui, de le regarder, de le sentir. il était forcément aussi appétissant que le menu. peut-être plus alors que ce dernier perdait de plus en plus de son intérêt. mais le ventre criait famine et tu tentas de calmer cette sensation en orientant la conversation sur un autre sujet plus conventionnel. — comment as-tu préparé tout ça ? quelqu’un t’a donné un coup de pouce ? même pour le menu ? tu tentas de masquer ton excitation, parce qu’il était totalement craquant. tu pourrais passer des heures à le regarder et le choyer, il faudrait dans ce cas accélérer le repas. — pourquoi l’aquarium, eben ? tu voulais me surprendre ou tester un endroit différent qu’une belle suite d’hôtel pour fêter nos… tu fixas les verres, soudain presque ému qu’il soit toujours resté auprès de toi. — et le champagne ? t’attends que je te serve, que je fasse le serveur qui répond à toutes tes demandes particulières ? tu ne pus retenir un gloussement, à la fois amusé par tes propos, comme touché par les efforts déployés pour toi. ce titan possédant déjà sa muse, à la jolie frimousse qui faisait fondre son cœur.