Motivée par la musique pulsant dans mes écouteurs, j'arrive en bonnes foulées jusqu'au campus, où se trouve le club de boxe. Ouvert pendant tout l'été, mais bien évidemment ouvert maintenant, alors que nous nous sommes donné rendez-vous avec Emile. Je dois bien avouer qu'un training en sa compagnie est quand même mille fois plus fun que de frapper en solo un sac blindé de sable. Mais puisque je n'ai pas énormément voyagé durant ces deux mois, j'ai eu plus souvent qu'à mon tour l'opportunité de ne faire qu'un avec ce fameux sac, affinant mes propres techniques d'attaque et de défense, ne ménageant aucun effort. La raison ? Je dois pouvoir me défendre quelle que soit la situation, ou mon potentiel adversaire. Lire et relire les affaires non élucidées de viols et de meurtres motivent d'autant plus cette routine sportive, et plus encore mon arrivée au club. Emile doit déjà y être, puisque j'y vois de la lumière. A croire que nous sommes deux fous insomniaques qui, au lieu de rester confortablement allongés dans leurs lits douillets respectifs, préfèrent s'user le souffle et les muscles dans un combat amical. Hellooooo mon bichon !! que je chantonne presque en bondissant pour le serrer contre moi, son dos contre ma poitrine. Tu m'as battue question rapidité, mais c'est la dernière fois ! Faussement fiérote, j'embrasse doucement sa joue avant de lui faire face et de lui offrir un lumineux sourire. Comment tu vas ? que je m'intéresse en déposant mon sac d'entraînement au sol.

Ni une, ni deux après le dernier message envoyé, je sautai dans mes chaussures pour me mettre en route. Je m'étais promis d'arriver avant elle et j'étais presque persuadé que j'allais l'attendre. Mes affaires de sport bien rangé dans mon sac, je fermai la porte de mon appartement afin de me mettre en route en petit foulée jusque la salle de boxe. Les rues étaient vides à cette heure ci malgré la reprise du travail pour certains et des cours pour d'autres. C'était agréable de parcourir les rues de Boston de si bon matin de n'être dérangé ni par les voitures, ni par les habitants trop pressés et ingrats.

Comme prévu, j'arrivais bien avant elle, même si ça se comptait en minutes. Je souriais en entendant le son sa voix avant de cette dernière ne soit accompagné de son poids sur mon dos. Je riais en lui faisant fasse. Il n'était pas facile pour moi de me faire des amis, mais l'amitié que j'avais construit avec Mowgli m'était précieuse. Son caractère totalement à l'opposé de moi me rendait bien plus léger. D'ailleurs, je me sentais déjà beaucoup mieux. "Je t'avais dit que je serais là en premier" la taquinais-je. "On fait aller écoute et toi ?" Je ne me souviens plus de la dernière fois où je pouvais prétendre aller bien à deux cent pourcent. Il y avait des jours où j'allais mieux que d'autres, mais j'étais vite perturbé pour un oui ou pour un non, d'où la raison pour laquelle je suis parfois réveiller de si bonne heure. Malheureusement -ou pas d'ailleurs- je ne pouvais pas cacher grand chose à mademoiselle qui, de toute façon, était de un, très perspicace et de deux, très tenace.

Je posais à mon tour mon sac au sol. "On s'échauffe un peu ?" proposais je. Le running n'était pas suffisant pour échauffer l'entièreté de ses muscles. "Alors, pourquoi es-tu levé de si bonne heure ?" M'inquiéter et prendre des nouvelles de mes proches faisaient parti de mon caractère et cela m'évitait aussi de parler de moi, car j'avais l'impression d'être égocentrique lorsque la conversation tournait autour de ma vie.

@Mowgli Grindelwald