Tu relèves le regard sur la personne que tu viens de bousculer sans faire exprès. T'esquisse un petit mouvement de recule en reconnaissant son regard, son facié. "Bohème." Non Lex, normalement on s'excuse quand on bouscule quelqu'un, surtout quand c'est ta faute parce que tu étais occupée à envoyer un message. Tu le dévisages d'ailleurs un instant, ton téléphone en main, parce qu'hormis dire son prénom, tu sais pas trop quoi lui dire. T'as fait une belle connerie au bal avec lui, t'as jouer à la conne ce qui a pourri sa soirée, la tienne et probablement celle de Manny aussi. T'en sais rien. Et depuis tu l'as un peu, beaucoup esquivé parce que tu peux faire la fière, mais pas dans cette situation. Il t'a vu morflé, te faire traité comme une moins que rien alors que tu continue de courir après le gars en question, mais surtout, tu t'es joué de lui en omettant de lui parler de l'espagnol, du fait que tu voulais l'utiliser pour combler l'absence de l'autre, pour ne pas être la cruche qui serait seule alors que lui, il viendra avec sa magnifique fiancée. La bonne blague, parce que le Ferrer n'était pas venu avec sa mannequin de compagnie... "Tu vas bien ?" Finis-tu par articuler pour faire mine de rien, pour tenter d'occulter un peu les événements de la dernière soirée que vous avec vécu ensemble...

@Bohème Chatelain

J'avoue sursauter alors qu'une silhouette féminine vient de me foncer dedans sans crier gare. Mais ce qui m'étonne plus encore, c'est le son de cette voix, et le fait que cette demoiselle connaisse mon prénom. Bien évidemment mon esprit ne met pas longtemps à additionner a+b, mais au lieu de jouer les offusqués en rapport à notre dernier échange, j'esquisse un petit sourire amusé. Lex... que je la suis sur le jeu du on murmure presque le prénom de l'autre en laissant planer un rien de mystère dans l'air. A dire vrai, je n'ai aucune rancune ni ressentiment envers elle. Mieux encore, je comprends presque la situation dans laquelle elle s'est retrouvée au bal, et la façon dont l'espagnol a fait suivre de joyeux sous entendus tous sauf sympathiques. Je n'ai cure de ne pas m'être fait un pote à cette soirée, car comme dit l'autre, s'il court aussi vite que je l'emmerde, il est définitivement champion du monde. Le monde est petit, hein ? que je reprends suite à sa question, sans vraiment y répondre, alors que mon expression demeure douce. Je peux t'offrir quelque chose à boire ? Après tout, puisque le hasard nous a placé l'un et l'autre sur cette même route en ce jour d'été, pourquoi ne pas en profiter. Je ne t'en veux pas, tu sais que je conclus finalement, au cas où il demeurerait un doute dans son esprit.

Tout comme toi, il balance ton prénom, ou plutôt ton surnom, parce qu'il le sait que si il ne veut pas t'avoir de mauvais poils, il est préférable de ne pas dire Alexane. Le seul qui y arrive sans y perdre trop de plume n'est autre que Manny, dont tu ne te prives pas de dire le prénom complet quand il fait de même avec toi. S'il veut t'appeler Alexane, tu le nommera Manolo. Un donné pour un rendu. Si il veut du Manny, il a qu'à te servir du Lex, c'est pas la chose la plus compliqué qui soit à comprendre. T'as d'ailleurs l'impression que certaines de tes fréquentations ignorent ton prénom complet et clairement, c'est quelque chose que tu n'as pas envie de changer. Pas pour rien que tu te présentes toujours comme Lex sans jamais dire l'entièreté de ton patronyme.

Concernant l'homme devant toi, tu le questionnes l'air de rien, savoir si il va bien, absolument pas désireuse de mettre les pieds dans le plat concernant l'histoire de ce fichu bal que t'as gâché pour plusieurs personnes à toi toute seule. Il ignore d'ailleurs ta question, te laissant entendre une autre remarque qui t'arrache un petit rire. "A qui le dis-tu." Parce que t'avais fait fort le premier soir, finissant bourrée dans la chambre de Manny, au lieu de la tienne... Une porte à côté de la tienne, un mauvais numéro retenu et le tour avec été joué. Karma qui semble t'en vouloir plus qu'un peu, encore heureux que sa chère Valentina n'était pas de la partie sinon, de ta peau, nous n'aurions pas donné cher.

"Pourquoi pas !" Tu ne refuses jamais un verre, ton âme de Dudley qui restera pour toujours malgré les manigances de ton père et son désir de te voir être une véritable pfo. Et si toi tu ne voulais pas aborder le sujet, lui il le fait directement, te laisse entendre qu'aucune rancune n'est de mise. "De quoi tu parles ?" Tu fais mines de ne pas savoir, parce que toi, si tu pouvais tu effacerais le bal de ta mémoire, dommage que tu n'as pas de soeur jumelle, sinon tu laisserais entendre que c'est elle qui a fait tout cela, elle qui y était. Jumelle diabolique qui joue de mauvais tour, mais malheureusement, c'était bel et bien toi.

Le monde est tout petit, rien ne m'explose davantage au nez que cette vérité. On pourrait croire que la soirée du mal s'est déroulé la veille, et que l'on va débriefer sur cette dernière... mais à la place, j'ôte tout malentendu d'entrée de jeu : je n'en veux pas à Lex. Probablement aurais-je réagi de la même façon, voire même pire, à sa place. Que veux-tu boire dans ce cas ? D'humeur galante – bien qu'il y ait peu de chance pour que ça dure me connaissant – je lui tends la carte des cocktails si son choix se dirige là-dessus. Personnellement, j'opte pour une vodka martini, mélange à la James Bond – on ne se refait pas – alors que la question de la demoiselle me surprend. J'arque un sourcil, manifestant la brève perdition dont je suis victime. Plaisante-t-elle ou bien a-t-elle oublié ? Et merde, c'est toujours à moi d'annoncer les nouvelles qui plaisent ou les souvenirs pas gênants pour trois sous tiens ! Je vais partir du principe que t'as un Alzheimer light que je cabotine en esquissant un sourire amusé. Comme je disais... je ne t'en veux pas d'avoir fait en sorte que je me fasse un ennemi juré qui doit vaudouter ma tronche jusqu'à plus soif ! On m'a demandé de préciser, pas de jouer la carte de la délicatesse. En même temps, je tourne la chose en dérision mais je ne suis pas certain que la vérité soit très éloignée. Il y a du neuf entre vous ou il s'étrangle encore en avalant une olive parce que t'as caché ton prénom ? Okay, not fair pour le damoiseau. Mais à ma décharge, plus antipathique, on a rarement fait.

"Je vais prendre un smoothie orange-banane-Kiwi." Laisses-tu entendre à sa proposition de boire un verre, comme pour enterré la hache de guerre, hache qui visiblement n'a jamais été entre ses mains, ni même les tiennes. T'es plutôt mal à l'aise avec lui à cause de ce qu'il s'est passé au bal, de cette foutue soirée que tu aurais pu passé avec Manny si vous aviez communiqué, mais clairement c'est pas votre fort à tout les deux et ça tu le sais... Pire qu'un tango entre vous... Trois pas en avant, trois pas en arrière, vous n'avancez pas et en même temps à quoi bon car la finalité tu l'as connais que trop bien. Lui attendant une autre femme au bout de l'allée à l'Eglise. Bohème, il ne mâche pas ses mots, ne comprend pas ton désir de ne pas parler de cela et entre dans le sujet en parlant de Manny. Tu soupires.... "Ouais... Désolée pour ça." Tu grimaces doucement, parce que t'as quand même foutu une belle merde pour rien... T'as vraiment été stupide, mais au moins t'as rendu valeur à ce que l'espagnol disait de toi, c'est à dire que t'es une gamine. "C'est toujours compliqué... Mais ouais pour lui je reste une gamine menteuse et probablement manipulatrice maintenant." T'hausse un peu les épaules. "Je devrais laissé tombé avec lui, mais j'arrive pas à me faire une raison." Tu joues franc-jeu, alors que normalement tes états d'âme tu les gardes pour toi.