Ah, la quille. Un été haut en couleurs, en émotions, en fous rires et autres anecdotes que je garde pour la soirée à venir. Gyeon a promis de venir me chercher et je sais qu'il tiendra parole... reste à savoir combien de temps il mettra à me questionner sur mon été, et je suis curieux de le découvrir. L'avion n'a pas eu de retard, ma valise est déjà récupérée lorsque j'entends un petit aboiement au loin. Tonka est la plus rapide, suivie par Fluffy et ses toutes petites pattounes. Mes bébés ! que je lance en ouvrant les bras pour les accueillir tous les deux, pleinement conscient de combien ils m'ont manqué. Je sais qu'en compagnie d'Azur et du jeune homme en face de moi, ils n'ont pu qu'être comme des coqs en pâte, mais il n'empêche que mes petites boules de poils ont manqué à cet été riche en sensations. Tu as l'air en forme, ça fait plaisir à voir ! que je lance à l'américain avant de me relever pour le prendre à son tour dans mes bras. Les deux chiots font la fête autour de nous, lèchent et jappent joyeusement sous l’œil certainement attendri de tous les arrivants. C'est pour moi les fleurs ? que je m'étonne dans un sourire, étonné par cette attention. Tu t'es habitué à ton nouveau chez toi ? Laisses dans une main, valise dans l'autre, j'incite mon protégé à me suivre afin que nous quittions cet endroit de retrouvailles. Et puis nous avons beaucoup de choses à nous dire, j'en suis certain ![/color]

J'éclate de rire à la remarque de Gyeon sur les fleurs. D'ordinaire, je suis plutôt habitué à en offrir qu'à en recevoir, mais l'attention est délicate et me plaît plutôt bien. Trop ? Mais non ! Je suis juste surpris. Je ne peux pas me souvenir du dernier cadeau que l'on m'ait offert sans intention derrière. Quand on a appris aussi jeune à se démerder comme je l'ai fait... un cadeau est toujours une surprise. Un sourire bienveillant marque aussitôt mes lèvres alors que je passe mon bras autour des épaules de mon protégé. Un sac de voyage en main, qui tient également les laisses des deux trublions poilus, nous quittons rapidement l'aéroport alors que le jeune homme m'explique les dernières difficultés rencontrées. Attentif, je fronce légèrement les sourcils, hoche la tête, désireux de le laisser terminer. Okay... donc en gros ils veulent emmerder celui qui s'occupe de toi parce que tu ne peux pas rester en place ? Je savais qu'ils étaient psycho-rigides à Harvard mais à ce point-là... Je soupire doucement, arrêtant de marcher en incitant Gyeon à me faire face. Tu te sens capable de continuer tes cours ou est-ce que ça te paraît insurmontable ? N'aie crainte, je ne te jugerais pas quelle que soit ta réponse. Je hoche positivement la tête avant de reprendre, moins sérieux : Azur bosse pas mal aussi à ce que j'ai compris. Mais le principal c'est que vous vous entendiez, pas vrai ? Que j'ai pas à me faire suer dans le ménage si vous vous sautez à la gorge! Humour, évidemment. Mais je pense qu'il me connaît suffisamment pour le savoir.

Tu crois qu'il y a une file de nanas que j'invite chez moi ?! Hors de question, mon loft est un bunker, et je compte que cela reste ainsi. A plus d'un titre je ne laisse rentrer personne chez moi. Mon ancien client est une rareté suffisamment extraordinaire pour être relevée : il connaît la première partie de l'appartement, mais n'a pas accès à la seconde, celle que constitue mon bureau et le classement des affaires les plus sensibles, notamment en lien avec la Pègre. Un lieu où personne d'autre que moi n'est autorisé, et qui est tellement sécurisé que cela ferait pâlir les protections du Pentagone. Je peux aller au rendez-vous bien sûr, mais je sais d'ors et déjà ce qu'ils vont me dire... que tu es hors cadre et que te garder en cours alors que tu ne sais pas rester assis risque d'être compliqué. Aucun jugement de ma part, bien sûr. Je le laisse prendre Fluffy entre ses bras, pendant que je récupère la laisse de Tonka, ma petite princesse qui sautille plus qu'elle ne marche à mes côtés, trop heureuse de me revoir enfin. Deux mois sans ma présence, les deux trublions brillaient par leur impatience. La question qu'il faut que tu te poses sincèrement est la suivante : est-ce que tu veux continuer ces études et te faire aux règles établies, ou est-ce que tu préfères un travail de terrain, comme celui que pompier t'offre. De préférence, décide-toi avant le rendez-vous, que je sache quoi dire à ceux qui ont un parapluie là où je pense...