Lampions. Clignote dans la nuit. Aura tamisé. Le bar illuminé, attire les âmes. Confère à l’endroit, une atmosphère propice à la détente. A la consommation. Positionné à l’extrémité du bar. A l’écart des tables. Contre l’une des rambardes, l’ombre est appuyé. Derrière lui, il n’y a que vide. Les montagnes en arrière-plan. Au milieu d’un trio, participe à la conversation, mais son regard lui, est happé par la silhouette au bar. Repense à la révélation. Celle balancé par sa propre amie de toujours : Erika. Il a particulièrement conscience de la conséquence dramatique que ça serait, si la brune apprenait la trahison. Aussi, même si une part de lui aurait aimé tout balancé pour voir la pellicule de leur amitié, se cramer, il ne fera rien. Parce qu’il apprécie la blonde. Et tient encore à l’unseelie. Assez pour qu’elle ne perde pas l’une de ses rares amitiés dont la nature est profonde. Battement lent. Son myocarde, n’est plus qu’une lancinante douleur. Quand il s’agit d’elle. Tente de le rendre insensible. De ne plus ressentir cette brulure. Elle qui le ravage de l’intérieur. Agonie. Se calme pour recommencer en pire. A chaque fois qu’il lui parle. La voit.

au milieu d’une lignée d’inconnue, verre glissé de la main du barmaid jusque devant moi. laisse des bulles d’eau sur le bois laqué, dégueulent les gouttes le long du cylindre transparent. laisse apparaître l’orangé du cocktail sucré. pouce et index qui serrent la fine tige rigide, joue avec. le regard mort. billes cristallines fixent un point invisible, ignore la foule qui m’entoure, qui déambule tout autour de moi. aucune réflexion, aucune pensée, juste le trou noir et infâme. et, finalement, lève le verre, plonge les lèvres en avalant une gorgée. loin de la soirée d’hier soir, de l’euphorie, juste un calme plat. inhabituel. billes se lèvent, croisent les tiennes. maladroitement. fatalement. abdomen qui se fissure, coeur retrouve la douleur. celle qu’il essaye de guérir, qu’il tente de faire passer avec le temps. celui qui semble stagner, avancer trop lentement. amnistie qui ne vient pas. toi. infiniment. se détache des autres, ta silhouette. se sépare de l’ombre dans laquelle j’t’avais foutue. perdue. - bonsoir.. la place est prise ? voix rauque imposante. capte l’attention un brin tardivement. déboussolée. détache le regard d’en face pour trouver un autre. insignifiant. bienfaiteur. - non, c’est libre. ça me sauve de toi. celui vers lequel mes yeux divaguent encore.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Le regard détourné. Elle l’évite Lena. Préfère se concentrer sur le nouveau venu. Lui à la figure trop lisse. Prend place. Entame des échanges qu’il sait illusoire. Parce qu’elle le sent. Lena. Le regard qu’il appose sur son dos. Brulant. Pendant de longues minutes, il la laisse jouer. Prise au piège de son propre supplice. De son côté, il prend le temps de terminer sa conversation. Son verre. Pour enfin, mettre un terme à cette ignorance. Vers le bar, il s’approche. Se met sur la droite de la brune. « Maï taï. » Qu’il commande. Du coin de l’œil, il regard celle qui lui fait face. Et devine, les marques qui dépassent de son cou. Alors, il enchaine. Joue la comédie. Ignore l’horreur qui lui ravage l’estomac. Passe un bras sur les épaules de celle qui le déteste. « T’étais là bébe ! C’lui que t’as choisis pour notre plan à 3 ? Je m’attendais à un mec mieux foutu. »

brouille le champ de vision. s’estompe dans l’indifférence la silhouette qui fait renaître les émotions. ravives les sentiments encore suspendus au palpitant. comme un poids mort, le tire, le pèse, à deux doigts de lâcher dans la pénombre. reviens en pleine gueule, réouvre les balafres aux cicatrices instables. superficiels. plonge le regard dans un autre, se concentre sur l’accessoire juste là pour contenir les tempêtes. s’enchaîne une discussion, mime un sourire aux compliments. ceux, sans importance. alimente l’intérêt pour qu’il reste encore un peu. le temps nécessaire pour que l’ombre s’évapore. mais elle me remplit, me surplombe quand sa voix sonne trop proche. électrise. emballe le myocarde quand j’hésite une fraction de seconde pour confirmer la présence. les yeux se posent. sur toi. haine et déception engorge les filaments des iris. jambes croisés, soupire de ta comédie. tourne légèrement l’ovale vers le partenaire de distraction. - j’ai pas trouvé mieux. avec nonchalance. je m’en foutisme flagrant. ton bras qui se glisse dans ma nuque, contact brûle le derme encore contaminé. d’toi. l’air beat, l’inconnu se barre l’ego étriqué. dans la seconde, j’attrape tes doigts pour dégager ton bras. me libérer de l’Emprise. - c’est quoi ton problème putain ?

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'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Rentre dans le jeu. Tire avantage de sa présence pour se débarrasser de l’inconnu. S’arrache à lui.Se dégage de son ombre, avant de s’insurger. Et lui en sourie. S’arme d’une fausse nonchalance. D’un naturel qu’il est difficile de déchiffrer. La supercherie parfaite. Toute sa vie, il s’y est entrainé Scott. « C’est comme ça qu’tu m’remercie ? » Les billes vertes luisent d’un éclat. Dessus, s’y accroche les lampions du bar. Duel. Les prunelles glacées qui s’affrontent. Interrompue par le barman qui lui dépose la commande. De sa poche, le brun attrape un billet. Le fait glisser à l’homme, tout en lui disant de garder la monnaie. Et puis, il revient à elle. Boit une gorgée maitrisée pour se remplir de courage liquide.

reste suspendue à ton regard. lutte avec moi même pour céder, détourner les yeux de ce verdâtre pernicieux. addictif. se glisse le verre entre nous, le bras dj barmaid qui vient flouter la vision. agacement factice quand roulent les billes dans un soupire marmonner en reprenant ma place. face au bar. - te remercier pour ? question qui n’attend pas de réponse. - Il était mignon et, meilleure compagnie qu’toi. paille avec laquelle je joue nerveusement, ecrase les pulpes du fruit de la passion. m’attarde sur les détails insignifiants pour rendre ta présence moins pesante. asphyxiante. talon qui touche le sol, quitte le tabouret, prête à m’enfuir. loin de l’endroit maudit. d’toi, cette même malediction. et, me rétracte, reste debout bas ventre qui effleure tes genoux, face à toi. - t’sais quoi ? vu que t’as trouvé personne d’autres à emmerder c’soir, rends toi utile.. roule moi un joint. sourire sarcastique qui ne dure pas longtemps, ramassant mon cocktail pour rejoindre la terrasse sur laquelle tu régnais quelques minutes avant.

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« C’pour ça qu’tu l’a laissé partir. » Marque l’arrêt. Exprès. « Pour moi. » Observe la façon dont parle son corps. Tic nerveux. Paille qui matraque le fruit. Il imagine aisément la tête qui pourrait se trouver à la place de la pulpe. Descend la brune. Du tabouret. Abandonne son poste pour ouvrir la marche vers la terrasse. Rictus. A sa demande, tandis qu’elle lui montre son dos. Il a gagné le droit de rester. Reprenant le devant, il les oriente à l’écart des regards. S’assoit pour finalement sortir son attirail. Muet. Il attend que ça soit elle. Qui parle.

tranchante est la vérité. bloque le souffle, inconsciemment marque une pause dans les gestes. doigts autour de la paille restent immobiles. frappante réalité, celle d’avoir toujours tout jeter pour toi. tout détruit pour toi. même moi. mots incisifs, font suinter le myocarde d’une lame aiguisée. ignore. balaye les évidences. invitation balancée sans savoir si tu suivrais ou pas. mais, tu me devances, guidée par tes pas jusqu’à l’extérieur. tu t’assois et je reste debout, contre le mur d’en face. cocktail entre les doigts, avale le silence. le regard qui se balade sur tes doigts habitués. roule de façon machinale. -je te manque à c’point qu’tu lâches tes potes pour moi ? rictus arrogant.

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Les doigts qui s’activent. Et la question qui fuse. Ironique. Vers elle, il lève son regard. Croise des azurs, tandis qu’à ses lèvres, il porte le joint presque formé. Glisse sa serpentine sur le papier translucide. Le regard toujours ancré à celui de son interlocutrice. « Faut croire ouais. » Il est sérieux Scott, mais il laisse le doute planer. D’un geste soigné, il colle les deux bords. Tasse le tabac. Ou plutôt la beuh. Parce qu’il les charge Scott. Encore plus que d’ordinaire. Une fois prêt, il porte le joint à ses lippes. Illumine le bout de la flamme du briquet. Tirant une première latte, il tend à la brune le précieux. Expulse l’air. « Nouveau style ? » Qu’il questionne en donnant un léger coup de tête en direction des traces qu’il peut percevoir sur le coup de la jeune femme.

l’esprit se perd. juste là, sur tes lèvres, sur ta langue qui vient humidifier le fin papier. je m’oublie, captivée par le geste. l’espace de quelques secondes, déjà trop. me rattrape les souvenirs, ceux que j’aimerais voir brûler dans cet enfer qui était le nôtre. écoute à moitié ta réponse, l’a retiens pas. parce que je la connais, cette ironie dans laquelle tu te caches. ces mensonges avec lesquels tu m’as faite craquer tant de fois. me ressaisis, les billes qui t’évitent, regardent ailleurs pour m’échapper. de cette emprise. trop fraîche. trop addictive. j’entends seulement le bruit de la roulette qui résonne, ton inspiration et l’expiration qui suit. le bras qui s’étire, je me rapproche à peine. juste de quoi attraper le bâton que tu tiens entre les doigts. ceux que je frôle, de loin. place le joint au bord des lèvres, mal positionné, appréhende déjà la première taffe. celle qui brûle quand on est pas habitué. grimace, tire et je me retiens de tousser. fumée qui s’évapore trop vite, déstabilisée par ce que tu désignes. les traces que je pensais presque invisibles, toi, t’as réussis à les déceler. paume de la main qui se pose sur mon cou, tic nerveux. - quoi ? t’as oublié ? j’aime quand c’est sauvage.. voix qui ne tremble pas. mensonge presque réel.

Let me be there

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