il sort de la douche, la chevelure humide, a passé un short de sport et un vieux tee-shirt aux couleurs d'harvard, ce qui se rapproche le plus d'un pyjama pour lui. il rentre à peine d'un bar où il a trainé avec des amis, s'y est attardé très tard en partie pour s'occuper l'esprit. son portable a la main, il rejoins la cuisine de sa maison, la prise de ses doigts serrés autour de l'appareil. hope est sensé avoir reçu les résultats aujourd'hui. il a réussi à penser à rien d'autre de la journée. il attend un message, un appel, n'importe quoi. il presse l'écran, le corps raide, mais rien n'apparaît que du noir puis le logo indiquant que la batterie est chargée. juron qui éclos sur ses lèvres, il reviens sur ses pas pour brancher l'appareil, conscient qu'il ne va pas avoir accès au contenu de l'appareil avant au mins vingt minutes. la tête lourde, un peu éméché mais pas assez, il retourne dans la cuisine et il récupère un reste de pizza de la veille pour le passer au micro-onde. il est plus que l'ombre de lui-même en ce moment et ça le rend dingue.

les doigts tremblant qui cours sur le clavier, j'ai la boule au ventre quand je clique sur le mail du résultat du test de paternité. dans quelques instants, je saurais qui de toi ou de Milo est le père du bébé qui grandit en moi. le coeur au bord des lèvres, j'ouvre le mail, mes yeux parcours l'écran et la sentence tu tombes.. tu es le père de mon bébé. notre enfant. celui que j'ai refusé d'avoir et qui nous a valu une énième dispute et séparation. celui que je rêve pourtant d'avoir avec toi et seulement toi depuis que je t'ai vu quand j'avais 15 ans. je me disais qu'un jour on aurait un enfant ensemble, que tu m'aimerais et qu'on serait une famille. et pourtant maintenant que ça pourrait être le cas, ma carrière a prit une place plus important que je ne le pensais dans ma vie. parce que les déceptions et les déboires m'ont poussés à ne m'accrocher qu'à ça. en oubliant parfois peut-être que t'as quand même toujours été la pour moi. je sens les larmes monter et je me mets à pleurer. Reese est censée venir ce soir pour me soutenir avec l'annonce du résultat. mais je dois te le dire. je dois t'annoncer ça en personne, pas juste te balancer par message que t'es le père et surtout, j'ai besoin de voir ton visage, ta réaction face à cette annonce. elle est trop importante, elle pourrait tout changer. j'attrape mes clés de voiture et je fonce chez toi. je ne toque même pas, je me contente d'ouvrir la porte d'entrée à une vitesse folle avant de me retrouver nez à nez avec toi, tes cheveux mouillés, ton air perdu, ton assiette avec ta pizza. les larmes montent à nouveau, je referme la porte, cale mon corps contre le bois, dans le silence. c'est toi le père que je finis par lâcher, brisant le silence, changeant nos vies à jamais.

le bip du micro onde qui annonce que son repas est prêt. il récupère la pizza sans enthousiasme. il n'a même pas faim et il n'a presque rien avalé de la journée et il faut qu'il rectifie ça. il porte une part à ses lèvres, prends une bouchée qui lui paraît fade. il est à deux doigts de récidiver malgré tout, de mordre à nouveau dans sa part quand le bruit de la porte qui s'ouvre lui fait lever la tête. ramené à la réalité, inquiété par cette intrusion, il quitte la cuisine et fonce à travers la maison, sa pizza encore à la main. non pas que ça lui soit très utile comme arme improvisée pour chasser un possible cambrioleur. la tension de son corps à l'idée de se confronter à un intrus retombe quand il la repère, contre la porte. pas une intruse, même si techniquement elle est entrée sans frappée. hope, l'air dans tous ses états, son dos appuyé contre la porte. il fonce vers elle d'une démarche un peu chancelante, le coeur serré, l'expression grave. son coeur qui bat à toute allure, sa tête qui bourdonne. c'est le moment et il a peur de poser la question, de s'entendre donner la réponse. il se plante devant elle, désireux de l'attirer à lui mais réfrénant cette envie. c'est pas plus mal de toute façon. ses jambes lui paraissent faites de coton. il est à peine capable de tenir debout lui-même, encore moins de la soutenir elle. il ouvre la bouche comme pour parler même si les mots manquent et elle le prend de vitesse. c'est toi le père elle n'a pas crié, mais ça pourrait tout autant être le cas pour tristan. les mots qui raisonnent au dessus. son regard à lui qui deviens humide. l'émotion qui monte en vague et il sait pas quoi en faire. il sait pas s'il est triste. s'il est heureux. s'il est soulagé. s'il a peur. il ressent tout à la fois, tout trop fort et il est pétrifié. les mots lui manquent alors qu'il devrait parler. elle a besoin de l'entendre parler, qu'il lui dise quelque chose. et il ne sait pas quoi dire. je... il est quoi ? qu'est-ce qu'il est sensé faire ? qu'est ce qu'elle a besoin d'entendre ? qu'est-il capable de dire ? il déglutis et met un moment avant de réussir à s'exprimer d'une voix hachée. c'est ton choix c'est sa décision. de le garder ou pas. les cartes sont entre ses mains. il la couve d'un regard brillant, à vif, saisi par l'émotion.

je suis sans voix, j'ai du mal à contrôler le rythme de mon coeur. je sens la crise d'angoisse monter et avec tout ça s'ajoute les migraines et les nausées de la grossesse. je suis complètement perdue, totalement à la ramasse. et le pire dans tout ça c'est que je crois que je ne réalise pas encore totalement. ce qui me perds le plus c'est que quand j'ai vu le résultat du test de paternité, j'ai été soulagé que ce soit toi.. alors que pourtant ça complique les choses. parce que si le père était Milo la question ne se poserait pas. mais là, tes sentiments entre en compte, notre histoire passée, nos sentiments et cet enfant qu'on aurait voulu avoir ensemble un jour. alors là, plaqué contre ta porte, j'essaie d'encaisser le coup et je cherche de l'aide dans ton regard. mais ce que tu me dis, ça ne m'aide pas. je secoue alors la tête, laissant une larme couler le long de ma joue. arrête putain. arrête Tristan le visage déformé par la douleur. arrête de te demander ce que je veux entendre. je veux que tu me dis ce que toi tu penses. c'est pas mon choix. c'est notre choix parce que je crois que j'ai pas envie de faire ça seule, sans toi.

évidemment les mots qui s'écoulent de sa bouche ne conviennent. rien de ce qu'il fait ne conviens jamais dans ce genre de situations. et son coeur se serre quand les larmes commencent à rouler sur les joues de hope. arrête putain. arrête tristan il secoue doucement la tête, l'air désemparé, impuissant face à ses larmes. arrête de te demander ce que je veux entendre. je veux que tu me dis ce que toi tu penses. c'est pas mon choix. c'est notre choix son regard glisse du visage de hope à son ventre, la vérité faisant son chemin en lui. elle porte son enfant. et il avait un pressentiment, le sentiment que c'était le cas. c'est pour ça qu'il ne dort plus des jours et que tout ce qu'il porte à sa bouche à un goût de carton. son regard reste rivé sur son ventre quelques instants avant de redresser la tête pour accrocher de nouveau son regard au sien. tu sais ce que je veux il l'a déjà dit mais elle a besoin de l'entendre de sa bouche alors il s'exécute. je veux cet enfant avec toi. même si les circonstances sont mauvaises, même si j'aurais voulu que ça se passe différemment. je veux vivre ça avec toi. il veut ça plus qu'il n'a jamais voulu quoi que ce soit d'autre en ce monde. et sa voix est un peu hachée, vibrante d'émotion même s'il tâche de se contenir, qu'il ne se laisse pas complètement aller non plus. il se met des barrières, ouais, ce qu'elle lui reproche, souvent, mais ses barrières visent aussi à la protéger elle. ce n'est pas égoïste. mais hope, je veux aussi ce que tu veux. je ne veux pas que tu prennes une décision influencée par ce que je désire et que dans quelques mois ou quelques années, tu réalises que t'as pris la mauvaise décision. et il a conscience de son dilemme, de la difficulté que c'est pour elle, d'identifier ce qu'elle désire vraiment, ce qui peut la rendre heureuse, ce qu'elle pourrait ou non regretter. c'est impossible de se projeter autant de le futur, d'anticiper ce qu'on ressentira dans cinq ou dix ans. lui sait qu'il ne pourra jamais regretter l'existence d'un enfant, mais c'est différent pour lui. il veut être père, il le veut maintenant, depuis des années vraiment. il peut se reposer sur cette certitude, ce n'est pas le cas de hope. viens qu'il souffle, faisant un pas vers elle. viens t'asseoir il veut la guider au salon, ne pas la laisser contre cette porte. il réalise brusquement que c'est la première fois qu'elle entre chez lui. elle a déjà mis les pieds ici, mais quand c'était encore en chantier, au cours de l'année précédente.

je ne sais pas ce que je veux, ce que je veux entendre, ce que je veux que tu dises ou même ce que je veux faire. je suis dans le flou total, perdue, sans rien à quoi me rattacher. c'est un bordel monstre dans ma tête, il se passe tout et son contraire et je ne sais plus gérer. et toi en face, t'as l'air désemparé, j'ai l'impression que tu ne sais plus quoi dire, que tu n'oses plus et c'est ma faute mais ça me rend malade. je suis en train de te briser, on est en train de se faire du mal, de se casser encore une fois. une larme que je laisse couler, puis une autre. bordel mais qu'est-ce qu'on est en train de foutre. depuis quelques semaines, je bloque sur l'idée d'un rail de coke. j'en ai envie, ça me soulagerais et ça me ferait oublier. mais je peux pas faire ça à mes proches et une part de moi pense aussi que .. je ne peux pas faire ça à cet enfant. comme si je savais déjà au fond de moi que j'allais pas m'en séparer. et cette idée me fait flipper. mais comment on va l'élever ? t'y as pensé ? on bosse beaucoup, on vit pas ensemble. c'est pas une vie d'être balloté d'un endroit à un autre au tout début de sa vie. tu te vois toi, continuer à faire ta vie en ayant un enfant en bas âge avec ton ex ? tu te vois rajouter une femme dans cette équation ? je secoue la tête. c'est insensé, impensable. je me colle un peu plus contre la porte, sentant la douleur dans ta voix. je ferme les yeux forts quand tu finis encore une fois par me dire que je dois m'écouter moi mais j'arrive pas à prendre une décision, j'y arrive pas tu comprends ? et quand tu me dis de faire ce qui est le mieux pour moi ça m'énerve, parce que ça me claque en pleine gueule le fait que .. J'EN SAIS RIEN PUTAIN et ça me frustre de pleurer, d'hurler et de te voir impassible. et quand tu me souffles de venir, je refuse. non Tristan, je veux pas. je veux pas m'assoir, je veux pas me calmer. comment tu fais toi hein ? pourquoi t'explose pas. mais putain réagis ! et je tape une première fois sur ton torse, puis une deuxième fois. je veux que tu réagisses putain.

c'est un calvaire de la regarder pleurer. l'envie pressante de tenir son visage en coupe entre ses mains, d'écraser ses larmes. il a envie de plein de choses. des envies par dizaine, et il y a quelque chose en hope. elle est sa faiblesse. elle est tout. elle serait capable de lui faire faire n'importe quoi. elle a un pouvoir dingue sur lui et lui sur elle et c'est pas sain, mais c'est eux. c'est le problème. mais comment on va l'élever ? t'y as pensé ? on bosse beaucoup, on vit pas ensemble. c'est pas une vie d'être balloté d'un endroit à un autre au tout début de sa vie. tu te vois toi, continuer à faire ta vie en ayant un enfant en bas âge avec ton ex ? tu te vois rajouter une femme dans cette équation ? non, il a pas pensé à tout ça. enfin si, mais il a fait de gros efforts pour pas le faire, pour pas s'emballer, pour pas se projeter. préserver son coeur qui a déjà tellement morflé. ça peut marcher qu'il veut dire. il peut se libérer du temps, bosser de chez lui, ménager son emploi du temps. il fera en sorte que ça marche, même si c'est pas idéal et hope n'est pas juste une femme dans sa vie. et elle est déjà dans l'équation. elle est dans toutes les équations, étroitement mêlée à la vie de tristan. un autre problème. elle est en lui, enfant ou non, rupture ou non. et il veut qu'elle s'écoute. qu'elle prenne la décision, car c'est sa décision et il veut pas qu'elle ait de regrets. qu'elle gâche sa vie, ou du moins qu'elle en ait l'impression. mais j'arrive pas à prendre une décision, j'y arrive pas tu comprends ? et quand tu me dis de faire ce qui est le mieux pour moi ça m'énerve, parce que ça me claque en pleine gueule le fait que .. j'en sais rien putain ses lèvres scellées à lui. l'envie de l'attirer contre son torse, mais il s'en retiens. quel bien ça peut faire ? il se sent tellement impuissant, tellement incapable de l'aider et de s'aider lui. c'est le bordel. c'est un putain de bordel. il essaie de l'arracher à la porte, de la faire s'asseoir, de la calmer. en vain. il a jamais été doué pour ça, pour la calmer, du moins pas dans les moments comme ceux-là où tout déconne, ou tout éclate. non tristan, je veux pas. je veux pas m'assoir, je veux pas me calmer. comment tu fais toi hein ? pourquoi t'explose pas. mais putain réagis ! il s'est approché d'elle, se trouve maintenant en face. et elle se met à frapper son torse et il la laisse faire, il encaisse. tout ce qu'elle veut, tout ce dont elle a besoin. son coeur qui bat la chamade dans sa poitrine, son regard qui la couve. il a pas envie de crier, même s'il flippe, même s'il sait pas quoi ressentir. il veut juste faire ce qu'il y a de mieux pour elle. tant pis pour lui, pour ses besoins. il est pas capable de céder à l'égoïsme, pas ce soir, pas avec elle. arrête, hope il finit par attraper ses mains, par les immobiliser et il se rapproche d'elle. vu qu'elle veut pas bouger de cette porte, il la maintiens contre celle-ci. flash qui surviens dans sa tête. une autre porte, celle des toilettes contre laquelle ils ont couché la dernière fois. grand mal leur a pris. il l'immobilise, son regard ancré en elle. je suis en lambeaux putain, hope. qu'il lâche presque contre ses lèvres, dans un souffle. je suis complètement tiraillé entre ce que je veux, entre ce que j'ai perdu, entre ce que je pourrais avoir... c'est le bordel, mais ça... ça peut marcher. l'émotion, son regard intense, totalement ancré en elle. il s'énerve pas, il implose pas, il hurle pas. ça lui demande un effort, mais il le fait pour eux. ils ont pas besoin de s'engueuler, même si elle croit vouloir ça, même si elle a peut être besoin de voir en lui son miroir, qu'il perde pied. elle croit vouloir ça, mais c'est pas vrai. et il veut pas être une putain de tornade dans sa vie. il veut la soutenir, il veut être là. si tu le gardes, je ferais en sorte que ça marche. et même si c'est compliqué, même s'il lui a brisé le coeur voilà plusieurs mois, il veut croire qu'elle est encore capable de lui faire confiance.

je déteste ta distance, ton égo, ta fierté, ta retenue. j'ai envie de te hurler dessus, de te frapper jusqu'à ce que tu hurles à ton tour. si ton calme et ton sang froid est parfois bénéfique, que tu m'aides à me canaliser, tu me rends aussi folle parfois. parce que j'ai juste l'impression que t'es dans l'attente, dans l'expectative et je ne supporte ça. j'ai l'impression d'être la seule à ressentir les choses, à douter, me prendre des claques, à vivre le truc. et toi on dirait que t'es vide, que tu ressens rien et ça m'énerve au plus au point. je veux que tu pleures, je veux que tu paniques, je veux pas sentir que je suis la seule à perdre pied. je veux être celle qui est forte, pas celle qu'on réconforte ou qu'on protège. et te voir là, sans rien dire, sans rien faire ça me rends folle, vraiment. tellement que je finis par te mettre des coups, je frappe ton torse de plus en plus fort en laissant les larmes couler le long de mes jours. en laissant la peur et la frustration me frapper de plein fouet. NON que j'hurle, la voix complètement cassé. REAGIS PUTAIN  que je pleure encore plus fort, la voix qui se brise, les coups qui pleuvent. et tout à coup t'attrapes mes mains. tu les attrapes et tu me pousses contre la porte, me bloque contre. enfin. enfin tu fais quelque chose. la respiration saccadée, je tente de me sortir de mon état presque second. ton regard qui s'ancre dans le mien, m'interdisant presque de regarder ailleurs. tu finis par poser des mots et bordel ça me rassure de pas être la seule à être en morceau, paumée mais assez irresponsable pour penser que ça pourrait le faire quand même. que quoi marche Tristan ? le fait d'élever un enfant entre deux familles ? de balloter un nouveau né entre chez toi et chez moi ? ou nous deux ?   je sais plus ce que je veux. je sais plus rien.

non hurlement qui le percute même s'il tiens bon. c'est comme une lame qui fourrage dans sa chair. réagis putain il réagit mais pas de la manière qu'elle réclame. elle veut le faire exploser, elle veut tirer sur la corps jusqu'à ce qu'elle, jusqu'à ce qu'il cède. comme l'autre fois, voilà plusieurs semaines, contre une autre porte, dans un restau. comme cette fois où il l'a prise sauvagement, trouvant refuge en elle. une perte de contrôle qui les mène à l'instant présent. il ne peut pas réécrire le passé, tristan. dieu sait qu'il aimerait, mais il ne peut pas. il ne peut que tenter de faire le bien dans le présent. il ne laisse pas hope le tirer jusqu'au point de non-retour. il tiens bon. c'est dur car elle est comme une flamme chatouillant un bâton de dynamite, mais il s'accroche et il agit. il la plaque contre la porte, essayant de trouver dans ces gestes l'équilibre entre la fermeté et la douceur. non pas que son visage exprime une fermeté quelconque. il y a de la retenue dans ses traits, mais il y aussi de l'émotion. une émotion qui n'a rien de violente, du moins pas au sens stricte ddu terme. la stabilité. il doit être stable. un peu branlant peut-être, mais stable quand même. son regard qui couve hope, qui la regarde redescendre un peu, stabilisée par sa proximité, par le poids soulagé de son corps. il cherche à emprisonner son regard dans le sien, à le sentiment d'y arriver pas trop mal. il veut qu'elle respire, qu'elle reprenne pied. pour elle, pour eux, pour le bébé. il lui parle, tâche de trouver les bons mots, pour l'apaiser, pour la rassurer, même s'il se figure pas que ça puisse être si simple, ça ne l'est jamais. que quoi marche tristan ? le fait d'élever un enfant entre deux familles ? de balloter un nouveau né entre chez toi et chez moi ? ou nous deux ? il ne l'enserre pas, ne la lâche pas non plus. il secoue doucement la tête. c'est clair que ce n'est pas l'idéal. et ce n'est pas ce qu'il veut. il rêvait à autre chose pour lui, pour elle, pour eux. mais ça peut fonctionner. il ne la laissera pas le convaincre du contraire. mais ça peut fonctionner. ça fonctionne pour beaucoup de monde. et aucune famille n'est parfaite. il en sait la quelque chose.

je ne sais plus ce dont j'ai besoin. je ne sais plus si j'ai besoin que tu sortes de ton calme légendaire ou si au contraire tu dois être celui qui gardera la tête froide. mon instinct chaotique veut que tu exploses toi aussi, pour me rassurer, pour que ce soit moi qui doivent prendre soin de toi parce que j'ai l'impression de perdre pied. mais au fond de moi je dois juste me dire que t'es comme ça, que t'es pas impulsif et explosif comme moi et que c'est plus souvent toi qui doit me tempérer. et quand c'est mon tour, je suis là, comme quand tu as appris pour ta fille et que tu t'es effondré. je tente de reprendre ma respiration, alors que tes doigts sont toujours enroulés autour de mes poignets. mon regard capturé par le tien, j'essaie de caler ma respiration sur la tienne. mais c'est encore compliqué pour moi de contrôler ma peur. ma tête qui tape contre la porte alors que j'essaie de me calmer.  c'est pas du tout l'idéal. pas du tout je pense à tout ce que ça va engranger, pour ton boulot, le mien aussi.  je peux pas Tristan, je veux cette carrière. tu te vois toi garder un bébé pendant 6 mois tout seul parce que j'suis pas là ? il va se passer quoi quand le bébé grandira ? il ou elle pensera que sa mère ne l'aime pas parce qu'elle est jamais là ? je sais très bien que tu ne laissera pas ça arriver, que tu répèteras tous les jours s'il faut à notre enfants que je suis obligée de partir pour mon travail. mais je crois que ça aussi j'ai besoin de l'entendre.  il se passera quoi quand tu rencontreras quelqu'un ? quand tu voudras lui présenter ? et ça me brise le coeur de poser cette question. parce que c'est pas comme ça que j'imaginais les choses.