l'air frais parvient à mes poumons. quelle agréable sensation de liberté. l'impression de ne pas avoir flirté avec les rayons du soleil depuis des lustres. moment de calme et de solitude apprécié cette fois. mes yeux se ferment. j'inspire longuement. la légère brise est rafraichissante. j'aurais dû attendre mira à l'intérieur mais l'appel de la liberté a été plus forte que tout. j'ai signé tous les papiers nécessaires à ma sortie. j'ai réglé la note en grinçant des dents. cinq jours à l'hôpital, ça coûte une blinde ici. je suis dégoûté. je ne vais surement pas pouvoir rester tout le summer camp. une bonne partie de mes économies vient d'y passer. je regarde les gens passer quelques minutes avant de m'allumer une clope. j'en ai bien bavé, je l'ai mérité celle là. je l'allume dans le plus grand des calmes. calme avant la tempête mira. la musique dans mes oreilles, j'ai bien du mal à sortir de mon monde. de ma bulle. de ma zone de confort dans laquelle je me suis réfugié depuis le passage de ma soeur hier. elle m'a ruiné et sans l'intervention de ma colocataire, elle m'aurait achevé. pourtant je suis debout et je compte bien profiter des semaines à venir. cet accident a remit beaucoup de choses en cause. il y a dans mon présent des aspects que je veux modifier. un nouvel arlan va voir le jour, j'en suis persuadé. motivé. clope à moitié consommé, je relève les yeux pour voir mira arriver. je déglutis avant d'enlever mes écouteurs pour les fourrer dans ma poche. « je suis content que tu sois là »

encore quelques minutes avant de retrouver mira. j'ignore si j'ai bien fait de lui dire de venir me chercher. une bonne idée ou non. j'en sais rien. on a posé les règles avant même de se voir. il y a des sujets que nous ne devons pas aborder. des sujets tabous où l'un de nous pourrait se remettre en colère. je refuse qu'elle me parle de son petit ami ou de tout ce qu'il s'est passé précédemment. on devrait pouvoir s'en sortir. après tout, c'est une amie très chère pour moi. on doit pouvoir aller de l'avant malgré le chaos des deniers jours. j'enlève mes écouteurs en la voyant arriver. j'essaie qu'aucune animosité ne se ressente dans ma voix. même si j'ai de la rancoeur, je suis content qu'elle soit là pour moi. notre amitié n'est peut-être pas aussi foutue que je ne l'imaginais. « je suis prêt c'est bon, on peut y aller »  j'ai pas le temps de récupérer mon sac qu'elle l'a déjà sur le dos. pour une fois, je ne me fais pas prier pour me faire assister. j'ai besoin d'aide. « nan nan c'est bon, ça va me faire du bien de marcher un peu. et vu tous les médocs que j'ai, j'ai moins mal » et ça va aller de mieux en mieux d'après le médecin. il faut juste que je fasse attention à mes mouvements. « on peut aller chez toi ? » parce qu'ollie est surement à l'appartement et elle me tuerait de me voir revenir avec mira. j'ai envie de calme ce soir. de paix. j'ai baissé les armes avec tout le monde.

c'est marrant de constater à quel point personne n'approuverait mon choix. personne ne comprendrait pourquoi je t'ai demandé de venir me chercher. toi avec qui c'est si chaotique depuis qu'on a couché ensemble. moi même j'ai du mal à expliquer ce choix. à le comprendre. et pourtant, t'es là, juste à côté de moi. à accepter que je vienne passer la nuit chez toi plutôt que chez moi. « super » en voilà une bonne nouvelle. nous allons donc être seuls pour le reste de la journée. de la nuit. un fin sourire illumine mon visage. on arrive à ta voiture. « ça va aller t'inquiète » je suis shooté par les médicaments de toute façon. ça devrait aller. et si jamais les vibrations sont trop fortes, je n'hésiterai pas à te le dire. on passe prendre le repas de ce soir. je salive en sentant la délicieuse odeur des pizzas. et on arrive enfin chez toi. on descend et monte. je pose les pizzas sur la table. « j'espère que tu n'as pas trop faim parce que je vais tout bouffer » j'ai une de ces dalles.