C’est pas bon. Pas bon du tout. Ce matin, on t’a appelé pour te prévenir que ta mère a retrouvé le chemin de la société. Elle est libre. Cette femme qui t’a ôté ta soeur, elle va pouvoir redémarrer sa vie comme si de rien n’était. Les médecins ont décrété qu’elle était stable et qu’elle pouvait se réinsérer. Bordel, elle a tué une enfant. Elle peut abandonner son traitement, recommencer. Elle est toujours au Nouveau-Mexique, mais elle pourrait entamer des recherches et te retrouver. Elle pourrait renoncer à son suivi. S’enfuir. Qui sait, elle est peut-être déjà en route. L’angoisse grimpe. Tu perds le contrôle. Tu sautes sur tes cachets. Encore. T’en prends deux. Et puis tu sors la boite sous ton lit. Tu déverrouilles le cadenas et tu en sors l’arme que t’as acheté à ta majorité. Tu la sors et tu la pointes en direction du miroir. Ton reflet fait peur. Tu la ranges dans ton jean, à l’arrière et tu remets ton tee-shirt par dessus. C’est bon, t’agis plus de manière raisonnée. Tu deviens paranoïaque. Il fait nuit dehors. T’es incapable de dormir. Tu ouvres la porte et tu sors de la Dudley alors que le campus est encore fréquenté par les étudiants. Tu suis un itinéraire dont tu as l’habitude et puis tu te poses sur un banc après un long parcours. Un voile de transpiration recouvre ton épiderme. Une brise assèche la pellicule salée. Et puis tu fond en larmes. Des pas approchent. Entre deux sanglots, tu attrapes la crosse de l’arme et tu la pointes en direction de la silhouette qui évolue vers toi. « J’ai pas peur d’appuyer sur la gâchette ! » Le pistolet qui tremble, tu distingues un homme dans la pénombre, pas une femme. Pas ta mère. C’est foutu. Il va appeler les flics et c’est toi qui va te retrouver derrière les barreaux. #rplibre

Taehyun avait hâte au summer camp. Il allait pouvoir en profiter en s'amusant. Il allait également passer du temps avec ses amis et faire des rencontres. Le jeune homme se retrouvait près du campus, sans savoir pourquoi. Les cours étaient terminés depuis quelques jours. Si ses amis voyaient où il se trouvait, ils ne comprendraient pas. Taehyun avait eu envie de se promener et se changer les idées. Son bal ne s'est pas bien déroulé. Il n'a vécu aucun évènement traumatisant, mais son cavalier, qui est son meilleur ami, l'a abandonné rapidement. Tae avait donc passé le reste de la soirée à vagabonder, cherchant à rencontrer d'autres personnes. Perdu dans ses pensées, il se rendit compte que c'était la nuit. Il n'avait pas mangé depuis plusieurs heures. Son ventre faisait des bruits étranges, signe qu'il devrait manger. Alors qu'il cherchait un restaurant ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il entendit quelqu'un pleurer. Curieux, il s'aventura vers les pleures Le jeune homme entendit alors une voix de femme qui lui dit qu'elle n'avait pas peur d'appuyer sur la gâchette. Taehyun était choqué d'entendre cela. Est-ce qu'il allait être gravement blessé? Non, ce n'était pas le moment. — Je ne veux pas te faire du mal, je te le promets. Il leva les bras dans les airs, lui montrant qu'il n'avait aucune mauvaise intention. — Je ne voulais pas te faire peur. J'ai entendu quelqu'un pleurer et je suis venue voir ce qu'il se passait. Il s'approcha lentement de la demoiselle, voyant alors une belle blonde. — S'il te plaît, range ton arme.

@Tallulah Faithfull

T'es complètement déconnectée de la réalité. La peur gagne sur la raison. Cette hallucination au bal, c'était peut-être un signe de ton inconscient. Un signe que cette femme allait revenir dans ta vie pour tout balayer. C'est hors de question. Elle ne t'atteindra pas. Elle est déjà à l'origine de tes troubles, c'est trop. Elle ne peut pas détruire son autre fille. Se rappelle-t-elle qu'elle en a une ? Ou bien l'a t-on tellement assommé de substances qu'elle ne sait plus qu'elle est son prénom ? La vigilance doit être extrême. Le cerveau d'un schizophrène est imprévisible. Elle pourrait avoir dérobé une voiture et être stationné non loin d'ici. Tout est possible. Silhouette qui approche, tu dégaines l'arme dans ton dos et tu la pointes vers la menace. Ce n'est pas ta mère. C'est un jeune homme. Les yeux bouffis, la vision trouble, tu continues de braquer l'étudiant devant toi. Les mains tremblent. Et puis tu finis par abaisser le canon. Tu poses le flingue sur tes cuisses, retombant dans les sanglots. " Y a rien à voir, je vais bien, parfaitement bien " Les index qui raclent les larmes, tu diriges ton attention vers ce curieux. " T'as des parents ? Des frères et des soeurs ? " Et si la compagnie pouvait calmer ta folie ? Ne le laisse pas s'enfuir Tallulah. Il est le pont vers la réalité. Tu peux pas rester dans la paranoïa. Donne lui ta main. Ne le vise plus. " Le pire c'est qu'il est chargé. Elle mériterait que je lui colle une balle, putain, je suis énervée " que tu lui confies en scrutant le pistolet couché sur tes cuisses.  

Le jeune homme savait que se promener seul, durant la nuit, n'était pas une bonne idée. Il a entendu trop d'histoires sur des gens qui ont été blessés gravement par des inconnus méchants. Taehyun se disait que, près de l'université, il n'y avait aucun risque. En entendant quelqu'un pleurer, il décida d'aller voir. Taehyun aimait aider les autres. C'était dans sa nature et il ne pouvait pas s'en empêcher. Quand il s'approcha, il vit une arme pointer vers lui. Il fut surpris de faire face à cela. Il n'aurait jamais imaginé que ça puisse lui arriver. Pour détendre l'atmosphère, Taehyun lui fit comprendre qu'il n'allait pas lui faire le moindre mal et qu'il ne voulait pas lui faire peur. La demoiselle fini par déposer l'arme sur ses cuisses et se remis à pleurer. —Tu es certaine? Le jeune homme en n'était pas convaincu. Il voyait la douleur dans le regard de cette jeune femme. Elle semblait perdue et déconnectée. Il ne pouvait pas la laisser seule. — J'ai des parents et j'ai une soeur plus jeune. Il ne savait pas pourquoi elle lui posait cette question, mais il a quand même décidé de répondre. Taehyun s'assit à côté de la blondinette, l'observant dans les yeux. Il aimerait tellement la prendre dans ses bras et lui dire que tout allait bien se passer, mais il ne voulait pas la brusquer. — Tu... tu parles de qui? Il regarda l'arme chargé sur les cuisses de la jeune femme. — Tu devrais le ranger comme il faut. Il ne faudrait pas qu'il arrive quelque chose. Taehyun savait qu'un accident était si vite arrivé. — Si tu veux parler, je suis là. Je ne bouge pas.

Coulent les larmes, flots perpétuels. Chagrin qui dévore ton coeur. La peur dans la voix. Tremblements incontrôlables. L'affronter, t'en es complètement incapable. Beauté de l'extrême orient qui entre dans le cadre. Arme qui se pointe en sa direction. Le canon ne tient pas droit. L'émotion fait bouger tes membres. Tirer sur un innocent, c'est pas faisable. T'as encore la capacité à analyser la situation. Le pistolet sur tes cuisses, le jeune homme s'approche. Il s'assied et répond à tes drôles de questions lancées dans la nuit. Tes yeux regardent dans le vague, loin, très loin au fond des prunelles de cet inconnu. " Je parle d'elle, de ma mère, qui d'autre " Agressivité involontaire. Les yeux qui se relèvent, sondent le campus qui se désertifie. Main qui retrouve l'arme, tu l'enveloppe dans ta paume, un oeil se ferme, l'autre vise sa proie imaginaire. Il n'y a rien. Personne. Menace fantôme. " Si je te raconte mon histoire, tout le monde le saura demain et j'ai pas envie d'avoir une étiquette " Zéro confiance en cet individu. L'index sur la détente, tu pousses légèrement et puis tu abandonnes l'idée de faire un trou dans l'arbre d'en face. Tu ranges le flingue dans ton dos, la rage au fond de l'estomac. " Tu t'entends bien avec tes parents ? " Parce que pour toi, c'est pas le cas. Silence radio depuis que tu as une dizaine d'années, tu ne sais pas où est ton père, ni si ta mère éprouve une once de culpabilité. "T'es qui au fait ?"

Sa soirée ne se passait pas comme prévu. Au départ, il voulait faire une promenade et ensuite retourner chez lui. Maintenant, il se retrouvait assis à côté d'une demoiselle qui avait une arme et pensait qu'il allait lui faire du mal. Taehyun essaya de la rassurer, mais ça ne semblait pas évident. Il était certain qu'elle souffrait, mais il ne savait pas pourquoi. Elle était une inconnue, donc lui demander serait déplacé. Il allait attendre qu'elle lui parle, si elle en avait envie. Lorsqu'elle avoua qu'elle parlait de sa mère, Tae fut choqué. — Et... pourquoi elle te ferait du mal? Oublie, tu n'es pas obligée de répondre à ma question. Il ne savait même pas s'il voulait entendre la réponse. Il avait peur de l'entendre. À cause de l'arme à la demoiselle, il s'entendait au pire. — Pourquoi tout le monde serait au courant? Je sais que tu ne me connais pas, mais tu peux me faire confiance. Je ne dirais rien du tout. Taehyun sourit timidement, faisant comprendre à la belle blonde qu'elle pouvait se confier. — Heu... oui, mais ça m'arrive de me disputer avec eux. Il aimait ses parents, mais sa relation avec eux n'était pas parfaite, bien au contraire. Il y avait des hauts et des bas, comme dans toutes les relations. — Je m'appelle Taehyun, étudiant en ingénierie aéronautique. Et toi?

Le coup pourrait partir si vite. La colère est si forte. Est-ce que tu arriverais à tirer sur quelqu’un ? Est-ce que tu en serais capable ? L’arme n’est qu’une protection. Un rempart contre la peur. La peur, elle est si présente en toi. Elle te ronge sans arrêt. Le campus est si paisible. Tu pourrais le réveiller si ton index finissait par appuyer. Tu n’es dorénavant plus toute seule. Il y a un homme qui t’a empêché de vriller. Il a eu le courage de venir te prêter compagnie. Toi et ton pistolet. Intérieurement, c’est le bordel. T’es une bombe à retardement. Le monde qui gravite autour de toi est si joyeux. Les larmes voilent ton regard tandis que tu questionnes l’étudiant. Arme dans ton dos, tu regardes devant toi, l’implosion qui recule. Tu pourrais tout lui balancer, mais tu ne le connais absolument pas. Les confessions ne sont pas pour ce soir. T’en es incapable. « Ah .. Des disputes, j’imagine que c’est normal. Ils sont trop sur ton dos ? » On est loin de la mère qui tue son propre enfant ou de son père qui vous abandonne pour monter une communauté dans le désert. « Tallulah, j’étudie l’astrophysique. J’aimerais vivre sur une autre planète, celle la est trop toxique » L’emprise de ta mère s’éloigne. Tu t’adosses un peu plus contre le dossier du banc et tu zieutes le jeune homme qui paraît si doux et gentil. Attention, les apparences sont parfois trompeuses, peut-être qu’il détruit des coeurs. « Je viens pas du coin, je suis du Nouveau-Mexique. Je suis célibataire, parce que personne ne voudrait d’une folle comme moi, c’est compréhensible non ? » Tes doigts retirent tes larmes qui se sont agglutinées au bord de tes yeux. Tu ricanes dans l’obscurité. Normalement, Tae devrait trouver une excuse pour fuir, normalement.

Il ne savait pas pourquoi, mais cette fille l'intriguait. Elle semblait fragile, mais forte en même temps. Comme si elle avait créé une carapace pour se protéger. Le jeune homme voulait la rassurer, lui assurant que tout allait bien se passer, mais cette arme lui faisait peur. Il ne voulait pas qu'il arrive quoi que ce soit. Terminer derrière les barreaux n'était pas ce qu'il voulait. Et il ne désirait pas cela pour la jeune femme. — Ce n'est pas qu'ils sont sur mon dos, mais ils ont parfois du mal à me comprendre. Comme la plupart des parents. Il haussa les épaules, souriant timidement. Il aimerait savoir comment elle s'appelait. Tae ne tarda pas à le découvrir. — Écoute, si tu découvres une planète où on pourrait vivre et qui est mieux que celle-ci, je t'accompagne. Il était vrai que le monde pouvait être toxique et intense. Il y avait trop de cruauté dans le monde. Taehyun n'allait jamais comprendre ceux qui aimaient faire souffrir les autres. Elle lui annonça qu'elle venait du Nouveau-Mexique et qu'elle était célibataire, parce que personne ne voudrait d'une folle comme elle. Taehyun fronça les sourcils. — Tu n'es pas folle. Tu sembles avoir souffert et tu te protèges, mais je ne te considère pas comme une folle. Le jeune homme avait vu des gens fous. Tallulah n'en faisait pas parti. — Et moi je suis né en Corée du Sud. Je suis célibataire, parce qu'il paraît qu'être trop gentil peut être un défaut.