"Quelle semaine de merde !" m'exclamais-je en claquant la portière de ma voiture. Je venais de raccrocher avec l'une de mes jeunes clientes qui voulaient arrêter nos rendez-vous hebdomadaires. Elle avait 17 ans et je la voyais depuis seulement trois mois mais j'étais persuadée qu'une relation de confiance s'était installée entre nous. Mais visiblement, ce n'était qu'une illusion. Il allait falloir que je prenne rendez-vous avec ses parents pour leur expliquer l'évolution de leur fille, ainsi que j'arrive à les convaincre qu'il faut qu'elle continue ses rendez-vous avec moi. Je me le notais dans mon agenda téléphonique et me dirigeais vers la maison. Je soufflais un coup avant d'ouvrir la porte d'entrée pour évacuer ma colère et pour ne pas la diffuser à Astoria. "Je suis rentrée !", clamais-je. La baby-sitter était venue à ma rencontre et après l'avoir remerciée, je me retrouvais avec ma fille. "Coucou mon coeur. Allez habille-toi vite, mets tes chaussures et prends ton sac, je t'emmène chez mamie.", je la regardais mettre ses chaussures comme une grande et récupérer son petit sac à dos princesses Disney. La veille au soir j'avais préparé un sac de voyage avec quelques affaires et babioles pour la nuit qu'elle allait passer chez ma grand-mère, histoire de ne pas avoir à le faire le jour même.

Un peu moins d'une heure plus tard, j'étais rentrée. Astoria me manquait déjà mais je savais que j'allais passer une bonne soirée avec Peyton. Ça faisait un bail qu'on ne s'était pas vues. Il allait faire légèrement frais ce soir alors j'avais préparé deux plaids  sur la terrasse pour qu'on ait pas trop froid. Il ne manquait plus qu'elle.
Et quand on parle du loup ... La voilà qui sonnait à la porte. Je m'empressais d'aller lui ouvrir et de la prendre dans mes bras "C'est trop bon de te voir ! Tu m'as tellement manquée ! Attends je t'aide à te débarrasser.", je récupérais la bouteille de vin et les quelques bonnes choses qu'elle avait pris pour manger pour les poser sur la terrasse du loft où je vivais. "Installe-toi je vais nous chercher deux verres.", j'allais à la cuisine et n'oubliais pas de prendre mon paquet de cigarettes avant de m'installer sur l'une des deux chaises longues. Une fois installée, je posais le cendrier à ma gauche pour ne pas enfumer Peyton. "Alors ! Comment tu vas après tout ce temps, mama Peyton ? J'ai pas eu l'occasion de te le dire en face alors : Félicitations !" et je trinquais avec elle, toute souriante de retrouver mon amie. "Ah au fait ! J'ai failli oublier !", je m'engouffrais de nouveau à l'intérieur du loft pour aller y trouver le petit cadeau que j'avais pris pour sa fille. Une petite peluche loup adorable. "Ce n'est pas grand chose mais j'espère que ça fera plaisir à ta fille.", disais-je en lui tendant le paquet.