T'es dans ce musée et tu ne sais pas ce que tu fous ici Julia, à une heure aussi tardive, t'arrives pas à croire qu'un musée puisse rester ouvert à cette heure. Il y a un peu de monde, la salle reste relativement vide. Mais il y a cette fille, ce canon, tu croises son regard et à chaque fois, elle te sourit. Elle a l’air loin et en même temps si proche, tu ne saurais pas dire combien de mettres vous séparent. Cinq, huit, dix ? Qu’est-ce que ça change ? C’est toi qu’elle regarde au lieu de toutes ses expositions. Tu te sens impressionnée par sa prestance, sa présence et tu ne peux pas t’empêcher de te dire que c’est toi qui divagues, qui t’imagines des choses. Possiblement, elle pense que tu es folle, à lever ton regard toutes les cinq minutes sur elle. Tu te trompes, quand elle te fait un signe de venir, tu le sais, tu te trompes. Tu ne contrôles plus tes pas, elles te guident vers elle, t'as l'impression d'être soudainement un aimant attiré par l'autre au bout de la salle.

En vrai, tu en as juste rien à foutre de ces expositions Julia, non, le plus bel art se trouve juste devant tes prunelles. Cette peau matt, ces lèvres pulpeuses, ces cheveux d'ébène, une vraie beauté, une vraie sirène. T’hésites, sans vraiment hésiter. Tu veux simplement lui montrer que ce n’est pas dans la poche, mais c’est peine perdue. Elle sait déjà que tu es à elle, que tu vas la suivre, l’écouter et faire tout ce qu’elle te demandera. Elle le sait depuis la première seconde que vos regards se sont croisés. Proximité réduite, tu rêves, tu rêves d’une chose, poser tes lèvres sur ces pulpeuses si attirante. Ses mots effleurent ton esprit, fait grimper l'adrénaline, naître le désir. Un compliment qui t'anime de joie, rougies sont tes joues. Pulse ton sang alors que tu croises tes bras dans ton dos. Pas qui font le tour de la demoiselle, corps qui se penche vers cette œuvre emprisonnée dans ce cadre en verre juste en face d'elle. — Et tu veux savoir ce qu'il y a encore de plus cool ? C'est que contrairement à ces œuvres d'art, tu peux me toucher. Iris qui fixent la demoiselle à travers le cadre alors qu'un sourire espiègle se glisse discrètement sur ton visage.

Enchanteresse est cette divinité astrale... Tu n'as jamais vu une aussi belle femme Julia. Elle représente tout ce que tu as envie d'être. Ce regard, ces courbes si parfaitement dessinées, et ses lèvres, ô ses lèvres si parfaites, si pulpeuses, elles t'appellent Julia. Elles te guident vers elles, te quémandent d'approcher, d'y goûter. Cette fille... Elle est dangereuse autant qu’elle est agréable à regarder. Tes yeux ne peuvent la quitter du regard, elle qui, presse le pas et contourne la sculpture pour se hisser dans ton dos là où elle jette précisément l'ancre. Et c'est sans nulle surprise, qu'elle vient martyriser tout ton être de ces délicieuses paroles. Sans rien dire, ce silence qui est plus grand que tes mots, tu te redresses, pivote pour te retrouver face à elle. La contemple encore une fois. Glisse ta serpentine alors sur ta lèvre, à t'imaginer déjà dans ces abysses. Ton bras s'élève vers elle, glisse dans ses cheveux, mains qui agrippent quelques mèches pour les apporter à toi. Ton nez qui s'efforce de humer son odeur, tes paupières qui se ferment. Elle sent divinement bon. Cette fleur aux mille épines. Baiser qui effleure ses mèches et enfin, tu ouvres les yeux, ce sourire angélique. — Je te veux. D'un geste ferme, tu relâches ses mèches et agrippes sa nuque, y plante tes ongles manucurés. — Je veux te goûter. T'aurais jamais cru pouvoir être attirée par une fille, Julia. T'aurais jamais pu croire qu'une fille te fasse autant d'effet. C'est comme dans un rêve...