L’atmosphère soudainement plus calme. Le groupe depuis longtemps partie, seule persiste –comme musique- une playlist automatique. Dans l’endroit, traine encore quelques âmes dont on peut même entendre le gloussement. Dernière poignée de mains échangées, le brun part à la recherche de sa cavalière. Elle qu’il avait déposée ici sans qu’ils ne s’accordent un instant. Il l’avait pourtant aperçu. Avec son nouveau jouet, mais il n’avait rien fait. Se contentant uniquement de se retenir d’intervenir. Peut-être qu’elle était partie avec. Et d’un autre côté, ça lui aurait convenu à Scott, parce qu’il n’aurait alors, pas eu besoin de faire semblant. De faire croire qu’il n’était pas atteint par leur rupture. Plus sérieuse cette fois que les précédentes. L’errante isolée. Il la retrouve à l’endroit où il s’était tenu un peu plus tôt. Inspire. S’élance vers la brune. Le corps lourd, il se laisse tomber près d’elle. L’angle parfait pour ne pas croiser son regard. « T’es prête ? »

talons abandonnés près de la cheville. fin de soirée annonce la plénitude, presque comme un soulagement dans le myocarde en rémission. sous les guirlandes de lumières, verre à la main pour accompagné l’absence, le regard inerte bloque sur les silhouettes qui passent. s’éclipsent dans l’obscurité hermétique. je t’entends pas arriver, là sans être là. ne reste que la carcasse à l’allure intacte. l’esprit, lui, vagabonde ailleurs. essayant de retrouver tout les morceaux qu’il a perdu en chemin. laissant une traînée de cendres dans son carnage. reviens à la vie quand ton corps creuse le canapé, inspiration plus appuyée dans un battement de cils à peine achevé. je m’attendais pas à c’que tu me reviennes ce soir. ni les autres. parce qu’on avait vraiment touché l’fond cette fois. la réalité est douloureuse. t’avais raison finalement, moi qui pensais naïvement qu’on serait éternel, j’sais aujourd’hui que tout a une fin. même nous. avale une gorgée avant de me rabattre contre le dossier. - j’finis mon verre. la voix étonnamment calme quand le coeur pleure encore. - t’es pas obligé d’rester. comme toi, les azurs te fuient.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Inerte. De profil, il la regarde porter le verre à sa bouche. Le bord coincé entre ses rosées. Il en devine le liquide. Breuvage qui la fait taire. « J’te ramène. » Pourquoi est-ce qu’il insiste putain ? Pour pas qu’elle fasse une connerie ? « A moins qu’ton mec s’en charge. » Le pique perce l’épaisseur de l’atmosphère. D’ailleurs, c’était qu’une question de temps, avant qu’il ne lui fasse comprendre ce dont il avait été témoin. Elle et Davy. Vision irréelle. Tape le myocarde. Plus fort qu’il ne le voudrait. Savoir qu’elle s’en tapait d’autre était une chose, mais la voir avec un autre, rendait leur fin trop réelle.

comme deux inconnus. l’un près de l’autre mais tellement distants à la fois. barrière invisible qui s’est hissé entre nous, la sensation de n’plus savoir qui t’es. ni qui j’suis. parce que faut tout recommencer maintenant, réapprendre à vivre sans toi. gravir l’énième échec, le fardeau le plus lourd à porter quand il a été remplit d’espoir. lèvres qui s’apprêtent à bouger pour te répondre s’arrêtent dans l’élan. ta phrase vient percuter le cerveau qui avait cessé de fonctionner. - t’avises pas. les mots sabrent sans faiblir. sans hésiter. t’avais même pas l’droit de parler d’ça. d’lui, ni des autres. - m’sors pas les mêmes putains d’baratins pour m’faire culpabiliser. gorge pleine de rancoeur quand les yeux osent dévier pour s’arrêter dans les tiens. - j’culpabilise pas scott. t’as commencé et tu nous as finis. j’pensais que j’arriverais jamais à arrêter d’t’aimer.. le poing qui se serre s’enfonce dans le coussin. poitrine se compresse, contient la douleur retenue depuis trop longtemps. - mais felicitation, t’as su m’prouver que j’avais eu tort d’y croire. que la déception.. elle peut être redoutable face aux sentiments. et t’avais fait ce qu’il fallait. t’as enfin eu c’que tu voulais, m’repousser jusqu’à ce que j’sois trop loin pour te retrouver.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Enfin, elle le regarde. Azurs brulantes. Il peut en sortir le magma incandescent. Invisible, mais qui le met à vif. Lui renvoie sa peine à elle. La sienne à lui. « Toujours l’même refrain avec toi. » Pensait-elle vraiment qu’il était l’unique responsable ? Qu’il n’avait pas su réellement l’aimer ? S’était-elle demander –rien qu’une fois- si c’était juste eux le problème ? Qu’ils ne se comprenaient pas, malgré les sentiments. Levant une jambe, il prend appuie sur le tabouret. S’avachit. La lassitude dans l’âme. Il soupire, tout en se pinçant l’arête du nez. « Tu m’as dit que c’que j’te donnais ne t’suffisait pas. Exactement comme mon père. » Léger ricanement. Nerveux, mais teinté d’une pointe de sarcasme. Sans doute est-ce dû à la fatigue ou la déception, mais il le fait. Les mots longtemps contenus s’échappent. « T’parles d’moi, mais t’as l’don pour m’faire sentir comme une merde. Tu veux savoir c’que j’pense et en même temps, tu m’en laisse pas l’occasion. Tu m’braque par tes caprices. Parce qu’il t’faut tout, tout d’suite. Sans m’laisser l’temps à moi, d’être totalement à l’aise. D’apprendre à m’ouvrir. » Douloureuse libération. Erafle sa gorge. « Alors comme t’pas satisfaite, tu refous tout en question. Tu m’balance mes erreurs sans regarder les tiennes. Tu m’fais passer pour l’pire des connards en m’faisant porter c’putain d’carnage sur la gueule. Mais t’sais quoi ? » Il tourne son ovale vers elle. Les orbes dénués de colères. « T’as aussi ta part d’responsabilité la dedans. Tout allait bien c’dernier temps. A part c’qui c’passé à la nouvelle Orléans. Mais même quand j’me suis plié à ta demande, ça ta pas suffi. Alors que j’faisais un pas vers toi. Pour t’montrer que j’pouvais changer. »

à coeurs ouverts sous les étoiles. sûrement la première fois que les langues osent se délier autant. que l’âme recrache les reproches qu’on a trop souvent enchaînés. pour ne pas perdre, pour garder, pour continuer de croire à un mirage. parce que la vérité était trop dure à encaisser. et sûrement qu’au fond, on l’a connaissait un peu. rire nerveux glisse de tes lippes, les mots puisent dans tes sentiments et les vagues continuent de frapper. toujours au même endroit. toujours contre ce même pulsant épuisé. à peine la force de battre encore. juste de quoi me maintenir en vie mais plus le courage de faire mieux. - j’t’en ai pas laissé l’occasion scott ? putain, t’as eu des mois et des mois pour l’faire ! t’as mis plus d’énergie à tout foutre en l’air que pour nous sauver. tu veux que j’pense à toi mais toi, t’as jamais pensé à moi une seule fois ! les doigts qui passent dans les cheveux, se perdent dans la crinière comme pour soulager l’encéphale. - ton histoire de merde avec Julia, tu crois qu’elle m’a pas foutue un coup ?! tu crois que ça a pas mit en miettes ma confiance en moi avec toi ?! que j’avais pas h24 cette putain d’peur que tu trouves un nouveau jeu, une autre julia parce que moi j’te suffis pas. parce que j’te prends trop la tête, parce que j’te demandais juste d’me montrer mieux qu’tout ça ! serpentine glisse sur les lippes, les yeux papillonnent vers le ciel avant de se reposer sur toi. douloureusement. - j’suis responsable de quoi scott ? de t’avoir trop aimé ? d’t’avoir attendue comme une conne à chaque fois que tu t’es perdu ? d’être revenue vers toi sans que t’ai jamais à faire le moindre putain d’effort ? plane le silence au milieu du lieu qui se vide. - et toi t’es comme mon père.. tu frappes pas de la même manière mais tu frappes quand même. t’as dit que c’était un connard mais t’as même pas su faire mieux. les dents qui se serrent, étouffe la peine. - la moindre chose que j’pouvais te demander.. j’avais l’impression que c’était au-dessus d’tes forces. j’crois juste que t’avais pas envie d’le faire pour moi. soupire tremblant qui marque l’aveu. frappe l’évidence. - on s’est aimé mais on a eu tort. poitrine qui se tord, incapable d’ignorer la brûlure qui s’accentue au bord des yeux.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

L’amer déception balancé à la ténébreuse. Le nom de trop. Le nom qui n’était qu’un échappatoire, mais dont il s’est rendu tardivement compte. Assène sa diatribe en le comparant à son bourreau. Poignard dans le pulsant. Douloureusement tranchant. Il encaisse Scott. Malgré tout ce qu’il ressent. Ce qui se dégage d’elle en cet instant. Jugement dernier. Se prend ses fautes de pleines face. Incompris. Parce qu’elle ne voit que les siennes. Lui donne l’impression de se dédouaner en disant avoir uniquement attendu en ayant subi. Pourtant, il n’avait pas rêvé. Il faut être deux pour se détruire. Pour envenimer les choses. Et elle l’avait fait. Autant que lui. « Et toi Lena ? » Le timbre calme, il alourdit la nuit. « Combien de fois t’as provoqué les disputes hein ? J’ai reconnu mes erreurs. J’ai choisis de t’revenir, alors que j’savais que jamais tu m’pardonnerais. Qu’à la moindre occasion tu m’les fouterait à la gueule. Mais j’ai accepté. » Les émeraudes qui se détachent d’elle. Les paroles brouillonnent qui sortent n’importe comment. Sans réel fil conducteur. Flot continue. « La toute première fois … j’ai tout fait pour t’effacer d’mon monde. Je t’ai repoussé dès le début, mais t’as voulu. T’as persisté en sachant très bien que je changerais pas aussi facilement. Tu l’savais au fond d’toi. M’dis pas l’contraire. » Rire sardonique. Sans vie. « Mais t’vois, j’ai compris c’que tu m’reprochais. Mais toi, -même quand j’te parle- t’fais pas l’effort d’comprendre c’que j’te reproche. Ça t’passe au-dessus et encore une fois, on en revient à toi. Ta douleur. Uniquement la tienne. » Claque les derniers mots. Soupire, sans lui accorder un seul regard. « On a eu tort, mais on aura essayé. » Fataliste garçon. Les cieux sombres sur leurs ombres. La voute les engloutie avec elle.

fantôme déambulant. il ne reste plus que l’ombre de moi même. le côté le plus ténébreux qui en découle, tout ce qu’il y avait encore de bon. de sain. de vrai. s’était perdu dans cette relation. ne laisse que le venin circuler le long de la serpentine. venant ecarteler les plaies, approfondir les entailles, pour ne plus laisser le bénéfice du doute. pour ne plus me laisser l’occasion de faire marche arrière. te donner tout ce que t’as toujours voulu dans l’fond, que j’te libère de cet amour. que je rende ce coeur qui n’est bon qu’à avoir un seul propriétaire. toi. dans lequel je n’ai jamais pu trouver ma place quand, dans le mien seul toi pouvais régner. les orbes se voilent, n’ont plus la même étincelle ni les mêmes rêves. - arrête. j’ai presque de la peine pour toi. qu’est ce que c’était dur hein ? de baiser avec d’autres mais de pouvoir me revenir à chaque fois qu’tu le voulais, hein ?! qu’est ce que c’était dur d’avoir une bouffonne qui était capable d’accepter même le pire d’toi même. même ce côté que toi même tu détestes.. le ton n’est plus le même. férocité dans les verbes qui s’accumulent au bord des lèvres. le coeur encore plein. encore plus blessé qu’avant. poing qui cogne contre l’espace libre du dossier qui nous sépare. - t’as toujours tout fait pour m’effacer ! à la moindre occasion scott, à la moindre petite occasion j’étais bonne à jeter ! et comme tu dis, moi j’ai persisté. les billes qui se figent sur ton profil, détaillent ce qu’il reste de toi. de nous. - j’ai persisté.. j’pensais que t’en valais vraiment la peine. et bordel, j’essaye de comprendre c’que tu me reproches. sincèrement scott.. j’ai essayé. mais j’en reviens toujours au même résultat. redescends les notes, la voix s’adoucît quand la peine dépasse la rage. - tout c’que tu me reproches c’est de t’avoir aimé autant. parce que t’as jamais eu assez de courage pour l’accepter. - à refaire.. je l’aurais pas fait. entre mensonge et vérité. baisse la tête, regrette presque les mots qui sont sortis trop vite. attaque en visant mal, le myocarde encore touché.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Colère sans barrière. Sur lui, elle déverse sa haine. Parle de son incompréhension. Tournoie les mots. S’invite le mal de crâne. Exerce des points de pressions sur ses tempes. Il regrette déjà cette discussion. Tout ce qu’elle implique. Le goût qu’elle laisse sur sa serpentine. Une amertume écœurante. Elle flagelle son pulsant. T’avoir aimé autant. Echo dans sa tête. Martyrise sa boite crânienne. Peut-être qu’il y avait une part de vérité. Peut-être qu’il était trop effrayé. D’être aimé. Autant. Au point de tout pardonner. Il a jamais eu l’habitude Scott. De cet extrême. De sentir qu’il compte autant. Alors ouais, surement qu’elle n’avait pas tort sur cette partie. Le visage baissé, elle ne le regarde plus. Lâche la fin de son monologue. Détruit. Marche sur des ruines qui ne sont plus qu’un tas de cendre. Rien de rattrapable. Rien de bénéfique. Pour lui. Pour elle. Il s’efforce d’ignorer les lames qui le déchirent de l’intérieur. « Ouais. » C’est tout ce qu’il trouvait à dire. Se renfermant déjà sur lui-même. « Finalement…j’te rend service. » De sa poche, il tire un paquet de clope. En allume afin de la portée à ses lippes. « T’referas plus la même erreur. »

et le silence s’abat. pire que les mots, pire que la haine. le rien turbulent. déstabilisant. sonde le néant, nous pousse à s’y jeter, à tout délaisser. juste ici, tâche au milieu du décor. accuse le coup, vidée d’énergie, le corps se relâche. l’esprit se détache, préfère fuir que se regarder en face. parce qu’on le sait, on fera pas semblant de se quitter cette fois. on se retrouvera pas demain. reste immobile, à quelques centimètres sans se toucher. l’envie de profiter du moment, de cette dernière fois. parce que demain tu seras plus là. j’serais plus là. parce qu’on devra tout recommencer, tout reconstruire autour du puit géant. se resserre le myocarde, chagrin qui coule intérieurement. cette douleur lancinante qui laisse sans voix. respiration tremblante, le cerveau qui se vide peu à peu pour ne garder que des bribes de souvenirs. qui tente d’assimiler le point final. - hm.. même pas envie d’me battre. encore une fois, tu portes cette impression d’être fier de toi. même maintenant. même quand ce sont tes derniers mots. - j’suis prête. regard bloqué dans le vide. lippes sèchent qui se détachent, parlent dans le vide. me courbe pour récupérer mes talons que je fais glisser dans la terre, jusque sous la traîne de ma robe.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;