le calme après la tempête de ces derniers mois. tu as l'impression que tu ne t'es pas posée comme ça depuis un trop long moment. année passée à toute vitesse, avec ses hauts et ses bas, ses épreuves qui ont été plus difficiles que tout ce que tu avais vécu avant. elle t'a épuisée, physiquement et mentalement. pourtant tu te laisses emporter par la sérénité du moment présent. assise dans un fauteuil devant une fenêtre, tu profites du soleil qui caresse ta peau presque nue, couverte seulement d'un t-shirt qui ne t'appartient pas. tu te sens apaisée ici, dans le loft de l'homme qui gagne ton cœur peu à peu. qui l'a même conquis sans que tu t'en rendes vraiment compte. vous ne vous êtes pas quittés depuis le bal, passant le lendemain ensemble, reclus dans ce cocon que tu n'as pas envie de quitter. et ça met certaines de tes certitudes à l'épreuve. la première : oxford dont tu as reçu la lettre d'acceptation quelques heures avant le bal. tu n'en as parlé à personne pour le moment, mais tu vas rapidement devoir faire un choix. la seconde : Valentin. le voir avec Giulia et vos disputes incessantes te poussent à passer à autre chose, à prendre de la distance. pourtant tu n'es pas sûre d'y parvenir. le cœur panique à l'idée de le perdre. mais maintenant tu as Styx. sentiments en bazar que tu essayes de comprendre. tu sais que si tu veux réellement débuter une relation avec lui, tu vas devoir t'ouvrir et être sincère. et peut-être est-ce le moment alors que tu dois t'envoler pour Londres dans quelques heures. tu tournes le visage vers lui quand il sort de la salle de bain dans lequel tu as refusé de le rejoindre pour que vous puissiez faire une pause dans vos moments torrides qui se succèdent. un sourire naît sur ton visage alors que tu profites de la vue qu'il t'offre avec la serviette noué autour de sa taille et ses cheveux mouillés. c'est dangereux de te balader comme ça. ça te donne des idées loin d'être chastes.

t'avais l'impression depuis quelque temps d'être dans la peau de quelqu'un d'autre mais ce n'était vraiment pas pour te déplaire, pour une fois qu'on t'accordait ces précieux instants rarement partagés avec quelqu'un, où silence et sérénité étaient légion. voilà longtemps que t'étais pas aussi apaisé, loin des tourments de l'âme pouvant t'habiter à tout moment. l'orage né de ta précédente relation s'était dissipé en passant davantage de temps avec cette brune qui t'avait accompagné au bal, dans une robe qui avait marqué les esprits. tes ardeurs soudainement calmés par l'eau de la douche après son refus de te suivre, tu nouas ta serviette autour de la taille pour rapidement la retrouver, assise sur un fauteuil face à la fenêtre et profitant des caresses du soleil sur sa peau. presque jaloux, tu te penchas lentement vers son visage, pour chercher ton dû, frôlant ton nez contre le sien avant de t'arrêter près de ses lèvres. léger râle s'échappant de tes lippes, maudissant ton self-control pendant que ta main explora du bout des doigts le tissu contre sa poitrine. — c'est dangereux d'être si sexy et de m'avoir laissé en plan comme ça. tu ricanas en éloignant tes pas d'elle, aussi bien pour éviter tout dérapage que pour la titiller. t'avais autre chose en tête en réalisant que ton ventre criait famine, sûrement après tant d'émotions des derniers jours. ça semblait illusoire de terminer l'année en beauté que tu cherchas à profiter de sa présence avant son départ pour londres. peut-être s'agissait-il des derniers instants avec elle sur boston. du coup, tu compris que tout pouvait basculer d'une seconde à l'autre. tu détestais ce sentiment pour l'avoir bien connu maintes fois que tu ne vis pas l'assiette que tu portais t'échapper des mains, poussant un cri de douleur lorsque qu'un morceau s'écrasa au sol et te blessa le pied.

Tu te sens inexplicablement sereine, c'est la première fois depuis ce qui te semble être une éternité. C'est comme si le chaos ambiant de ces derniers mois ne pouvait pénétrer dans ce loft que tu commences à trop bien connaître. Douceur d'un cocon que tu n'aurais pas deviné trouver ici il n'y a encore pas si longtemps que ça. Pourtant tu n'es jamais trop à l'aise lorsque tu t'éloignes trop longtemps des murs de ton propre logement, conséquence des longs séjours loin de chez toi durant l'enfance. Sûrement aussi que la raison de ce surprenant bien-être n'est autre que celui qui fait son entrée dans la pièce de vie, à moitié nu. Le regard traîne sur le corps de l'artiste ayant mystérieusement capturé une partie de ton cœur sans que tu t'en rende compte, myocarde qui s'anime d'ailleurs lorsqu'il s'approche de toi pour venir narguer tes lèvres et ta peau. tu ne peux empêcher un frisson de remonter le long de ta colonne vertébrale alors que l'envie de sentir ses mains sur ton corps rejaillit brutalement dans ton bas ventre. un grognement plaintif s'échappe de tes lèvres lorsqu'il s'éloigne finalement de toi. — il faut bien que l'un de nous contrôle nos ardeurs, monsieur Shipley. vous savez tout les deux comment une douche ensemble aurait encore terminée. mais l'heure est à tout autre chose de plus sérieux à présent. ton regard dérive vers la fenêtre un instant, juste ce qu'il faut pour être surprise par le bruit provenant soudainement de la cuisine. l'instinct te pousse à bondir hors du fauteuil vers la provenance du cri de douleur. tu analyses rapidement la situation : une assiette brisée au sol et un pied amoché. — ça va ? tu demandes en l'attirant doucement vers le canapé et de le forcer à s'asseoir sur l'accoudoir. tu t'agenouilles ensuite devant lui pour regarder de plus près la blessure. — rien de grave, juste une petite coupure de rien du tout. plus de peur que de mal. tu souris légèrement en levant la tête vers lui. — je vais désinfecter ça, ok ? tu as tellement l'habitude du sang, de l'odeur du désinfectant et de smots rassurants que t'aurais dû faire infirmière.