Mardi 30.05, nuit @Robin Reyes | S'il y a bien un évènement dont tu ne parles, c'est ce qu'il s'est passé au TD. T'as participé aux manifestations et tu continues de suivre de près les nouvelles. T'oses en parler à personne, parce que tu t'estimes chanceux et que se plaindre serait une honte. T'as pas été blessé et tu n'as pas péri dans cette tragédie. Pourtant, ton esprit ne cesse d'être sur repeat ; de ta main tenant celle de ces inconnus, de ton corps donnant le sentiment de ne pas aller aussi vite que tu le voudrais, des secours qui pour toi semblait être une éternité à venir ; personne n'est mort dans tes bras et de celleux que tu as aidé, de celleux qui se croyaient condamné.es mais t'es marqué ; pour sûr. A la seconde où les pompiers t'ont écarté, t'as eu l'impression d'être inutile, de ne pas en avoir assez fait. Et ça te lacère le cœur encore et encore. Puis un soir, quand ce fut de trop après avoir demandé comment allaient les victimes à l'hôpital - oui tu avais besoin de savoir - tu es allé te terrer sur un toit non loin du bâtiment. Tu t'es juste allongé à même les graviers. T'as rapidement seché les larmes qui ont coulé quand tu as entendu que tu n'étais pas seul. C'est ainsi que tu as découvert Robin et que tu as fini par te lier à elle. Vos ressentis exposés du bout des lèvres, ça te fait du bien et tu espères que ce soit réciproque. Tu aurais dû la rejoindre la veille mais tu t'es foiré dans le timing et tu as un contre temps. C'est avec de la bouffe - et pas des sushis - que tu as apporté en guise d'excuses. C'est au milieu que tu te poses en tailleur, plaçant les vivres devant toi puis tu salues la jeune femme quand elle débarque. - Je t'ai manqué ? C'est ta phrase fétiche que tu sors à toutes les sauces. - Comment te sens tu aujourd'hui ? Tu la questionnes fixant l'horizon non loin du drame.