je me demande ce que je fous ici, au moment où je vais pour sonner à la porte de ton appartement. j'ai l'impression d'avoir eu une absence entre le dernier message envoyé et mon arrivée ici. ce trou de mémoire, ce moment où on ne se rappelle de rien et où on est incapable de décrire ce qu'il vient de se passer. voilà où j'en suis. j'ai l'impression de me jeter dans la gueule du loup. parce que si j'ai eu l'habitude de me battre avec toi, j'ai l'impression qu'on vient de vivre un de ces moments, ceux où l'attraction sexuelle est tellement palpable que j'en suis.. irresponsable. la porte s'ouvre, mon regard se pose sur le tien et je me mords la lèvre. me fais pas regretter que je sors, comme un défi.

Message qu'il était pas sûr de prendre au sérieux, Milo. La reine des paroles en l'air avec qui il conversait. Et il en faisait de même, avec elle. Des échanges basés sur un coup de tête, aller parfois trop loin jusqu'à le regretter. Mais sa proposition de passer la soirée chez lui, elle était sincère. Son terrain, sa zone de confort. Il n'y croyait pas, jusqu'à entendre la sonnette retentir. La porte qu'il ouvrait, la découvrant devant lui. Cette même personne qui pouvait le mettre dans tous ses états rien que par écrit. Son regard baissait vers les lèvres que la brune se mordaient, et il lui fallait toute la retenue du monde pour ne pas flancher. À la place, il préférait la faire languir. Milo se poussait pour la laisser entrer et refermer la porte comme une grande, tandis qu'il se déplaçait jusqu'à la cuisine. « Je sais même pas où t'habites, mais j'pense pas que tu puisses rivaliser avec ça. » Loft en hauteur qui dévoilait la vue sur Boston, avec ses baies vitrées. « Tu dois être assoiffée, après avoir couru jusqu'ici. » Sourire en coin, impossible de pas la taquiner, alors qu'il servait deux verres de vin.

est-ce que c'est une bonne idée ? est-ce que j'aurais pas dû rester chez moi et t'envoyer chier comme on le fait habituellement ? continuer de te repousser et te laisser être désagréable. pourtant je suis montée dans ma voiture et je me suis retrouvée devant chez toi. sans trop l'expliquer, t'as réveillé en moi une envie presque dévorante. une impulsion. et j'ai été incapable de ne pas céder. j'entre, regarde autour de moi l'appartement décoré avec goût. et tu peux pas t'empêcher de lâcher une petite pique qui m'arrache un petit rire. et comme tu ne sais pas où j'habite tu ne peux pas savoir j'hausse les épaules. j'ai une vue magnifique depuis mon appartement, mais merci city center, la partie du quartier la plus classe et riche. qu'est-ce que tu me proposes ? et je ne parle pas que de la boisson.

Pas la moindre idée de l'enchaînement qui venait de se produire. Pourtant si réfléchi, l'avocat avait cette fois-ci de placer son cerveau en pause et de ne plus réprimer ses envies. Quelques sms partagés, et voilà que Hope, celle qu'il détestait parfois un peu trop, se trouvait dans sa cuisine. « Laisse-moi deviner. Un bel appart payé par les Kennedy. » Terrain peut-être glissant, puisqu'ils avaient eu tout récemment un conflit autour du statut financier, lié au familial, mais à travers le sourire taquin de Milo, il espérait qu'elle comprenne qu'il n'y voyait aucune méchanceté à travers ses paroles. Ils fonctionnaient juste comme ça, tous les deux. « Netflix and chill ? » Il préférait plus passer à la partie chill, mais il était plus classe que ça. Tous les deux savaient très bien ce que Hope faisait ici, et pourquoi Milo avait ouvert la porte. « À moins que tu sois juste venue pour boire un verre. » Il aimait bien ça, teaser et tourner autour du pot. Mais qui des deux déposera les armes en premier ?

tu devines mal Milo, ça pourrait presque être attachant que je lâche en souriant. appartement payé avec mon argent cet appartement je me le suis payé avec l'argent de mon divorce, on dit merci Tristan pour l'appartement magnifique à 3 millions. tu préfères la partie netflix ou chill ? que je demande, plongeant mon regard bleu dans le tien, retirant ma veste et laissant apparaitre ma tenue : un jean moulant et un haut en dentelle extrêmement transparent sous lequel je ne porte aucun sous-vêtements. mais si tu préfères me raconter ton affaire la plus intéressante autour d'un verre de vin parce que je t'intimide, je peux comprendre tu sais je sais pertinemment que jouer avec ton ego c'est jouer à un jeu dangereux, mais j'ai envie de voir le Milo encore plus sauvage qu'à l'ordinaire.

Attachant ? C'était pas forcément le premier adjectif qu'on lui attribuerait, ni le dixième. Alors il ne pouvait pas s'empêcher de lâcher un rire, avant de finalement lever les yeux d'étonnement après sa précision. « Tu me surprends tous les jours. » Ce qui ne le surprenait pas, c'était son audace. Un côté d'elle qui l'avait toujours autant attiré, comme agacé. « Netflix. » Parce que c'était un homme d'action, et ses intentions étaient visibles à travers son regard, alors que ses yeux se baladaient sur son corps, s'arrêtant sur son haut des plus explicites. Elle n'avait pas froid aux yeux, on ne pouvait pas le lui enlever. Ce qu'il était soudainement tenté de lui retirer, en revanche, c'était son haut. Son verre de vin en main, il en buvait une gorgée, diverti par les paroles de la brune. L'envie de rire, comme de lui faire regretter ses paroles. « Je vois que l'invité prend un peu trop ses aises. Tu devrais être reconnaissante de pas avoir été laissée sur le pallier. » Parce qu'il aurait pu, la faire venir ici pour ne jamais lui ouvrir la porte, dans un jeu tordu dont ils avaient l'habitude. Mais ce soir, il souhaitait tout sauf ça. Si bien qu'il s'approchait d'elle, jusqu'à la bloquer entre lui, et le plan de travail.

c'est souvent l'effet que je fais  la surprise. pas toujours la bonne d'ailleurs. souvent qualifié de tornade, de catastrophe. j'ai fini par accepter que j'étais une jeune héritière chaotique et destructrice. seulement toi, tu sembles inébranlable. comme si tout mes orages et toutes mes tornades ne pourrait jamais te faire de mal. c'est ce qui me charme chez toi, comme ce qui me fait peur. et si tu étais capable d'être le mur dans lequel cette fois ci, je finirais par me blesser. je secoue la tête, chasse les idées qui se percutent dans ma tête. pas le moment de penser à des "et si". mon verre à la main, la langue bien pendue, je me délecte de ce ping pong de réflexion, joute verbale qui me stimule tant. t'aurais fini par m'ouvrir ton corps qui avance, bloque le mien entre toi et le plan de travail. je le sais. ça ce voit dans tes yeux l'envie, je le vois. je peux le lire dans tes iris. on dirait qu'elle flambent. et le simple fait que ce soit moi qui puisse te faire ressentir ça, ça me fait frissonner. jeu de pouvoir et de domination, une danse dont on connait les pas par coeur. je pose mon verre sur le plan de travail, les mains libre je viens commencer à déboutonner mon chemisier sous tes yeux. j'fais un petit geste. pour que tu ne regrettes pas d'avoir ouvert.  le dernier bouton cède, la chemise tombe sur le sol. j'ai possiblement omis volontairement de mettre un soutien-gorge.