Tu t’en es pris des claques. Des tonnes, mais ça faisait longtemps que tu en avais pas pris une aussi fatale. T’avais presque oublié l’effet que ça pouvait avoir sur toi. Être triste ça arrive, et c’est ce qui forge l’esprit, tu en as conscience. Seulement, ça fait trop mal de devoir passer par là et tu sais que ça ne te rendra pas plus solide. Tu restes ce que tu es, une petite fleur bleue. ❝ T’inquiètes. Oublie les efforts pour former des phrases pour seulement en venir à l’essentiel, la voix basse pour éviter te de trahir alors que tu es là devant la baie ouverte, les bras croisés à lui faire dos. C’est plus simple comme ça, cacher cette mine qui se tord pour éviter de laisser tes émotions prendre le dessus. Non tu veux encore garder tes moyens, mais il va falloir qu’il parte rapidement. Tu risques de ne pas tenir très longtemps. Y a pas vraiment de conviction dans ce que tu dis, mais en même temps tu ne peux pas lui en vouloir de ne pas partager les mêmes sentiments que toi. C’est la vie. Faut s’en faire une raison. En revanche, tu lui en veux de la manière de s’y prendre. Comme un pied. Le froid te gagnant, tu fermes la baie et retourne dans un sursaut, n'ayant pas remarqué que le brun se trouvait juste derrière toi. ❝ Tu voulais… Impossible de finir ta phrase, la décomposition dans la visage. C’est  de pire en pire et là c’est trop pour toi. Dire au revoir aux chiens. On ne te l’avait jamais faite celle-là. Y a pas mieux pour se sentir comme une moins que rien. ❝ Vas les voir.. Le gorge totalement nouée, tu fuis rapidement une main qui balaye en arrière, tournant de nouveau le dos, prenant le large pour ranger et essuyer discrètement deux larmes qui s’échappent. Qu’il s’en aille parce que tu ne vas plus tenir, t’as juste envie de te mettre en boule dans un coin et laisser toute ta tristesse s’exprimer, la respiration coupée. Tu feins de ranger la cuisine pour t’occuper. ❝ Laisse, je vais ranger. Rentre bien. Même quand tu es blessée, tu n’arrives pas à avoir un ton sec, la gentillesse dans la voix, les yeux qui regarde uniquement vers le bas, les cheveux qui qui les cachent.

t'aurais jamais cru qu'un jour, ça s'passerait comme ça entre vous. t'aurais aimé tout sauf ça. ça prouve surement que vous êtes pas compatible. si tes réactions ne correspondent pas avec ce qu'elle attend de toi, c'est surement qu'elle trouvera mieux ailleurs. évidemment, qu'elle est triste, évidemment que ça fait pas plaisir. tu sais pas c'qui se passe vraiment dans sa tête toi. et inversement. la situation s'empire. tu la jamais vue aussi fermée et même si tu peux comprendre, ça te braques aussi. t'avais rien trouvé d'autres que.. les chiens. wow. finalement, tu fourres tes mains dans les poches de ta veste. respires un grand coup, puis te rends vers la porte, sans même avoir été voir les boules de poils. la situation est gênante et ça n'ira pas à s'arrangeant. c'est peut-être la fin de vous deux. amis, amants, tout. et comme tu le dis, c'est la vie. le bon timing pour elle, mais pas l'bon pour toi. t'as pas réagis comme elle l'aurait voulu, mais compliqué aussi pour toi de tout mettre en place. elle se met à ranger et toi tu te contentes juste de passer à côté d'elle pour rejoindre la porte d'entrée. tu l'ouvres, puis ta râcles la gorge, difficilement ― aurevoir. tu savais pas trop quoi dire d'autres pour le coup. y avait rien à dire. plus rien. puis, tu refermes la porte derrière toi et te contentes juste de rentrer chez toi. ya rien d'plus à faire. t'as envie de rien de toute manière.