le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne s'ennuie pas depuis son retour en ville et d'une certaine façon ça l'arrange vraiment. il a du boulot avec son entreprise, de quoi l'occuper très largement durant toute la journée et son déménagement l'a beaucoup pris également. car c'est fait. après des mois de construction, sa maison est là, construite et taillée pour lui. pour hope et pour lui. seulement pour lui à présent. une pensée qu'il écarte en ouvrant une boite de petits biscuits en prévision de l'arrivée de victoria à qui il a proposé de venir prendre un café. l'occasion de faire découvrir à cette dernière son nouveau chez-lui, vu qu'elle n'y a encore jamais mis les pieds. il a hâte de la voir et de pouvoir discuter un peu, faire le point sur ce qu'il s'est passé dans sa vie à elle et éluder un peu plus ce qu'il s'est passé dans sa vie à lui. quoique. à vrai dire, s'il a envie de se renseigner sur son amie, il a aussi envie de discuter, d'aborder les sujets qui le tienne éveillé la nuit. ça ne peut vraiment pas lui faire de mal. il finit de disposer les biscuits dans une assiette tout en gardant  son téléphone à portée de main, au cas où victoria peinerait à trouver son chemin jusqu'à sa nouvelle adresse.

Le chemin n’est pas bien long mais je ne me souviens pas m’être un jour perdue dans ces rues. J’observe les alentours tout en jetant un coup d'œil de temps en temps sur le GPS, avant de finalement me garer devant l’adresse indiquée. Un peu éloigné du centre et son euphorie, c’est un quartier parfait pour fonder une famille et cette simple pensée me serre un peu le cœur. Plus d’une personne m’a signalé qu’il n’y avait pas qu’une seule façon d’être maman et je n’exclus pas l’idée d’un jour adopté. Cela ne change pas le fait que la vie, je ne la porterai jamais. C’est un deuil que je continue de faire au quotidien, bien que je me sois habituée à cette idée. Je chasse ces pensées négatives pour me concentrer sur les bonnes nouvelles récentes et notamment le fait que mes examens sont revenus négatifs. Il y a encore une longue route devant moi avant de pouvoir crier réellement victoire mais je les prends une par une, sans me concentrer sur ces cinq années fatidiques de rémission. J’attrape le sac à main sur la place passager ainsi que la bouteille de champagne, que je ne compte pas l’aider à consommer aujourd’hui car il me faut reprendre la route ensuite. Mais tout de même, la construction d’une maison, ça se fête! Je sonne à la porte et attend que le brun m’ouvre tout en observant le voisinage, plutôt calme. Salut! Comment tu vas? Je l’embrasse et lui adresse un large sourire. Bon retour parmi nous. Je ne sais pas encore s’il est heureux d’être là ou non mais je compte bien le découvrir au cours de la conversation.

dès que la sonnerie retentit il file vers la porte d'entrée qu'il ouvre, trouvant victoria sur le palier. salut! comment tu vas? sourire aux lèvres, il l'accueille, presse une bise sur sa joue. ça va et toi ? d'ores et déjà il se décale dans l'ouverture de la porte, ne comptant pas la faire poireauter devant la porte. bon retour parmi nous.  merci, c'est bon d'être de retour à la maison car c'est assurément ce que boston représente pour lui, la maison. ça serait plus simple s'il n'avait pas tant d'attaches ici. s'il ne pouvait pas juste décider d'être ailleurs, loin d'elle. peut-être qu'il n'y a que la distance pour lui, pour se relever de hope et de leur histoire. mais boston est sa ville depuis 2008. il s'y sent plus chez lui qu'à paris et que n'importe où ailleurs. et maintenant il a sa maison et il ne s'est pas investi dans ce chantier, dans ce gros projet de vie, pour le laisser derrière lui sans même en avoir profité. d'ailleurs, en parlant de sa maison, il a hâte de la faire visiter, pas peu fier de ce projet qu'il est parvenu à concrétiser. entres, restes pas là il achève de se pousser sur le côté, lui délivrant le passage. le temps est idéal pour lui montrer la maison, qui plus est, le soleil est haut dans le ciel, noyant les lieux de lumière, les grandes baies vitrées remplissant avec succès leur office.

Ca va, merci. Nous rentrerons dans les détails un peu plus tard, pour l’heure je me contente de lui répondre au plus court. Le fait est que ça va, très bien même. Si je regarde deux ans et demi en arrière, lorsque mon monde s’est écroulé, je peux être fière et heureuse du parcours que j’ai effectué. Je ne pensais pas connaître à nouveau le bonheur et la stabilité. Tout n’est pas parfait et je mentirais si je disais qu’Elizabeth ne me manque pas chaque jour qui passe, mais j’ai appris à vivre avec - ou plutôt sans. J’adresse un sourire à Tristan lorsqu’il affirme que c’est bon d’être à la maison. Ça me fait vraiment plaisir qu’il aie décidé de revenir car j’ai craint un petit temps qu’il ne prenne jamais cette décision. Et je comprends. Je sais les mauvais souvenirs auxquels sont liés Boston pour lui mais il y en a aussi des bons, sans doute même plus nombreux, et c’est sur ceux-ci qu’il faut se concentrer. Merci. J’entre dans sa pas-si-humble demeure et souris. Tout en avançant, je me débarrasse de ma veste que je tiens à présent sur le bras et observe le hall d’entrée. Tu dois vraiment être fier d’avoir mené à bout ce projet. Financièrement, ça le serait pour la jeune femme. Mais au-delà de ça, il y a la fierté d’avoir construit quelque chose à partir de rien. Il n’a certes pas construit ces murs lui-même mais ça reste son bébé. Tiens, pour célébrer ça. Je lui tends la bouteille de champagne, en espérant avoir fait un bon choix. Je me contente en principe de prosecco, n’ayant pas les moyens de faire couler le champagne à flot à la première occasion. Mais là, c’est justifié. Tu me fais visiter?

ca va, merci. un échange de réponses succinctes, d'abord, pour prévenir ensuite une conversation plus élaborée qu'il sera plus confortable d'avoir à l'intérieur que directement sur le palier. il guette un peu les émotions sur le visage de victoria, c'est machinal chez lui, et un sourire trouve ses lèvres pour répondre au sien. il ne perd pas de temps pour l'inviter à passer la porte, se poussant pour lui délivrer la voie vers l'intérieur de la maison. merci. une fois qu'elle est dedans, il ferme derrière elle, la laissant prendre un peu d'avance. il la suit ensuite, la rattrapant en quelques pas, se postant à ses côtés. il embrasse aussi les lieux du regard, son sourire satisfait flottant encore sur ses lèvres à la vue du travail accomplis. une année très compliquée viens de s'écouler et, compliquée, sa vie n'a pas fini de l'être. il est préoccupé par plein de choses, la première étant, de très loin, l'existence de sa fille de treize ans. entre ça et la fin chaotique de sa relation avec hope, rien n'est évident pour lui mais il peut au moins se satisfaire de la vue de ce qu'il a réussi à bâtir au coeur de cette chaos. le hall d'entrée est lumineux, ouvrant la voie vers la grande pièce à vivre. cette dernière est baignée de soleil, aidée en ce fait par les murs majoritairement constitués de baie vitrée, ouvrant la vue sur un vaste jardin, la raison principale de son choix de s'écarter un peu de la ville. il voulait de l'espace à l'extérieur et il en a. de quoi respirer et c'est pas du luxe vu que son quotidien a eut tendance à le laisser au bord de l'asphyxie ces derniers temps. sans un mot il tant la main pour récupérer la veste de victoria, histoire de lui libérer poliment les bras. tu dois vraiment être fier d’avoir mené à bout ce projet. il acquiesce. je suis content d'en avoir vu le bout, oui il est tenté de rajouter que ça fait au moins une chose qu'il n'a pas foiré ces derniers temps mais il retiens cette intervention pessimiste qui se lit toutefois nettement dans l'éclat brièvement terni de son regard et son sourire qui faiblit aussi un brin. tiens, pour célébrer ça. elle lui tend une bouteille de champagne, ravivant efficacement son sourire. c'est adorable, merci il entend bien la déboucher avec elle, aujourd'hui ou un autre jour, histoire d'arroser cette note de positif dans son quotidien. tu me fais visiter? et comment. il lui adresse un clin d'oeil. suis le guide ! sur ce il ouvre la voie, les guidant jusqu'à la pièce à vivre sur laquelle ils débouchent en quelques pas. il la laisse découvrir la pièce à son rythme, du coin salle à manger au vaste salon tout en filant lui-même vers la cuisine ouverte, histoire de mettre le champagne au frais. j'avais envie d'une ambiance assez nature, essayer de créer un endroit douillet mais pas trop surchargé qu'il lance en s'enfonçant dans la pièce, faisant allusion à l'onéreux massif, mais aussi à la vue imprenable sur le jardin, les diverses plantes et l'ambiance globalement cocooning qu'il s'est appliqué à créer.

Autant que possible, j’essaye de faire abstraction du passé. Si Tristan est resté dans ma vie et fait aujourd’hui partie des personnes que je considère comme un ami, il y a une raison. Je ne regrette en rien notre rupture, ni même le temps passé ensemble. Il ne m’a jamais manqué de respect lorsque nous étions ensemble et la séparation est venue d’un commun accord, qui n'appelle pas à faire des vagues. Il n’empêche que, si je n’ai pas voulu aborder le sujet car je le sais au plus mal dû à sa récente paternité, je n’en ai pas moins fait le calcul. Un calcul qui change peut-être la sincérité de notre relation, à l’époque et à ce jour. Car si cet enfant a, à ce jour, treize ans, elle ne peut qu’avoir été conçue pendant notre relation. Nous n’étions peut-être pas fait l’un pour l’autre mais il n’empêche que cela m’attriste de savoir que l’homme en face de moi a pu me trahir et ne jamais en faire mention. Je chasse néanmoins cette pensée/théorie de mon esprit car il y a une très petite possibilité pour que cette relation ait eu lieu juste après notre rupture. Peut-être que je n’aborderai même pas le sujet car je ne vois pas ce que ça pourrait m’apporter de bon d’en avoir confirmation et de le confronter. Ça va te changer de la vie en centre ville. De part mes horaires, ainsi que l’absence de famille au tableau, vivre en ville est ce qui me convient le mieux, mais ça ne m’empêche pas de l'envier un peu. Tristan est posé dans un quartier résidentiel et la maison qui se dessine sous mes yeux est tout bonnement époustouflante. J’aime beaucoup le fait que ce soit aussi lumineux. L’endroit donne envie de prendre un bouquin, se servir un verre de vin - ou de chocolat chaud - et se poser au bord de la baie vitrée. Ça a un côté maison-de-vacances, sauf qu’il s’agit bien de son chez lui. Si jamais tu décides de t’absenter à nouveau, n’hésite pas à me la louer. Je plaisante et effleure le dossier du canapé du bout des doigts alors que mon regard balaye la pièce du regard. J’imagine que, si on le désirait, c’est le genre de maison que nous pourrions nous permettre de construire avec William… Si ce n’est que nous n’avons jamais abordé la possibilité d’emménager ensemble. Réalistiquement, ce serait compliqué pour moi de me rendre à l’hôpital en cas d’urgence. Tu as combien de chambres? La vraie question est surtout; en a-t-il prévu une pour sa fille ? Mais je préfère ne pas m’aventurer tout de suite dans ces eaux troubles.

Ça va te changer de la vie en centre ville. il acquiesce en mettant le champagne au frais. il a grandit en ville, aux abords de paris, en appartement et avant d'emménager chez flynn, il a passé aussi le plus gros de son quotidien à boston en appartement, en centre ville. et il aime l'agitation, gagné le coeur de ville en un rien de temps, vivre à haute vitesse, être dans l'action, mais il a aussi toujours une soif de verdure, de grands espaces. prendre le large, ne serait-ce qu'un peu. respirer mieux. c'est l'idée c'est ce qu'il voulait et il l'a. J’aime beaucoup le fait que ce soit aussi lumineux. il sourit, quittant la cuisine, suivant victoria du regard tandis qu'elle découvre les lieux. non, il n'est vraiment pas peu fier de cette maison pensée pour le satisfaire, pour incarner pour lui le foyer parfait. évidemment, son idéal ne consistait pas en le fait d'emménager seul, d'autant plus que sa solitude l'impacte d'autant plus fort maintenant qu'il sait qu'il a une gamine de quatorze ans, dont il aurait dut être le papa. qu'on l'a privé d'une famille qu'il aurait chéri plus que tout. et ce n'est pas fini. il peut encore avoir cette famille. il peut encore avoir lisa, intégrer sa vie, mais pour l'heure c'est juste compliqué. il lui est difficile de voir bien plus loin que ce qui se produit dans le présent. tout est trop incertain, son coeur et son quotidien meublé plus de questions que de réponses. il peut tout de même se satisfaire de ce qui existe, de ce qui est tangible, et quoi de plus tangible qu'une maison dans laquelle se réfugier chaque soir. un nid de bien être et de lumière. qu'importe que ce ne soit pas parfait, que toutes les conditions idéales ne soit pas rassemblées. ça n'a tout de même pas de prix ce genre de choses et il ne doit pas l'oublier. Si jamais tu décides de t’absenter à nouveau, n’hésite pas à me la louer. sourire qui s'installe sur ses lèvres en réponse à la plaisanterie. il n'a pas projeté de quitter la ville à nouveau non. non pas qu'il ait prémédité de partir la dernière fois non plus. Tu as combien de chambres? il croise les bras sur son torse, son sourire faiblissant un peu. une en bas primordial selon lui. et trois en haut sans compter un bureau qui pourrait facilement accueillir une quatrième chambre. une maison bien grande, pour un seul homme. j'ai vu large. et il espère en avoir l'utilité. soupire qui s'invite sur ses lèvres, mais qu'il ne pousse pas. d'une inclinaison de la tête il lui désigne l'escalier, l'invitant à monter si elle souhaite découvrir l'espace nuit.