Je respirais lentement, remplissant pleinement mes poumons de cet air ressourçant. J’avais fini par fuir ma vie ici, retrouvant rapidement mes habitudes londoniennes en à peine quelques semaines. Ce départ n’avait pas été sans conséquence. Je ne pouvais pas revenir sur mes choix et combler l’absence de ces mois. Cependant, je pouvais cette fois être là et non plus derrière l’interface de ton écran de téléphone. Je tenais les rênes de l’entreprise de mon père, et faire perdurer le vignoble de mes grands-parents, voguant entre l’Angleterre et la France. Je m’épanouissais pleinement d’un point de vue professionnelle. J’avais enfin l’impression d’être à ma place, d’avoir trouvé ma voix. Certes, elle était presque toute tracée. Certes, je n’avais pas eu à batailler pour obtenir cette place. Mais j’avais travaillé d’arrache-pied pour en arriver là ou j’en suis, à ce jour. Mon retour à Londres m’avait aussi permis de passer énormément de temps auprès de mon père, qui m’avait récemment délégué les pleins pouvoirs du conseil d’administration du siège de Sainsbury’s & Co. D’un point de vue personnel, tout était plus chaotique. J’avais tendance à un peu trop regarder en arrière, au lieu de me consacrer à mon présent. Mon dernier petit ami en date, celui dont je t’avais parlé, m’avait apporté des mois de bonheur. Mais à trop regarder en arrière, il avait finalement décidé d’abandonner. Je ne pouvais pas lui en vouloir, de ne plus vouloir se battre contre ton fantôme. Est-ce que j’avais tenté de le retenir ? Même pas un peu. Il n’était pas toi. Personne ne pouvait t’arriver à la cheville. Le problème était là, je stagnais dans ma vie privée, parce que mon cœur était resté ici. Je prenais place dans ton appartement, en attendant ton retour, fébrile de ta réaction. Je ne m’attendais pas à grand-chose, j’étais juste heureuse de me retrouver là. Toutefois, une inquiétude me guettait, parce que tu avais des milliers de raisons de m’en vouloir et de ne pas vouloir me voir. Pourtant, je tentais ma chance, grâce à mes relations envers le personnel qui t’entourait, qui me donnait un passe-droit dans ton antre. Puis mes pensées divaguaient et si tu rentrais chez toi, au bras d’une autre ? Tu n’avais jamais été démonstratif, alors tes relations n’étaient jamais réellement abordées lors de nos échanges. Je retirais mes escarpins que je déposais à côté de l’entrée, avant de prendre finalement place dans ton canapé. Je lançais des sonneries sur mon téléphone toutes les 30 minutes, avec l’espoir de ne pas m’endormir à cause du jet-lag. Même si je ne serai pas la première à te souhaiter un joyeux anniversaire, j'étais là, en chair et en os.

30 ans. 30 années de débauche, de trop, de tout, de rien finalement. 30 ans. Et le silence dans l'immense duplex en plein coeur de la ville. Il est tard et tu es incapable de dormir. Tes pensées divaguent alors que Jésus est à côté de toi, avec son sourire aux lèvres. Prêt à voguer dans le pays des rêves. Et quand il se réveille, il est survolté d'être présent le jour de ton anniversaire. Tu as même eu le droit au traditionnel collier en nouille. GENIAL. Al lui, t'offre une montre. Une très belle montre. Et c'est l'heure du travail. De silence.

T'as jamais vraiment aimé ton anniversaire. C'est synonyme de manque les anniversaires quand les gens qu'on aime ne sont pas là. Pas là pour le fêter. Et à chaque employer qui ose y penser arrive ton regard sévère qui intime que tu veux rester seul. Ton téléphone sonne à tout va et tu as même avec ton frère une vidéo clip à tourner pour remercier des voeux d'anniversaire. Les caméras arrivent et on te film avec un sourire parfait, remercier en allemand, en flamant, en français pour les voeux d'anniversaire. Je tenais à vous remercier pour vos bons voeux d'anniversaire. J'ai la chance d'avoir 30 ans aujourd'hui et d'être particulièrement bien entouré de ma famille et de mes proches. Je vous souhaite à tous une excellente journée et de bonnes fêtes de pacques à venir. Je serai ravi de les fêter à vos côtés dans notre belle Belgique. efficace et tellement faux. Risible.  Très loin de la réalité. Et tes pensées moroses se transforment en colère. Tu ne supporte plus personne dans ton bureau. Verre de whisky à la main, tu te laisses à penser à ta vie. Tes réussites. Tu as pas tout foiré. Un bon boulot, qui tient la route. Tu restes le diable des affaires. Menant à bien ton bateau. Immense navire au milieu de la tempête. Et un petit garçon en prime. Bonheur de ta vie. Joie de l'entendre rire en plein milieu de la journée. Et tes quelques amis qui valent le détour, tu n'en aimes pas énormément, mais les encore présent sont ancrés en toi. Et tes draps, parfois occupés mais jamais de manière permanente depuis qu'elle est partie. Sait-elle quel jour on est ? Elle n'a pas écrit. Elle doit être avec ce pauvre type. Il parait bien sous tout rapport, de ce que tu en as su. Fils de bonne famille. Bonne situation. Gentil. Il fait de l'humanitaire pour de vrai et pas que pour les photos et sur les photos de gala où ils sont allés ensemble, elle est dans ses bras. Il a prit ta place dans son lit. Occupant ses bras où tu as été que trop peu. Dans des nuits sans sommeil. Quand tu rêvais en silence d'une longue vie avec elle sans jamais le formuler de peur que le rêve finisse par exploser. Le rêve s'était terminé, comme un vaste nuage de fumé, te laissant dans la solitude. Avec les ce que tu aurais pu lui dire. Ce que tu aurais dû lui dire. Et ce que tu as tue. Comme quand elle a appelé pour te parler de lui, histoire que tu ne sois pas surpris, c'était prévenant de sa part, après tout, tu pourrais la croiser à un gala. Se souvient-elle même auprès de lui qu'aujourd'hui est un jour particulier ? C'est combien le décalage horaire avec Londres déjà ? 3 heures ou 12 ? Tu pourrais l'appeler. Lui demander comment elle va. Faire comme ci c'était super qu'elle a quelqu'un dans sa vie. Tu pourrais même oser lui proposer des nuits sans sentiments. Les nuits de mensonges où on fait semblant que rien n'a changé mais qu'on s'aime plus. Pour s'arracher le coeur encore une fois et être prêt à brûler le monde pour l'autre. Allumer l'allumette pour toi et elle le gaz et tout faire péter. Mais elle mérite mieux qu'une parenthèse. Mieux que quelqu'un comme toi. Alors tu n’appelleras pas. Comme souvent. Elle sait probablement que c'est pas par manque d'envie que tu le fais jamais, mais pour elle. Parce que ta toxicité finira par la mettre à terre autant que toi même. Et que tu lui souhaites bien mieux. Alors pas d'appel. La voix de ton frère te sort de tes pensées.

La journée finit de manière morne. Rien de notoire, t'as juste été boire un verre et Jésus est resté dormir chez Abélard. Tu avais besoin d'être un peu au calme enfaite. Noyer tes songes dans l'alcool et le trop. La destruction. Mais pour ça, tu dois d'abord repasser chez toi te changer pour tuer la nuit. Pour t'oublier dans les bras d'une putain que tu paieras probablement trop cher mais au moins, le boulot sera bien fait. Et puis elle partira après. Au moins, tu auras pas à faire semblant de la considérer. C'est comme ça, pas de sentiment, un besoin primitif dont on finit presque par se lasser avec le temps tant c'est dérisoire et semblable quand il y a pas de plus. Tu conduis vite et te gare dans ton garage. Prenant le temps de fumer pour passer le temps et t'empoisonner un peu plus. Tu as pas envie de mourir, parce que Jésus est là et qu'il a besoin de toi, mais tu as garder ce poison à ton niveau. Sans te douter un seul instant de ce qui se passe à l'étage. Al, toujours très droit, bien habillé, qui arrive vers l'invité trop attendu pour lui dire Mademoiselle Cléolya ? Il ne va pas tarder. Il est entrain de se garer. Je me réjouis de vous voir ici. Tout en parlant, celui aux cheveux d'argent lui sourire gentiment avant de regarder l'immense portrait de toi qui surplombe la cheminée et qui est sans sourire, sans la moindre expression, dans ta tenue militaire. Celle que tu portes ce jour parce que pour l'interview tu en avais besoin et que t'as pas pris le temps de la retirer. Il doit probablement se dire que tu es bien loin du gosse qu'il a sorti de la piscine, mais je ne pense pas qu'il se dise que tu ai tout raté. Il a tendance à voir le meilleur en toi. C'est bien différent de tes géniteurs qui ne retiennent que le pire. Tu sors de la voiture, la porte claque et brise le silence un instant. Les gestes du quotidien, l’ascenseur qui arrive et qui sonne arrivé directement à ton étage entier. Les portes qui s'ouvrent Al ? T'es là ? pas de réponse, tu te dis qu'il est probablement à son étage à te préparer un gâteau grotesque pour le jour où ta mère t'as extirpé de ton être pour te donner la vie. Tu avances, tel un félin dans ses lieux, tu poses ton couvre chef militaire sur une chaise dans l'entrée, dessert ta cravate et arrive dans le salon. Prêt à aller au bar, tu es coupé dans ton élan, statique dans l'ouverture de la pièce. Ton téléphone qui tombe au sol, s'écrasant au sol quand tu la trouves assise dans le canapé de cuire qu'elle t'avait aider à choisir. La surprise se lit sur tes traits bien souvent trop dur. Tu as l'impression de ne pas pouvoir respirer ou au contraire de pouvoir respirer enfin après des mois sans pouvoir le faire. Et le silence qui laisse en suspens le moment. Est ce vraiment elle ? Est-elle venue seule ? Que fait-elle là ? Elle n'a vraiment pas oublié ? Ou bien s'agit-il d'un hasard cruel ? Ton regard brun dans l'océan de ses yeux que tu distingues. L'anglaise inoubliable. Elle n'a pas changé d'un iota. Et malgré la probable fatigue du voyage, elle est magnifique. Figé sur place, l'idée de fondre sur elle et de l'embrasser traverse ton esprit étriqué. Mais tu as l'impression que tu ne peux pas bouger sur le moment. Faire durer le moment de ces retrouvailles et ne pas les gâcher par l'annonce d'un visiteur à ses côtés ou pire, de fiançailles ou ce genre de connerie qui briserait tout t'impose de rester muet et ancré dans le sol. Et une voix qui murmure au fond de toi qu'elle est venue pour toi, peut être. Juste pour toi.

J’avais une multitude de raison d’être là, en ce jour-ci particulier. La crainte cependant était omniprésente. Je n’étais pas certaine de l’accueil que tu réserverais à cette surprise. Tu n’étais pas un adepte des changements. Peut-être que tu verrais mon arrivée comme un rouage dans l’engrenage. Nos rapports étaient cordiaux, mais n’était-ce pas simplement par respect, plutôt que par amour ? J’étais aux abonnées absentes, depuis des mois déjà, tout en connaissant les traumatismes que tu traînais. L’abandon, la perte, la douleur qui te pourchassaient à chaque instant et que j’avais peut-être accentuée par mon départ. Nos vies semblaient identiques. On continuait d’avancer, mais désormais à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Un océan immense qui ne faisait qu’accentuer l’éloignement. Je t’appelais régulièrement, préférant toujours jouer la carte de la franchise. Tu savais tout, pas nécessairement en premier, mais toujours avant que tu ne puisses l’apprendre de toi-même. Nos noms nous imposaient un certain standing, qui coûtait à nos vies privées. Un nom que j’avais renié, pour moi, mais aussi pour toi. Un nom que j’avais préféré oublier tant il m’avait apporté son lot de malheur. Les choses, auraient-elles été différentes si je n’avais pas été de la sœur d’Aymalyne ? Je me plaisais à croire que oui, préférant remettre une grosse partie de la faute sur elle, plutôt que sur toi. Cependant, je n’étais pas dupe. C’était ta peur qui avait régi notre relation. C’était ta peur qui avait érigé une barrière invisible entre nous. C’était ma faute, de t’avoir abandonné une nouvelle fois. Alors retrouver tes quartiers, me semblait tout aussi naturel qu’avant. L’arrivée de Jesus dans ta vie, avait apporté de la chaleur à ton intérieur. J’attrapais une photo de ton fils, pour y passer l’index, le cœur serré. Si vous saviez tous les deux à quel point, vous me manquiez. A quel point mon quotidien n’avait plus la même saveur. Aucune autre personne n’arrivait à combler ce vide. Ce n’était pourtant pas faute d’essayer. Je reposais le cadre, pour finalement m’installer sur le canapé. Une fois mon tour des pièces principal fait, il ne restait plus que moi et l’intégralité de nos souvenirs comme compagnie. Je finissais même par trouver agaçant le tic-tac de l’horloge. Si tout avait été comme avant, je serais montée sur l’une de tes chaises, pour la décrocher et la jeter par la fenêtre. Mais c’était une voix familière qui me sortait finalement de cette attente insoutenable. Al, celui qui m’avait toujours soutenu, ne prenant pas en compte que mes erreurs pour définir la personne que j’étais. C’était grâce à lui si j’étais là aujourd’hui. Un sourire qui s’étirait sans aucune retenue en faisant un tout petit hochement de tête. « Merci beaucoup. » Que je chuchotais à peine. Le cœur tambourinant, j’étais incapable de me lever pour t’accueillir dignement chez toi. C’était donc dans cette position que tu me trouvais, installé, comme je l’avais déjà été des dizaines de fois. Pourtant, en ce jour, ta réaction était différente, de toutes celles que j’avais connues. Le temps semblait être sur pause quand nos regards se croisaient enfin. Tes ténébreuses semblaient retrouver la lumière. On se contemplait, une seconde, puis deux pour laisser l’interminable silence nous accompagner dans ses retrouvailles. Je me levais finalement, pour m’approcher de toi, sans te quitter des yeux. Je laissais finalement mes pupilles dévier sur ta tenue traditionnelle en ce jour, puis finalement les reposer sur tes traits. Je ne m’autorisais pas à te toucher réellement, mais j’approchais mes mains de ton col pour en défaire le premier bouton. Tu manquais facilement d’air, et je craignais de rendre la situation stressante. Je me hissais finalement sur la pointe des pieds pour venir chuchoter au creux de ton oreille. Je profitais des effluves de ton parfum, qu’était mélangé à l’odeur habituelle de l’alcool et du tabac froid. « Joyeux anniversaire mon… » Phrase que je laissais en suspens. Il m’était impossible de la terminer, incertaine de savoir si je pouvais continuer à te considérer comme l’amour de ma vie. Parce qu’on n'aurait jamais le droit à notre happy ending. Nous ne pouvions profiter que de ses rares moments à l’abri des regards. Couper du monde, là où le roi des enfers laissait tomber la carapace. Je me repositionnais face à toi, l’azur retrouvant les ténèbres. « Est-ce que quelqu’un te retient ? » Que je murmure, en passant doucement mon pouce contre ta lèvre inférieure, avant de prendre place contre ta joue. J’avais envie, mais aussi besoin de retrouver l’intégralité de ce qui m’appartenait autrefois. Ou alors les prochains jours seraient un calvaire.

Elle était ta lumière la plus flamboyante. C'est vrai que tu es loin d'être une personne aisée à comprendre, à aimer, à apprécier même simplement. Tu es de ceux qu'on peut détester en un regard, tout simplement parce que tu es du genre blinder depuis bien longtemps. Tu ne laisses pas les gens entrer dans ta vie facilement. Il faut avoir le standing et l'argent pour attirer ton attention ou bien être d'exception, au moins d'un quart à ton niveau. La crainte des gens à ton égare est justifié, tout simplement parce que tu es tellement dur à vivre et à supporter. Tu le vois en le regard de tes employés, de tes proches. Les gens finissent par se lasser de tes coups d'éclat, ta tortueuse vision des choses. Ton esprit trop étriqué. Même elle avait finit par partir. La belle anglaise, faisant ses affaires. Elle ne pouvait pas t'attendre toute sa vie. Elle avait fait ses valises, probablement rapidement, par peur que tu réussisses à lui faire changer d'avis et revenir à sa place, près de toi, même si c'est dans l'ombre. On peut s'aimer quand la lumière s’éteint non ? On s'aime même plus fort je crois, parce que les gens ne voient pas, ne jugent pas. Quand les photographes sont loin, quand il n'y a plus les barrières. Mais toi, t'es un accidenté de la vie Hadès. Brûlé par les flammes de l'enfer elle même. Ici, cette vie, c'est ton purgatoire pour toute cette merde que tu as causé avec Arthur, pour toute la honte que tes parents ont ressenti à ton égare. Tu es en l'air, foutu après avoir explosé sur une bombe et tu regardes les gens passer, hagard. Tu vois passer les trains. Et tu les laisses tous partir. La peur te paralyse et te laisse sur place. Immobile, incapable de bouger.

C'est normal qu'elle en ait eu marre, de tes silences, tes secrets et ta noirceur. Elle n'était que lumière et tu avais éteins le brillant éclat de ses yeux. Les diamants ne sont pas fait pour rester dans l'ombre. Ils doivent être entretenu, poli et pris soin. Tu en avais été incapable. Tu lui donnais toujours un peu avant de faire un pas de recule, parce que tu savais que tu ne pourrai pas supporter de la perdre. Et quand ses appartements ont été vide, tu as passé des heures dans ces lieux sans vie sans bouger, sans rien dire. Tu lui en avais voulu. Refusant de l'appeler ou de lui parler. Pourtant, un battement de plus à chaque fois que son prénom s'affichait sur ton écran. Elle était partie à cause de toi. Et tu t'en voulais tout autant à toi même. Mais il fallait continuer d'avancer. La noirceur t'emparant un peu trop. La chance de cette descente aux enfers, c'est que Jésus était présent et te raccrochait à la vie. Fermement. T'empêchant de tomber trop bas, parce que tu l'avais. Et ses appels à elle était régulier, c'était jamais toi qui faisait le premier pas. Par peur probablement qu'elle finisse par ne plus répondre. Tu lui laissais le lead dans vos échanges. Elle appelait quand elle voulait. Et tu l'écoutais parler. Elle avait la franchise de ne rien te cacher. Elle voulait probablement te blesser à te dire qu'elle avait rencontré quelqu'un qui la rendait heureuse. Elle savait que sinon, tu le saurais un jour ou l'autre et te permettait de garder la face quand tu la verrais avec lui. Probablement parce qu'elle sait que tu l'aimes encore. Mais que tu sais juste pas le faire. C'est pas tellement étonnant quand on voit tes géniteurs. Dans le trop, le tout, l’ubuesque, ils sont les rois. Tout dans l'hypocrite. La preuve, ils ont pas encore appelé, par contre, sur les canaux officiels, ils vous souhaitent un très joyeux anniversaire. Tu n'es pas incapable d'amour Hadès, tu sais juste pas le faire. Tu aimes maladroitement. Secrètement. Intensément. Un jour peut être, tu seras capable de mieux, ou bien, tu feras ce qui doit être fait, épousant une guourdasse d'aristocrate que ta mère t'as choisi, tu la baiseras une fois par mois quand elle sera fertile pour qu'elle t'offre un héritier sans jamais lui offrir plus. Parce que tu ne le voudras pas. Et je crois qu'elle le saura. C'est pas triste, c'est juste la vie des grands de ce monde, un arrangement financier tel que le mariage. Il faut du gagnant gagnant dans les parties et ça se finit là. Tu ne crois pas aux belles histoires. Encore moins depuis qu'elle t'a fui, mettant un océan entre vous parce que te voir tous les jours serait insupportable probablement. Elle aurait dû aller plus loin même. Parce que rien n'efface ton image dans tes quartiers. Même si tu as changé quelques petites choses pour moins penser à elle. Il y a encore cette étagère vide qui était pour elle, à cette fois où tu as été incapable de lui proposer de vivre avec toi. De cadre qu'elle avait choisi pour souligner ton regard. Et personne à tes côtés pour épouse. Mais son fantôme qui se dessine. Peut être y pense t-elle parfois, quand son charmant ne la contente pas à ta mesure ? Ou bien peut être n'y pense t-elle plus du tout ?

Après tout, elle n'a pas appelé. Elle a beau savoir que tu n'aimes pas ton anniversaire, elle aurait au moins pu envoyer un message non ? Tu te chasses cette pensée de la tête. C'est pas vraiment utile de fonctionner avec des questions de ce genre, et de toutes façons, toi et ton caractère de merde font que tu n’appelleras pas. Tu pourrais, mais ta fierté est telle que tu n'en seras pas incapable. Alors dans ton entre, tu veux te changer rapidement, et ressortir, battre le silence par le bruit avec n'importe qui. Tant que tu n'entends pas tes pensées se heurter les unes contre les autres. Tu traverses ton entre rapidement, mais te stop dans ton élan quand sa silhouette se dessine devant toi. Immobile, tes pupilles regardent ton interdite face à toi. Flamboyante même fatiguée. Elle a ce regard d'azur qui te transperce. Tu ne pensais la croiser qu'au couronnement du roi Charles en Angleterre, puisque tu fais parti des joyeux 2000 invités et que probablement elle aussi. Tu avais encore 1 mois pour répéter un bonjour cordiale sans en faire trop. Pour te forcer à ne pas la regarder si par malheur ou par chance, elle s'était trouvé dans ton champs visuel pendant la cérémonie. Pour choisir des sujets désuet pour ne pas être comme un con à ne pas savoir quoi dire. Comme maintenant. Parce que là, t'es un putain de débile, immobile et pris de court. Le souffle qui te manque. Le silence s'installe face à la contemplation de ses yeux. Est ce qu'il voit, l'autre, à quel point elle est précieuse ? Un diamant brute. Splendide. Elle se lève sans briser le silence. Avance vers toi. Et tu la laisses faire. Clouer au sol. C'est le genre de scène ridicule dans les films de romance. La scène qui est pas censé se passer dans la vraie vie. Ton coeur qui se serre aux souvenirs de ses courbes et de votre connexion. Yeux dans les yeux, qui disent beaucoup sans avoir besoin d'ouvrir la bouche. Elle sait. Tu sais. Vous savez. Ca peut paraitre irréel mais c'est le cas. Vous savez. Elle libère ta trachée de son bouton trop serré et tu peines à déglutir. Espèce de débile, fait quelques choses ! Que tu te cris en ton fort intérieur, mais aucun mot ne vient. Rien que le silence. Elle se hisse sur la pointe tes pieds pour arriver à ton oreille et son odeur embaume ton espace vitale. Elle sent le printemps ton anglaise. Le soleil. La chaleur. Elle est parfumé à la vie et à la beauté, ou en tout cas, si tu devais décrire son effluve, c'est dans ces termes que tu la décrierai. Elle te murmure un joyeux anniversaire sans être capable de te qualifier. Mais la dureté du diamant le sait sans le dire. Le monde disparait quand elle est près de toi. Tout s'efface. Et puis elle te fait face, son océan dans la noirceur de ton regard cherche probablement une réaction de ta part que tu n'arrives pas à avoir. Elle ose la question. Quelqu'un te retient-il ? Mais c'est plutôt à elle qu'il faudrait poser la question, mais toi, tu t'en fiches, soyons honnête, qu'il soit là, Pierre, Paul Eude ou Charles Edward, ça t'es complètement égale. Tu ne le considèreras jamais. Même si elle venait à l'épouser. Tu ne l'aimerai pas. Parce que ton anglaise n'est pas à quelqu'un d'autre. Vous vous l'êtes promis, solide comme le diamant. Le temps en suspens. C'est long, très long ces secondes là où ton cerveau tourne à toute allure pour trouver une manière courtoise de répondre que non. Personne ne sera gêné, et même si c'était le cas, tu en aurais quoi à foutre de blesser une pauvre conne qui aurait cru à tes belles paroles ? Ce ne serait que des mensonges puisqu'elle ne serait ni anglaise, ni incroyable. Qu'elle sentirait pas le printemps. Et que tu en aurais rien à faire. Il y a pas de manière élégante de dire ça. Pas de bonnes manières. Elle pourrait fuir si tu lui répondais ça. Tu la fixes, brulant. Le cœur qui s'accélère, quand tes mains saisissent ses hanches avec fermeté, presque brusquerie pour la plaquer contre le mur, ton visage proche du sien, à sentir sa respiration mêlé à la tienne. Encore quelques secondes à se regarder. Et tes lèvres insolentes qui s'approchent des siennes pour en prendre possession avec ardeur. C'est comme respirer à nouveau. Être de nouveau entier le temps d'un instant. Tu te sens vivant. Le trou à la place de ton coeur qui semble comblé en un instant, alors que tu agrippe ses hanches comme ci elle risquait de s'enfuir encore. Partir en claquant la porte.