Ne pas le détester. Alors que j’ai dit l’inverse de nombreuses fois. Que c’était un refrain appris par cœur, un véritable leitmotiv dans les méandres de mes pensées, dans ce que j’éprouve face à notre relation étriquée. Ces volontés que j’ai de toujours vouloir l’attaquer mais aussi de l’attirer dans mes filets. Le pire dans toute cette histoire ? C’est que sa réaction me donne des envies de le gifler. A rire de moitié, inutile de me rappeler que je suis ridicule à attendre que tu signes ces foutus papiers, à te faire des déclarations d’amitié, à te démontrer mon intérêt, et à me filer toute seule la nausée. « Autrement dit ? » Je déteste me répéter, « J’ai beaucoup de mal avec les négations lorsqu’elles sortent de la bouche d’une femme, » J’en grimace d’une façon spontanée, heureusement que nous sommes dans un espace clos parce qu’ils pourraient être mal interprétés, ces mots. « Dis pas ça en public, » un petit conseil au milieu de notre principal sujet, « le consentement… » ce n’est pas un détail qui se prend légèrement. Tu vois, même mise à mal dans mon propre appartement, le nord je ne le perds jamais, et si j’envisage de reformuler l’exposition de mes sentiments…

Je suis ravie de le voir prendre entre ses doigts le contrat, j’en suis même à croire qu’il laisse tomber, et l’écoute lire le papier. « Monsieur, nous avons le plaisir de vous confirmer votre engagement, au sein de WW cie, dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée, selon les conditions suivantes… » J’approuve d’un mouvement de tête régulier, me permets même de boire une gorgée. Mais ce serait trop beau, parce qu’il marque un arrêt, afin de refuser une des clauses imprimées, « Ça non. La confiance va dans les deux sens. » C’est à mon tour de rire nerveusement, si bien que c’est sans réfléchir que je reprends, « Confiance ? » encore je pouffe, « Alors que t’arrêtes pas de me faire des enfants dans le dos ? » L’amérindienne sur grande affiche, sa lettre de démission, ses caprices à répétition, ses volontés de signer chez la concurrence… Il est bien à me parler de confiance.

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.