Tu rentres paisiblement d’une soirée proposée par le Hocus Pocus. T’as l’impression de passer ta vie là-bas dernièrement, enfin, surtout depuis que tu communiques avec Poppy, l’ex de ton frère. T'apprends à découvrir l’endroit et les serveuses. Autant dire qu’elles sont pas mal, mais pas de quoi te rendre dingue. Tu fais donc le trajet à pied histoire de faire passer les deux ou trois verres de whisky avalés durant la soirée. T’aime pas te la foutre à l’envers et même si t’es loin d’être ivre, tu préfères une bonne bouffée d’air frais à la banquette arrière d’un taxi. Une fois dans ton quartier, tu passes devant un bar que t’as souvent fréquenté par le passé. Il se fait tard et pourtant, y’a encore des gens qui traînent à l’extérieur. Comme t’en a un peu rien à foutre, tu continues ton trajet, mais ralenti le pas en entendant les pleurs d’une fille. T’es pas superman et t’es pas le genre de mec à intervenir dans les histoires des autres, mais là… ton regard migre en direction de la scène, deux types pour une nana. Ta trajectoire change, tu avances d’un pas calculé et fier. Lorsque tu les rejoins enfin, tu crois apercevoir le visage en larme de la petite Adelaide. Tu ne l’apprécie pas spécialement, mais elle reste tout de même une connaissance. Qui plus est, elle a su se montrer agréable lors de vos derniers échanges. ‘’ Et toi l’imbécile qui se prend pour un dur à cuir, t’as envie de jouer avec moi? ‘’ Ton corps s’immobilise et tu le fixe d’un regard sombre, bras croisés sous la poitrine. Le jeune homme t’observe, tu soutiens son regard. Il semble analyser ses chances face à toi, mais tu fais un pas en avant pour le déstabiliser un peu. ‘’ J’vous prends tous les deux, ici et maintenant. ‘’ Tu insistes même. Tu ne vas pas te lancer dans une bagarre ouverte simplement pour le plaisir, mais lorsqu’on te provoque, tu n’hésites pas à utiliser tes poings. Avec ton gabarit et ton agilité, autant dire qu’il t’arrive rarement de perdre un face à face. T’es peut-être pas le plus grand, mais tu sais bouger et tu sais exactement où frapper. ‘’ Vous semblez moins enthousiastes, j’me trompe? ‘’ Tu avances une fois de plus, sans jamais regarder la jeune fille, préférant de loin jouer la carte du mec qui n’en a rien à foutre d’elle et mettre l’emphase sur l’affrontement. Ainsi ils verront que t’es pas là pour jouer les héros, mais surtout pour passer du bon temps et te défouler avec eux. Faire diversion, une technique vieille comme le monde. Reste plus qu’à espérer qu’Ade saisisse la subtilité du truc.  

T’es pas impressionné, pas le moins du monde. Le respect d’autrui, c’pas ton délire non plus, mais aujourd’hui tu fais abstraction à tous tes idéaux pour tendre la main à celle qui s’est jadis tapé ton frère aîné. Un des hommes pose sa patte sur ton épaule et tu peux sentir le sang bouillir dans tes veines. Dents serrées, tu n’hésites pas une seconde avant de réagir. Muscles du corps tendus, tu frappes, un coup rapide, précis et calculé sur l’os fragile du nez. Tu ne lessives pas sur la force si bien que tu peux sentir le cartilage craquer sous tes jointures, signe que tu as bien visé. Et un de moins. Il fait moins le mâlin là, à chouiner dans son coin à tenir son visage à deux mains comme un gosse de cinq ans. Tu restes toutefois concentré sur ton prochain adversaire. Ce con doit s’attendre au même traitement que son copain, mais cette fois tu te positionnes de façon à pouvoir l’atteindre avec ton pied. Une frappe à distance est idéale dans ce genre de situation. Regard ancré dans le sien, tu joues cartes sur table en venant enfoncer ton pied dans la zone qui se situe juste au-dessus de son genoux, tu vises les ligaments qui maintiennent sa rotule, le clouant ainsi au sol, un seul coup et il est K.O. incapable de se relever avant un long moment. ‘’ Cet honneur que vous me faites en vous prosternant ainsi devant moi. ‘’ Tu provoques, arrogant et présomptueux comme toujours. Qualités qu’on te connait bien. Crachat envoyé au visage du second, tu le contourne ensuite pour emprunter le même chemin que la princesse avant toi. ‘’ J’te ramène chez moi. ‘’ Paroles strictes et claires qui ne laissent place à aucune négociation. Vu son état, elle n’est pas en mesure de contredire quoi que ce soit. Une fois à son niveau, tu fléchis légèrement les genoux, passe ton avant-bras derrière ses genoux et la soulève de sorte à venir déposer le haut de son corps contre ton épaule. T’es pas tendre, tu l’as jamais été et ce n’est pas aujourd’hui que ça risque de changer. Tu lui est venu en aide, c’est déjà pas mal. ‘’ Si t’as envie de gerber, c’est sur le bitume et non sur mon pantalon. ‘’ Regard qui pointe vers le ciel, tu finis par avancer, rejoignant ainsi la rue menant à ton loft.  Tu vas devoir t'occuper de ta main une fois au calme, car mine de rien, ça élance et pas qu'un peu.

‘’ Essaie fort sans quoi j’te laisse au beau milieu de la rue. ‘’ Tu ne vas pas lui servir de torchon non plus. Elle a le don de t’exaspérer. Tu presses le pas de sorte à arriver chez toi le plus rapidement possible. Tu la déposes par terre une fois à l’intérieur et tu l'observe à distance. Ça s’voit tout de suite qu’elle est ivre. Elle a du mal à tenir sur ses deux pieds. Corps qui tangue de gauche à droite, d’avant en arrière. Il ne faut pas énormément de temps avant qu’elle réclame la salle de bain d’ailleurs et tu lui indiques le chemin en pointant directement au bout du couloir. Pendant qu’elle se vide les boyaux, de ton côté tu files préparer ton lit. Tu tires sur les draps, dépose un verre d’eau et des cachets sur la table de chevet. De retour dans le salon, elle fait de nouveau son apparition et cette fois, tu t’empresses de couvrir ton nez avec ton haut. Si y’a bien une odeur que tu ne supportes pas, c’est celle du vomi. ‘’ Génial, je t’en fait cadeau. ‘’ Ton regard glisse sur ses fringues éclaboussés par sa gerbe, putain t’as un haut le coeur là. ‘’ Y’a des cachets à côté du lit. ‘’ T’as franchement plus envie de lui offrir ton lit, mais il est un peu tard pour changer d’avis. ‘’ Allez. Par là. ‘’ Tu lui indique de chemin, tout en restant à distance. Une fois dans la pièce, tu profites du fait qu’elle soit dos à toi pour attraper le bas de son haut et ainsi le faire passer par-dessus sa tête. ‘’ J’te mate pas t’inquiète, hors de question que tu dormes dans mon lit avec tes fringues dégueulasses. ‘’ À ces mots, tu tires sur sa jupe qui s’empresse de gagner le sol. ‘’ Prend de l’eau et les cachets. Si t’as envie d’être malade, y’a la poubelle juste là. ‘’ Tu attrapes cette dernière que tu poses à côté du lit. Regard ancré dans le sien et l’air sévère qui épouse tes traits, tu la fixes alors qu’elle s’installe. ‘’ Tes chaussettes ! ‘’ Hors de question de les lui retirer toi-même. Pendant ce temps, tu en profite pour admirer la transparence de ses sous-vêtements. La photo qu’elle t’a envoyée par erreur reflète à merveille la courbe menue et délicate de sa poitrine. Une fois allongée, tu tires les couvertures jusqu’à son cou. ‘’ Repose toi. ‘’ Sans perdre une seconde, tu fais une petite craque dans la fenêtre pour laisser passer l’air et quitte la pièce pour gagner la chambre d’ami qui te servira de refuge pour la nuit.  

Tu devrais peut-être la filmer dans cet état. Ainsi, t’auras de bons arguments pour la faire chanter à ta guise. Madame la princesse qui se la fou à l’envers et qui passe la nuit chez le premier mec qu’elle croise dans la rue, à deux têtes près. Tu la vois faire son petit manège, agir comme une gamine de six ans alors que tu l’aides à se déshabiller. Tu lèves les yeux au ciel lorsqu’elle se laisse tomber sur le lit. Discrètement, tu sors ton portable et le fou sur la caméra avant de le poser sur la commode derrière toi, angle de vue parfaite sur le lit. Elle raconte n’importe quoi en retirant ses chaussettes qu’elle te balance à la gueule. Ecœurant. C’est comme ça qu’on éduque les futurs souverains de ce monde ? Putain on est dans la merde. Tu esquives le bout de tissus répugnant avec aisance. ‘’ T’es dégueulasse. ‘’ Aucune classe. T’en viens même à te demander pourquoi tu la trouvais un minimum jolie dans ces sous-vêtements révélateurs à l’instant. Elle s’allonge finalement et tu pousses un long soupir d’exaspération au moment de tirer le drap. Elle te souhaite une bonne nuit, t’envoie un baiser et pour cause tu lui offres ton cul. Qu’elle l’embrasse bien, ouais. Téléphone récupéré au vol, tu quittes finalement pour aller t’étendre dans la chambre d’ami. La nuit est courte, ton réveil sonne comme toujours à 5h30 tapant pour l’entraînement matinal. Autant dire que t’a pas envie, mais la simple idée de la faire chier en la réveillant ultra tôt te motive à bouger ton corps hors du lit. Tu passes par la case douche, enfile un simple boxer noir, le truc bien moulant et révélateur du fait que t’a rien à envier à personne. Les dieux t’ont béni à bien des égards et cette partie de ton corps ne fait pas exception à la règle. Histoire de faire un max de bruit, tu sors le robot culinaire et balance un tas de fruits durs dans le mélangeur. Tu ajoutes à cela une poudre protéinée et une fois ton verre rempli, tu files dans ta chambre. Visiblement, elle dort encore, mais pas pour longtemps. Tu bouges les draps pour lui faire croire qu’elle et toi avez bien baisé la nuit dernière, le truc bestial à souhait. Pour cause, tu balances des oreillers un peu partout, couche la lampe de chevet sur le côté après quoi tu viens te poser devant la fenêtre. La lumière du soleil levant reflétant sur ton torse parfaitement bien dessiné et tu sirote ton truc tranquillement, comme le mec comblé après une nuit de folies pour en donner l’illusion.

Elle t’en a fait voir de toutes les couleurs et tu comptes bien lui faire payer cette petite incartade. Pour cause t’as foutu le bordel dans ta propre chambre, heureusement pour toi, la femme de ménage passera un peu plus tard dans la journée pour remettre de l’ordre dans tout ça, mais pour l’heure, tu sirotes sagement ton smoothie protéiné. Tu attends impatiemment le moment où elle ouvrira les yeux et t’es pas déçu. Clairement pas. La petite princesse s’emballe, putain la tête qu’elle tire. Tu jubiles intérieurement et tu te fait violence pour conserver un visage de marbre. ‘’ On a, en effet. Pour une nonne qui a cocu le christ le temps d'une baise avec mon frère, t’es plutôt douée. ‘’ Clin d’oeil provocateur alors qu’elle semble être dans tous ses états. ‘’ Un smoothie ? Ça peut te faire du bien. ‘’ Tu hausse simplement les épaules puis attrape les cachets contre la migraine avant de t’approcher d’elle. Corps qui surplombe le sien, tu prends appuis contre la tête de lit sans jamais quitter son regard. ‘’ Tu devrais peut-être songer à te couvrir. J’ai encore faim. ‘’ Tu balances le petit contenant au niveau de ses yeux et t’éloigne après lui avoir rendu. ‘’ Il te reste de l’eau là. ‘’ Tu indiques le verre de la veille d’un coup de menton.