Je me retrouvais devant un grand immeuble, dans lequel je ne serais jamais rentrée en temps habituel. Est-ce que j’avais ma place ici ? Et est-ce que j’aurais une place au quotidien dans ta vie. Ma place. Autrement qu’actuellement du moins. J’arrivais presque à ton étage, avant de vérifier mon reflet dans le miroir une dernière fois. Une ironie, quand tu me voyais pratiquement tout le temps démaquillé au quotidien par l’interface de ton écran de téléphone. Je tapotais doucement sur ma poitrine, affolée par l’excitation, mais également par le stress. Tout mon corps ne faisait qu’écho à mes battements, trop fort, qu’ils taisaient la moindre de mes pensées. J’appuyais fébrile sur l’interphone, attendant patiemment que tu m’ouvres. Je reculais d’un pas, réfléchissant à la meilleure façon de te saluer. Est-ce que je devais m’approcher, t’enlacer ? Ou bien simplement te saluer ? Cela devait faire à peu près un an, que j’attendais ce moment. Un an que j’avais imaginé des scénarios en tout genre. Trois cent soixante-cinq jours de fantasme a imaginé la moindre de nos interactions. T’étais mon coup de folie Ilario et je n’avais qu’une hâte, découvrir encore toutes tes mimiques qui m’étaient encore inconnues, mais aussi ton odeur, ta taille et toutes les choses que tu n’avais jamais pu me partager.

j'suis dans un bon état d'esprit pour quelqu'un qui est en train d'changer de vie du tout au tout. j'ai laissé mon petit ubud natal derrière moi pour la vie américaine. sacrifice requis pour lancer la machine de la revanche. pour l'instant j'suis encore à m'installer dans mon nouvel appartement. c'qui va devenir mon antre. il reste des affaires à déballer par ci par là mais ça attendra puisque ça va être le moment d'une rencontre spéciale. sbires délivrés comme elle les appelle, coup d'oeil rapide à ma montre, j'saute à la douche pour être au maximum présentable. l'tout premier ressenti, c'est important. et puis c'pas n'importe qui. elle comme moi on attend ça depuis trois cent soixante-cinq jours cinquante jours, vous imaginez ? une relation particulière à distance, distance qui s'verra s'effacer puisqu'on est tout près géographiquement maintenant. pic d'excitation supplémentaire à entendre la sonnette alors que j'sors à peine de la salle de bain. l'temps seulement d'enrouler une serviette autour d'ma taille, les cheveux trempés et le torse à l'air. tant pis pour la tenue initiale prévue. ─ bah alors, t'es toujours flippée ? dit-je amusé, me décalant légèrement pour qu'elle entre à l'intérieur. ─ t'es en avance. t'as pu attendre un an mais pas dix minutes de plus hein. large sourire satisfait. elle sera vite à l'aise avec moi. ─ t'avais l'air plus petite, l'arnaque. quel emmerdeur. en référence à ce que j'ai cru en tombant sur son profil au tout début. doutes que maze a vite dissipés. ─ l'câlin il est où ? c'bon on est pas des timides coincés oh.

Les galères s’accumulaient, mais elles n’avaient rien d’inhabituelles pour moi. C’était mon mode de vie, tomber pour mieux me relever. Rebondir, pour mieux atterrir sur mes pattes. J’étais disponible, à mille pour cent et d’autant plus pour mettre des traits non plus approximatifs, mais bien concret, sur ta personne. Tu connais l’intégralité de mes pensées, des plus étranges aux plus sincères. Étais-je la seule à craindre que notre rencontre officielle, ne change la donne ? Des questions qui ne trouveraient une réponse, qu’une fois que tu ouvrirais cette porte, bien plus petite et minime que la distance installée entre nous depuis un an. Ce que tu faisais et il me fallait rassembler tous mes esprits pour me souvenir de comment agir en société. Non Maze, tu ne peux pas partir en courant. Mes iris dévalaient tes courbes inconnues, avant de remonter jusqu’à ton visage que je connaissais déjà par cœur. Un sourire greffé sur le visage qui s’amenuisait pour laisser un soupir filer entre mes lippes. « Je ne m’y attendais pas à celle-là. » Je gardais une certaine distance, non plus de peur, mais plus de respect. « Je voulais te faire la surprise, je ne m’attendais pas à.. » Mes yeux s’arrêtaient sur ton torse-nu. « Ca. Et moi je te pensais... Moins bien battit » Rire qui venait s’échouer en m’approchant à ta dernière remarque. J’en avais marre des mots, tout en ayant cette envie de poursuivre nos habitudes. Mes bras t’entouraient finalement pour t’étreindre. « Si j’touche la marchandise, pour m’assurer de la qualité, c’est ok ? » Que j’viens pouffer dans ton cou, humant ton odeur. J’en étais rendue à là, prendre les dernières petites choses qui me manquaient derrière l’écran habituel de nos échanges. Une barrière invisible, d’une multitude de kilomètres, s’était instaurée malgré nous, mais que je ne changerais pour rien au monde. Tu étais l’un de mes repères des plus précieux. Un bijou que je pouvais enfin détailler. Enfin toucher.