Bondé est le bar. Contre son crâne, se répercute le murmure des conversations. La musique trop forte. Les lumières qui arrachent les rétines. Mais tout ça, ça lui plait à Scott. Il est dans son élément. Les verres qui défilent. Les rires qui secouent sa poitrine. Il a tout pour être heureux. Plus rien n’a de raison de le plonger dans ses pensées. Et puis, il la voit. La brune à la silhouette familière. Sur son poignet, la main accrochée de l’homme qu’il sait être son ex. Cloche le regard qu’il pose sur elle. Puis, disparait. Il pourrait rester là Scott. Continuer sa soirée. L’ignorer, mais c’est qu’il l’apprécie le brun. Assez pour se soucier d’elle à cet instant. Fend la foule son ombre. A elle, il vient se jucher à sa hauteur. « Il est partie où ton mec ? » Sourire insolent pendu aux lippes.

la gamine sous emprise
tw: évocation violences conjugales, emprise et relation toxique
Soirée
@Scott Guerin

les yeux brillants, le regard fuyant. tête baissée pour ne pas affronter la dure réalité. à l’écart des regards, un geste brutal. incontrôlé, qu’il justifie. de milliard d’excuses il te noie. la main qui entoure ton poignet, qui la serre, tout pour te retenir. part pas ana, que t’entends en écho, derrière le brouhaha. et puis sans un mot, tu te retrouves désolidarisée de son emprise physique. perdue. livrée à toi-même au milieu de la soirée bondée. larmes qui dévalent tes joues pour aller se fondre sur le dos de ta main. reprends toi, barre toi, emboîte lui le pas. mais t’es pas capable de bouger. les pieds incrustés dans le sol, comme si t’y étais collée. et une voix qui t’interpelle. sursaut léger. le visage qui se relève et tu découvres scott. ― euh t’en sais rien en fait. il t’as laissé là sans rien dire. ― pourquoi ça t’intéresse?

haut les coeurs, on peut encore se toucher, se parler, se voir.

Il les voient encore. Les sillons qui dévalent ses joues. Ils sont toujours là. Comme preuve. Y a quelque chose qui cloche. Il en a conscience Scott, mais avec l’alcool, il met du temps à tout remettre dans le bon ordre. Et lorsque le puzzle se complète. Qu’il fait le rapprochement entre la poigne. Le regard. Les larmes. Il comprend. Interdit est l’ombre. « C’quand que tu vas arrêter de t’infliger c’genre de merde hein ? » Dur involontairement. L’inquiétude parle à sa place. Mal. « Viens. » Le temps, il ne lui en donne pas. Attrape sa main. Sans violence, mais suffisamment durement pour qu’elle lui emboite le pas. Qu’elle ne résiste pas. A l’écart de la foule, il l’emmène. « Tu vas m’expliquer ? » Dans un renfoncement, il les force à s’arrêter.

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Soirée
@Scott Guerin

t’es entourée de monde mais à ce moment tu te sens plus seule que jamais. face à l’échec cuisant, une nouvelle fois, de cette relation. pourtant tu sais que tu vas y retourner parce que sans lui, ton monde n’est plus le même. sans lui tu te sens perdue, seule et la vie a un goût d’amertume. quand tu t’apprêtes à partir, t’as scott qui débarque de nulle part en te questionnant. ― quelle genre de merde? tu sais pas ce qu’il insinue. enfin, tu sais, mais scott est pas censé être au courant. il te chope par le bras et t'emmènes à l’écart de la foule. ― tu veux que je t’explique pas, j’comprends rien scott, parle! faut toujours lui tirer les vers du nez quand tu parles avec scott, t’es habituée.

haut les coeurs, on peut encore se toucher, se parler, se voir.

Lentement, il relâche sa main. La libère. Comédienne. Divagues dans ses prunelles, la fausse incompréhension. Est-ce qu’il avait visé juste en pensant que ce type ne la traitait pas correctement ? « T’sais très bien de quoi j’veux parler. » Regard évocateur dardé en direction de son poignet. « C’est ça que t’as choisis ? » Peu importe le genre de violence qu’elle subissait, il en captait un soupçon. Et il était assez téméraire Scott pour se prendre un mur de la part d’Ana. Elle et son stoïcisme légendaire. Des conneries. De toutes les personnes qu’il connaissait, c’est l’une de celle qui savait le mieux faire semblant.

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Soirée
@Scott Guerin

les yeux brillants de larmes ont disparu. les sourcils froncés et le regard est presque noir. la tristesse qui se transforme en colère. et comme tu sais si bien le faire: tu te refermes instantanément. tu veux pas attirer l'attention sur toi, tu veux pas qu'on sache qu'entre toi et travis, ce n'est pas tous les jours facile. cette relation, t'y tiens. et même si personne la comprends et la soutien, tu t'atèles à ce qu'elle perdure. ― j'ai rien choisi scott tu veux pas qu'on te perce à jour. et il à l'air d'avoir compris des choses. bien trop de gens sont au courant du passif de l'homme que t'aimes et tout le monde se permet de juger, sans savoir, sans voir. d'autres comprennent, mais toi non. ― y'a rien, donc j'sais pas ce que t'insinues tu continues, tu lui tiens tête. t'aimerais savoir ce qu'il a vu, ce qu'il lui reproche.

haut les coeurs, on peut encore se toucher, se parler, se voir.