Ce moment si attendu. Surtout depuis que nous nous étions retrouvés. Ce serait mentir de dire que je l’ai attendu depuis toutes ces années. J’avais réussi à l’oublier. A ne plus y penser. Mais la revoir, lui reparler avait tout fait resurgir. Nos moments ensembles, notre rencontre, ce moment où Max nous avait surpris. Ce moment où j’avais fais ma valise pour venir à Cambridge, où je les avais laissé tous les deux derrière moi. Elle et Max. Parce que je savais que j’avais déçu mon ami. Je ne voulais pas avoir de problèmes avec lui. Puis, il faut dire, que je ne savais pas trop non plus ce qu’avait voulu Graziella avec moi. Pensant presque qu’elle me voulait simplement pour assouvir sa première fois. On n’avait pas eu l’occasion d’en parler et j’avais tout fait pour ne pas en avoir. Ca aurait été plus dur, de partir après lui avoir parlé. Mais maintenant que je l’avais retrouvé, que nous avions grandi, que j’avais parlé avec Max. Je me sentais prêt à recommencer là où nous nous étions quittés. « En effet, on a un problème alors. » Dis-je tout en souriant et en la regardant me faire son regard de Chat Potté. Je me mis à rire. « Arrête ça. » Puis je vins l’embrasser, pour éviter de devoir la regarder de nouveau. Alors qu’on avait retrouvé le groupe, je l’entendis me dire qu’elle n’était plus concentrée. En soufflant, je la regardais et éclatais de rire. « Ok ok … On y va. Mais on reviendra ! » Ce n’était que partie remise. Je saisis la main pour nous en aller discrètement vers la sortie. Espérant ne pas nous perdre sur le chemin.

Une fois à l’hôtel, j’espérais qu’ils aient eu le temps de faire ce que je leur avais demandé durant le court appel que j’avais réussi à passer alors qu’elle s’était absentée pour aller aux toilettes. Je voulais la surprendre. Je voulais qu’elle se rappelle de cette fois. Une fois dans l’ascenseur, seuls, je vins la plaquer contre le mur. L’excitation à son comble. J’avais plutôt bien tenu jusque-là, mais là, savoir que j’allais l’avoir rien qu’à moi dans quelques secondes, m’excita davantage. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, et pour le fun, je la pris dans mes bras. Telle une princesse. Arrivés devant la porte de ma chambre, sans la lâcher, je tentais de passer la carte magnétique. Après quelques tentatives, je réussis. Et sans allumer la lumière, je vis que la mission avait été accomplie. Une ambiance romantique. Des bougies, des fleurs, un lit bien fait avec des pétales dessus. Je posais Graziella au sol, pour lui murmurer à l’oreille « Surprise… »

Tu n’en avais plus rien à faire de cette grotte. En vérité, même si elle est plus que superbe, tu n’avais que besoin de passer un moment avec lui. Vous seriez allés voir un navet au cinéma du coin que tu aurais été aussi heureuse que maintenant. L’amour donne des ailes, à ce qu’il paraît. Oui, tu l’avoues, tu es bien amoureuse et depuis fort longtemps même. Il n’est pas étonnant que tu allais tout faire pour écourter votre visite. Surtout en comprenant ce qui allait se passer à votre retour. Tu as besoin de lui, besoin d’assouvir cette curiosité, ne faire qu’un avec lui. Si c’est tout ce que tu peux avoir de sa personne, tu allais l’accepter. Même si oui, l’avoir dans ta vie comme petit-ami serait dix fois mieux que de la simple baise. Heureuse d’avoir réussi à le persuadé de laisser tomber la visite, vous avez rapidement regagnés l’hôtel en rigolant et vous embrassant ici et là. L’euphorie était à son apogée te concernant. Ça fait longtemps que tu n’as pas ressenti ce besoin d’être avec un homme. Avoir envie qu’il te caresse, qu’il t’embrasse comme si tu étais une œuvre d’art. Que plus rien ne compte autour de vous. Ce n’est que lorsqu’il te prit dans ses bras telle une nouvelle mariée que la nervosité s’empara de toi. Tu espérais qu’une chose, que tout soit aussi merveilleux que tu l’espérais. Tu t’es tellement fais de film depuis dix ans que tu voulais que tout soit parfait entre vous. Tes bras autour de sa nuque, tu t’accroches à lui tel un koala, mais par chance, il réussit à te faire rire avec sa difficulté à ouvrir la porte de sa chambre d’hôtel.

La pièce est sombre, tu n’y vois pas grand-chose, outre les bougies un peu partout qui offre une ambiance à couper le souffle. Une fois les pieds sur le sol, tu te retournes vers Carlos, sous le choc de cette si gentille attention et lui dit : « t’as fait ça pour moi ? Quand ? » Tu n’attends pas vraiment de réponse à vrai dire. Ça te prouve une fois de plus, malgré les différentes épreuves qui vous sont arrivées, qu’il est l’homme qui te convient. Ça te prouve, que tu le veux encore plus. Tu peux t’abandonné dans ses bras. Yeux dans les yeux, tu t’approches de Carlos et sur la pointe des pieds, vient lui donner un tendre baiser sur les lèvres. D’un geste timide mais sur de soi, t’attrapes le bas de son t-shirt, venant lui passer sur le dessus de la tête, le poussant lentement vers le lit, faisant attention à ces bougies. « Je suis toute à toi. » dis-tu le regardant droit dans les yeux, enlevant à ton tour ton propre chandail, ne portant pas de soutien-gorge pour le coup. En te laissant tomber sur le lit, t’attrapes son bras pour qu’il t’accompagne dans ta chute, riant de bon cœur, venant coller tes lèvres aux siennes.

Je ne pensais réellement pas que la visite se terminerait de cette façon. Depuis le temps qu’on se tourne autour, je pensais réellement que la chose allait se faire plus naturellement. Mais il semblait que le moment soit arrivé. Nous semblions en avoir tous les deux envie. Comme si cet endroit était aphrodisiaque. Mais au moins, nous étions sur la même longueur d’onde. Sur tout le chemin du retour, nous n’avions pas arrêté de nous embrasser, de nous toucher, et le temps m’avait paru tellement long, et en même temps si peu. J’avais eu peur qu’ils n’aient pas eu le temps de préparer ma chambre comme je l’avais souhaité. Ou encore que nous arrivions en même temps qu’ils la préparent. Je voulais vraiment que ma chambre se prête au moment que nous allions vivre ensembles. Ces retrouvailles tant attendues. Heureusement je fus soulagé lorsque le réceptionniste de l’hôtel me fit un sourire. Un signe pour me faire comprendre que c’était ok que nous montions.