chaos @Roman H.-Abbott — l'hésitation qui rythme chacun de ses gestes. pas habituée à une telle distance. à cette froideur instaurée depuis la saint valentin. elle avait bien conscience d'avoir légèrement merdé. elle aurait dû le reconnaitre. malgré la modification de voix. malgré ce rempart qui les séparait. elle aurait dû se montrer plus perspicace. question qui brûle sur ses lippes. qui ravage son cerveau depuis quelques jours. elle y réfléchit. beaucoup. l'aurait-elle choisi si elle avait su ? entre lui et bastille ? le myocarde devient imprécis. réticent. coups contre la porte. espérant qu'il soit présent dans cette chambre qui lui était inconnue. familière des draps qu'il possédait d'ordinaire. tout lui était désormais inaccessible. et ça la faisait flipper.

Les jambes en tailleur, le MacBook sur le lit, Roman tente tant bien que mal de se concentrer sur ce projet pour le cours d’anthropologie que le prof lui a claqué juste avant le weekend dans le Vermont. Il devrait sans doute laisser ça pour demain et profiter comme tous les autres mais le cœur n’est franchement pas à la fête. Ça l’arrange presque d’avoir une excuse pour rester à la chambre et surtout quelque chose qui lui occupe l’esprit. Dans un soupire, il se redresse lorsqu’on frappe à la porte, persuadé qu’un de ses colocs a dû oublier sa clé. Le visage se ferme lorsqu’il découvre Hera mais il se déplace sur le côté afin de l’inviter silencieusement à entrer. Hors de question d’inviter des oreilles indiscrètes à cette conversation, bien qu’il espère l’abréger très rapidement. Ils partent bientôt pour l’accrobranche, tu vas rater le bus. Romi lui signale, avant de s'asseoir à nouveau sur son lit.

chaos @Roman H.-Abbott — déception dévoilée, perceptible à travers ses iris plantées dans les siennes. son esprit qui lui crie de persévérer, maintenir ce contact visuel pour lui faire comprendre qu'elle ne lâcherait rien. qu'elle était déterminée à lui faire face.  mettre un terme à cette ignorance et ce mépris qui consumaient son myocarde. — je suis pas venue pour ça, tu le sais très bien. et tant mieux, ça veut dire qu'on sera pas dérangés elle rétorque, le corps qui accompagne le sien jusqu'à son lit. le laissant s'asseoir. rétablir cet espacement. le laisser dans cette bulle protectrice qu'il s'était crée. ne voulant pas le brusquer. préférant opter pour la douceur et la bienveillance. — tu n'y vas pas toi ? le corps toujours en mouvement. braquant ses opales sur l'ensemble de la chambre. à la recherche d'un vêtement féminin. d'un objet qui lui rappellerait qu'il avait préféré passer ses nuits avec une autre. — tu préfères que je m'en aille ? tournée désormais vers lui. le regard incertain qui aimerait rencontrer la délicatesse du sien.

Une fois installé, il jette un regard à l’écran de son ordinateur avant de refermer celui-ci. La séance de travail est momentanément interrompue et quand bien même son égo a pu être blessé, il ne va pas lui faire l’affront de ne pas la regarder. Les épaules de Roman se soulèvent avec nonchalance quand Hera précise qu’ils ne seront pas dérangés. Il s’abstient de lui préciser qu’ils n’en auront pas le temps, il n’a pas envie de s’éterniser. Non, j’ai du boulot. Il tapote son ordinateur du bout des doigts pour appuyer ses dires. J’suis le seul à ne pas être parti. Il ajoute en la voyant analyser rapidement la chambre. Il n’est pas seul et se trouve dans une chambre mixte, comme elle. Ce n’est pas un choix. Je préfère que tu me dises pourquoi t’es là. Ils n’ont pas vraiment parler cette dernière semaine mais il imagine qu’elle a des choses à lui dire si elle se trouve dans sa chambre ce jour?

chaos @Roman H.-Abbott — fissure interne du myocarde qui se déploie, essayant fortement de ne pas se montrer son indifférente. la fierté mise à rude épreuve. consciente de la douleur procurée par son comportement. consciente qu'un simple geste, un simple mort pouvait intensifier cette colère justifiée. apaiser ses tourments. ce mal qui le ronge. faire taire ses doutes tapissé dans son esprit perturbé. — j'suis venue m'excuser... voix incertaine qui aimerait se montrer moins vulnérable. le palpitant incapable de se montrer intouchable quand il était question de lui. — tu me manques romi... un peu... beaucoup... elle ajoute, finissant par s'assoeir au bord du lit. la main qui se lève doucement, vaine tentative de se lier à lui. la confiance se brise, l'incertitude l'immobilise et finalement elle repose sa main. — franchement ? ça me saoule cette distance là. toi t'arrives peut-être à m'ignorer, mais moi j'y arrive pas. ça me saoule que tu sois coincé dans ma tête et que j'arrive à rien sans penser à toi.