L'MANQUE DE TOI. DE NOUS. @Scott Guerin   — Créature fourbe qui gambade les rues à la recherche de son ombre. Tout défile devant ta vue à une vitesse folle et tu balances entre la conscience et l’inconscience, peu certain de ce qui se passe. A t'il ressenti une certaine vague de peurs à l'idée que tu t'éloignes ? Que tu fuis ? Parce que tu n'es pas comme toutes les autres Julia, car si tu prends une décision, elle sera décisive pour toi, pour vous. Qu'importe si tu erres après comme une âme torturée. T'as l'habitude après tout. Porte de sa chambre ouverte, talons qui claquent le sol lorsque tu entres et refermes derrière vous. Manteau et chaussures quittent ton corps avant de grimper sur le lit pour surplomber le corps de l'ombre presque endormi. Les yeux plongeant sur sa silhouette, légère morsure sur ta lèvre. — Tu fais chier Guerin. Tu commences à devenir un sérieux problème pour moi. Ta voix ferme se répercute contre les murs de la pièce. Ton corps s'allonge contre le sien. Juste ça. Juste ce contact. L'oreille tendue pour écouter le fracassement de son cœur contre sa poitrine, doux son apaisant. — Et je te donne un petit bout de moi encore ce soir... Tu aurais pu attendre jusqu'à demain non ? Pourquoi cette soudaine envie pressante de m'voir ? Un frisson barbare te remonte l'échine.

La porte qui s’ouvre pour l’accueillir. Et ses pas à elle, qui foule le plancher. Avant elle, il disparait. Ouvre la voie sur sa chambre. Solitaire, il s’allonge. Laisse un sourire prendre forme sur ses lippes, alors qu’elle le rejoint. Diffuse dans la pièce, sa voix. Sur ses cuisses, ses mains prennent positions. « Sérieux hein » Un rire presque silencieux fait vibrer ses cordes vocales. Sur lui, elle s’allonge. Le plonge dans son étreinte. Son odeur. « Faut une raison ? » Sur ses hanches, ses paumes remontent jusqu’à venir l’enserrer de ses bras. Il ne dit rien Scott. N’avouera jamais que juste avant, sa discussion avec Lena avait encore dérapé sur une embrouille. Il ne parlera pas de ça à Julia. Pas de son chagrin. Ni même des émotions qu’elle fait naître. Elle.

L'MANQUE DE TOI. DE NOUS. @Scott Guerin   — Il prend trop de place dans ton monde Scott et au fond de toi, tu as ce foutu sentiment que tu dois t'en détacher un peu, avant que tu ne t'attaches de trop. Tu l'es déjà, c'est presque devenu une obsession, mais tu te dois de freiner tout ça. Sauf que tu ne sais pas comment faire, tu ne connais pas ces limites parce que justement t'en as pas Julia et c'est problématique. — Ouai, tu prends trop d'places... Sois un peu moins présent dans mes pensées. Un sourire amusé se dessine sur tes lèvres alors que tu croises le regard pétillant du garçon. C'est fou comme il aime te répondre par cette question, t'as presqu'envie de lui mettre une claque, mais tu te laisses d'abord bercer par ses bras. Profite de sa chaleur, hume son odeur si appétissante. Apprécie cette étreinte si douce. Puis éternelle sauvage, tu te redresses pour lui donner une tape sur le torse. — Change de disque sérieux ! "Faut une raison ?"... Reprends sa phrase en l'imitant sur un ton blasé. Yeux qui roulent. Tu finis par en rire avant d'agripper ses mâchoires de tes fins doigts. Tu sers ton étreinte pour lui former une bouche de poisson. — Cette p'tin de bouche m'a manqué ! Penchant soudainement ton corps, tu viens prendre possession de ses lèvres, ongles qui se plantent un peu plus dans ses mâchoires. Lui montre tout le manque dans un échange de salives torride et tu recules la tête aussi vite que tes lèvres ont atterri sur les siennes.

Est-ce qu’elle est à ce point-là piquée ? Il a du mal à réaliser Scott. A comprendre qu’il la peut-être plus marquer qu’il n’en a conscience et que peut-être, il la blesserait. Comme il a toujours blessé celles avec qui il y a eu plus que de la baise. Il ne le fait pas volontairement. C’est comme si son instinct de survie faisait en sorte de le tenir éloigner. Pourtant, à part le divorce de ses parents, il n’a pas eu d’exemple merdique. A moins, que son comportement est une sorte de réminiscence de vie antérieure ? Aller savoir. Tape sur le torse. Elle le sort de ses pensées. Le fait ricané quant à ses oreilles, lui parvient son imitation. « J’aime bien c’disque. » Mâchoire captive de ses doigts, il la laisse faire. Elle qui l’embrasse. Fait naître une myriade de frissons dans son être. « Juste ma bouche ? »

L'MANQUE DE TOI. DE NOUS. @Scott Guerin   — Toujours ce même refrain auquel il s'accroche dur comme fer, mais il se cache juste derrière Scott. Il fuit. Tu le vois, tu l'entends. — Et tu ne crois pas qu'à force, on pourrait finir par s'lasser de ce disque ? Petite pique à travers un sourire aguicheur. Une petite provocation digne de toi Julia. Le pousser peut-être dans ses retranchements serait la clé ? T'en sais rien, car ce phénomène n'est pas facile à gérer. Adversaire de taille. Car tu sais qu'il est malin et tu sais où mène sa question. À te faire parler. Avouer. Flatter encore plus son ego. Mais tu n'as pas envie de lui donner ce plaisir ce soir. Ce plaisir de voir à quel point il t'a manqué. — Ce n'est pas suffisant ? Croyait-il que tu avais l’esprit trop flou tomber dans son piège ? Tu le regardes, non, tu le transperces du regard. — Quoi d'autre m'aurait manqué ?

« Tu t’lasserais ? » Question miroir. En permanence utiliser. Ça lui évite de répondre. Et peu importe que ça soit flagrant. Que les gens sachent exactement sa combine, parce qu’à l’arrivée, ça fonctionnait. Soit il obtenait ses réponses et le sujet était ainsi détourné de sa personne. Soit, les gens abandonnaient. Dans les deux cas, ça lui convenait. Bien que ça lui ferait surement chier si Julia se détachait de lui. Si elle prenait complètement conscience de la farce devant elle. Du mec qui s’attache, mais qui a encore le cœur pris. Intègre le jeu. Petit à petit, elle sait comment retourner la situation. Et ça lui plait. De voir qu’elle n’est jamais docile. « Non ça l’est pas. » Le bras qui entoure sa taille, la fait pivoter. Mollement, elle retombe sur le matelas, alors qu’il la surplombe. Caresse sa joue de sa main. Se perd dans sa chevelure. « C’qui t’as manqué, c’juste mon corps ? J’suis qu’un objet pour toi ? »

L'MANQUE DE TOI. DE NOUS. @Scott Guerin   — Ton visage s'éclaire quelque peu, un fin sourire carnassier apparaissant sur tes lèvres lorsqu'il évoque la possibilité que tu puisses te lasser.  — Je ne sais pas. Je n'ai pas la réponse. Il faudra que tu poses cette question à la Julia du futur. En réalité, tu l'as, mais tu ne peux pas aussi tout le temps lui montrer tes faiblesses, car il pourrait s'en servir. Il s'en sert déjà. Tu en es consciente et pourtant, tu es encore là. Et si l'ombre est douée pour éviter toutes questions qui pourraient le trahir, toi, tu es assez douée pour retourner la situation. Petit jeu qui s'installe naturellement, le garçon semble s'éprendre d'une quelconque curiosité qui t'amuse, saisit ta taille pour renverser vos positions. La tête qui rebondit légèrement sur le coussin tandis que tes longs cheveux s'éparpillent en une rivière contre le tissu moelleux. Suis le trajet de sa main qui se perd sur ta joue puis tes cheveux... Il ne se passe que peu de temps avant que tu ne commences à sentir ton corps qui réagit déjà. Tu te noies dans l'éclat de ses prunelles qui tiennent lieu à une légère incertitude de sa part. Profil qui tourne sur le côté, ton propre pouce que tu glisses entre tes pulpseuses, mords tout doucement, bout de la langue qui caresse la chair. Paupières qui se plissent légèrement tandis que ton regard se montre vitreux. Tu fais mine de réfléchir pour accentuer cette incertitude. Jouer avec ses nerfs. Le laisser croire qu'il t'a démasqué. Et puis tu lui fais de nouveau face. — Tu n'as donc rien retenu de ma lettre ? S'intéresse-t-il vraiment à toi Julia ? Tes jambes glissent le long de ses cuisses, se croisent dans son dos et d'un geste vif, plaquent son bassin contre le tien. — Tu crois que si t'étais qu'un objet, j'serais venue dormir avec toi plutôt que de rentrer avec mon meilleur ami comme c'était prévu ?

« C’est facile d’écrire des mots. » Plus difficile d’en être certain. Au-dessus d’elle, il se perd dans ses prunelles. Du décalage qu’il y a entre ce qu’elle dit et ce que dises ses yeux. De la veuve noire tapis dans l’obscure. Presque domptée, mais qui tente de reprendre le contrôle de leur naufrage. Ses jambes autour de ses hanches. Elle l’approche à lui. L’étouffe de sa chevelure dense. De son parfum. « J’en sais rien. » Mensonge. Bien sûr qu’il le sait. Qu’il ressent les émotions qui se dégagent d’elle. Le contamine. Il les sent se hisser sur son bras. Remonter plus haut pour l’enfermer dans un maelström dont il ne comprends pas les codes.

L'MANQUE DE TOI. DE NOUS. @Scott Guerin   — C'est vrai, l'ombre n'a pas tort, c'est facile pour un être humain normalement constitué, mais pour toi Julia, ça n'a jamais été le cas. Pour cela que tu évites toujours de parler de toi. — Ça n'a jamais été facile pour moi... Tu veux peut-être m'entendre lire à haute voix ? Que veux-tu ? Tu es prête à tout pour lui faire réaliser tout l'étendu de tes mots. — Tu ne l'es pas. Tu ne le seras jamais. Du bout des dents, tu happes un lobe d'oreille du garçon à portée, souris en mordillant lorsqu'un gémissement te répond. Vos deux corps entrelacés, tu te laisses aller langoureusement contre ton beau. Ta bouche vogue d'une épaule à l'autre, inspire leur chaleur. Goûte leur douceur. Profite de ce moment de grâce. L'esprit obnubilé uniquement par cet homme que tu serres contre toi. Ta main saisie la sienne et la fait glisser sous ta robe jusqu'à un sein. Tétons qui pointent durement sous l'effet qu'il te fait. — Tu l'sens, n'est-ce pas ? Chaque partie d'moi qui réagit lorsque t'es si proche... L'ombre a sa reponse. Il n'y a pas que le manque de sa bouche.

« J’ai pas besoin de mots. Les actes me suffiront. » Ne le sera jamais. Elle est attachée à lui la blonde. Peut-être plus qu’il ne l’imagine. Pourtant, la première fois qu’il l’avait vu, il aurait tout sauf cru ça. A la place, il s’était vu comme un jeu. Identique à ceux dont il s’amuse. Inconscient des dégâts qu’il peut faire. Et même s’il l’était, il refusait de le voir. Prenant tout par égoïsme sans laisser de miette. Sans s’assurer que la personne ne se sente pas blesser. Bruissement. Provoqué par son approche. Elle mordille le lobe de son oreille. Lui arrache un grognement, tandis qu’un frisson l’envahit. Dans la divine. S’empare de sa main pour l’emmener à elle. Pulpe de ses doigts qui rencontre la douceur de sa poitrine. Prisonnière est la respiration dans sa gorge. Sur son sein, se referme sa paume. Possessive. L’ovale baissé, il vient murmurer contre ses lippes. « Pas assez. » Le timbre provocateur. Lueur dans les opales.