Les événements se sont bousculés ces derniers temps. Ce dimanche où tout a basculé. Alors que je n'ai pas l'habitude de passer une journée de congé avec Yanis, il m'a attiré à lui, il m'a fait l'amour alors qu'il ne m'avait pas touché depuis un moment. Je suis trop honnête, je l'ai dit à Ezekiel. Mais à quel prix ? Nous blesser. Lui. Notre relation. Et savoir qu'il s'est inscrit à ce jeu idiot. Qu'il ait pu rencontrer une femme. ça me rend dingue. Je viens à me demander s'il ne se lasse pas déjà de cette situation. De cette attirance qui pourrait que nous détruire. Je voulais le voir. Savoir si je n'étais plus que du passé à présent. Que cette fille lui plaise au point de s'abandonner à elle. Même si on prévoit de se voir à Punta Cana, elle pourrait clairement lui faire changer ses idées. Qu'il me dise de rester dans ma chambre. Le coeur palpite à chaque étage que je monte. A chaque pas dans le couloir qui me sépare de lui. Je suis encore devant la porte, hésitante. Mais la porte s'ouvre avant même que je n'y frappe. j'y découvre Ezekiel. Et Drizzle. Mais je dois avouer qu'il captive toute mon attention. Qu'il est beau. Qu'il est séduisant. Je sens toute mon échine électrisée par cette vision. - Ezekiel... je murmure, transit. Je voudrais me fondre dans ses bras. Mais je n'ose pas. - Bonsoir... je finis par lui répondre. J'ai l'impression que ce moment est tendu. Compliqué, c'est le mot. Il me laisse un passage, j'entre tout en glissant ma main sur son torse. Chastement, avant d'entrer davantage dans son appartement. J'observe les lieux, me retournant vers lui. - Tu ... Tu vas bien ? autant dire que j'aimerais poser une autre question. Que je voulais savoir si son rendez-vous avec cette fille s'est bien passé. Encore quelques pas pour marquer la distance. Je réfléchis. Comment lancer la conversation davantage ? Je ne trouve pas les mots. A part avouer mes arrières pensées. Je glisse une main dans ma nuque, cherchant les mots, l'observant. Je me sens si fébrile face à lui.

Je me sens partagée entre deux émotions. Le plaisir de le retrouver. D'avoir le coeur qui bats à la chamade rien que par la présence d'Ezekiel. Mais aussi, je ne l'admettrais pas oralement que je suis morte de jalousie. Qu'elle pulse dans mon corps comme une envie d'exploser. C'est difficile de ne pas fondre dans ses bras, de ne pas se plonger dans la passion qui nous anime depuis le début de notre relation. Une distance nécessaire. Parce que je sais que je vais exploser à un moment donné. Qu'à sa question, j'ai envie de lui crier dessus. Je sais que je paie ce moment intime avec Yanis. Ce moment qui ne fait qu'alimenter un fait indéniable : je suis encore avec mon mari. Je ne suis pas à lui. - En effet. je réponds quant à ses calculs de date. Nous sommes le 15. Hier, il a vu une femme. Qu'il est allé vers elle. Qu'il est allé chercher la compagnie d'une autre femme. - Ce que je désire n'a rien de liquide. Non, je veux savoir. Des faits. Une histoire, certainement. - Je n'ai pas besoin de boire pour t'exprimer des mots. ma voix tremble. Je me refuse l'idée de le perdre. J'ai eu bien des amants depuis de longs mois. Mais jamais ils n'eurent le pouvoir de me faire tomber pour eux. De me faire penser que ma vie devait peut-être prendre un tournant différent. Qu'elle doit changer. Un changement trop radical pour oser faire le premier pas en sachant que le futur sera difficile. - Je sais que tu m'en veux pour ce qu'il s'est passé avec Yanis. Il est mon mari depuis très longtemps, il m'a donné de la tendresse. Mais tu t'es bien vengé, non ? En allant draguer avec une autre ? Elle t'a plu ? Qu'a-t-elle plus de moi pour avoir cette soirée de Saint Valentin à ma place ? Je te dégoute à ce point-là ? Tu veux que je disparaisse ? Arrêtes, Ezekiel... Je sens mon regard se brouiller, devenir à la fois humide et brûlant. - Arrêtes de jouer cette distance entre nous. Cette fausse douceur alors que tu sais ce qu'il s'est passé. Tu vas me délaisser ? Tu vas préférer une femme plus disponible pour toi ? Peut-être même bien plus désirable ? Qui a de meilleures valeurs que les miennes ? ma détresse est évidente. je ne veux pas le perdre. je ne veux pas arrêter de vivre ce qu'on a tissé ensemble.