a little bit of love boston, city center.

@Hera Goldberg ; @Roman H.-Abbott

Je ne suis pas parvenu à enregistrer quoi que ce soit aujourd’hui. J’ai beau lire et relire mes cours, m’être installé dans chaque classe, je suis coincé dans ma tête, déambulant entre colère, tristesse, incompréhension, peur et une centaine d’autres sentiments. Je n’arrive pas à croire que j’en sois arrivé là. Rien, absolument rien, ne justifie mon geste. Peu importe le comportement de Nina, je devrais être en mesure de me contrôler pour ne jamais franchir cette limite. J’ai les entrailles nouées, terrorisé à l’idée d’être ce gars. Et comme à chaque fois que ça ne va pas, c’est vers toi que je me tourne, malgré la peur que ton regard change à tout jamais. Je suis une boule de nerfs lorsque je frappe à la porte de l’appartement, priant pour que ce ne soit pas l’un de tes colocs qui ouvre la porte car je n’ai pas le cœur à faire la conversation à qui que ce soit d’autre. Un poids se soulève lorsque ton visage apparaît. Je ne perds pas une seconde pour placer mes mains sur tes joues et mes lèvres sur les tiennes, me moquant bien qu’on aie peut-être un public. J’ai besoin de toi, ce soir peut-être plus que jamais, et il n’y a pas grand chose d’autre qui aie de l’importance une fois que tu es dans mes bras. T’es trop belle. Je souffle avec un sourire, avant de déposer rapidement un nouveau baiser sur tes lèvres. T’es seule ou on a de la compagnie? Je demande, histoire de me préparer à traverser l’appartement jusqu’à sa chambre sans un regard pour les potentielles personnes présentes.

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visage solaire que t'avais l'habitude de prendre entre tes mains. visage précieux que tu conservais minutieusement entre tes doigts. le myocarde qui se fissure, presque émietté par cette vision qu'il t'offrait alors que tu l'accueillais dans ton salon. fracassé. déboussolé. son esprit qui s'égare. persuadé d'avoir mal agi. il avait joué le rôle de l'ami protecteur, rôle bafoué par cette autre femme, celle que toi t'aurais aimé frapper. à sa place. pour qu'il évite de culpabiliser. qu'il évite de se torturer l'esprit. regard qui transcende sur place, détresse que tu perçois à travers cet échange charnel. ses lèvres qui prennent possession des tiennes. goût âpre qui te reste en travers. dégoûtée qu'il doute autant. — plus que d'habitude ? tu répliques, sourire taquin dessiné. reprenant de l'élan pour revenir capturer ses lippes. lui redonner cette chaleur auquel il t'avait habitué. lui faire comprendre qu'il était chez lui. ici dans tes bras. entre tes lèvres. — on est seuls... tu veux qu'on passe à l'étape où je te console ? les doigts qui se rejoignent derrière sa nuque, attrapant sa lèvre inférieure pour la mordiller.

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Je constate que le salon est vide et mes lèvres s’accrochent un peu plus aux tiennes. Je ne mérite pas ton réconfort mais je prends tout ce qu’il y a à prendre avant d’en venir aux aveux. Avant que ton regard change définitivement sur moi. Le silence est souvent d’or mais si j’ai peur de te perdre, de te décevoir, j’ai aussi besoin de me confier à quelqu’un et affronter la réalité. Je crois qu’au fond, j’attends patiemment de récolter ce que j’ai semé. Je veux payer pour mes actes, afin qu’ils ne tombent pas aux oubliettes sans aucune conséquence. Je ne mérite pas de m’en sortir indemne, pas cette fois. Non, t’es toujours belle. Je parviens à sourire contre tes lèvres avant de m’en éloigner, les bras tombant le long du corps. Attends de savoir si je mérite d’être consoler. Dis-je avant de faire quelques pas dans l’appartement et te faire face à nouveau. J’ai tellement envie de me perdre das tes bras et oublier la raison de ma venue mais j’en suis incapable. Est-ce que tu t’es un jour demandé si je pouvais en venir aux mains, avec toi? La question est sincère et j’ai besoin que tu me donnes une réponse à part égale. Je ne compte pas le nombre de fois où nous nous sommes pris la tête, au point de se hurler dessus, mais toujours pour mieux se retrouver. Est-ce qu’à un moment, dans ces disputes, tu as craint que ça dégénère au-delà des mots ? J’ai toujours eu un sale tempérament et la main facile lorsqu’on me provoque mais jamais avec une femme. Je suis mort de trouille à l’idée que ça ne soit que la première d’une longue série. Si mes pulsions étaient au final plus forte que je ne le suis ?  

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son souffle qui se mêle exquisément au tien accroît ta soif. désirant dévorer ses lippes insatiablement. le laissant prendre le contrôle de vos retrouvailles. le sentant fragile. instable. prêt à chanceler. sourire éphémère qui s'installe sur tes lèvres lorsqu'il te complimente. venant réchauffer agréablement tes joues. un court instant. ses bras te délaissent subitement, créant une distance auxquelle tu ne t'étais pas préparée. son esprit embrouillé s'égare. s'éloigne de cette bulle que vous veniez d'établir pour emprunter un chemin plus tortueux. ton visage reprend une teinte sérieuse, presque indignée quand il te fait part de ses interrogations. qu'avait-il fait pour avoir de telles réflexions ? que lui avait-on dit pour le déconcerter à ce point ? ton corps vient se mettre face à lui. réduisant cet écart ridicule. — si je me sentais en insécurité avec toi, tu crois que je permettrai qu'on soit si proches physiquement parlant ? bien sûr que non roman, je me le suis jamais demandé... t'es pas quelqu'un de violent. la voix posée qui tente une approche rassurante. t'efforçant de maintenir ton corps inerte. n'engendrant aucun mouvement à son encontre. apeurée à l'idée qu'il puisse prendre peur et reculer. qu'il puisse s'éloigner davantage. combien de pas faudrait-il que tu fasses pour apaiser son myocarde ? — il s'est passé quelque chose ? pour que t'en viennes à me demander ça ?

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Je n’ai pas frappé à la bonne porte pour faire face aux conséquences de mes actes. Tu vas me trouver des excuses, je le sais, tout comme Nina le fait. Je l’ai giflée, sans y réfléchir à deux fois, et la brune s’excuse. C’est le monde à l’envers. Et toi… tu ne sais simplement pas de quoi je suis capable. Je ne peux pas t’en vouloir car je n’en étais moi même pas conscient il y a vingt-quatre heures. Je ne souhaite pas que ce geste mette de la distance entre nous mais peut-être que je devrais. M’éloigner, m’assurer que tu es en sécurité, que tu n’auras jamais à faire face au Roman d’hier soir. A cette facette de ma personnalité que je découvre et qui me dégoûte autant qu’elle m’effraie. Je souris malgré moi, hochant la tête négativement lorsque tu me dis que je ne suis pas violent. C’est faux. C’est juste quelque chose que je parviens à cacher d’habitude, lorsque je suis en ta présence ou celle de mes proches de manière générale. Les mains passent sur mon visage et je soupire longuement. Je me suis pris la tête avec Nina hier soir. Tu ne connais pas l’étendue de ma relation avec la brune mais je dois t’en avoir suffisamment parlé pour que tu saches qu’on est amis. Ni plus, ni moins. Ca a dégénéré et je l’ai giflée. J’admets avant de reculer jusqu’à pouvoir me laisser tomber dans le fauteuil. Inutile de te fournir les détails, de te dire qu’elle a levé la main la première et à plus d’une reprise, car cela ne change rien à mon geste. J’aurais dû prendre la fuite et la laisser en plan au lieu d’entrer dans son jeu jusqu’à ce qu’elle me pousse dans mes derniers retranchements.

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