Jaysaël D. Scott-Castellan && Oliver Matthiew Davis

Salle des professeurs, le nez dans les études de cas des élèves de premières années en sociologie, j'ai envie de me tirer les cheveux sur l'écriture de certains car oui, certains se sont fait un plaisir de le faire à la main... La prochaine fois, je préciserais clairement de le faire à l'ordinateur parce que là, c'est réellement une horreur. J'ai l'impression de lire des hiéroglyphes... Je finis par soupire et me laisser tomber contre le dossier de ma chaise. " Y'a le nouveau qui arrive aujourd'hui non ?" Qui s'est ? J'en ai clairement aucune idée, je sais juste son domaine et on risque pas de se croiser souvent donc bon j'ai pas plus mené mon enquête et personne ne m'a dit de nom ou de prénom. "Oui, il devrait pas tarder, il me semble qu'ils vont avoir fini les formalités." J'en demandais pas autant, juste un oui m'aurais clairement suffit mais bon...

Je me lève alors de mon siège et m'approche d'une collègue pour lui glisser la feuille d'un élève. "Toi qui est douée pour décripter les élèves, tu sais me dire ce qu'il est écrit là ?" Je m'appuie alors contre son bureau, la laissant lire la feuille alors que la porte s'ouvre. Le stylo avec lequel que jouait encore quelque instant plus tôt vient s'écraser par terre alors que le nouveau professeur entre... "C'est une blague ?" Pestais-je alors malgré moi alors que je change de position pour tourner le dos à la porte, redoutant le moment où on le présenterait parce que même si les années se sont écoulées depuis la dernière fois, je le reconnaîtrais toujours. L'enfoiré.  

@Perceval Hoffmann

OLIVER

Nouvelle année, nouveau départ, qu'ils disent... nouveau boulot pour ma part. Jason n'arrête pas de me charrier; comment je pourrai m'occuper d'une classe quand j'arrive à peine à m'occuper de moi. Comme si j'étais pour oublier de respirer à un point... Et puis ça va, ce n'est pas comme si on me confiant des enfants en bas âge que je saurais pas quoi faire avec! Pas plus que je n'aurai véritablement la responsabilité d'autant de personnes, en vérité. Si je trimballe du café et vais tirer des copies, ça sera déjà beau! Mais le Paint Bar ayant fermé, je m'ennuyais de ce boulot, jusqu'à croire qu'enseigner serait peut-être vraiment une bonne solution. Et commencer au bas de l'échelle, sur un terrain connu qui plus est, ne me dérange pas tellement en vérité.

Apposant ma signature sur le dernier formulaire, je rends son sourire à la jeune femme derrière le comptoir qui bat un peu trop des cils avant de m'indiquer qu'un type dont je n'ai pas compris le nom va pouvoir me faire le tour. Sac bandoulière à l'épaule, je m'approche du type qui semble m'attendre. Espérant un clarification, je me présente, mais il chasse le tout d'un signe de la main et d'un sourire : il sait déjà qui je suis. Bah, merci, mais ça m'aide pas... Étouffant un soupire, je garde tout de même mon sourire. Il a le bon point d'être sympathique, c'est toujours ça de gagné! Mais visitant les locaux ouverts à l'intention du personnel, je me rends compte que mon nouveau défi ne sera probablement pas la classe ...mais mon fichu sens de l'orientation merdique. Je vais me perdre. Je suis assuré de me perdre.

Arrivant devant la salle communes des professeurs, il m'indique que M. Dafoe viendra m'y rejoindre dans une petite demi-heure et que je peux en profiter pour faire plus amples connaissances avec mes nouveaux collègues. Ha... fini le babysitting apparemment. Le remerciant, je mets quelques secondes à le suivre du regard avant de me tourné vers la porte concernée. Une inspiration, un pas... c'est parti!

Entrant dans la salle, je n'ai que quelques pas à faire avant de me faire accosté par une petite brunette. "On peut t'aider?" mi-sèche, mi-curieuse. "Bonjour, Peut-être, oui : je débute, assistant de M. Dafoe en Arts." Précisais-je. "On m'a dit de l'attendre ici."

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Jaysael

Dos à la porte, je m'appuie sur le bureau de ma collègue qui elle, aimerait voir le nouveau arrivant. "Cherche pas Jen' t'as aucune chance avec lui, il est gay." lui soufflais-je alors qu'elle redresse le visage vers moi pour remarqué mes traits agacés. "T'arrives à lire ou pas ?" Patience qui se tire, je l'ai jamais été et encore moins à cet instant alors que je l'entends parlé avec une autre prof. Elle se lance alors à se présenter et indiquer le nom de chacun des professeurs présent dans la pièce. J'en viens à espérer qu'elle écorche mon nom... En vain... Je me retourne alors et reprends ma feuille. "Laisse tomber, je verrais plus tard." Je lève alors mon regard vers lui. "Mr Davis, quel plaisir de vous revoir, vous comptez rester combien de temps parmi nous cette fois ? Un départ soudain est si vite arrivé avec vous il me semble." Sifflais-je alors en déposant la copie de l'élève sur mon bureau. Je ne suis absolument pas rancunier, non non. Je ne l'ai jamais été et ce n'est pas maintenant que ça va changer... Ou pas. Je le suis, depuis gamin et j'ai encore de travers son départ malgré les années qui se sont écoulé. Est-ce qu'il arrive encore à se regarder dans la glace ? Comment ose-t-il remettre les pieds ici d'ailleurs ? En tout cas, il peut bien sentir ma rancune et l'ironie dont je peux faire preuve en parlant de ce plaisir de le revoir. J'ai surtout l'envie de me tirer de cette pièce et ne pas respirer le même air que lui.

OLIVER

Soudainement illuminée, la brunette se montre plus sympathique, proposant même de faire la tournée de l’assemblée présente dans la salle. Les noms volent, les salutations également et je sais déjà que d’ici la fin de la journée, j’en aurai oublié la moitié, sinon la totalité. Pourtant, je me montre souriant, acceptant avec plaisir les poignées de mains lorsqu’elles sont tendues. Ce n’est que lorsqu’on approche d’un bureau où se trouve deux enseignants que je mets un temps d’arrêt, mon cerveau voulant me jouer des tours en voyant la silhouette. …jusqu’à ce que mon guide de musée me confirme avec une certaine joie de vivre non-partagée que je ne débloque pas. Fuck…

Mon nom de famille, dans sa bouche, me fait figer. Et tandis que je sens la couleur quitter mes joues, ma main va chercher en vitesse l’anneau sur la chaîne à mon cou. Réflexe d’avoir joué avec toute la matinée. "Sam, bordel, je t’avais dit que ta bague me porterait pas chance!' Pensais-je Adorable pensée de mon petit frère de me filer sa bague de championnat porte-bonheur, mais sportif comme je suis je crois que ca fait l’effet inverse. Preuve étant devant lui. “Je… j’en sais rien…” que je finis par articuler en réponse à une question qui qui se passait sûrement bien de réponse, baissant la tête juste assez pour ne plus croiser ses pupilles. Mes paroles ne font pas nécessairement de sens, me faisant d’ailleurs secouer la tête imperceptiblement pour essayer de me reprendre, faisant voleter quelques mèches qui se font la malle de l’élastique censé les retenir. Faut que je les coupe… ils ont déjà dépassé mes épaules. Pensée stupidement simple qui me ramène pourtant sur terre et un peu plus d’aplomb en une fraction de seconde. J’en tends ma main libre à la dénommé Jen, lui offrant un sourire également, bien qu’un peu plus chambralant qu’avant, assurant que je suis enchanté. La brunette nous ayant fixé un instant, finit par hausser les épaules et continue pour finir le tour guidé. Entre deux présentations, j’ose un bref regard du coin de l’oeil en direction de Jaysaël. Fuck… “Nouvelle année, nouveau départ, nouveau boulot…” mon cul, oui! Joyeux anniversaire Oli! Vivement que Dafoe se pointe et qu’on file vers les locaux d’Arts…

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Jaysael

Il ne truve pas de réponse, bredouillant un simple je sais pas plus que bancale. Assurance envolée, je viens clairement de le foutre mal et étrangement, cela me réjouit un peu. La vengeance est un plat qui se mange froid parait-il. Il me connait rancunier, il le sait et il m'offre pour l'heure le bâton pour le battre alors qu'il laisse entendre être ravi de rencontrer mes autres collègues. Passant à côté de lui pour retourner vers mon bureau. "Visiblement, le plaisir n'est pas partagé." Référence à ma première phrase restée sans réponse, bien qu'elle fut totalement emplie d'ironie, mais il n'y a pas réagit alors je me permets de remuer le couteau dans la plait, de le provoquer encore un peu plus car ainsi, il comprendra peut-être que je vais faire de sa vie un enfer ici au bureau, que je vais lui faire regretter de m'avoir abandonné comme un malpropre. "Ah et j'aurais préféré oublié, mais joyeux anniversaire." Sifflais-je alors en français pour ne pas que les autres se retrouvent à lui souhaiter sa fête et lui rappeler que j'avais appris cette foutue langue pour lui. Lui rappeler les efforts que j'avais fait pour lui, et lui montrer aussi par ce fait que j'avais continuer ensuite, espérant son retour pendant un temps... Retour en vain. Je continue d'ailleurs en français. "J'espère que tu n'es pas trop déçu de m'avoir en cadeau." Provocation qui tombe encore alors que je m'écarte de lui laisser terminer les présentations avec nos collègues. Je retourne alors m'asseoir à mon bureau et le suit du regard, le provocant d'un petit sourire et d'un signe de la main quand il me regarde à nouveau. Oh non je ne me cacherais pas de te faire chier, plus tu seras mal à l'aise, plus je m'en délecterais !

OLIVER

Saluant sa collègue, je n'ose pas particulièrement lui serré la main à lui. Pas que j'ai particulièrement peur qu'il la rejette, il en aurait tous les droits. Mais aussi stupide que ça paraissent, j'ai l'impression que ça me brûlerait comme les langues de l'enfer. Sans contact, puis-je encore prétendre que ce n'est pas vrai? Que ce n'est qu'un cauchemar? Et que je me ferai réveillé par le Sergent Patapouf comme d'habitude? J'en serais enchanté, à vous dire franchement!

Une certaine libération arrivant avec mon guide de musée qui veut continuer de me faire faire la ronde, je n'ai pourtant qu'un pas de fait que je figes, surpris d'entendre ma langue mère, mais encore plus surpris par les paroles. Mon regard revenant sur lui en moins de deux, mon étonnement devant se lire en grand sur mon visage. Trop sous le choc, je n'ouvres pas la bouche que ce soit pour les souhaits ou au sujet de la supposé déception. Mon regard le suivant un bref instant alors qu'il s'éloigne, avant de revenir sur terre et de faire les quelques pas qui me sépare d'un autre collègue.

Risquant un nouveau regard en sa direction entre deux présentations, je croise son sourire et son regard, son petit signe de main, ramenant mon regard devant moi, ne retenant absolument rien de ce qu'on me raconte, mais me contentant de sourire et de faire le gentil toutou par automatisme.

Le tour guidé terminé, elle m'invite à m'installer avec elle à une table mis de côté et j'ai ensuite l'interrogatoire à passé. Mon âge? 31 ans. On l'aurait pas cru apparemment. Où je demeure? En banlieue de Boston. Tiens, c'est drôle, elle aussi, on doit forcément vivre près l'un de l'autre! Sure... Pourquoi Harvard? Parce que j'y ai étudiais encore l'an dernier... Je sens une future question sur le statut matrimoniale venir à cent à l'heure d'une seconde à l'autre. Mais -O joie!- j'en suis sauvé par le gong! Ou plus exactement par l'un des autres profs qui indique à la brunette qu'ils seront en retard pour donner leur cours s'ils ne se magnent pas. Le devoir l'appelant donc, je reste un instant seul. Attrapant mon téléphone, je sélectionne la messagerie, commençant à taper à l'attention de Jason pour lui raconter ce qui se passe ...avant de tout effacer en songeant qu'il pourrait bien avoir la mauvaise idée de débarquer. Ou plus simplement de se foutre de ma gueule. Je vais passer mon tour. J'y aurai le droit au prochain repas familiale de toute façon... Hésitant une seconde, j'ouvre ma conversation avec Sam. Il n'a pas connu la situation avant et je n'ai pas envie de lui dire que son porte-bonheur ne fonctionne pas. Posant finalement mon téléphone sur la table, je récupère la chaine, portant la bague à mon regard, jouant avec, calmant mes pensées. Quelques minutes passent avant que je ne relève finalement le regard, délaissant le bijoux, rangeant mon téléphone dans ma poche arrière et mon sac messager sur la chaise.

Me dirigeant vers le distributeur à café, je sélectionne quelques touches au mieux de ma mémoire. Un sucre seulement, si je me souviens bien. Retirant le gobelet chaud, j'y pose un couvercle, question de sécurité. Manquerait plus que je me prenne les pieds et que j'envoie tout valser! Au lieu de retourner à la table, je me dirige plutôt vers le bureau du blond, allant jusqu'à déposer le café sur son bureau, faisant attention à ce que ce ne soit pas sur l'une des copies.

- Merci. T'avais pas à me le souhaiter. Donc, merci, indiquais-je, en français tout comme il l'a fait. T'en fais pas, y'a pas d'arsenic dedans, spécifiais-je en pointant le gobelet, prêt à me détourner pour lui foutre la paix.


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Jaysael

J'observe de loin la scène entre Oliver et la prof', totalement amusé. J'ai au moins eu la décense de prévenir une collègue, mais j'allais pas non plus le gueuler sur tout les toits que le nouveau est homosexuel surtout que j'ai clairement pas envie de m'afficher devant tous comme son ex. Histoire commune passée, douloureuse et qui visiblement décide de me revenir en pleine gueule maintenant, mais je refuse d'en parler. Un trait est supposé avoir été tiré sur notre relation suite à son départ impromptu. Je finis par me lasser de ce spectacle mièvre et qui plus est, j'ai encore des copies à corriger, laissant de côté pour le moment celle que je n'arrive pas à décrypté. Je me concentre à nouveau sur ma tâches, au diable l'arrivée du blond, au diable ses satanés émotions qui me reviennent dans la gueule. Je pensais être apte à le revoir sans broncher mais au final, ma rancune est réellement tenace.

Le gobelet qui se pose sur mon bureau, j'arques un sourcil en relevant le regard pour le pouvoir. Il tente d'ailleurs une petite plaisanterie pour probablement détendre l'atmosphère. "Désolé, mais tes petites attentions c'était il y a 5 ans que j'en avais besoin." Sifflais je alors en lui rendant ce café qu'il désire m'offrir en guise de paix. Le pardonner, je ne suis au final pas sûr de pouvoir le faire. Je me doutes bien qu'il avait ses raisons, mais à l'époque je pensais compter bien plus que ça pour lui, que le nous que nous formions était contre vent et marée avec tout ce qu'on avait traversée, entre toutes les filles qui avaient tentée de se mettre entre nous... Mira, Mecky, Lottie, et j'avais jamais cédé à l'une d'entre elles, mais lui, il s'était finalement juste cassé sans un mot.

OLIVER

Déposant le café sur son bureau, je le remercie pour ses voeux de fêtes. Il est probablement la dernière personne de qui j'aurais cru en recevoir. Probablement la dernière personne que je m'attendais à rencontrer aujourd'hui aussi, si je dois être franc, mais bon…

M'apprêtant à le laisser tranquille après le remerciement et la petite plaisanterie, je stoppe tout de même en entendant sa voix à nouveau, recroisant ses pupilles avant de le voir me tendre le breuvage que je viens de lui apporter. Le reprenant sans faire d'histoire, je penche la tête un léger instant avant de recroiser son regard.

- Je sais, indiquais-je. Et j'étais pas là pour le faire. J'ai merdé, acquiesçais-je, somme toute doucement - évitant peut-être que les quelques profs restants nous entendent, mais aussi parce que, de toute manière, je n'ai pas envie de parler plus fort. Je ne te demanderai pas de me pardonner, parce que je ne crois pas que je le mérite moindrement, affirmais-je. Mais que tu me crois ou non, je suis sincèrement désolé, laissais-je savoir avec un faible sourire triste avant de me détourner et de retourner vers la table plus loin où j'ai laissé mes effets.

Je considère pas que je mérite son pardon, que ce soit au passé, au présent ou dans un quelconque futur. Jaysaël a été un pan de ma vie, avec les montagnes russes qui nous ont entraînés dans les hauts et les bas sans qu'on ne contrôle vraiment. On a réussi à se tenir la tête hors de l'eau parfois, on s'est noyés à un moment ou deux peut-être… mais trop prit dans mes histoires familiales, mes rêves de gamins, je l'ai probablement blessé plus que j'aurais jamais cru possible. Et à un point, je crois avoir été trop lâche pour essayer de le joindre à nouveau. Chose que j'aurais peut-être dû faire. Mais on change pas le passé et les décisions stupides qui peuvent y avoir été prises.

Savor the taste
Savor the pain
I don't expect you to release me
Jumping the gun
Holding my tongue
I'd never ask you to forgive me

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Jaysael

Je peux pas m'empêcher de laisser ma langue claqué contre mon palais en entendant ses mots. Au moins, il sait clairement où il a péchée. Il le reconnait bien trop facilement à ton goût. Expriment même qu'il n'estime pas avoir droit à ton pardon. Au moins, il te connait visiblement encore un peu. "Ouais, tu serais revenu a ton retour sur Boston il y aurait peut-être eu moyen de discuter, mais là, c'est clairement mort." Parce que j'avais pas eu trop de mal à savoir qu'il était revenu, on m'en avait parlé. Trop d'amis en commun, dont certaines s'avéraient plus nocifs à vouloir profiter de cela pour remuer le couteau dans la plaie et tenter encore une fois d'avoir la main mise sur moi en te faisant réaliser que j'avais été con de m'intéressé à lui alors que j'avais des filles qui me couraient après. "Mais au final, c'est peut-être ce que tu voulais." Ne plus avoir de contact avec moi, ne plus m'avoir dans ta vie parce qu'on a eu trop de soucis à cause de ses filles justement. "A croire que j'étais le seul à être sincère à l'époque." Sifflais je alors quand il s'éloigne pour retourner près de ses effets personnels. J'avais toujours été franc et honnête avec lui, mais est-ce que lui, il pouvait en dire autant ? J'en étais clairement plus du tout convaincu depuis le temps.

OLIVER

Sa langue claque et je n'en fais pas de cas, pas plus que ses mots, me contentant d'hocher vaguement la tête. Pour ce que j'ai pu le connaître, je ne m'attends pas à ce qu'il me pardonne…ni même qu'il me croit, bien que ce soit sincère. Il dressait autrefois des murs lorsqu'il était blessé et aujourd'hui, je ne suis pas celui qui peut essayer de les traverser avec autant de patience que ça peut prendre. Peut-être que je n'ai plus l'énergie de me prendre les coups qui viennent avec également. Aussi, je le laisse dire quand il en rajoute et hypothèse sur mes pensées, chose qui n'a jamais fait sa réussite et qui me fait lever les yeux alors que je fais déjà un pas vers mes effets. Pas qui ne se multiplie pas alors que je me retourne vivement en sa direction. "Faut croire que j'ai finalement atteint la réputation que tu m'as fait tout seul depuis le début, que veux-tu!" Lui lançais-je avec un large geste théâtral pour me désigner. Va te faire f**tre! Une brève pensée, pour me rappeler l'endroit où je me trouve, coupe le majeur qui allait se lever à son égard et je me contente de claquer la langue à mon tour avant de tourner les talons à nouveau, déposant le café sur la table pour récupérer le paquet de gomme dans l'une des pochettes de mon sac. Si ce n'est que je dois attendre pour le prof, ce serait le moment idéal pour sortir en griller une. Frustré, je prends plutôt place sur la chaise, tentant - vainement, je sais- de croire que la menthe du chewing gum aura un effet thérapeutique quelconque. Roulant les manches de ma chemise noire, affichant mes bras encrés, bien que j'avais dit que je tâcherais de ne pas le faire, je les remonte au-dessus des coudes avec la ferme intention de passer le temps et tranquilliser mes pensées en me griffonnant sur mon carnet. Sans être en état de compléter une demande, ce sera tout de même plus productif que de frustré pour les répliques de l'autre blond qui me sont restées en travers.

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