horaley

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La mer est terrible, n’est-ce pas, pour que ma carcasse puisse te faire penser à un quelconque moyen de sauvetage ? Ces derniers temps, j’bois tasse sur tasse. J’étais déjà pas bien sûr de ce que je voulais, de ce que j’étais, mais les traits se troublent dans le miroir. Les gestes maladroits, les mots avec. Une compétition de la pire réplique, de la remarque de trop. J’ai toujours eu un goût prononcé pour les histoires bancales. Pour les âmes qui se ternissent, et dont j’essaye quelques touches de peinture. D'ordinaire, ce sont les crayons mes armes. Mais, là, quand t’ouvres la porte, je sais qu’il faudra plus qu’un peu de pastel pour t’attraper la main. La mémoire des corps, des silhouettes et des visages. Si je vous regarde avec insistance, c’est pour percer les secrets que soufflent les creux de vos chairs. J’en vois la beauté, même, et surtout dans le courage d’une détresse qui hurle. Mais j’suis pas là pour ça. Tu sais, dans cette démarche de te sortir de la flotte. Si tu veux y plonger, vas-y ; mais laisse-moi sauter avec toi au moins une nuit. Surement qu’on se sent moins seuls, quand on est deux à lutter contre les vagues. Peut-être que moi aussi, j’ai besoin que tu m’attrapes les phalanges. Peut-être même que j’fais ça pour des raisons parfaitement égoïstes. Que j'aurais dû demander, re-demander, si dans ton cœur ça n’allait pas foutre un bordel. Parce que dans le mien c’est toujours le foutoir, j’ai jamais su ranger. Je laisse tout traîner, sans ordre, j’arrive pas à faire le tri et prioriser. Je veux tout, et je veux même que ça soit joyeux, dans cet amas d’émotions qui se bouscule. Utopie d’un monde où on peut aimer au pluriel.  Alors, j’entre, oui. Les mauvaises décisions ça m’connait. La porte se claque et j'te tire vers moi, avec cette corde que t'as noué autour de nos poignets. Même que dans le doute où je reculerais, où c’qui me sert de cerveau se réveillerait, j’dis bonjour en plaquant mes lèvres contre les tiennes, les doigts nichés dans ta nuque. Juste retour de ce baiser que tu m’avais volé. C’est doux et léger. A peine appuyé. Juste assez pour exister, et planter dans le décor que j’refuse de nouveaux obstacles à ce qui aurait dû arriver le premier soir. On a juste incrusté plusieurs scènes depuis. Des rebondissements à la con qui compliquent tout. J’me recule, pour te regarder. Les lèvres habillées, elle, d’un fin sourire trahissant cet éclair d’une joie impulsive. “J’suis sûr que dans un pays, on dit bonjour comme ça.” Obligé, faudra chercher. “Désolé.” Tellement pas. Et j’en ai même pas l’air. Légère inclinaison des traits, le regard qui glisse sur ce corps qui a perdu encore quelques kilos. Je peux les compter, les décompter même, sur ta peau. Mais pas ce soir on a dit. “T’es très belle.” Fallait commencer par ça, c’est ça ? J’fais jamais rien dans l’ordre, je répète.

@Horace Dawson & @Haley Stryder
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warning : dépression, pensées noires, sexe.
21.12.2022 Haley's

Si ça avait été n’importe qui d’autre que lui, Haley aurait lutter contre cette main qui la tire, de peur qu’elle l’emmène dehors, qu’elle la force à voir le jour quand c’est les ténèbres qui l’aspirent, mais c’est Horace et sa confiance en lui est aveugle, alors elle se laisse attirer sans se douter une seconde de ce qui va suivre. Elle s'attend à une étreinte, et c’est un baiser qui se pose sur ses lèvres. Spontanément, elle se dit que c’est une erreur d’aiguillage, que le GPS n’a pas annoncé la bonne direction mais la main de Horace dans sa nuque démontre tout le contraire : il est là exactement où il voudrait être. Il lui faut une seconde pour répondre à ce baiser mais Haley le fait avec tendresse, avec amour aussi, et elle vient glisser ses mains autour de son visage parce qu’elle a attendu ça depuis si longtemps qu’elle a besoin d’être certaine que ce n’est pas un mirage - pas juste elle qui perd la tête. Quand le baiser prend fin, elle se sent un peu plus forte que quand elle a ouvert la porte et mets quelques secondes à détacher ses mains de son visage. Ne pars pas tout de suite. voilà ce que son corps hurle quand son esprit se concentre sur cet éclair sur le visage de Horace. C’est peut-être bien la première fois qu’elle croit vraiment qu’il dit la vérité, quand il dit qu’il a envie d’elle, qu’il n’y a pas que de l’amitié entre eux. Et si son pire ennemi qu’est son cerveau lui susurre qu’il joue simplement très bien la comédie, elle l’ignore. Juste pour se voir, elle veut y croire.
Haley pouffe quand il lui parle d’un pays où on se salue comme ça et elle se dit qu’elle aimerait qu’ils en soient, à jamais, les deux seuls habitants. Elle secoue la tête quand il lui dit qu’il est désolé, il n’a jamais eu moins de raison de l’être qu’en cet instant, mais elle en profite pour goûter à nouveau ses lèvres, l’embrasser tendrement. “Comme ça, on est quittes.” lui dit-elle, un léger éclat taquin dans le regard. “Ce pays, c’est le… Harace ? Non l’Horaley ! Je propose qu’on crée notre propre pays avec nos propres coutumes.” souffle-t-elle contre ses lèvres. Elle recule ensuite doucement et pince les lèvres quand elle le voit la détailler. Elle soupire, et secoue la tête en l’entendant. “C’est pas vrai, mais c’est pas grave.” Et elle se dirige vers le salon, parce qu’elle ne veut pas qu’il nie, qu’il la contredise. Elle voit bien que son regard est plus inquiet qu’il n’est plein d’admiration. C’est comme ça, c’est tout. “J’ai pas réussi à ranger, mais on peut tout pousser.” Par chance, il n’y a pas grand chose sur la table, ni sur le canapé. C’est l’un des avantages de vivre en colocation ; il faut toujours que tout soit un minimum… clean. Et Evie a plus que fait sa part du ménage ces dernières semaines. “C’est bizarre que ce soit la première fois que tu sois ici.” Elle se love dans le canapé, sous un énorme plaid qu’elle soulève pour lui dire de la rejoindre. Elle veut le sentir près de lui, et s’ils ont parlé de s’aimer charnellement, elle n’est pas pressée. Il n’a été question qu’une fois que de sexe avec Horace, après ça a toujours été plus que ça. Et puis… elle veut que ce soit aussi naturel que possible, et profiter du temps qu’il lui reste avec lui, puisqu’elle ne sait pas tout à fait de quoi demain sera fait. “Tu veux boire quelque chose ?”

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J’ai la maladresse dans l’empressement, l’impulsivité qui s’lit dans les gestes qui aboutissent à mes lèvres contre les tiennes, sans nul autre salut. L’habitude des corps qui s’allient pour s’apprivoiser, des mains qui se confrontent, du sexe qui s’fait sans discussion, sans prélude. J’ai peur de trop réfléchir, aussi. De m’enfoncer dans des réflexions qui nous remettraient quelques pas en arrière. On fait celui-là, de pas, et j’ai pas le droit de le faire de côté, de me défiler, de me cacher derrière une sensibilité qui flippe de te voir t’effondrer. J’nage tellement dans mes émotions complexes, ambiguës, que ça devient un vrai bordel pour faire le tri. Mais regarde, voit le que j’en ai vraiment envie, et que je suis là pour les bonnes raisons. Ta tendresse contre l’impatience, l’enveloppe et tire sur les pas pour les ralentir. Parait il qu’on a le temps. J’m’en pince les lèvres, les silhouettes qui se séparent et le regard qui te suit. “Et y a quoi d’autres comme coutumes, dans l’Horaley ?” Est-ce qu’on met des sous-titres sous nos répliques, pour mieux se comprendre ? Il m’en faudrait surement quelques-uns. “Moi j’propose qu’on impose l’interdiction de douter de ce que l’autre dit.” Ca compterait surtout quand tu m’crois pas, quand j’te dis que t’es belle. Malice accrochée aux lèvres, j’te désigne de mon index. “T’irais déjà faire un petit tour en prison.” Ne pense pas que j’allais laisser passer ça. Ton miroir est déformé, mais pas mon regard. Je vois ce qui déconne, ce que t’oublies, je lis ce que crie ton corps ; mais j’le vois aussi sublime qu’il l’est toujours. J’le suis d’ailleurs, pour le rejoindre sous le plaid épais et y cacher nos carcasses longilignes. “Tu voulais pas de moi ici, j’ai bien compris.” La moue, maligne. “Du coup j’vais y rester un peu, comme tu vas surement pas me réinviter tout de suite..” On navigue sur des plaques bancales, et j’suis incapable de dire à quoi on ressemblera demain. Si on tiendra toujours debout. Pas vraiment solides. Mais, on construit un pays paraît il. On a qu’à s’dire que les premières pierres le seront, solides, et qu’on les pose aujourd’hui. “Si t’as une bière j’veux bien.” J’sais plus quelle heure il est, mais ça se saurait si ça importait dans mon choix. “Et après t’as interdiction de sortir de notre château-plaid.” Les sourcils froncés ; dis-moi que j’ai l’air sévère. Dis-moi que c’est crédible. Mais, le contact établi, moi j’ai du mal à le cesser et te laisser t’évaporer.

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21.12.2022 Haley's

Haley ne sait pas de quoi demain sera fait, de ce sur quoi ils pourront miser mais elle ne veut pas se poser de questions, pas ce soir. Ca va mal, mal à en crever littéralement et Horace s’est proposé d’être son sauveur. Elle le prend au mot, au moins pour ce soir, parce que c’est épuisant d’être malheureux, parce qu’elle lui fait confiance comme elle le fait rarement, même si oui, en effet, elle est persuadée qu’il ment quand il lui dit qu’elle est belle. C’est pas grave, elle prend quand même, parce qu’elle sait qu’au coeur de la nuit, et peut-être même au coeur de la journée, elle se rejouera cet instant, encore et encore jusqu’à y croire, ne serait-ce qu’un petit peu, ne serait-ce qu’une demi-seconde. “Y a que deux habitants en Horaley, les autres n’existent pas. Ils sont dans des pays frontaliers, peut-être des pays ennemis, peut-être des pays alliés, on verra au cas par cas.” Elle ne pense pas directement aux autres femmes, mais c’est elle qu’elle vise. Mais qu’importe, ce pays est fictif, même si eux deux sont bien réels, même si ce qu’elle ressent quand il est là ne ressemble en rien à de la fiction. C’est vrai, c’est palpable et s’il avait la main sous sa poitrine, il verrait bien que depuis qu’il est là, son coeur s’est apaisé. C’est ça, l’amour, non ? Quand ça fait un peu moins mal d’exister. “Ah oui ? Et ça se passe comment en prison, là-bas ?” Elle est presque insolente, elle s’approche et vient souffler presque contre ses lèvres : “C’est tes mains, les menottes, j’espère ?”
Haley fronce ses sourcils et secoue la tête quand elle l’entend : “On est toujours le bienvenue en Horaley, y a pas besoin d’invitation”. Il n’a jamais reçu d’invitation pour être dans sa vie, ça ne va pas commencer maintenant. C’est lui qui est venu, à insister pour s’y immiscer et c’est l’une des meilleures choses qui soient arrivées à la jeune femme. Ils en ont fait du chemin, depuis… “Oui, au frigo… J’y vais dans quatre minutes.” Elle se blottit un peu contre lui, dépose un baiser dans son cou et profite de l’étreinte avant de soupirer : “Ok, j’y vais, sinon je vais jamais bouger”. Pas jamais de la soirée, plus jamais. Peut-être qu’en Horaley, c’est comme au Pays Imaginaire : on ne veut jamais vraiment en repartir. Elle revient quelques secondes après et revient se glisser dans le plaid, lui volant un autre baiser au passage avant de demander : “Je t’ai combien de temps ?” Est-ce que si elle l’aime maintenant, elle devra le quitter plus tôt ? Parce qu’elle découvrirait bien son corps maintenant, avant de reprendre la conversation et de recommencer plus tard, mais… avec Horace, on ne sait jamais à combien d’heures de paradis on a le droit.