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the 26.12.2022 Vermont, USA

Deux jours, c'est deux jours, et comme souvent, je n'ai pas manqué d'y voir une occasion pour passer du temps avec mon homme. Anaé rendue à sa mère après Noël, Novel n'ayant pas de match dans les prochaines 48h, c'était l'occasion pour nous de prendre du temps pour notre relation, loin du tumulte de Boston. Un chalet réservé à la montagne pour nous changer d'air, la même espièglerie que cet été, et voilà que j'emmenais Novel dans une destination qui lui était inconnue, mais qui j'espère, le ferait rêver pour les prochaines heures. Quoique vu comment il avait réagit dans ses messages, peu de doutes là dessus, la neige, ça allait le faire rêver. Un chalet réservé juste pour nous deux, assez à l'écart de la ville, histoires d'éviter les regards curieux et indiscrets auxquels nous aurions pu faire face dans un hôtel, nous allions pouvoir profiter de ce séjour dans le confort et la chaleur d'une de ses maisonnettes cosy et plus luxueuse qu'il ne pouvait paraitre. Les bagages déchargés de la voiture en un temps records - en raison de la faible quantité de ces derniers - nous nous retrouvons rapidement à l'abri des regards à pouvoir souffler après plusieurs heures de route. L'occasion pour moi d'attraper Novel pour le ramener contre moi et l'embrasser avec fougue, libérant une partie de la frustration éprouvée ces dernières heures, à devoir faire attention à chacun de mes geste. « Alors, qu'en penses-tu ? Il y a même un jacuzzi à l'étage. » Que j'annonce en jouant un peu des sourcils. « Je pense qu'il est un peu trop tard aujourd'hui pour skier, mais on peut toujours aller faire de la randonnée, du traineau, ou juste se balader dans les environs. A moins qu'on ne commence à inaugurer les lieux. Une préférence ? »  

C'est court à cause des matchs mais tu sais que ça sera intense. Tu culpabilises de ne pas pouvoir lui donner plus de temps mais mon métier est ma priorité. Et je ne laisserais rien ni personne me faire dévier de ma passion. Et je pense qu'il en est conscient. Je dois juste faire plus attention tout de même. Encore une fois, il avait vu juste. C'était incroyable, autant que lui. Partir à la neige. Ca ne m'était jamais arrivé. Et savoir qu'on y allait tous les deux, m'avait rendu euphorique. Comme pour cet été, je me laisse guider par la moitié, trop heureux quand même. Je l'aide à décharger, à découvrir notre prochain toit pour les prochaines heures. Et je reste sans voix. Je réponds à son baiser avec la même intensité. Faire attention apportait son lot de frustrations. Et savoir qu'on allait être libre, j'en étais aussi heureux. - Je veux en acheter un pour nous et ma famille. Tu crois que c'est possible ? Et pouvoir venir quand ça nous chante. Je veux la douche. Sans hésitation. Je voulais pas sortir, mais être ensemble jusqu'à l'aube et après on verra. Un baiser moins chaste avant de filer à l'étage.

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C'est dans ce genre de moment que je prends conscience que Novel et moi n'avons pas eut les mêmes opportunités dans nos enfances. Ayant passé une partie de mon enfance en Suisse, c'était naturel pour moi d'envisager d'aller skier quelques choses, de passer une partie des vacances à la montagne. Novel lui n'avait pas eut cette chance, et découvrait encore à 23 ans des activités et des plaisirs liés pour moi à l'enfance. Cette fois, aucune difficulté à le convaincre de me suivre jusqu'à la neige, mais encore une fois, j'avais mis beaucoup de coeur à préparer ce séjour, histoire qu'il ne soit pas déçu. Quitte à lui faire découvrir des choses, autant le faire bien. Un chalet assez luxueux pour deux, de quoi nous garder loin du reste de la ville sans trop nous éloigner des pistes, et voilà qu'il n'y avait plus que lui et moi pour les deux prochains jours. De quoi donner des idées au basketteur qui me fait rapidement rire, ayant vite pris goût à ce séjour visiblement. « Je pense que ça doit pouvoir se faire. Même sans chalet, tu peux très certainement acheté un terrain vierge et faire construire un chalet dessus. Par contre, j'espère que tu ne vas avoir ce genre d'envie à chaque fois que je t'emmène en vacances quelque part, car ton banquier risquerait de pas trop aimer quand même. » Même si la situation financière de Novel n'était pas un problème, il fallait être prudent avec ce genre d'envie. « Si la neige persiste, tu peux skier jusqu'en Mars. Et même l'été, généralement ce genre de région peut donner lieu à de belle randonnée. » En soit, ça restait un bon investissement pour les vacances. Surtout avec sa situation familiale. Ses nièces adoreraient venir skier. « Va pour la douche alors. » Je le laisse s'échapper de mes bras pour le suivre jusque dans la salle de bain, commençant à me déshabiller tout en venant le taquiner. « J'espère que tu ne t'attendais pas vraiment à ce que ces deux jours soient reposants, car ça risque plutôt d'être le contraire. » Que j'annonce en l'attirant contre moi pour l'embrasser avec fougue.  

- Tant que je peux être efficace sur le terrain, tu peux m'épuiser. La prudence financière, je ne pouvais que le comprendre quand ma mère me le rabâchait souvent quand je lui annonce un gros achat. On verra bien ce qu'elle en pense. Mais ça nous fera du bien, j'ai zéro doute. La douche devient notre terrain des retrouvailles, des soupirs. Union plus qu'apprécié avant de véritablement se laver et ressortir avec le sourire aux lèvres. C'est sur le lit, que je me laisse choir, les poignets sur ma nuque, à le fixer. - Je suis resté 23 ans sans pouvoir acheter l'univers, je pense que le Banquier va pouvoir gérer mon portefeuille, et m'obtenir ce que je désire. Et si mon entourage valide le projet, c'est qu'il n'est pas si mauvais. Et pour le moment, j'ai pas autant dépensé que ça. Ma mère a refusé de déménager de son appartement, on a juste refait des travaux et je me suis acheté une bagnole et un appartement, beaucoup de fringues, c'est vrai. Mais pour le moment, pas trop le boulard, je crois. Ca va non ? Le ventre se met à grogner très fort, et je rigole. - Va falloir satisfaire une autre faim maintenant. On mange quoi à la neige ? Je me redresse, à deux doigts de sauter sur le lit.

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« Je prends note alors !  » J'appréciais ce genre d'ambiance entre nous, d'être loin du monde et de ne vivre, pour prochaines heures, que pour nous. La salle de bain se fait notre terrain de jeu pour célébrer cette intimité loin de Boston, qui ne cessera de se manifester pendant deux jours. Chaque séjour avec lui se voulait des plus intenses, et aucun doute que celui-ci arriverait à le marquer également, malgré sa courte durée. Allongé sur le lit à ses côtés une fois propres et secs, je l'écoute revenir sur ses craquages financiers, jusqu'ici plutôt raisonnable il est vrai pour quelqu'un évoluant en NBA et dont le salaire dépassait surement mon imagination. En réalité, je ne lui avais jamais demandé combien il pouvait gagner par mois, mais je savais qu'il avait de quoi mettre sa famille loin du besoin. « Un chalet à la montagne, ce n'est jamais un mauvais projet. Ca te laisse un endroit où souffler loin de la ville quand tu en as besoin, ça permet de venir skier l'hiver, de faire des randonnées l'été. Et puis je suis sûr que tes nièces vont adorer quand tonton Novel va annoncer les emmener à la neige. En soit, c'est vraiment une bonne idée. » Il n'y avait aucun doute là-dessus. « C'est vrai que tu as été plutôt raisonnable. Tu avais déjà ton appartement quand on s'est connu, la voiture aussi. Je pense que tu as encore de la marge avant de prendre la grosse tête. » A part pour les fringues et les vacances, il n'avait pas été si dépensier que ça cette année. « Et puis c'est ton argent, ça serait dommage de ne pas en profiter quand même. » Je ris lorsque son ventre se met à gronder, l'attrapant pour le serrer contre moi et lui voler un baiser. « Ca tombe bien que tu en parles, parce que j'ai le repas parfait, qui je pense, va te plaire. Une spécialité montagnarde française, avec beaucoup de fromage fondu ! » Je desserre mon étreinte et me relève. « Allez, habille toi, on va préparer ça. »  

C'est vrai que parfois ça me démange de tout claquer en une fois mais j'ai aussi conscience que la NBA peut s'arrêter à tout moment pour moi. Suffit d'une mauvaise blessure, un buzz de merde ou juste plus être suffisamment efficace aux yeux de l'entraineur pour que mon quotidien retombe dans l'ordinaire. Donc, je dépense, j'investis et j'économise au mieux. Le but est de protéger ma famille avant tout et le rendre la pareille vu tous les sacrifices faits pour moi. Je dis ça mais j'ai encore acheté deux paires de shoes récemment, ma faiblesse. Pour le moment, je suis assez fier pour ne pas avoir fait totalement de la merde et être capable de me stabiliser. Et Monsieur semble être de mon avis, donc tout va pour le mieux. La suite de notre plaisant séjour se poursuit, en m'alléchant avec de la bouffe. Je quitte le lit pour juste enfiler un short long et le suivre pour gouter ce qu'il me propose. Et là, comme ça, je salive. - Ca s'appelle comment ? Je l'aide à mettre la table et je me lave les mains avant d'attendre pour tout dévorer. - C'est toi qui a cuisiné ?? Je joue avec un filament de fromages. - C'est trop bon !!

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Ca me rassure de savoir que Novel tente de garder la tête sur les épaules en ce qui concerne l’argent, même s’il procède à quelques dépenses qui peuvent paraître excessives. La carrière d’un sportif semble toujours des plus fragiles et des plus éphémères, et bien que je lui souhaite la plus longue et belle carrière qu’il soit, c’est rassurant de savoir qu’il pense à l’avenir, qu’il pense également à un après, qu’il se donne les moyens d’avoir autre chose dans la vie que le basket. Il est plus mature qu’il peut le laisser penser, et savoir que mon mec pense à demain est tout simplement rassurant. Il y a un futur à écrire, et cela tombe bien, puisque c’est avec lui que je veux passer le mien. Toujours est-il que le chalet semble être une bonne idée à bien des niveaux. J’y vois clairement plus de bonnes raisons pour que Novel aille au bout de son envie que pour le raisonner, alors je suppose que chalet il y aura dans les prochaines semaines.

Je me redresse lorsqu’il exprime sa faim. Je serais bien resté quelques minutes de plus allongé avec lui, mais il a l’air prêt à sauter sur le lit comme un gamin pour m’obliger à bouger, alors je me lève de moi-même l’encourage à s’habiller, ce que je fais également, avant de l’inviter à me suivre dans la cuisine. De la glacière prise avec nous depuis Boston, je sors le nécessaire pour le dîner de ce soir. Un dîner déjà presque tout prêt qu’il y a juste à réchauffer, parce que je voulais vraiment quelque chose qui rappelle l’esprit de la montagne pour notre premier repas ici. Mais aussi parce que c’était toute mon enfance que de déguster ce plat l’hiver. Je mets le plat au four quelques minutes, pendant qu’on dresse la table, profitant d’une pause pour déboucher une bouteille de vin blanc et en servir un verre à Novel. « Ca s’appelle une tartiflette, et je suis certain que tu vas adorer. » Les minutes passent pendant que nous discutons de tout et de rien, de l’origine du plat et du fait que j’en avais surement mangé des kilos gamin. Il n’y a qu’avec lui que j’aborde si sereinement cette partie de mon enfance, en Suisse, loin de la famille dans laquelle j’aurais dû grandir.  Le four se met à sonner et je sors le plat avant de servir deux assiettes, la première étant déposée devant Novel tandis que la seconde est déposée à côté de lui, où je prends place. « Bon appétit ! » Je le laisse découvrir le plat et le goûter, guettant sa réaction. Et vu l’enthousiasme, ça avait l’air de lui plaire. « Oui, je n’étais pas sûr qu’on aurait le temps de faire des cours en arrivant, ni l’énergie, alors j’ai tout préparé avant de partir. Et puis j’étais sûr d’avoir tous les ingrédients ainsi. Un vrai plat de montagne, très fréquent en France et en Suisse. Fallait que tes premières vacances au ski soient parfaites ! » Parce que la montagne et l’hiver, c’était une part de moi, et que je voulais lui donner envie de faire ce genre d’escapade avec moi chaque année, même si ça ne durait que deux ou trois jours.
 

Je répète le mot tartiflette plusieurs fois entre deux bouchées. C'est synonyme de bonheur, tout simplement. Cet homme est tellement prévoyant. Et je me sens franchement ingrat avec lui, parfois. Je dépose ma fourchette sur le bord de mon assiette avant de me lever pour l'embrasser. Myriade de baisers, exprimant toute ma joie qu'il sait provoquer à chaque fois qu'on se revoit. Je reviens à ma place, tout heureux. - Tu sais, je me sens vraiment mal .. Parce que .. Tu déploies tellement d'efforts pour t'adapter à moi et à la NBA. Et j'ai pas le sentiment de parvenir à ta hauteur. Je suppose que tes expériences passées t'aident en ce sens. Mais j'ai l'impression qu'il manque un truc par ma faute. Comme si .. Nous n'étions pas égaux. T'as le sentiment que je te néglige ou que j'en fasse pas assez ? Ca me tracassait parce que chaque fête, chaque moment ne sera pas toujours possible. Et le jour où il en aura marre, je ne pourrais pas lui en vouloir.

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Il me fait sourire dans ses moments de candeur Novel. C'est bête, mais j'ai l'impression qu'il vit enfin, qui découvre. Je sais que nous n'avons pas eut la même enfance, je sais que nos familles n'ont pas eut les mêmes chances. Je suis un privilégié de ce monde, j'en ais bien conscience mais le bostonien, il me rappelle que rien n'est figé dans la vie, que tout peut changer et évoluer pour peu qu'on s'en donne les moyens. Il est un exemple d'ascension sociale, et pourtant, il me donne si souvent l'impression que tout autour de lui est merveilleux. Une simplicité que je redécouvre avec lui et Anaé et qui me permet d'appréhender toutes les horreurs que j'ai pu aussi voir dans ma vie. Avec eux, il n'y a rien d'impossible, rien d'insurmontable. Il y a juste à ouvrir les yeux et découvrir.

Je le regarde se lever et s'approcher de moi sans comprendre ce qu'il compte faire jusqu'à ce qu'il plaque ses lèvres contre les miennes. Je reçois avec affection chacun de ses baisers jusqu'à ce qu'il décide de retourner à sa place. Je l'écoute attentivement lorsqu'il reprend la parole, hoche doucement la tête à quelques reprises. Je comprends que ça le travaille, moi aussi parfois, mais malgré les difficultés peu communes auxquelles notre couple pouvait faire face, je l'aimais, et j'avais envie de continuer à avancer avec lui. « Je ne dirais pas que c'est tout les jours simples, mais je ne me sens pas négliger pour autant. Je savais dès le départ dans quoi je m'engageais avec toi Novel. Et je l'ai accepté en toute connaissance de cause. C'est vrai que des fois j'aimerais pouvoir avoir de plus longues vacances avec toi. J'aimerais pouvoir t'embrasser quand j'en ais envie, sans avoir à vérifier qu'il n'y a personne autour de nous, mais c'est ainsi, je refuse de renoncer à toi. Et puis, jusqu'à maintenant, on a toujours réussi à trouver un arrangement pour se voir pour les grandes occasions, et même les plus petites. Alors si tu t'inquiètes que je puisse être malheureux dans notre couple, rassure toi, parce que je ne le suis pas. »

C'est avec beaucoup de soulagement que je l'écoute me rassurer. Et je ne fais que le remercier intérieurement. J'avais besoin d'entendre ces mots. De me dire que notre couple n'allait pas dans un mur. Qu'à 23 ans, je n'allais pas revivre une autre peine. bien que cela me paraitrait franchement dévastatrice. Oui, parfois, je me dis que je devrais profiter et me poser vers mes 30 ans. Mais j'ai qu'à le regarder, me remémorer notre chemin pour me dire que j'ai fait le bon choix. On vivra peut-être d'autres épreuves mais je me sens à ma place, avec lui. C'est donc plus gaiement que je fini mon assiette et commence à piocher dans la sienne. - Bon, outre moi-même, tu veux savoir ton cadeau ? En vrai, je n'attends pas sa réponse, pour aller derrière le canapé, et ressortir une grande boite - bien emballée, contenant tout un kit du sac aux chaussures pour faire du trekking. Le moindre gadget y était. Et en deux exemplaires. Je retourne à ma place, avec fierté. - Alors, ça te convient pas ? Je m'inquiéterais toujours pour son bonheur.