Sa réaction brisait Lilly-Ann. Elle savait que son départ serait difficile pour elle. Mais elle ne pensait pas que l’homme était aussi attaché à elle. Ou du moins, elle l’avait nié. Ne voulant pas être de nouveau sous l’influence d’un homme. Elle avait besoin de reprendre sa vie en main. Savoir qui elle était. Et cela, elle ne pouvait que le faire loin d’Ezekiel. Seule, face à elle-même. Elle allait peut-être faire de nouvelles rencontres, mais quelle était la probabilité qu’elle tombe sur un deuxième sosie de son défunt fiancé. Son but n’était pas de le mettre aussi mal. Elle aurait voulu fuir à son tour. Partir sans prévenir. Mais il lui en aurait surement voulu. Elle voulait tout de même garder contact avec lui. De ce fait, elle se devait de faire les choses dans les règles et de lui dire qu’elle partait. Pas définitivement. Elle espérait aller mieux. Savoir qui elle était. Et revenir pour lui. S’ils sont destinés, lorsqu’elle reviendra, il sera encore là. Mais à aucun moment, elle ne souhaite qu’il l’attende. Ce n’est pas ce qu’elle demande. Ne sachant pas ce qu’elle trouvera au Canada, de son côté. Elle se leva alors, pour venir le rejoindre et l’embrasser. Dernier contact. Elle voulait se remémorer à jamais ses lèvres. La danse que peuvent faire leurs langues, ensembles. Elle le regarda alors. Sa main posée sur sa joue, ce baiser ne lui suffisait pas. Son regard dans le sien, elle lui demanda. « On peut aller chez toi ? Ou chez moi ? » Ou peu importe où. Quelque part, où ils pourraient s’unir une dernière fois. Elle n’avait pas pensé en avoir besoin. Mais maintenant qu’elle avait goûté de nouveau à ses lèvres, elle se rendait compte à quel point elle appréciait sa compagnie. Puis elle baissa sa tête, se rendant compte de l’absurdité de la situation. Ça ne lui ressemblait pas. Pourtant elle avait envie de lui dire au revoir de cette manière.