nourian

you're on your own, kid

Difficile cette rentrée, c'était le cas de le dire. Des décisions à prendre, des disputes à éponger, à mettre de côté pour mieux repartir. Je ne pouvais qu'admettre que j'avais été pas mal malmené ces derniers temps et je devais avouer que je voulais juste un peu de répit. Je pensais pas forcément à mal, quand je prenais ces décisions pour moi, puisqu'elles n'impliquaient que moi. Mais à voir tes réactions par message, ça me faisait me poser des questions. Je ne comprenais pas pourquoi tu prenais mal la chose, étant donné que ça ne te concernait pas. D'une quelconque façon, j'avais l'impression d'être materné, de ne pas avoir le droit de réfléchir par moi-même et de choisir, sans consulter personne. C'était assez étrange comme sentiment et je n'aimais pas tellement ça. Ce n'est pas pour autant qu'on arrêtait de se voir, au contraire. C'était sortie en amoureux ce soir, avec restaurant et autres activités diverses et variées. Aux marches de ton travail, je te réceptionnais à la sortie et visiblement, tu avais assez faim. « ça va, assez calme. et la tienne ? » Entre les cours et ce boulot, tu croulais sous le travail que c'en était quand même parfois assez déroutant. Je comprenais en quelque sorte ce que tu vivais l'année dernière quand j'étais pas souvent là. Main qui glisse dans la tienne alors que je te suivais jusqu'au restaurant choisi par tes soins.

@Noura Lasri & @Kian Lockhart
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nourian

you're on your own, kid

C'était loin d'être simple, une relation de couple, je le savais tout comme toi aussi. Mais on faisait en sorte que ça marche. Après tout, on s'approchait peu à peu de la date d'anniversaire. Première année, possiblement pas la dernière non plus, puisque les choses fonctionnaient plutôt bien. Quelques frictions par ci par là, mais rien de très alarmant finalement. Je savais trop rien de ce que tu pouvais faire au boulot, chose que je comprenais puisque parfois, il y avait la confidentialité qui était de mise, ne t'autorisant pas à dévoiler plus que tu ne pouvais. Main glissée dans la tienne, je sentais tes doigts resserrer les miens et c'était toujours agréable comme sensation. « j'vais alterner en fonction de mes cours... les soirs où j'ai pas trop cours le lendemain matin, je resterai dans le penthouse, le lit est plus confortable. ou alors j'irai principalement chez ma mère les week-ends si on a rien de prévu... mais elle est déjà bien moins présente et me sollicite moins donc c'est qu'elle va mieux » Et par extension, je peux reprendre ma vie sans avoir trop à me soucier de sa santé mentale et physique. « elle commence à aller mieux, c'est bon signe »

@Noura Lasri & @Kian Lockhart
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nourian

you're on your own, kid

tw: fausse couche · L'impression d'être submergé dans tous les sens. Ce besoin d'avoir des yeux partout pour convenir à tout le monde. C'était compliqué de tout concilier et j'avais pas l'impression que quiconque puisse vraiment comprendre ce que j'étais en train de vivre. Si Iwan était heureux de me voir débarquer dans le penthouse, il ne sait pas non plus les sacrifices que je dois faire. Tout comme ma mère, qui maintenant qu'elle va mieux, ne semble pas se rendre compte de tout ce que j'ai pu faire pour elle. Et même toi en fin de compte, si je t'aime et que j'adore passer du temps à tes côtés, j'avais cette pression constante de devoir être irréprochable, de peur de te perdre. Ne dit-on cependant pas que l'erreur est humaine ? Pas des erreurs du type de mon père, mais juste... se tromper de mot, mal se faire comprendre. Cette impression de devoir être aussi âgé que tous ceux que je côtoie n'avait jamais été aussi présente, du haut de mes vingt ans. « pourquoi parler du bébé...? y'en a plus » Il n'existe plus. Décimé sous la violence d'un père qui ne sait pas se contenir. C'était sûrement mieux pour lui, ne pas exister pour ne pas avoir à connaître la déception d'un père qui pense en être un mais qui est loin de s'en approcher.

@Noura Lasri & @Kian Lockhart
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You're on your own, kid.
with @Kian Lockhart and @Noura Lasri
warning : mention de fausse couche.
10.2022 Restaurant, city center.

Noura a toujours entendu qu’être en couple, c’est des compromis et des sacrifices au quotidien. Elle a toujours cru que cela se limitait à réduire le temps consacré à ses hobbies ou à ses amis dans le but de passer plus de temps ensemble, accepter de ne pas faire ce qu’on a envie de faire pour faire plaisir à l’autre mais au fur et à mesure que le temps passe, elle se rend compte que c’est aussi accepté d’être sur des chemins différents, de ne pas toujours avancer main dans la main. D’être laissée de côté aussi. La jeune femme ne devrait pas vraiment être surprise : elle a toujours su l’importance qu’avait la famille de Kian à ses yeux, mais n’ayant pas vraiment de famille elle-même, c’est quelque chose qu’elle n’a pas totalement appréhendé, comprenant qu’à retardement, la place qu’une famille peut prendre. Loin de le reprocher à Kian, cela ne signifie pas que l’adaptation est facile : il faut accepter de ne pas toujours être prioritaire dans sa vie comme lui l’est dans la sienne, il faut se faire accepter d’eux et essayer de créer une relation avec des gens avec qui on n’a pas forcément grand chose en commun… et ne pas se mêler des affaires de famille, même quand on y en est directement affecté. C’est sans doute le coeur des tension en ce moment mais plutôt que d’aborder l’éléphant dans le magasin de porcelaine, Noura s’attaque à d’autres sujets, qui ne sont pas nécessairement moins importants. “Justement…” Arrivant devant le restaurant, elle l’arrête une seconde et vient caresser doucement son visage : “T’as le droit d’être triste, et pas que pour ta maman. T’as aussi le droit d’être en colère, et pas que pour ce que ça fait à ta maman.” Kian s’est essentiellement concentré sur elle, à juste titre, mais Noura craint qu’il n’ait pas eu le temps de réfléchir à ce que cela lui faisait et est certaine que cela lui reviendra comme un boomerang en pleine figure s’il continue de refourguer ces émotions tout au fond de lui.

You're on your own, kid.
with @Kian Lockhart and @Noura Lasri
warning : mention de fausse couche.
10.2022 Restaurant, city center.

Faire parler Kian des choses qui le tracassent, c’est toujours une épreuve mais Noura a encore plus l’impression de sortir les rames avec cette discussion. Elle ne regrette pas forcément de l’avoir abordé, elle sait bien qu’il faut creuser pour réussir à le faire parler et l’accepte. Elle serait de toute façon bien mal placé pour en juger quand elle est exactement pareil que son petit-ami sur la question. Les choses qui la tracassent le plus sont celles dont elle parle le moins, et il suffit de regarder cette discussion pour en être assuré. Au lieu d’aborder frontalement le sujet qu’elle a l’impression qu’il ne l’inclut pas dans les décisions importantes de sa vie alors qu’elle le ferait, elle cherche plutôt à lui faire parler de ce qui le tracasse. Ce n’est même pas tant calculé : elle a l’impression de ne pas être légitime dans son reproche, et il semble penser la même chose alors elle préfère serrer les dents et s’y faire plutôt que de lui dire que ça peut lui poser un problème. Ce n’est sans doute pas la meilleure façon de gérer le premier obstacle à leur relation mais Noura n’est pas capable de beaucoup plus. Elle est là, elle reste plutôt que de fuir quand tous ses instincts lui disent qu’il serait plus simple de mettre un terme à cette histoire et de partir sans se retourner. Mais c’est de Kian dont il s’agit et la jeune femme tient trop à lui pour agir de la sorte. Du moins, elle l’espère car ça serait vraiment du gâchis. Noura acquiesce quand elle l’entend donner son avis sur la perte de cet enfant et si cela peut donner l’impression qu’il trouve que c’était la meilleure chose, elle sait surtout qu’il est soulagé de ne pas avoir à protéger un frère ou une soeur de plus de cet homme qui porte le titre de père. “Oui, je crois que je vois ce que tu veux dire.” dit-elle après avoir attendu quelques secondes pour s’assurer qu’il ne veut rien ajouter. “Mais c’est aussi ok si tu veux en parler, ou que t’es triste, et c’est aussi ok si tu l’es pas.” dit-elle avant de déposer un baiser sur ses lèvres, et de l’attirer à l’intérieur du restaurant, où ils pourront continuer la discussion s’il le souhaite.