Le jour fatidique est arrivé. Tu as essayé de ne voir que le bon côté des choses. Peut-être que cela sauvera la mise à Félix ou du moins, qu’il pourra gagner du temps et trouver une solution pour échapper au mariage. Ugo trouve ça complètement dingue. Tu t’es fait engueuler parce que c’était une idée stupide selon lui et évidemment, Félix en a également pris pour son grade parce qu’il t’a laissé faire. En vrai, tu en as parlé au dernier moment. C'est une décision que tu as pris seule. Et tu continues à te dire que c’est peut-être la meilleure façon d’oublier Joaquin. Pourtant, tu ne te sens pas prête à fréquenter quelqu’un de nouveau. C’est trop récent, t’as été beaucoup trop déçue. T'as l'impression de ne pas pouvoir être à la hauteur de qui que ce soit. Le seul que tu arrives à approcher, le seul dont tu acceptes réellement la présence, c’est Devon. C’est étrange mais, c’est comme ça. Tu ne saurais l'expliquer. Il ne te juge pas, il ne te demande pas d'être quelqu'un d'autre. Et puis, tu le connais alors, ça joue surement. Pourtant aujourd’hui t’as mis le paquet. Maquillage sobre mais rouge à lèvres tout de même voyons. Une jolie robe qui met ta silhouette en valeur. Tu espères impressionner le prétendant que ton père t’a choisi. Tu espères surtout ne pas être en train de faire une énorme connerie. Sourire aux lèvres tu secoues la tête aux paroles de ton père : Tu risques d’être surprise ! Tu te demandes ce qu’il a bien pu te préparer. Un instant t’as le coeur qui bat la chamade parce que t’es stressée. L’instant d’après, tu entrouvres les lèvres pour te prononcer mais aucun son ne sort. Tes sourcils se froncent quand la porte s’ouvre sur Aleph. Papa, c’est… Une blague ? Une blague de mauvais goût ? Surement qu'il a invité les Wertheimer dans la suite pour parler business ou gala de charité ou tu ne sais quoi entendu. Il dépose un baiser sur ta tempe et s’éclipse pour te laisser le premier rôle alors que tu laisses entrer le jeune homme et ses parents, confuse et désolée. Ses parents suivent ton paternel dans son bureau aménagé pour… vous laisser en tête à tête ? Sérieusement ? Cette suite te parait tout de suite beaucoup plus petite que prévu. Tu ne te sens pas trop à l'aise. Tu ne sais même pas ce que tu pourrais lui dire. T'as juste le regard désolé. @Aleph Wertheimer

L'esprit est ailleurs. Il vogue au gré des souvenirs qui n'est pas si lointain mais qui pourtant s'éloigne avec le temps. Parfois, il se consume à la mélancolie des vestiges partagés et vécus à deux pour n'être plus que le fragment d'un myocarde brisé en deux. Un regard figé sur la fenêtre, tu te perds dans un tourbillon et tu t'en délecte comme pour nourrir une culpabilité que les psychiatres mettraient sur la phase de ton deuil. L'esprit est ailleurs. Il vagabonde ici et là mais demeure pourtant une encre sèche qui n'a plus réellement envie de conter, non il se contente de subsisté. Tu as un pied dans l'instant présent, un autre dans le passé et cela te va bien comme cela. L'occasion et ses rigueurs, tu les côtés sans réellement le voir dans la sphère mondaine dans laquelle tes parents ont fait le choix d'évoluer. Quand à toi, tu t'en es toujours tenu finement éloigné. Tiré à quatre épingles, ton paternel l'est tout autant et ses remarques t'indiffère au plus haut point quand bien même il s'est adoucit lorsqu'il a appris l'état de santé de ta défunte femme. Un mariage arrangé, il ne manquait plus que cela comme s'il ne pouvait pas attendre, comme s'il ne pouvait pas respecté le fait que tu avais perdue l'unique amour de ta vie il y a quelques mois. Ne t'en fais pas, c'est une bonne chose, t'avait-il non sans chercher à te convaincre parce que pour une fois il avait un atout dans sa manche : ta mère. Cette dernière présente un état de fatigue et d'anxiété prononcé ces temps-ci. Il est inutile de rajouter de l'huile sur le feu. Après tout, tu as toujours été plus proche de ta mère que de ton propre père, ce n'est pas nouveau. Tu jouais donc le jeu non sans une œillade de fin stratège que tu es car ton intuition te disait que tu n'étais pas au bout de tes surprises. Vêtue d'un costume bleu foncé, tu n'as guère pris la délicatesse de mettre une cravate. Encore un combat mental que ton père avait perdu mais cela tu n'as guère envie d'y songer plus que cela. Assis sur l'une des sofas en velours à l'image de l'ambiance de l’hôtel, tu continues d'observer le paysage au travers de la fenêtre lorsque la porte de la grande suite s'ouvre sur la présences du paternel Boehringer. Ce dernier est une ancienne connaissance de ton père mais tu t'interroges que très peu car tu en as saisi la portée. Et en effet, Hannah pénètre dans la pièce tandis que sa phrase se meurt sur le bout des lèvres. Tu échanges une œillade impassible avec ton père tandis que le père de la jeune blonde le suit dans un bureau aménagé. La porte se referme derrière eux et tu secoues la tête, premier mouvement que tu exécutes depuis ton arrivé ici. « La blague est loin d'être fine on dirait. ». En effet, Hannah et Nell étaient des amies proches mais là c'est encore plus risible.
@Hannah Boehringer

Tu sais que tu fais ça pour Felix, dans l'espoir de l'aider à se débarrasser de sa fausse fiancée. Mais, tu sais aussi qu'il te tuerait s'il savait que tu avais été au rendez-vous organisé par ton père. En même temps, tu lui en as parlé tard. Il t'as défendu de te vendre de la sorte. D'un autre côté, ton père avait fait le déplacement pour te présenter cet homme mystère. Tu te voyais mal lui poser un lapin au dernier moment, ce n'était correct pour personne. Pourtant, lorsque tu t'es rendue à l'hôtel Del Luna, suite présidentielle pour l'occasion, dernier étage avec un appartement encore plus grand que celui que tu possédais à Paris, tu t'es rendue compte que c'était une belle connerie que tu étais en train de faire. Ta gorge s'est nouée et tu as eu un mauvais présentiment. Pourtant, il était trop tard pour faire demi tour. Alors, t'as pris ton courage à deux mains et t'as affronté ce qui t'attendait : rencontrer Aleph, le mec de ta copine qui a perdu la vie quelques mois auparavant. Ton coeur s'est serré davantage. T'as d'abord regardé ton père qui s'est éloigné comme si de rien était avec les parents du jeune homme. Ils vous ont laissé en tête à tête et t'as même hésité à le faire entrer tant tu trouvais la situation étrange. Je suis désolée je... Je m'attendais pas à ça... Tu penses bien que j'aurais refusé si j'avais su que... T'arrives même pas à finir tes phrases tant tu trouves la situation étrange et anormale. C'est pas juste, ni pour lui, ni pour Nell. Tes parent t'ont dit quoi par rapport à cette rencontre...? Tu te dis qu'avec un peu de chance, vous n'avez pas les mêmes informations. @Aleph Wertheimer

Faire un effort ou jouer le jeu. Dans ton esprit c’est loin d’être une interrogation mais plutôt une assertion qui attend son issue. Jouer le jeu de ton paternel ne te ressemble pas mais voir encore le combat de tête entre lui et ta mère te fait quelque peu revoir ta ténacité que tu maîtrises. Œuvrer avec diplomatie et stratégie est une mesure que tu sais faire depuis des années. De toute manière, il est trop tard pour faire marche arrière quand même l'étonnement est de rigueur lorsque tu découvres le visage de la jeune Boehringer. Tu comprends pourquoi le patriarche Wertheimer est resté dans le mystère autour de cette rencontre. D'ailleurs, ta première réplique ne cache aucunement ta réaction. Tu vois bien que la jeune femme est mal à l'aise de la situation qui s'est imposée à vous. Hannah était l'une des amies proches de ta défunte moitié. Tu comprends avec pertinence l'état de chamboulement d'Hannah car de ton coté, tu te contentes d'intérioriser les ressentis – comme toujours et davantage depuis la disparition de Nell. « Je le sais bien, Hannah. Tu n'as pas besoin de te justifier. ». Lui dis-tu tout en levant la main en signe d'apaisement. Ton timbre de voix est calme et sincère. Tu connais suffisamment la jeune blonde pour savoir qu'elle est honnête. « Pas grand-chose à dire vrai, je ne savais pas qu'il s'agissait de toi si c'est ce que tu me demandes. Je n'avais aucune information hormis la date du rendez-vous. Et toi ? ».
@Hannah Boehringer

T'es loin de te douter que ton père puisse te faire un coup pareil et pourtant, en y réfléchissant bien, c'était une bonne technique de sa part. Aleph avait l'argent, la notoriété et le comportement adapté à un futur héritier et en plus de ça, c'était un type bien qui ne faisait pas de vague. Les médias l'appréciaient. Il n'allait certainement pas de la mettre à l'envers comme la plupart des gosses de riche qui faisaient la une des journaux. Il était comme toi, dévasté par son passé, beaucoup plus sombre que le tien il faut le reconnaître. Quoiqu'il en soit, il connaissait les chagrins d'amour et vous aviez donc déjà un point commun. Joaquin avait beau t'avoir brisé le coeur, il était toujours en vie. Nell avait été la source même de la peine causée à Aleph mais, ce n'était pas volontaire, elle n'avait rien demandé et si elle pouvait être encore là aujourd'hui, sans doute seraient-ils encore ensemble voire même mariés avec trois enfants. Ça te brisait le coeur de penser à une telle chose et l'espace d'un instant, tu lui aurais bien donné ta place à la belle. Tu tentes de t'excuser auprès du jeune homme, essayant de lui expliquer la situation dans laquelle tu te trouvais. Tu n'avais jamais voulu cela et tu ne t'attendais pas à te retrouver en tête à tête avec lui. Je... On s'est séparés avec mon petit-ami et je pensais qu'en acceptant que mon père s'immisce dans mes relations amoureuses, Felix ait un peu plus la paix dans la sienne... Sauf que je ne savais pas non plus que ce serait toi sinon, tu penses bien que je n'aurais pas accepté... Tu secoues la tête avant de te rendre compte que c'est légèrement mal polie de ta part de parler ainsi et qu'il pourrait très bien mal le prendre. Non pas que je ne t'apprécie pas bien évidemment. C'este juste que... Enfin tu vois. C'est pas correct par rapport à Nell et tu ne te sens pas à l'aise dans cette situation. @Aleph Wertheimer

L'ironie est une forme de blague dont parfois on se passerait bien. Hannah comme toi, vous n'êtes que le résultat d'un jeu dont les règles n'intéressent guère les principaux concernés – à savoir vous. Vous n'êtes que des pions sur un échiquier. Venant de ton géniteur tu n'es guère surpris mais de là à ce qu'il joue sur ce tableau, tu esquisserais presque un rictus froid et narquois à la fois. Il avait connaissance de l'amitié qui liait autrefois ta défunte femme et la jeune Boehringer. Il le savait parce qu'il avait fait des recherches sur Nell à l'époque où il ne pensait encore que votre relation n'était qu'une aventure. Tu secoues la tête de gauche à droite en songeant à tout cela. Tout cela qui n'appartient plus qu'à la raison antérieure qu'est le passé. Tu vois bien que la jeune blonde est mal à l'aise, elle s'en excuse même mais tu lui fais savoir que tu en as déjà conscience. Hannah t'interroge pour savoir si était au courant de ton coté mais tu lui réponds avec une honnêteté explicite. Ses raisons de laisser son père générer un mariage arrangé pour éviter à son père de subir la présence et la pression parentale, tu le comprends. Et plus encore, tu aurais fait de même si cela pouvait éviter cela à l'une de tes cadettes. Tu esquisses un sourire à l'entente de la dernière partie de sa tirade car même si elle s'en excuse après, tu saisis parfaitement la portée de sa parole et du fond de sa pensée. Hannah et Nell étaient très proches et encore plus lors de la dernière phase de sa maladie alors que son état s'empirait. « Je le sais bien, tu n'as pas à t'en soucier, vraiment. ». Lui dis-tu d'une intonation calme et véridique pour la rassurer car tu visais exactement la même sensation. Sauf que maintenant vous étiez dans cette situation tous les deux. « Quoi qu'il en soit, je veux que tu saches que ce que tu as fait pour ton frangin est un beau geste même si c'est toi … enfin ça se joue à ton détriment pour le coup. ». Rendre heureux votre entourage est tout ce qu'il vous reste après tout – du moins dans ton cas. Hannah n'est plus avec son petite ami certes mais la douleur demeure même si vos cas respectifs diffèrent, ils se rejoignent dans une moindre mesure. « Bien, qu'est-ce que tu veux faire alors ? ».
@Hannah Boehringer

Le pire dans tout ça n’est pas de rencontrer quelqu’un parce qu’après tout, c’était ta décision que de faire confiance à ton père. D’abord parce que ça permettait à Félix de gagner un peu de temps face à son mariage arrangé. Ensuite, parce que tu te voyais mal vivre seule, avancer seule. T’as jamais eu à le faire, ça fait des années que tu es en couple avec Joaquin enfin, ça faisait et tu détestes la solitude. Dans ta tête, c’est encore compliqué de te dire qu’il n’y a plus aucun espoir pour vous deux. Tu as du mal à te faire une raison, à te dire qu’il pourrait y avoir quelqu’un d’autre. Malgré tout, tu sais que tu ne dois pas te montrer égoïste pour autant. Il doit faire preuve de maturité. Quoiqu’il en soit, Joaquin est et restera ton premier amour. Tu as envie de te souvenir des bons moments et oublier le reste. Malheureusement, ton stratagème n’est apparement pas le meilleur et les conséquences sont terribles. En effet ton père te trouve quelqu’un mais il s’agit là de l’ex de ta défunte amie, Nell. Aleph a beau être super mignon, de bonne famille, il n’en reste pas moins intouchable. Tu n’en reviens pas qu’il t’ait fait un coup pareil et c’est difficile à toi de concevoir qu’il ait pu oublier tout ce que tu lui as raconté dans le passé. Tu t’excuses auprès du jeune homme en lui expliquant que tes intentions n’étaient pas de le mettre en porte à faux. Au contraire, il semble admiratif face à ton geste et tu esquives un petit sourire en haussant les épaules, comme si tu n’y étais pour rien ou que c’était normal à tes yeux. C’est normal. Enfin je veux dire, j’ai pas toujours été une petite sœur présente et disponible. J’imagine que j’essaie de me rattraper. Pourtant, Ugo semble encore de voir comme une enfant et vouloir prendre les rennes de la fratrie. Il te demande ensuite ce que tu souhaites faire et tu regardes autour de vous comme si tu pouvais y trouver une réponse alors que c’est loin d’être le cas. Euh… bah… je sais pas trop… Tu bégaies un peu, cherche une solution au problème. @Aleph Wertheimer

Nell a toujours eu conscience que la fin de son existence serait précoce. Elle a su déjouer les pronostics de nombreux médecins qui ne la voyait aucunement dépassé la vingtaine. Forte mentalement et tenace de nature, elle a fait face à sa maladie non pas en guerrière contre elle mais comme une sorte de patriote avec elle. Pour elle, percevoir sa maladie comme un poison n'améliorer aucunement la guérison. En songeant à elle et à sa philosophie, un mince sourire mélancolique – bien que fugace – s'étire sur tes lippes avant de se faner lorsque les paroles de la jeune Boehringer te tire de sa réflexion personnelle. Tu comprends très bien ses propos, parce que tu es à même de les exprimer aussi. « Je te comprends … parfois j'ai l'impression de ne pas faire assez ou du moins d'être trop distant. ». La tonalité de ta voix est à la fois imprimé dans le lointain et dans le présent alors que tu l'interroges sur ce qu'elle désire faire.  Tu entends ses hésitations dans sa voix, elle cherche une solution à ce maux que vos partagez au vue de la situation. Vous aviez deux options directes. La première vous réfutez tous les deux les demandes de vos paternels et vous faites comme si de rien été et la seconde option vous marchiez dans leur objectif en espérant y trouver une sérénité – si on pouvait parler ainsi. « Personnellement, je pense qu'on a deux portes à pousser. Soit on refuse et ils repartiront à leur chasse ou bien on joue selon leurs envies communes et on fait front ensemble selon nos conditions. ». Tu lui exposes la simple vérité qui s'offre à vous. Quoi qu'il en soit tu marcheras dans ses pas car c'était une amie précieuse pour Nell et tu as toujours beaucoup apprécié Hannah. Tu ne te leurres pas, tu ne sais pas si tu serais capable d'ouvrir ton cœur à nouveau ; mais qui sait de quoi est forgé l'avenir ?
@Hannah Boehringer

Tu as grandi en Allemagne mais, t'es rapidement partie en direction de la France pour faire tes études. T'as vécu chez ton oncle avant de tomber amoureuse de Joaquin et de sa famille par la même occasion. T'as amené chez eux et ils t'ont toujours considéré comme un membre à part entière. Tu as toujours été plus proche d'eux que de ta propre famille et c'est difficile à assumer, d'autant plus que tu ne sors plus avec Joaquin depuis plusieurs semaines. En revenant sur Boston, t'as essayé d'être davantage présente pour tes frères et soeurs. C'est donc naturellement que tu as décidé d'aider Félix sans qu'Ugo n'ait à se sacrifier. Quoiqu'il en soit, tu sais parfaitement qu'ils ne te laisseront pas faire et mine de rien... Ils ont raison. Voilà ce qu'il se passe quand tu tentes de prendre les choses en mains ! Tu te retrouves en tête à tête avec le fiancé de ton amie défunte. C'est moche. C'est horrible. C'est gênant. Aleph est un jeune homme brillant, admirable, charmant mais, il a le coeur brisé surtout et tu ne te vois pas lui faire un coup pareil. Tu n'arrives pas à croire que vos parents aient eu le culot de vous imposer cela. Je suis pourtant persuadée que tu te débrouilles mieux que moi. Ugo m'a demandé de ne pas intervenir et regarde où j'en suis. Tu te mets à rire parce qu'il vaut mieux rire que pleurer ! Tu demandes indirectement à Aleph ce qu'il veut faire parce que toi, tu ignores complètement comment gérer la situation dans laquelle vous vous trouvez actuellement. Il t'expose son point de vue et tu fronces légèrement les sourcils parce que blonde comme tu es, tu ignores où il veut en venir. Je comprends pas trop... Où tu veux en venir ? Tu t'installes dan le canapé, l'invitant à te rejoindre pour qu'il puisse t'exposer calmement son plan. @Aleph Wertheimer

Ton paternel avait eu un élan d'audace que tu ne lui aurais jamais soupçonné, du moins en ce qui concerne cette situation. Lorsque tu étais marié il avait énoncé avec véracité et force son opposition contrairement à ta mère qui ne souhaitait que ton bonheur. Il n'avait jamais réellement apprécié Nell et tu te souviens encore de cette discussion que tu avais surpris entre eux deux au détour d'un couloir de la clinique voilà trois ans. « Tu ne te rends pas compte du mal que tu va lui faire en ayant accepté de rester avec mon fils, Nell. ». A ce moment là, tu avais eu envie de lui mettre un bon coup de poing dans la figure – toi qui de coutume était un pacifiste. Avant d'en venir aux mains tu tentais toujours le dialogue mais tu n'en avais rien fait. Tu t'étais éloigné des tiens tout en étant toujours proche de ta fratrie, de ta mère … Alors oui, il avait de l'audace mais surtout une œillade sournoise pour comploter avec le père Boehringer d'autant plus que l'un des fils de ce dernier, Félix était ton meilleur ami. La situation tournait à la pièce de théâtre digne de Molière ou d'un film au cinéma. Tu esquisses un mince sourire qui se fane bien trop rapidement lorsque tu entends les paroles de la jolie blonde. « Parfois on pense vouloir bien faire et on s'entête … je comprends très bien ce que tu peux ressentir. ». C'est vrai, tu avais beau être proche de tes grands frères, de tes petites sœurs, tu sais aussi que tu es devenu hermétique à leur aide depuis la disparition de ta compagne en février dernier. La situation est risible mais tu décides finalement d'exposer ton point de vue à Hannah qui semble encore s'interroger sur les options qui s'ouvrent à vous. La jeune femme s'installe sur un canapé et tu la rejoins à son invitation en t'installant, ton genou gauche posé sur ton genou droit. « Soit on prend la décision de refuser cette union arrangée et nos paternels repartirons à la pèche de quelqu'un d'autre soit on décide de suivre ce qu'ils attendent de nous mais c'est nous qui menons la danse. ».
@Hannah Boehringer