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the 25.10.2022 clinique rylon C'était le jour J. L'opération pour mon ovariectomie allait se faire dans l'après midi. Et bien que je disait que ça allait, à Braden, étant le seul au courant, ce n'était pas le cas. Je sentais que ça n'allait pas. J'avais une boule au ventre. De peur. D'angoisse. Bien que je sois une future chirurgienne, que je sache que le meilleur chirurgien allait s'occuper de moi, j'avais peur. Peur de ne pas me réveiller étant trop fatiguée. Peur de ne pas me réveiller car j'aurais baissé les bras. Peur de me réveiller avec non pas un, mais deux ovaires d'enlevé. Peur qu'ils trouvent autre chose durant l'opération. Je ne disais rien. Je prenais sur moi, car au fond, à qui est ce que je pouvais en parler ? Pas à ma famille, ils ont d'autres problèmes. Pas à Braden, je l'ai déjà assez emmerder comme ça. Novel... je n'ai pas envie de l'embêter non plus. Et voilà, j'ai fais le tour. Alors que je me retrouvais dans une réserve de matériels, à chercher de quoi remplir un bloc, sans même crier gardes, je me mis à pleurer. Pleurer de peur. Pleurer de fatigue. Pleurer car je me rendais compte, qu'au fond, je n'étais pas si bien entourée que ça. J'en connais du monde ... mais ce sont tous des amants. Pourquoi irais-je les embêter avec ça ? Pourquoi ça devait tomber sur moi ? Pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fais ? Qu'est ce qu'on a fait avec Kassim pour mériter ça ? Pourquoi il est pas là quand j'ai le plus besoin de lui ? Et alors que je suis de nature calme, je me retrouvais à taper contre les armoires, à tout faire tomber, à crier en pensant que ça amortirait le bruit de ce matériel au sol. Je criais, tout simplement. Et plus je criais, plus je me sentais "mieux", "soulagée". Alors je continuais, jusqu'à épuisement. A ne plus avoir de voix ou même de larmes. Je me laissais glisser contre un mur, accroupie, les fesses au sol, je me cachais la tête dans les bras. Je fermais les yeux et tentais de faire le vide. De ne penser à rien. A part ce lever de soleil que Lukas m'avait fait vivre en sortant plus tôt. J'en souris, parce que même pour aller mieux, j'avais du faire de la merde dans mon internat. Je ne contrôlais vraiment plus rien, et c'était encore une chose qui me faisait peur. De ne rien pouvoir faire. Juste de subir.

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C'est une journée normale, un peu comme toutes les autres. Il ne se passe pas grand chose dans ma vie actuellement : la seule nouveauté serait l'arrivée de Serafina chez moi, le temps qu'elle se remette de son accouchement et qu'elle puisse mettre un peu d'ordre dans son esprit après son changement d'avis radical quant à la relation qu'elle veut avoir avec Joy. Je sais que ça ne plait pas à Alexis et je présume que Quito doit aussi être un peu paumé, mais je lui ai juste ouvert ma porte pour qu'elle se repose, le choix reste le sien et je ne ferai rien pour l'influencer. Je viens de terminer avec mon dernier patient quand je retourne dans mon bureau et j'entends des bruits assez sourds dans la salle de matériels : comme des produits qui tombent et quelqu'un qui semble pleurer. Légère grimace, je ne suis pas sûr de ce que je dois faire. Je toque à la porte, "Est-ce que ça va ?", que je demande d'un air inquiet. Pas de réponse, une main glisse dans la poche de ma blouse blanche et je me décide d'ouvrir la porte pour trouver la salle dans un bazar pas possible et une Kiana au sol, dans un coin. Légère grimace, car je ne suis pas vraiment sûre de ce que je suis censé faire, mais je me vois mal fermer la porte et faire comme si de rien était. Je décide d'aller d'entrer et de refermer derrière, à l'abris des regards curieux ou même de patients. Je m'approche d'elle et je m'assoie sur le sol à ses côtés, sans dire un seul mot. Je me vois mal lui demander comment elle va, ça a l'air assez évident alors je suis juste là et j'attends qu'elle parle, quand elle se sentira prête, quand elle en aura envie.

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the 25.10.2022 clinique rylon C'est sans réel surprise que j'entendis quelqu'un entrer dans la pièce où j'étais. Si j'avais voulu être totalement seule et ne pas être dérangée, je serais allée autre part. Mais pas dans une pièce dans un hôpital, rempli de patients, de soignants et de pleins d'autres employés. Peut-être qu'au fond, je voulais que l'on m'entende. Etait-ce un appel à l'aide ? Je cru reconnaitre la voix, mais certaine de rien, je levais la tête et vis Jude. Pas de sourire. Je ne savais pas comment je devais me sentir face à sa présence. Je le laissais s'asseoir à mes côtés, quant à moi je fixais le bazar que j'avais mis. J'en étais presque choquée. C'était vraiment moi qui avais fait tout cela ? Après quelques minutes de silence, je compris qu'il n'allait pas parler, alors je me décidais à lui dire. Excuse moi Jude. Et avant même qu'il puisse demander pourquoi je m'excusais, je rajoutais. Pour tout ça... Puis je montrais d'une main tout le bordel que j'avais causé. Pour nous... T'es entré dans ma vie au mauvais moment. Et ça serait tout. Je vais ranger. Mais pas tout de suite. J'étais incapable de me lever. Comme si j'étais bien ici. A l'abri des regards. Comment tu vas ? Osais-je enfin lui demander, tout en le regardant de mes yeux rouges et rempli de mascara coulant. Je ne me maquille pas vraiment, mais j'aime me faire de petits yeux de biche. Préférant rester le plus naturelle possible. Comment va ton amie ? Celle qui est chez toi ? Oui, je n'avais pas oublié. Puis c'est tellement plus facile de parler des autres. Plus facile de m'occuper des affaires des autres que les miennes.

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J'arrive à bien m'en sortir avec les mots en général - probablement parce qu'on nous apprend à discuter avec les patients et à les rassurer quand quelque chose ne va pas. Mais quand je vois qu'il s'agit de Kiana, je sens que ça peut être compliqué. Honnêtement, je n'ai rien compris à ce qu'il s'est passé avec elle depuis la rentrée : on était sur la même longueur d'onde, jusqu'à ce qu'elle devienne totalement hystérique quand son frère a eu des soucis de santé : j'ai pourtant essayé de savoir comment son frère aller, m'assurer qu'on s'occupait bien de lui à l'hôpital de Boston où je connais quelques médecins, mais elle a complètement disjoncté. Probablement une bonne chose au final, car coucher avec une employée/étudiante de ma clinique était une mauvaise idée. Je m'installe donc à côté d'elle et j'attends qu'elle me parle, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'excuse. J'hausse les sourcils de surprise et je secoue la tête, "T'excuse pas, tu vas visiblement pas bien.." Je ne sais pas si c'est en rapport avec son frère ou pas, mais j'aime pas voir les gens malheureux et ça s'applique forcément pour elle. "C'est pas grave. C'était une mauvaise idée de toute façon" Qu'on continue de se voir, je veux dire. Je ris doucement à toutes ses questions et je secoue la tête, "Je vais bien, Serafina va.. comme elle peut. Mais toi visiblement" Je regarde autour de moi puis, je regarde Kiana, "Qu'est-ce qu'il se passe ?", que je lui demande d'un air sérieux.

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the 25.10.2022 clinique rylon J'avais l'impression qu'une sorcière m'avait jeté un sort. Ou que le Karma avait jeté son dévolu sur moi. Je ne sais pas trop. Il s'en est passé des chose dans ma famille mais jusque là j'avais toujours réussi à passer au travers des filets. Jusqu'à aujourd'hui. Depuis quelques jours j'avais l'impression que rien n'allait dans ma vie. Que tout allait de travers. J'en venais presque à me demander ce que j'avais bien pu faire pour mériter tout cela. J'haussais les épaules lorsque Jude dit à haute voix que je ne semblais pas aller bien. En effet. Cela semblait si évident, et pourtant jusque là, moi-même j'avais réussi à me voiler la face. A me dire que ça allait. Que j'étais assez forte pour tout encaisser. Lorsque je l'entendis dire que c'était une mauvaise idée, lui et moi, j'en eus un petit haut le coeur. Je ne voulais pas que cela me peine, j'étais passée à autre chose. Mais c'était plus fort que moi. J'étais légèrement triste et peinée de voir qu'il pensait cela. Mais je l'avais cherché. Je m'étais tellement mal comportée. Il a déjà deux enfants, il n'a surement pas besoin d'une troisième. Je détournais le regard pour ne pas qu'il voit la peine que ses paroles pouvaient me donner. Alors qu'il me demandait ce qui se passait, je reposais le regard sur lui. Rien ne va. Tout va de travers. Je n'arrivais même pas à poser des mots sur ce qui m'arrivait. La gorge nouée, je savais pas si j'en étais capable. Et pourtant, il faudrait que j'en parle. Que je lâche mon sac avant d'aller me faire opérer. Que je m'endorme en "paix" Mon frère... Toi ... Cette grossesse... Encore une fois je détournais le regard et cette fois-ci j'eus la force de me lever. Non pas pour fuir, bien que j'aurais pu. Mais je me mis à ranger tout ce que j'avais dérangé. Qui s'avérait être une grossesse extra-utérine... et ce kyste qu'ils ont trouvé... Je lui tournais le dos, tout en rangeant. Puis je lui énonçais la dernière chose qui allait se passer. Ils m'opèrent cette après-midi ... une ovariectomie... Et le ton de ma voix s'abaissa à l'énoncé de ce mot. Accompagné de larmes. Ce n'était pas un sein, mais presque. C'est ainsi que je le vivais. Mal, très mal. Et ma féminité en prenait un bon coup.

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Je vois bien, l'espèce de petite grimace qu'elle essaie de cacher quand je lui dis que de toute façon, nous eux, c'était une mauvaise idée. Je comprends que ça soit quelque chose qu'elle n'a pas envie d'entendre, car ça n'est pas forcément agréable pour elle de l'entendre mais il faut qu'elle l'entende. On s'amusait bien tous les deux, c'est sûr : mais entre notre différence d'âge et le fait que je sois son supérieur hiérarchique ici, tout stopper était probablement la meilleure solution. Je lui demande donc ce qu'il se passe et elle me répond : rien ne va et elle commence à tout énumérer. Sauf que quand j'entends le mot grossesse, mes yeux s'arrondissent et je me redresse. Elle commence à tout ranger et je me lève à mon tour, alors qu'elle continue et que rien ne va : grossesse extra-utérine, kyste, opération ? J'attrape son bras pour qu'elle arrête, "Attends attends, qu'est-ce que tu racontes là ?" Je la fais se tourner pour qu'elle puisse me regarder, "T'es enceinte, tu as un kyste et tu te fais opérer.. cet après midi ?" J'ai trop de questions qui me vienne en tête. Qui est le père ? Quel est le plan d'action pour la grossesse, pour le kyste ? Pourquoi elle bosse alors qu'elle se fait opérer cet aprem ? "Tu devrais pas travailler ce matin si tu te fais opérer cet après midi Kiana, c'est complètement inconscient" Je ne comprends même pas pourquoi ses supérieurs l'ont laissé venir travailler.

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the 25.10.2022 clinique rylon Je suis là, à tenter de ranger tout ce que j'avais jeté au sol afin de me cacher. De ne pas avoir affaire à son regard. J'avais sortis les mots, les termes, ça m'avait fait du mal en les prononçant, mais c'était fait. Je ne pouvais plus revenir en arrière. D'ailleurs, alors qu'il se trouvait derrière moi, il me retourna pour me faire face. Je posais rapidement mon regard dans le sien, avant d'observer le sol. T'as bien entendu. Ne me fais pas répéter, par pitié. Je la sentais cette boule au ventre qui remontait jusqu'à la gorge. L'impression de bientôt plus être capable de prononcer un son ou même de respirer. Je fermais les yeux, pour me calmer. Pour enfin les réouvrir et le regarder, pour lui expliquer. Expliquer pourquoi j'étais là et pas chez moi. Je suis obligée. J'ai pas envie de rester chez moi, à tout ressasser. Je préfère être là et m'occuper... M'occuper l'esprit et ne pas penser à tous mes problèmes récents. Je peux rester avec toi ... Terminais-je par lui sugérer. T'as bien des choses à ranger ? Ou que quelqu'un te fasse un café ? Je sais pas, ce genre de petites choses que personne ne veut faire ? En temps habituel, je n'aurais jamais proposé une telle chose, mais aujourd'hui c'était différent. Je ferais tout pour rester à l'hôpital, et juste m'occuper l'esprit, les mains. Tout pour ne pas réfléchir.

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Elle va mal, elle est nerveuse et je comprends enfin pourquoi quand je l'entends me déballer de manière peu détaillée la listes des choses qui ne vont pas dans sa vie. Je suis même un peu étonné d'en faire parti, parce que je pensais qu'elle était passé à autre chose. On a couché ensemble deux fois, on a pas été dans une relation - du moins, pas suffisamment pour qu'elle se soit attachée. Du moins, c'est ce que je pensais. Je l'oblige à se tourner et quand elle baisse les yeux au sol, je sens bien qu'elle est mal à l'aise. J'hausse les sourcils quand elle dit qu'elle préfère être ici à s'occuper que chez elle à tout ressasser. "Et ça semble te réussir, mh ?", que je lui demande en regardant tout autour de nous pour constater les dégâts. "Si on pouvait commencer par ranger cette pièce, ça serait pas mal", que je lui dis avant de me tourner pour remettre en place les petites étagères qui avaient été renversées. Je ramasse quelques boites de compresses et je demande, "Le père est au courant ?" Parce que si elle ne lui a rien dit, elle est en train de traverser ça toute seule et c'est pas cool. Je me doute bien qu'elle a des amis qui sont là pour elle, mais c'est différent.

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the 25.10.2022 clinique rylon Il était là, à tenter d'être là pour moi. Ou tout simplement me poser des questions. Et j'aurais surement esquivé avec une autre personne, mais malgré ce qui s'est passé entre nous, je me sens étrangement toujours bien en sa compagnie. Chose qui me donnait la force d'en dire davantage. De me confier. Au moins je ne suis pas seule ici... Ce qui se devait rassurant non ? On ne sait pas ce qui aurait pu se passer si j'avais été seule ... On ne sait jamais ce qui peut se passer dans la tête d'une personne. T'as raison oui. Chose qui allait se faire plus doucement. Devoir tout remettre à sa place, rangé comme c'était avant. Mais au moins ça m'occupait l'esprit. D'ailleurs, tout en rangeant, je décidais de regarder les dates de péremption. Je ne savais pas quand est ce que ça avait été fait la dernière fois. Et alors que j'étais concentrée, je l'entendis me poser une question. Oui il sait. Tout comme il est au courant de la suite des évènements, la fin de la grossesse, l'opération. Tout. Un des rares à le savoir.

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Elle traverse visiblement une phase vraiment compliquée et je suis bien placé pour savoir que dans ces moments là, il faut que des gens soient là pour nous tendre la main. Alors je fais de mon mieux, bien que notre relation semble un peu compliquée depuis qu'elle bosse ici. Je lui propose déjà qu'on commence par ranger la pièce et je présume qu'on avisera par la suite, mais j'ai du mal à me voir la laisser continuer à bosser vu l'état dans lequel elle est. Je lui demande si le père est au courant de ce qu'il se passe et elle me dit que oui. Bien, c'est déjà ça. Je remets une étagère en place et je commence à récolter toutes les boites de compresses étalées à terre. "Est-ce que tu peux m'expliquer clairement la situation ?", que je lui demande avant de me tourner pour la regarder. "J'suis ton boss, t'as tout à fait le droit de pas vouloir m'en parler. C'est juste que maintenant que j'sais ça, j'vais m'inquiéter si tu m'expliques pas" J'suis comme ça, je suis très emphatique et j'ai tendance à m'inquiéter très vite pour les gens. J'veux juste savoir si c'est grave, ce que les médecins pensent de son cas. C'est tout, elle n'a pas besoin d'entrer dans les détails.

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