après t'avoir récupéré, je sors une pelle du coffre de ma voiture et m'assure que nous sommes bien seuls. on est dans une des zones les plus reculés de Boston. une zone industrielle en pleine reconstruction. j'ai spécialement choisi cet endroit puisque j'ai longtemps entendu Hamilton la chuchoter le soir, au téléphone. je ne suis pas bête, je sais pertinemment ce qu'il est venu faire ici. la même chose que je m'apprête à faire ce soir : enterrer le corps de Julian. je plante la pelle dans le sol trempé, la pluie s'étant mise à tomber en trombe. « je vais m'en occuper. tu peux pas avec ton bras » je ne sais pas même pas comment j'ai pu oublier que tu n'étais pas en état de quoi que ce soit. mais j'avais besoin d'appeler la personne en laquelle j'avais le plus confiance pour m'aider à gérer cette merde. quelqu'un au courant de tout. je ne pouvais pas prendre le risque de mettre Caleb dans la merde, je ne voulais pas impliquer Henry et encore moi mettre Ilan en danger. partner in crime tu te souviens. et bien ce soir, c'est réellement ce qu'on est. alors les cheveux et le pull trempée, je creuse encore et encore, noyant mes larmes par la même occasion.

audio inquiétant, s'en suit un appel flou sans me donner plus d’informations. même ignorant, j'ai accouru à elle en plein milieu de la nuit. je m'attendais pas à ce que sierra prenne contact avec moi aussi rapidement. elle était censée être en infiltration. mission qui ne s'est pas passé comme prévu. j'pouvais entendre, sentir que quelque chose ne va pas. j'ai un très mauvais pressentiment et il s'avère que mon intuition est bonne. j'ai eu le topo dans la voiture pendant qu'on roulait vers le lieu. il fait très sombre et même si dans la logique il ne devrait ne pas avoir un chat, je vérifie qu'on ait pas de la compagnie parce que ce qu'on est sur le point de faire doit rester entre tout les deux. j'en ai toujours un valide. je suis incapable d'être immobile, la regarder faire toute seule. certes que je suis blessé, que je serais moins efficace que si je ne l'étais pas, mais j'insiste. on s'est dit que c'est pour le meilleur et pour le pire. le pire là en l’occurrence. j'suis dans la confidence, j'suis un complice alors autant l'être jusqu'au bout. on va enterrer ce fils de p*** ensemble et il va le rester. julian n'était pas un saint. il était loin de l'être et même si je suis pas pro violence, j'ai rêver à sa mort plusieurs fois. il s'en est pris à beaucoup de ceux que j'aime et ça me mettait hors de moi. il a payé pour syden, ryo, toi... la situation est compliquée mais je m'efforce de garder la tête hors de l'eau. sierra a besoin de moi. un meurtre c'est pas rien. encore moins quand on en est à l'origine. même si elle est flic et qu'elle a l'habitude d'appuyer sur la gâchette, là c'est différent.

j'ai pensé à tout. le GPS de la voiture, le téléphone prépayé, les caméras de la ville et de la zone dans laquelle on se trouve. l'avantage c'est que le genre de Julian c'est de disparaitre. ou de se faire tirer dessus par un gang rival. aucuns membres des Latin King ne va aller rapporter sa disparition parce qu'ils savent très bien que l'enquête des flics ouvrirait des boites qu'ils préfèrent voir fermés. ici, je sais qu'ils vont devoir couler le béton dans deux jours. une fois fait, on ne retrouvera plus jamais son corps. « garde ton bras valide. je vais m'en occuper » alors que moi même je suis pas à 100%. je sens la blessure de mon épaule se raviver. j'espère que je vais pas me remettre à saigner, c'est pas vraiment le moment. je commence à creuser encore et encore. c'est compliqué parce qu'il pleut et que j'ai l'impression de mettre des coups de pelles dans le sable. mais t'es têtu alors tu prends un autre pelle et te met à m'aider comme tu veux. à nous deux on réussi petit à petit à faire un trou. « faut que ce soit plus profond. il doit pas remonter à la surface. il doit jamais remonter » j'ai l'impression d'être un automate depuis quelques heures. j'agis avec sang froid, je ne panique pas et j'applique tout ce que je sais en matière de ... couverture de meurtre. je pense à tout ce que je creuserais si c'était moi qui enquêtait. l'avantage c'est que je connais les procédures de la police et les flics de cette ville. mon coeur qui s'accélère, à cause de l'adrénaline, de la situation et des images qui me reviennent dans la gueule comme un flashback.