Les nerfs qui courent le long de ton être entier, faisant ce que tu es d’un être humain capable de bouger. Ces nerfs tendus, crispés. L’âme entière en suspension dans ce vide qui se dessine subtilement. L’appréhension de tomber dans le néant si rapidement, perte de contrôle de tout cet empire élaboré. Tu t’avances vers chez elle, caisse de transport pour animaux du bout des doigts. Sans un bruit, simplement ce bruit de paille mastiquée au fond de cette boite garnis par l’obscurité du couloir. Le corps qui patiente devant cette porte, attendre qu’elle t’ouvre. Sourire qui déforme tes lèvres quand elle apparait dans l’encadrement, lumière qui éclaire ton visage. Tu rentres à l’intérieur, quelques pas en avant, caisse posée au sol, ton autre sac à ses côtés. Salut.. ! Visage identique à l’accoutumée, habitué à te voiler la face publiquement, savoir maitriser les apparences pour camoufler ce volcan grondant au fond des tes abysses. Une main sur sa taille, simplement rapprocher son front de ton visage. Baiser déposé après avoir dégagé quelques cheveux de sa peau. T’es pas venu seul, toi. T’es accompagné de Mister, le lapin noir, croupis dans sa caisse.

Caisse posée sur le sol quand elle se baisse pour en regarder l’invité surprise. Lapin noir, ses oreilles tombantes, occupé à manger son bout de foin. Ouais. Il a pas mangé depuis deux jours et j’dois le surveiller. Zane passion vétérinaire ? J’vais surement le faire sortir dans la soirée si ça ne te dérange pas, j’ai prévu un parc pour éviter qu’il aille partout. Un papa lapin trop attentionné ? Des airs de conversation innocente qui laisse se prouver une confiance démarquée. Partie de ta vie rarement abordée, et te voilà ici, chez elle avec ton lapin à surveiller. Trace de ton mur qui s’efface gentiment quand ton cœur tente de résister à l’odeur de son parfum. Sort jeté contre ton gré. Non c’est bon. J’veux surtout qu’on discute. Une chaise tirée d’une main quand le cul se voute dans l’assise. Raconte ton idée. Les bras épais, croisés sur ce torse. Le regard ancré dans le sien, ce sourire presque insolent sur les lèvres.