She's gone
with @Jared A. Killbane @Lenny Killbane @Aaron D. Kaine @Elvira S. Kaine
warning : deuil
the 12.10.2022 Appartement au dessus du garage de Eros, sortie de BostonJ’ai trouvé l’idée plutôt bonne et ça m’a fait sourire. Une surprise pour Lenny, certainement que le temps d’une soirée ça lui sortirais ces idées noires de la tête. Je suis arrivée tôt parce que le petit voulait commencer rapidement, surpris par tout ce qu’il trimballait, surpris par son regard qui semblait ailleurs, ses cernes, ses yeux rouges. Je lui ai laissé la cuisine, je suis allé travailler, je suis remonté plusieurs fois inquiet, impossible de communiquer, certainement trop concentré. Je l’ai entendu hurler, tapé malgré le bruit du garage et je suis remonté le plateau à volé à travers la pièce, me touchant au bras brulé légèrement j’ai tiré la sonnette d’alarme appelant Aaron. “Venez au garage y’a un truc qui ne va pas avec Jared” Je n’ai pas attendu longtemps, j’étais en train de soigner cette brûlure quand iels sont arrivé. “Il voulait faire une surprise pour Lenny, il est arrivé tôt ce matin, mais il est étrange, comme s’il n’était pas là. J’ai voulu lui parler plusieurs fois, mais je crois qu’il ne m’entend pas... quelque chose ne va pas c’est inquiétant” expliquais je en les conduisant à la cuisine, les laissant ensuite entre eux.

Pourtant les choses s’arrangent, Novel est de nouveau là avec toi, il te parle et t’aime toujours, il s'est réconcilié avec Anders, tu n’as rien brisé. Puis il y a Carlos, cet homme qui as clairement dit qu’il voulait être avec toi, qu’il te voulait, cet homme qui as dit que vous étiez ensemble, cette belle histoire que vous commencez à deux, ta première vraie histoire. Lenny aussi est rentré, elle va bien, enfin physiquement, tu vois dans son regard que dans son âme c’est le chaos qu’à tout moment elle peut vriller, mais elle est là et c’est tout ce qui compte. Alors pourquoi tu ne dors pas seul Jared ? Pourquoi enfermé dans ta chambre, glisser sous ta couette il t’est impossible de fermer l’œil ? Pourquoi cette obsession de faire des cookies t’obsède depuis plus d’une semaine, pourquoi Jared ? Pour que t’en oublie de te nourrir quand tu es seul ? Pourquoi rien que boire de l’eau n’est plus une nécessité hein ? Le manque, tu penses que c’est ça ? Réfléchie Jay...

Flashback

Maman court en panique, de justesse elle me rattrape avant que je saute du meuble télé et moi je rie, parce que c’est drôle j’y étais presque cette fois !

“Jamais tu ne t’arrêteras petit ouistiti ?

- Non ! Parce que je suis sûr que je peux voler !”

Maman rit, maman sourit très souvent quand papa n'est pas là. Dans ses bras, j’enroule mes bras autours de son cou alors qu’elle prend la direction de la cuisine.  

“On va faire le gouter pour tes sœurs elles ne vont pas tarder à rentrer de l’école.

- Des Tookiiiiiiiie !”

J’en cris de joie, j’aime bien dire Tookie, ça amuse tout le monde et j’aime entendre les rires de ma famille, mais papa il rit pas souvent. Grimper sur l’ilôt centrale de la cuisine, j’aide maman avec sa recette spéciale, jusqu’à ce qu’elle me tente un paquet.

“C’est toi qui mets l’ingrédient secret ?”

Je hoche la tête vivement, l’ingrédient mystère qui rend les tookies de maman meilleure que tous les autres....

Fin flashback

Des jours que tu tentes et retente la recette en changeant d’ingrédient à chaque fois, que tu distribue innocemment les cookies autours de toi, que tu en jettes parfois à la poubelle, des jours que ça t’obsède sans que personne ne s’en rendre compte. Tu veux préparer une surprise à Lenny, en préparant le plat favori de maman, ses lasagnes aussi était spécial, puis les cookies en dessert, enfin les tookies. T’a demandé à Eros de squatter son ancien appartement, pour ne pas gâcher la surprise. T’es venue tôt, les bras chargés, c’est ta dernière chance, tu dois réussir, tu dois trouver ses recettes.  

T’es concentré aujourd’hui, tu n’entends, rien, tu ne vois personne, même pas Eros qui vient te voir plusieurs fois, qui te parles, non tu ne le vois pas même quand tu lances le plateau chaud sortit du four cette énième fournée que tu as loupé, ces cookies qui n’ont pas le même gout que ceux de maman, tu ne vois même pas que le plateau le heurt et le brûle légèrement au bras. Tu hurles, tu pleures, tu trembles. La cuisine est un chantier, de la sauce tomate aux larges, de la farine, des cookies loupés, des lasagnes immangeables selon toi, mais tu ne remarques rien, tu continues encore et encore, t’a besoin de cette recette.

Un appel général d'Aaron qui demande à se retrouver au garage d'Eros. Ne pas comprendre ce qui se passe jusqu'au moment où vous êtes tous réunis devant votre beau-frère. Jared a déraillé. Ça fait depuis ton retour de Glasgow que tu l'entends au coeur de la nuit en train de cuisiner, que tu sens l'odeur de cookies. Mais t'as jamais tilté. Jamais jusqu'à maintenant. Souvenirs d'enfance qui remontent partiellement. Mais le chemin remonte lentement entre les images dans la tête et les mots qui voudraient sortir sans y parvenir.
Dans la cuisine, tu vois le foutoir. Tu vois ton petit frère dans un sale état. Tu observes. Les fournées de cookies. La sauce tomate. Les lasagnes. Tu comprends trop vite. La surprise annoncée par Eros, tout ça, c'est pour votre mère. C'est sa phase de deuil. Et ça te noue la gorge de voir ton cadet comme ça. Tu approches doucement de lui, prends son visage entre tes mains et tu fais preuve d'une douceur dans la voix que personne n'a jamais connue. « Eh, p'tit ouistiti.. regarde moi.. parle moi.. » Aujourd'hui, c'est ton rôle. Jusqu'à la fin de tes jours, ça sera ton rôle. Celui d'être sa figure maternelle et paternelle. D'être celle qui soignera ses maux comme maman le faisait quand il était petit.

Le téléphone sonne et c'est l'époux qui m'avertit que le ouistiti est très mal. Je n'ai pas tergiversé et j'ai laissé les clés de la boutique à mes employés pour le rejoindre au garage. Je fronce le regard en voyant Eros se soigner .. Hésitation de rester avec lui mais il m'expose les faits. Et je pense que ça y est, il est entrain de craquer. Ou que ça va venir. Je le questionne quand même sur son bras et l'embrasse avant d'aller vers la cuisine. Lenny sur place, je préfère pas m'attarder sur sa personne pour le moment. Et je l'observe appréhender notre petit frère.

C'est à croire que cela ne s'arrête jamais, provoquant une nouvelle salve d'angoisses chaque fois que l'un de leur nom s'affiche sur l'écran de mon téléphone. Jewell, Eros, Aaron, Lenny, Jared... Parce que je le sais, à chaque fois que ce n'est pas pour annoncer une bonne nouvelle que le téléphone sonne. Parce que j'ai peur que les choses se répètent inlassablement. Parce que j'ai peur qu'un de ces nom ne puisse plus jamais s'afficher à l'écran, comme ça avait été le cas avec Soan. Cette peur que j'avais si durement tenté d'enterrer et qui avait refait surface lorsque Lenny était devenue elle-même une cible potentielle. Alors bien sur, c'est la boule au ventre que je décroche, dans la précipitation que j'accoure au garage, soutenir Jared comme je le peux, quand bien même je n'ai pas vraiment compris le problème. Sur place, je remarque que je ne suis pas la seule à avoir fait au plus vite. Lenny et Aaron présent.e avec un Jared qui ne semble pas avoir conscience du monde autour de lui. Une vision qui me brûle la poitrine. Au final, Jared n'était encore qu'un enfant. Je laisse Lenny essayer de le ramener parmi nous, étant surement celle qui avait le plus de poids sur lui, tandis que je viens attraper le bras d'Aaron et poser ma tête contre ce dernier. Le monde me donnait l'impression de s'écrouler, mais on devait continuer à lutter. Telles étaient nos missions. « Le contre coup du deuil tu penses ? » Que je murmure doucement, cherchant à comprendre l'état des choses, et surtout, celui de Jared.  

T'a enchainé les préparations depuis des jours, distribuant autours de toi les cookies que tu préparais simplement en disant que tu le faisais par plaisir, que tu cherchais la recette idéale que tu n’arrivais pas à trouver. Les souvenirs son loin, ils sont flous tu as passé tellement d’année à occulté la moindre pensée sur ta famille que tu as la sensation d’avoir tout oublié, les rires sont lointains, les visages imperceptibles et tu ne te souviens même plus du parfum de ta maman. Tu te focalise sur cet ingrédient, sur ce gout qui pourrais te ramener à ton enfance, mais rien ne vient tu as tout essayé, différents épices, différente pépite de chocolat, de la poudre d’amande, mais rien et tu commences à sécher pour les cookies et les lasagnes. Tu n’entends pas que ta famille vient de rentrer dans la pièce t’es pencher sur la nouvelle préparation baragouinant quelques choses d’inaudible et tu remarques seulement quand des mains se mettent autour de ton visage, tu sursaute, accélération de la respiration avant de remarquer que c’est Lenny et pas loin Aaron et Lenny. Les yeux son rougis les mains tremblent “Je trouve pas” que tu répètes encore et encore “L'ingrédient... maman... je trouve pas” la casserole de sauce tomate se mets à déborder, tu la remarque du coin de l’œil, t’éloignant de ta sœur “Non... non... non...” tu éteins les plaques, prend une cuillère pour gouter la sauce “C’est pas ça !” que tu te mets à hurler en balançant la casserole dans l’évier “C’est pas ça...” que tu répètes en boucle plus doucement...

Le cœur qui se meurtri de voir son visage habituellement si souriant se fondre dans la douleur comme ça. Tu te sens perdue, t’es pas dans ton élément habituel. Tu sais pourtant que l’humour ne fera rien pour le ramener vers toi, pour le calmer un peu, sachant bien que l’apaiser serait impossible pour le moment. Tu fais abstraction des chuchotements émanant d’Elvira et Aaron dans ton dos, tu restes concentrée sur lui. Sur ses mains qui tremblent, sur sa respiration rapide, sur son regard rougit. Il perd pied, ton petit. Il perd pied comme tu as pu perdre pied avant lui à de nombreuses reprises. « Je.. » Tu tentes de te souvenir, toi aussi, du goût des cookies de votre mère, du goût si particulier de sa sauce tomate, mais tu ne sais plus, comme si tous les repères du passé s’étaient envolés avec elle. Mais t’as pas le temps de réfléchir bien longtemps avant qu’il ne s’éloigne, qu’il explose en plein vol. Tu ne l’as jamais vu comme ça. Regard qui demande de l’aide posé sur les deux autres. « Jared... raconte-moi un souvenir d’elle et toi. Quand t’étais p’tit. Quand vous prépariez les tookies tous les deux. Raconte-moi la recette comme dans tes souvenirs. J’veux que tu te rappelles des odeurs dans ton esprit. » Trouver une solution bancale. Penser que cet ingrédient secret n’est rien d’autre que l’amour qu’elle vous portait.