Les journées s’enchainent les unes après les autres, sans avoir réellement le temps de faire autre chose que ta routine habituelle. Tu enchaines le travail, les études et parfois tu t’autorises à sortir un peu. Rencontrer des nouvelles têtes, mais sinon ça reste basique. Parfois tu te poses devant la télévision, la manette entre tes mains durant une heure ou deux avant d’aller dormir. Tu as un rythme assez important, mais tu arrives toujours à trouver du temps pour tes proches. Tu as reçu ce message, comprenant qu’elle venait de perdre les seules personnes qui lui restaient. Perdre sa famille n’était pas la chose la plus simple, surtout dans sa situations assez délicate. Tu avais annulé ton boulot de ce soir, tu avais pas mal fait d’heures, tu n’allais pas en mourir et au pire tu prendrais un escorting pour compenser. Elle avait besoin d’une personne près d’elle, tu avais accepté. Elle te rejoindrait après tes cours, par chance la plupart n’étant pas obligatoire, tu terminais seulement celui où tu étais et tu partirais avec elle. Le temps passa plutôt rapidement, fermant ton ordinateur, prenant tes affaires avant de t’éclipser et la rejoindre où tu avais convenu le rendez-vous. Tenue décontractée, bien différente de celle que tu avais porté le soir où tu l’avais rencontré pour la première fois. La fatigue se lisait un peu sur ton visage, mais c’était une habitude, prendre l’air ne pouvait que te faire du bien. La voiture direction le campus, tu pris le temps de te garer sur un parking gratuit, et tu marchais jusqu’au point de rendez-vous.

A vrai dire, tu ne saurais pas comment réagir si tu venais d’apprendre que tu avais perdu toute ta famille. Ils étaient si importants pour toi, déjà le fait de ne pas pouvoir les voir régulièrement te blessait, alors de les savoirs morts. Alors, tu ne pouvais pas dire que tu comprenais cette douleur, ce n’était pas possible pour toi. Mais, en tout cas, tu serais là pour elle, c’était une certitude. Tu l’appréciais cette demoiselle, elle n’avait pas de chance dans sa vie et si tu pouvais l’aider, tu le ferais. Tu ne faisais jamais des promesses sans les tenir, alors tu lui avais dit d’être là pour elle, et toujours. Même si elle ne t’avait pas réellement crû, tu savais ce que tu valais et ce que tu faisais. Tu avais pris la route jusqu’au lieu de rendez-vous, c’était plus simple d’aller au campus qu’ailleurs. Tu avais roulé tranquillement, arrêtant ta voiture sur l’un des parkings gratuits. D’ailleurs, tu n’avais pas mis bien longtemps pour trouver une place, la plupart des étudiants devaient certainement être en cours, contrairement à toi. Tu avais quelques heures de cours encore de disponible, mais tu préférais être présent pour elle. Alors que tu étais sortie de la voiture, tu avais marché tranquillement pour la rejoindre. Elle arrivait, pas de la manière dont tu pensais, d’ailleurs tu ne comprenais pas réellement ce qu’il se passait. Loin des retrouvailles que tu imaginais, cette demoiselle déposa sa main sur ta joue pour t’embrasser. Non pas un simple baiser, tu ne pouvais que prolonger celui-ci. Déposant ta main dans le creux de ses hanches et l’autre dans sa nuque. Tu mentirais en disant ne pas vouloir ce baiser, bien au contraire, mais le respect pour sa situation, pour son fiancé avait fait que tu ne tenterais absolument rien, tant que ça ne venait pas d’elle. Tu arrêtas doucement ce baiser, pour plonger ton regard dans le sien « Eshani. » laissais-tu glisser entre tes lèvres. Sans réfléchir, tu décidas de la prendre réellement dans tes bras.

Elle représentait la douceur incarnée, il te fallait une jeune femme comme elle dans ta vie. Tu avais besoin d’une personne qui saurait te canaliser quand tu en aurais besoin, et qui rendrait tes journées un peu meilleure qu’actuellement. Tu n’étais pas à plaindre, mais une présence féminine serait un plus. Malheureusement, avec ton métier, tu savais parfaitement que ça ne pouvait pas coller, bien au contraire. Tu ne pouvais pourtant pas arrêter ce job, qui lui collait très bien avec tes études et ton besoin d’argent. Alors quand tu te trouvais face à cette jeune femme, ça ne pouvait que te faire plaisir. Tu l’appréciais et en plus de ça, tu n’avais jamais caché le fait qu’elle te plaisait. Malheureusement, elle n’était pas libre, son coeur et son esprit se portait sur son fiancé, ce que tu pouvais comprendre. Mais elle remit absolument tout en doute, quand elle déposa ses lèvres contre les tiennes, un baiser que tu ne pouvais pas refuser. Pendant un instant, tu décidas d’oublier le fait qu’elle n’était de base pas seule et que son coeur était pris, tu prolongeas ce baiser. Déposant ta main dans le creux de ses hanches et l’autre au niveau de sa nuque. Un baiser tant attendu de ton côté, mais que tu avais décidé d’enfouir, alors tu profitas de ce moment. mais, tu ne voulais pas profiter de sa faiblesse, connaissant ce qu’elle traversait actuellement. Tu terminas ce baiser pour la regarder un instant et prononcer doucement son prénom. Tu la gardais contre toi, ton coeur qui battait un peu plus fort et rapidement que d’habitude. Elle s’excusa et finalement non, tu comprenais que dans sa tête, tout devait se mélanger et tu n’en tenais pas compte. Ton regard se posa de nouveau sur elle, suite à sa question. « Seulement si ça te fait du bien. » laissais-tu glisser entre tes lèvres, tu ne voulais pas qu’elle pense que tu profitais du moment. Tu jouais avec ses cheveux, si lisses et doux.

Tu ne savais pas vraiment où ça te mènerait cette relation, tu ne savais même pas comment tu devais la classifier. Une amitié avec un supplément ? Certainement, c’était devenu une habitude avec toi. Tu n’arrivais jamais à aller plus loin, une relation sérieuse avec ton travail, c’était délicat. De plus, tu ne tombais que sur des femmes qui avaient besoin d’oublier, de profiter, ne désirant pas se remettre dans quelque chose de sérieux. Ce que tu pouvais, bien évidement, comprendre. Alors, quand elle te demandait pour te voir, tu n’avais pas pu refuser. Elle avait besoin d’aide, c’était normal que tu quittais tes cours, tu avais bien le temps pour récupérer ces quelques heures manquantes. Elle était perdue, perdue dans un trou sans fin, la perte était toujours le moment le plus difficile à franchir. Tu l’avais rejoins à l’endroit que tu lui avais indiqué, c’était certainement le plus simple à faire. Et quand elle te retrouva, elle déposa ses lèvres contre les tiennes, un changement que tu n’aurais pas imaginé. Pourtant tu avais prolongé ce baiser, sans même comprendre réellement pourquoi. Tu lui avais simplement répondu, tu ne voulais pas passer pour un profiteur, loin de là. Elle reprit un baiser, un peu plus court cette fois-ci. Ton regard se planta dans le sien, tu n’avais pas répondu de suite. « Il n’y a pas de soucis. » laissais-tu glisser entre tes lèvres. Attrapant sa main pour l’amener près de ta voiture, montant dans celle-ci en sa compagnie. Une vingtaine de minutes, entre les feux rouges, les bouchons, te voilà en bas de chez toi. Attrapant tes affaires de cours, marchant tranquillement dans la rue pour pousser les portes de ton bâtiment. « Finalement je suis en colocation, mais je la vois jamais. Elle vit avec sa copine, il va falloir que je retrouve quelqu’un pour la remplacer. » soufflais-tu doucement. Ta meilleure amie avait retrouvé celle qu’elle aimait depuis des lustres, t’oubliant un peu au passage. Tu montais les quelques étages, avant d'arriver chez toi.