Je suis incapable de décrire les émotions qui animent mon esprit à cet instant. Hier, j'ai complètement déconné à cette soirée étudiante. Je n'ai pas pu m'en empêcher et Bastille a dû me subir. Mais j'ai fui. J'avais besoin de partir. Et quand j'ai pu, j'ai repris ce qui m'a aidé la nuit précédente. Des bières. Je me suis échouée près du Charles River avec mon bmx et le cadavre de bières. Les larmes ne cessent de couler sous les étoiles bostoniennes. J'entends les bruits de pas, j'ai beau être allongée sur l'herbe fraiche, je ne bouge pas sauf mes bras pour voir qui se dresse. - So ? voix brisée, à tout jamais.

Discours confus. Tu ne comprends pas tout. Quasiment rien. Elle parle de sa famille mais aussi de mort. Qui est mort ? C'est compliqué pour toi de déceler le vrai du faux car elle ne te lâche que des vu. Même quand tu tentes d'en savoir un peu plus, elle reste évasive. Tu la sens complètement perdue dans ses propos, cela en est inquiétant. Alors tu as lâché tout ce que tu faisais pour aller à sa rescousse. - C'est moi.. Qu'est ce que tu fais là toute seule ? Tu viens t'asseoir à ses côtés, les fesses sur le sol. - Qu'est ce qu'il se passe, parle moi ? Explique moi ?

;; @Eshani Qurban

- C'est toi... je répète bêtement. Evidemment, Soenn me demande ce qu'il ne va pas. Je ferme les yeux, un soupir s'échappe de mes lèvres. Je me redresse pour essayer de réfléchir correctement, mais tout ce que je trouve à faire, c'est d'exploser. Je viens me blottir dans les bras de Soenn, la voix brisée. - Toute... ma... famille... est... morte. Ils... les... ont...tués. Tous. les larmes coulent violemment. l'alcool n'aide vraiment pas à gérer mes émotions. Même après deux jours, c'est toujours difficile à accepter.

En réalité, tu es content que la petite Eshani se soit tourné vers toi dans un moment de détresse pareille. Elle aurait pu tomber sur un être malveillant, méchant. Elle t'a contacté en pleine soirée, la voix apeurée. Tu ne sais pas ce qu'il se passe, tu aimerais comprendre pour essayer de l'aider. Et tu la retrouves là, allongée par terre, à la merci du moindre tordu qui pourrait passer dans les coins. Tu t'assois à ses côtés et lui demandes ce qu'il ne va pas. Peut-être manques-tu de tact, ce n'est pas dans tes habitudes de consoler les gens. Elle se redresse et fond en larme dans tes bras. Il te faut quelques secondes avant de réagir et de finalement venir enrouler tes bras autour d'elle, de manière la plus réconfortante qu'il soit. - Quoi ? Mais comment c'est possible ? Eshani, qui les a tués ? demandes-tu en écarquillant les yeux d'effroi. Tu resserres machinalement ton emprise sur elle. - Shhht, tu n'es pas toute seule ... ok ?

;; @Eshani Qurban

Un monde qui s'écroule et dans lequel, se relever, ça me semble impossible. J'espère que Soenn pourra me retenir pour ne pas sombre. Parce que les larmes qui coulent m'entrainent vers le fonds. - Eux. Taliban. parce qu'ils ont fui. parce qu'ils sont alliés. J'en ai mal à la tête. Les larmes ne cessent de couler, mes doigts le serrent encore plus sur son tee-shirt. - Je n'ai plus de famille, Soenn. Mon père. Ma mère. mes frères. ma soeur. ils sont tous. je fonds en larme. une part de moi n'arrive pas à accepter ça. j'ai envie qu'on sorte d'un buisson et qu'on me dise que c'est une mauvaise blague. mais qui ferait une mauvaise blague pour ça ? J'inspire lourdement, ne bougeant pas. ou peu. J'ai du mal à refaire surface...

Toute sa famille est morte d'un seul coup ? Cette idée n'est pas concevable, tu ne comprends pas comment c'est possible. Comment cela a pu arriver. Tu zappes complétement le fait qu'elle vienne de loin, pas d'ici. Tu la serres dans tes bras car c'est la seule chose que tu puisses faire. - Alliés à qui ? Eshani, je ne comprends pas... Tu tentes de refaire l'histoire mais quand tu mets tout bout à bout, tu n'arrives pas à comprendre. A insister comme ça, tu passes pour le lourd de service mais tu ne vois pas comment l'aider en ne sachant qu'une partie des faits. Tu n'es pas celui qu'il faut appeler pour trouver réconfort. Tu ne sais pas faire. - Plus personne ? Ca fait froid dans le dos. La voir s'effondrer davantage te fait fondre le coeur. Tu serres ta mâchoire en essayant de trouver quoi dire. Quoi faire. Et puis tu comprends bien vite qu'aucun mot ne pourra apaiser son chagrin. - Allez viens, tu ne peux pas rester là. On va chez moi, tu vas te mettre au chaud... Viens, lève toi. Tu essuies ses larmes délicatement et lui lances un petit sourire qui se veut le plus réconfortant possible.

;; @Eshani Qurban

J'étais incapable de réfléchir correctement. A cause de la douleur. De l'alcool. De la fatigue. Mon esprit n'était plus capable de communiquer, je ne m'en rendais pas compte. J'ai du mal à lui dire les mots correctement. Je n'ai pas la force de me concentrer à parler sa langue. Blottie dans ses bras, la douleur est remontée. A cause de ses mots qui sont sortis de ma bouche, me rappelant à la dure réalité. Soenn me parle, je ne comprends pas tout mais au point où j'en suis, je me laisse faire. Je pose ma main sur la sienne, observant son visage qui essaie d'être doux. - Merci. Je me laisse porter, ne voyant pas le temps passé jusqu'à chez Soenn. je suis tellement à bout qu'en un instant, je viens me caler dans un coin de la cuisine. Dos contre le mur, la tête contre le meuble, je ferme les yeux. Ce n'est pas le meilleur endroit mais je me sens comme un chaton détraqué.

Démuni. Tu ne sais pas quoi faire, quoi dire pour tenter d'apaiser ses mots. Sa douleur n'a d'égal que la tragédie qui vient de toucher sa famille. Peu importe ce que tu diras, rien ne pourra atténuer sa tristesse. Sa douleur. Elle souffre et te voilà démuni à essayer de trouver une solution qui n'existe pas. La soulevant de terre, tu lui proposes d'aller t'abriter chez toi, au chaud. Ignorant même si elle a un toit sous lequel dormir au quotidien. Tu ne connais que brièvement Eshani, au détour d'une séance d'entrainement de boxe et d'un dîner où la gourmandise a été de rigueur pour suivre le rythme. - Ne me remercie pas.. C'est le moins que tu puisses faire. Trajet plutôt silencieux. Drame. Lourd et pesant. Les mots t'ont manqués jusqu'à ce que vous atteignez la destination. Jade n'est pas là, le calme règne dans ton appartement depuis que Noah a décidé de suivre sa propre destinée. Isolée dans la cuisine, tu t'approches d'elle. Animal sauvage apeuré. Désorientée. - Mh.. Tu veux manger quelque chose ? Ca peut te faire du bien ? Ou boire quelque chose, jte fais du café si tu veux ? Que proposer de plus à part une présence ? A sa hauteur, tu te stoppes devant elle. - Tu peux rester ici autant que tu le souhaites.

;; @Eshani Qurban

L'alcool n'aidait pas. Mais ça allait car je décuvais déjà quand il était arrivé. Mon esprit est plutôt clair sur le principe, c'est la douleur qui détraque tout. Ne plus avoir aucun moyen de se raccrocher à quoi que ce soit, c'est ça ma tourmente. Je me laisse guider jusqu'à son appartement, recroquevillée dans un coin. Je sens qu'il se rapproche, qu'il me parle mais j'ai du mal à décrocher une réponse. Parce que mon esprit n'est pas en état de chercher les bons mots dans sa langue. Mais si je parle en Poshta, il ne comprendra pas. Et puis, il s'inquiète pour moi. Il est tellement prévenant avec moi. Je décide de faire un peu d'effort pour me sortir de là. Sachant que je vais dormir ici, je demande simplement à Soenn, rouvrant les yeux pour répondre avec politesse. - Je peux prendre une douche ? Je n'en ai pas pris depuis hier. S'il te plait. Je me sens un peu sale. Mais je me rends compte que la présence de Soenn me fait du bien. Au fond, je le considère comme mon ami. Et ça me rassure. Je pourrais dormir, je l'espère.

Difficile de trouver les bons mots pour tenter d'apaiser sa peine. Sa douleur. Eshani souffre. Sa détresse n'a pas de limite. S'ajoute à cela, le fait qu'elle soit en situation de précarité. Tu ignores si elle a un toit sous lequel s'abriter la nuit, si même elle arrive à manger à sa faim. Tu supposes que non. Alors tu lui proposes d'occuper un peu d'espace dans ton appartement. Si au moins tu peux adoucir sa souffrance, ce serait déjà ça. Mais au lieu de te répondre, elle te demande si elle peut prendre une douche. Tes sourcils se froncent, tu ne t'attendais pas à une demande aussi simple. - Bien sur, viens... Et tu prends sa main et l'amène jusqu'à la salle de bain. Tu la laisses entrer puis tu lui trouves une serviette. - Sers toi ok ? Je sais que ma coloc a énormément de produits de beauté. J'y connais rien mais utilise ce que tu veux. Si elle veut se faire un masque pour le visage ou les cheveux, qu'elle fasse. Jade ne verra même pas qu'on s'est servit dans ses innombrables produits. - Et mh, t'as rien besoin d'autre ?

;; @Eshani Qurban