Ta main en feu... Tu regrettes déjà ce geste que tu viens d'avoir envers lui. Si le mensonge pouvait peut-être être pardonné, l'impulsivité que tu viens d'avoir, probablement moins. Tu la sens cette colère qui gronde en lui, son regard qui s'assombrit et qui te menace. T'esquisses un mouvement de recule tandis qu'il effleure sa joue meurtrie. "Je..." Excuse avortée dans l'oeuf, qui se perde après juste un mot prononcé alors qu'il te parle, qu'il te fait comprendre encore plus qu'il t'en veut, qu'il ne te pardonnera probablement jamais. Mensonge qui te semble si dérisoire mais qui pour lui semble être une belle montagne infranchissable. Peut-être que t'aurais du te justifier, lui donner les explications, les raisons de ton mensonge, de tout ça, tes histoires de familles, ta fugue. T'es une gamine, voilà la conclusion qu'il aura à nouveau. Immature, menteuse et manipulatrice. La mâchoire crispée, tu baisses le regard un instant, réfléchissant avant de finalement relever le regard. "Ouais, c'est ce que j'ai choisi, comme toi tu choisis de faire de ta fiancée la fille la plus cocu du monde. Chacun ces choix. Je respectes les tiens, alors respecte le mien." Soutiens tu alors, que tu sais que tu t'enfonces plus qu'autre chose. "Laisse tomber le parrainage et tout, me contact plus Salvador." Cela t'est totalement étrange pour toi de l'appeler par son véritable prénom et non par son surnom comme depuis le début, alors oui, tu peux comprendre que de passer de Bernadette à Alexane puisse également être un changement pour lui. "J'vais retourner jouer dans un bac à sable avec les gamins de mon âge." Tu le pousses alors un peu pour pouvoir te dégager, les larmes aux yeux et partir de ce couloir avant que ça ne partes encore plus en cacahuète, de toute façon hormis vous prendre encore plus la tête, vous ne risquez pas de faire quelque chose d'autres... Parce que t'as trop de fierté pour craquer devant lui, pour te mettre à verser des larmes devant quelqu'un. Cela fait tellement d'année que personne n'a vu couler ses perles le long de tes joues, préférant pleurer dans le silence de la nuit, la tête enfouie dans ton oreiller... Sauf que tu le sais que la nuit est encore loin d'être là, de ce fait, c'est dans les toilettes des filles que tu te rends.