Il y a longtemps que je n'avais pas été rongé par une telle culpabilité. Longtemps que je n'avais pas eut la désagréable sensation d'avoir tout détruit moi-même. Je pensais que c'était passé, que j'en avais fini avec cela, mais il faut croire que mes démons n'étaient jamais très loin. Dans un réflexe insoupçonné, ma main se pose à quelques centimètres de mon coeur, effleure par dessus le tissu les plaques qui se cachent dessous. Je baisse, la tête, inspire profondément en essayant de rester digne malgré tout. Ma tête ne se redresse que lorsque Novel s'adresse à moi. Doucement, j'opine du chef, comprenant parfaitement son ressenti, même si ça me faisait mal. « Je comprends. Prends le temps qu'il te faudra. » Parce que c'est tout ce qui pouvait jouer en ma faveur désormais, le temps, en espérant que les liens ne soient pas complètement rompu. Je saisis ma valise, m'apprête à les quitter quand Novel propose de nous ramener. Clairement, on ne méritait pas cet effort de sa part, mais j'apprécie le geste et accepte, parce que j'avais une fille à récupérer dans les heures qui venaient et qu'avant ça, j'aurais bien voulu souffler un peu. « Je veux bien. Merci . » Et puis même s'il m'en voulait, je pouvais difficilement refuser quelques minutes de plus avec lui.  

Avec des si je pouvais refaire ma vie entière, arranger tous les problèmes, effacer les peines des gens autour de moi, ne plus les décevoir, mais non je n’avais pas ce pouvoir. Moi je n’étais capable que de faire l’inverse, déception, entrainer les gens dans les bas-fonds avec moi. Je n’ai plus rien à dire, enfin si j’en aurais des tonnes de chose à dire, mais les mots restent bloqués au fond de ma gorge. Je me tais ignorant si c’est une bonne chose, baisse le regard. Il propose encore de nous ramener, j’ai presque envie de décliner l’offre, prendre le premier avion et ne plus me retourner. “Merci” dis-je en prenant ma valise pour les suivre. Comment je reparais tout ça ?

FIN