feat. @Aiden Wongsa — Quelques larmes avaient coulé durant la soirée, comme si les cloches de la trahison avaient sonné au loin. Pourtant, les seules qui retentissent sont les miennes, celles qui me rappellent que mon monde actuel s'écroule et que je ne puisse rien y faire. Dans mon lit, je rumine, incapable de trouver le sommeil. Même si j'avais voulu dormir et être réveillé par ta venue, cela me serait impossible. Quand la porte s'ouvre, je sens comme une libération m'envahir. Les yeux se gorgent d'eau salée, ma poitrine s'ouvre enfin et une expiration violente en ressort. Tu es de retour, putain. Je me calme du mieux que je peux, t'entendant te diriger vers la salle de bain, t'imaginant te défaire de la sueur de ta soirée et peut-être de vos ébats. Je n'ai aucun droit d'être jaloux et pourtant je le suis. L'idée qu'un autre puisse te toucher m'écoeure au plus haut point. Tu mérites d'être traité avec dignité, pas emmené dans un endroit de débauche comme un vulgaire plan sexuel. La porte de notre chambre s'ouvre, mon visage à nouveau en situation normale. Je me tourne délicatement, t'écoutant sans bronche. ❝ Ne t'inquiète pas. Ma soirée était calme. ❞ Je sors un bras du lit, saisit le tien en te regardant fixement. ❝ Merci Aiden. ❞ Le temps se suspens quelques secondes, quelques secondes au cours desquels j'ai l'impression de mourir quand nos regards se touchent. Qu'est-ce que tu m'as fait pour que j'en arrive là ? Je tire un peu dessus et comme si tu comprenais, tu te glisses sous les draps pour me rejoindre. ❝ On peut parler un peu avant de dodo mais en position de sommeil ❞ déclare-je en tentant un rire. Je me rapproche de toi, presque tremblant, me collant un minimum à toi. ❝ Je peux ? ❞ demande-je en montrant que je veux passer mon bras par dessus ta taille pour rejoindre l'espace vide devant toi. Mon visage s'écrase sur l'oreiller faisant face à ta nuque, nos pieds se frôlant mais nos corps pas encore. ❝ Alors, ta soirée..? ❞ murmure-je vers ton oreille. Le coeur bat vite, si vite que je suis prêt à commettre l'irréparable. Je ne suis que faiblesse, je ne suis qu'un Homme. Je ne suis rien face à toi.

feat. @Aiden Wongsa — Soupir qui en dit long - ou peut-être pas assez. Je me retrouve à secouer légèrement la tête. ❝ Pas vraiment, enfin, ça risque de venir maintenant que tu es là. ❞ Car comprends que je me retrouve rassuré maintenant, comme si les choses rentraient dans l'ordre. Ta main prend mon bras, le ramène vers toi et, instinctivement, mon torse se pose doucement contre ton dos à m'en couper le souffle alors que tu recules contre moi. Comment quelqu'un peut-il me faire autant d'effet ? ❝ Mmmmm okay. Donc rien de bien fou ? ❞ J'ai envie de demander "est-ce que tu as couché" mais ce serait si déplacé que je retiens cette question, se bloquant dans ma gorge à m'en l'irriter. ❝ Et... Tu vas le revoir ? ❞ L'odeur de ta peau vient à mes narines tandis que j'avance ma tête. Je suis si près de toi, si collé à toi que mon corps réagit malgré moi. Contre tes magnifiques et si confortables collines vient se dresser un étendard des plus épais. La honte me prend mais surtout une boule au ventre vient germer dans ma matrice. Tu ne sembles pas réagir, comme la dernière fois. J'ai peur, Aiden, terriblement peur de ce dont je suis capable te concernant. Quelle chance j'ai que tu ne sois pas démoniaque, emprunt de luxure et prêt à tout pour m'avoir. Et c'est en ça que tu es le plus dangereux car tu veux mon bien. Je rapproche mon visage près de ton oreille, la proximité s'étant éloigné de son innocence primaire. ❝ Car j'ai besoin de savoir si... Il te plaît. ❞ Et l'égarement gronde, mes lèvres trébuchent sur ton cou et dessus j'y dépose un baiser innocent. Mon drapeau se fend et se colle bien trop contre à toi, l'excitation grimpante. Et je me pétrifie sur le champ, incapable de bouger. J'ai merdé. Ça y est.

feat. @Aiden Wongsa — La sensation de culpabilité et celle de mal-être se mêlent l'une à l'autre, mon ventre se tordant en réalisant l'erreur que je faisais. Faire du mal à mon couple, à toi et à moi par la même occasion. Mon visage s'assombrit alors que tu ne peux même pas le voir. On parle d'un autre homme en dehors de l'équation, un qui pourrait te rendre heureux pendant que moi je ne peux pas. Je n'arrive pas à répondre comme je le voudrais, les mots s'étranglent dans ma gorge avant même que je ne puisse prononcer quoi que ce soit. ❝ ... Tu verras alors ❞ souffle-je simplement en me détachant de sorte à éviter de prononcer le contact de trop. Que deviens-je ? L'ombre de moi-même, un homme bête comme ceux que je condamne.

feat. @Aiden Wongsa — Quand ta carcasse quitte mon lit, tout est dit. J'ai fait un pas en arrière, tu en as fait trois. La culpabilité nous ronge sans même nous laisser de répit. Nous ne sommes que des idiots condamnés à garder cette bêtise dans notre tête, d'avoir été trop proche, de s'être désirés alors que nous ne le voulions pas. C'était ainsi. Une question retentit comme si cela allait changer quelque chose, alors je me tourne contre le mur, le coeur éteint, les émotions dormantes. ❝ Rien, j'ai juste attendu et... Rien. Je... Je suis fatigué, désolé Aiden... Bonne nuit. ❞ Nous ne méritons pas une fin belle et heureuse. Nous méritons de nous éloigner comme nous nous sommes rapprochés : bêtement. Le genre d'attache que l'on se doit de remodeler ou de couper, tout bonnement. Je ne suis qu'un pantin de mes propres désirs, et je me suis perdu le temps d'un récit. Il n'y a personne d'autre que moi qui peut me remettre dans le droit chemin. Une mauvaise nuit de sommeil m'aidera, au moins. C'est ce qu'il me faut. Ceci est la fin.