Vendredi soir. Et je balaie les lumières de Boston de mon regard. Sur le balcon de mon appartement, je laisse mes pensées s’étioler au grès du vent.  J’essaie de déconnecter, de ne pas me soucier, l’espace de quelques secondes de la WW. Ne plus ressasser les détails de la journée. Parce que je suis passée au bureau, après mes cours à l’université, et que comme d’habitude, j’ai bien trop de choses à gérer. Si bien que je commence à penser, que j’en perds l’essence de ce que je fais. Que je suis tellement à récupérer les conneries des autres gens… Que j’omets de créer, tout simplement. C’est une chose qui ne me plaît pas, qui m’éloigne de celle que j’ai toujours voulu être. Fermant les paupières, je me dis surtout que ça ne tourne plus rond dans ma tête.

Cela dit, sur ce fil de retrouver, l’espace d’une soirée, celle que j’ai été, j’ai proposé à Zola de passer, de venir traîner dans ma forteresse de solitude parce que je n’ai que trop peu souvent l’occasion de la croiser. Une des rares relation que j’ai conservée, d’une vie quasiment oubliée, un vestige du passé. Et quand je l’entends à ma porte sonner, je me dirige derechef vers l’entrée. Armée d’un sourire au moment de lui ouvrir. « J’ai commandé chinois. » je le jure, c’est l’équivalent d’un bonsoir chez moi.