liquide anesthésiant sa raison qui se déverse le long de sa gorge. musique électronique qui résonne, altérant le flux perpétuel des conversations. verre à la main, le visage qui acquiesce sans grande conviction face à cette inconnue dont les traits lui échappaient. légèrement familière. elle l’avait sûrement croisée dans un couloir d’harvard. ou peut-être dans une salle de classe. dernière soirée étudiante en vogue dans laquelle on l’avait expressément conviée. invitations qui se feraient rares désormais. le dos tourné à cette grande institution, décision prise quelques jours auparavant. déception d’un regard paternel qui hante constamment ses pensées. fuyant à présent celui de ses frangins. cette peur irrationnelle de les trahir. d’y lire cette tristesse dans les rétines d’omar. ou du jugement dans celles de capucine. alors elle se dérobe. persuadée qu’une soirée lui permettrait de mettre un terme à ces questionnements internes. pots de peintures mis à disposition, un cobaye à trouver pour mettre en avant son talent inné pour l’art de van gogh. quelques excuses bafouillés, un haussement d’épaules face à son indignation, elle s’éclipse rapidement de cette conversation interminable. inintéressante. pinceau coincé entre ses doigts, elle se faufile entre les différents corps déjà marqués, à la recherche d’une source d’inspiration. corps sculpté qui lui tourne le dos, un cou large et des épaules imposantes. perfection qu’elle était prête à s’arracher. — je te choisis toi elle annonce, laissant ses doigts parcourir sa nuque. ses lippes proches de son lobe, souffle qui vient s’enliser dans son cou. dernière inspection avant de se mettre face à lui. sourcil arqué, surprise qui se perd dans ce visage amusé. — stan ?? décidément le destin fait bien les choses… elle ajoute, lèvres avides qui laissent apparaitre un sourire narquois.

@Jade Beauregard | tellement son style à l'australien, une soirée body painting. les jolies filles qui lui avaient tendu le flyer de promotion quelques heures plus tôt avaient su viser juste. il lui en fallait peu à stan. une occasion de boire et d'exprimer toute la créativité que les nombreux de corps de nanas là bas sauraient faire naitre en lui. fallait pas non plus mentir, il s'était aidé d'un petit plaisir coupable avant de venir. un plaisir dans lequel il se perdait beaucoup trop ces derniers temps mais qui laisser s'envoler tout ce qui pouvait ne pas aller. et tout ça, la poudre, le verre de rhum qu'il buvait, ça faisait le boulot. clairement. verre dans une main, pinceau dans l'autre, l'australien s'appliquait à laisser un tracé digne de ce nom dans le décolleté d'une belle blonde aux formes avantageuses. satisfait de son art, la tête qui tourne presque devant le regard lubrique qu'elle lui lance déjà. la soirée risquait peut être de couper court mais il avait envie d'en profiter quand même. ce n'était pas tout les jours qu'il était permis de peindre chaque partie du corps de quelqu'un pour se rincer l'oeil en même temps. mademoiselle joli décolleté tourne finalement les talons pour aller leur chercher un verre. alors qu'il porte le sien ses lèvres, une main délicate vient se poser dans sa nuque accompagnant une voix qui lui semblait familière. l'intuition qui se confirme rapidement, avec le visage de son interlocutrice qui se dévoile. – jade, c'est bien ça hein ? demande-t-il d'un air perplexe, sourire taquin qui se glisse sur ses lèvres pour la provoquer. évidemment qu'il se souvient de son prénom à la brune. – alors comme ça tu joues les apprentis peintres ? sourcil relevé, il laisse trainer son regard sur la jeune femme. – j'veux bien te servir de cobaye, si tu m'laisses faire de même.

chemins qui se connectent de nouveau. âmes condamnées à se retrouver. se lier. s’éloigner un instant. pour mieux se rejoindre par la suite. ironie d’un destin qui continuait de la torturer. placer continuellement ces êtres aux intentions malsaines sur le même chemin. sourcil qui se fronce un court instant, prénom qui semble s'être échappé de sa mémoire. prénom qu'on ne pouvait oublier. nom d'une pierre précieuse qui restait gravée dans chaque souvenir partagé en sa compagnie. omission inconcevable. — fais pas semblant de ne pas me reconnaître ou je pourrais me sentir vexée elle l'informe, ses doigts qui viennent se faufiler derrière sa nuque pour le forcer à se rapprocher d'elle. capturer son regard, chasser ses autres pensées pour qu'il n'ait que ton visage en tête. — ça tombe bien je comptais pas te demander la permission elle ajoute, pinceau détenu dans sa main qui vient silloner son cou. dessinant rapidement un J, sourire satisfait qui plane sur ses lèvres. — ça te dit on pimente le jeu ? on peut toucher toute zone dessinée avec nos lèvres ? charnues qui accompagnent les mots prononcés, embrassant son épiderme déjà zébrée. baiser qu'elle donne sans réfléchir, désirant avant tout faire taire toute envie de s'éloigner d'elle. qu'il reste dans son sillage.