feat. @Aiden Wongsa — Rien de mieux que se concentrer sur une partie pour niquer la gêne là où elle nous traine. Sur le moment, j'en oublie notre écart, ce moment où nous aurions pu commettre l'irréparable. Je me sens bien, souriant, la manette en main, à fond. ❝ Ça sert à rien de me parler, je vais te faire bouffer la game ❞ rétorque-je en donnant un faux coup de coude dans tes côtés avant de rire. Les yeux rivés sur l'écran, mes doigts tapotent violemment tout en laissant à mon cerveau le loisir de pouvoir converser un minimum avec toi. ❝ Ouais, bien sur.... Attends... ❞ Mes dents se serrent et victoire. Je me mets à ouvrir grand la bouche, manette dans une main, mimant de violenter sexuellement l'air devant moi en rigolant. ❝ Allez, désolé mon beau, t'es pas de taille. ❞ Ma main se pose instinctivement sur ta cuisse, la serrant alors que je continue de rire avant de réaliser la chose. Je dessers légèrement, les yeux toujours pétillants tout en me calmant avant de lâcher ta cuisse et me lever. ❝ Viens, on laisse notre place. ❞ Et comme pour éviter tout malaise, je passe mon bras derrière tes omoplates pour saisir ton épaule opposé à moi afin de nous guider vers la sortie. Il y a quelque chose de simple et amusant de traîner avec toi. La vie est moins compliqué, je me prends moins la tête. Déjà que d'ordinaire, ce n'est pas le cas mais depuis l'entrée de Easton dans ma vie, les choses se sont tout de même bien compliquées. J'ai besoin de m'aérer la tête. J'ai besoin de toi. ❝ Okay donc direction l'appart, on remet ma... Enfin notre chambre comme il faut, le temps que l'autre se libère pour monsieur, et ensuite on graille ? ❞ Yeux dans les yeux, je sers un peu plus l'épaule sur lesquels mes doigts sont plaqués. Je me sens juste bien.

feat. @Aiden Wongsa — Ce bras à ma taille, cette proximité tuante. Il y a quelque chose d'interdit, d'illégal, quelque chose auquel nous devrions nous abstenir avec lequel nous jouons sans cesse depuis quelques temps. ❝ Bien sur, allons-y ❞ réponds-je, sourire aux lèvres. Je te suis, sans broncher, t'écoutant alors que nous nous faisons face à côté de ta moto. ❝ Non, prenons la moto, attends, on est là. ❞ Petit ricanement qui s'éteint alors que tu me tends le casque que j'enfile et qu'une fois après avoir donné la moto, je place derrière toi. Mes bras s'enroulent autour de ta taille par réflexe, l'accélération me fait me serrer contre toi. Cela recommence, ça monte et ça doit se sentir. Ma mâchoire se serre tout comme mes dents, alors que je sers plus fort. Ceci n'est qu'un court instant, pense-je sur le trajet, retenant mes sombres pensées impures dominer le moment. L'arrêt sonne un soulagement et une fois immobile, je m'extirpe et te rends le casque, la mine se voulant rassurante comme si rien de trouble n'avait lieu. ❝ Je prends les devants ❞ lâche-je en plaisantant, ne perdant pas de temps pour rentrer dans l'immeuble, rejoindre l'appartement et me faufiler dans ma chambre avant que tu n'arrives. Je réorganise quelques bazars dans les recoins avant que tu n'arrives au bout de quelques secondes. ❝ Rapide ❞ rigole-je, ❝ maintenant, on... Déplace le lit et on voit comment mettre le nouveau matelas qui arrive demain ? Enfin, on met l'actuel qui sera remplacé par le nouveau pour l'instant mais bon, tu m'as compris. ❞

feat. @Aiden Wongsa — L'angoisse qui me prend soudainement, l'envie de tout arrêter. ❝ Euh ouais. On décale ton matelas et tu peux dormir sur le canapé, oui... ❞ La mine qui change, les yeux qui fuient. Dormir ensemble ? Non, ça m'est impossible. Et si c'était le moment où je fautais, que ferions-nous ? Et si tu me rejetais par-dessus tout ? Je deviendrais le pire des hommes, l'ancien cocu qui devient l'inverse, la créature de Frankenstein qui devient le monstre à l'intérieur qu'il est à l'extérieur. Nos mains s'activent pour aménager l'espace tant bien que mal, réalisant la difficulté de la tâche. Nous finissons par rire bêtement et nos yeux se rejoignent enfin. ❝ Désolé mais je crois que c'est le maximum que l'on puisse faire donc... Prends ce qu'il te faut pour le canapé et demain, on verra avec le livreur pour le nouveau matelas, okay ? ❞ La tension s'est évaporée, je me sens à nouveau libre.