vendredi neuf septembre matin les paupières qui se ferment d’elles-mêmes, tentation de laisser morphée m’envelopper une nouvelle fois. je peine à rester éveillée, tenant fragilement sur ces jambes frêles qui menacent de se dérober à tout instant. une queue interminable, des étudiants qui se bousculent. prêts à tout pour se voir octroyer quelques gorgées de caféine. les pensées se perdent entre cette longue liste de cours qui m’attendent. le corps qui vient malencontreusement en bousculer un autre, liquide encore brûlant qui vient se répandre sur nos deux vestes. cri de stupeur qui m’échappe, tissu sorti à la hâte. les mains bouleversées qui tentent de rattraper les dégâts sur cet habit qui ne m’appartenait pas.   — merde je suis vraiment désolée … vous allez bien ? je m’empresse de l’interroger, les traits apeurés. l’envie de m’enfuir qui me percute. et de ne plus jamais me repointer ici.

#rplibre

Tu avais décidé de passer au Starbuck du campus avant d'aller au travail. Pourquoi lui ?? Aucune idée. Peut-être une envie de changer ?? Toujours est-il que tu t'apprête à repartir avec ton précieux liquide avant d'aller jusqu'au travail, te disant qu'il faudrait que tu passe voir ta sœur quand tu aurais le temps. Quand soudain tu te fais percuter par quelqu'un. Le liquide chaud se répand sur tes vêtements (qui était aujourd'hui de couleurs pastel, pas de bol.) Et avant que tu ai pu dire la moindre parole la jeune femme qui t'a percuté se précipite vers toi pour essayer de nettoyer la tâche sur ton pull. Tu attrape ses mains pour l'arrêter deux minutes tout en lui souriant. "Tout va bien. Pas de panique. Est-ce que vous allez bien vous ??" Oui parce qu'elle aussi à du café de partout sur ses fringues à cause de toi.

vendredi neuf septembre matin cette maladresse que j’aimerais effacer d’un simple coup de gomme. tout comme ces innombrables défauts qui ne cessent d’alimenter mes tourments. me complaisant dans les insultes, le regard presque implorant. priant pour qu’elle ne m’en tienne pas rigueur. qu’elle fasse abstraction de cet amas de malchance qui venait de frapper. qui venait de s’imposer dans sa vie. gestes empotés qui n’arrangent rien. les mains rapidement prises en étau par cette jeune inconnue. visage torturé, honteux qui lui fait face. — ça va oui… pardon… j’peux vous payer un café ? ou une nouvelle veste ? dites moi ce que je peux faire… les opales océanes qui plongent dans les siennes, déboussolée.

Tu souris face à l'attitude de la jeune femme. Elle a l'air complètement paniqué. "Hey...calmez-vous déjà. Tout va bien ok ?? Franchement il y a plus grave dans la vie je vous assure." Ouais, pour le coup tu savais de quoi tu parles. Recevoir un verre de café sur toi c'était vraiment pas un truc grave. Même si ça t'avais un peu brulé à travers ta veste c'était trois fois rien. "Pour la veste c'est pas la peine. Un petit tour au pressing et elle sera nickel. Et pour le café, si vous insistez ok, mais c'est pas nécessaire non plus." Tu étais le plus calme et amicale possible pour qu'elle se détende parce que tu avais un peu peur qu'elle fasse une crise de panique au train où les choses allaient. "Au fait, je m'appelle Summer." Oui parce que quitte à commencer une conversation, autant avoir le prénom de la personne avec qui on la partage. C'était quand même plus agréable.