- J'aimerais véritablement penser comme vous. Mais c'est parfois compliqué. Et disons le, les récents évènement n'aident en rien. Mais comme dit, c'est fait. Je ne pense pas que c'était elle ou moi. C'était surtout débile de m'être accroché à elle, et de vous avoir tout caché. Je tire une latte, avant de faire tourner le joint. Je regarde l'ocean et baille à m'en decrocher la machoire. Dormir est devenu une priorité tout d'un coup. Le sac est-il vraiment vidé, je ne sais pas. Mais au moins, c'est fait .. Tête qui bascule en arrière et je ferme les yeux, je crois que je peux m'envoler dans cette position.

Ouais, ça me butte de me dire qu'il ne m'a rien dit, qu'il a fallu attendre aujourd'hui qu'on se tape dessus comme des gosses en manque d'affection pour qu'il ouvre enfin sa bouche. Ouais, ça me blesse, mais que voulez vous qu'on y fasse ? Maintenant, c'est fait... "Venez on se fait une promesse..." Comme lorsque nous étions encore jeune et insouciant. "Si y'en a un qui fait ou qui sent qui va faire une connerie, il doit le dire directement aux autres, peu importe la distance ou autre ?" Parce que si on avait su, si on avait été là, on aurait pu l'empêcher, on aurait pu l'arrêter à temps. Trop tard, pour cette fois ci. "Désolé d'avoir été un con, au fait..." Ouais, la moindre des choses, c'était de m'excuser un minimum. Il s'allonge, Anton, j'crois qu'il a besoin de souffler un peu. "Merci" Pas merci pour le joint non, merci d'avoir été là et de nous avoir empêché de faire n'importe quoi, Lukas. Encore une fois.

Le calme revient. Je vais avoir mal demain je le sens bien. Mais c’est mérité faut croire. Je m’excuse aussi. Si je n’etais pas trop fatigué, je me serais levé pour le caliner. J’admets à nouveau avoir merdé. Un promis sort de ma bouche aussitôt. Il n’avait juste pas donné de délai pour sonner l’alerte alors ca me donnait champ libre pour tout regler de mon côté. Je me redresse derechef quand Baba parle de tuer, choqué. Frictionner son epaule. Réaction emotionnelle. - On va finir par rejoindre la mafia russe avec nos betises. ou absolument pas. - On a gaché les crepes quand je les vois pleines de sable. Une occasion pour se rattraper.

Surement trop d'information d'un coup que je dois digérer pour réellement tout comprendre ce qui était en train de se passer. Pourquoi ça avait toujours fonctionné comme ça depuis qu'Anton avait décidé de se barrer ? Pourquoi la seule façon de le faire parler était de lui rentrer dedans ? On avait jamais eu besoin de ça auparavant, et maintenant oui... Qu'on m'explique. "Si un jour y'en a un de nous qui doit se battre, les autres devront être là. Si un de nous tombe on doit tous tomber. On laissera personne se retrouver seul d'accord ?" L'idée que Lukas se retrouve à vouloir tuer des personnes m'effrayait, mais je ne pouvais pas le montrer. C'était moi, Yuri, et je me devais de les défendre, je me devais de ne rien laisser paraitre, comme pour les rassurer. A la vie à la mort. "Tu penses qu'on serait crédible dans la mafia ?" Parce que je ne sais pas, l'idée ne me plaît pas plus que ça. Nous ne sommes que des gosses putain. "Les gars... On dit quoi ? A Kira ?" Soupir, je savais très bien qu'on allait se faire allumer après ce déferlement de haine et d'inconscience de notre part. Putain, pourquoi on a pas réfléchis avant ?

Le souffle court, je m’empare de mon téléphone ouvrant le message de Lukas “Putain” qui sors du cœur alors que je repose mon téléphone me rhabillant “Okay la récrée es terminé le devoir m’appelle” tenter d’avoir une tenue correcte, je m’attache les cheveux et sors de la voiture de la blonde “Ne chouine pas on se reverra !” dis-je en claquant la porte. Je monte dans ma voiture, démarrage en trombe direction la maison de Lukas alors que l’inquiétude grimpe, je m’attendais à tout avec eux. Je ne mets pas longtemps pour arriver, me garant devant la maison je souffle un coup alors que je vois Lukas arrivée, câlin et je m’allume une cigarette en même temps qu’il me parle. J’entends des mots qui me déplaise, tension retombée, mais surtout battu j’arques un sourcil “T’es sérieux là ?” me demander d’être calme dans une telle situation c’est comme demander à un enfant de pas être heureux à noël. Je tire une grosse latte sur ma cigarette avant de partir comme une furie pour trouver les jumeaux et quand je les vois au loin je commence à leur crier dessus “CEST QUOI VOTRE PROBLEME A TOUS LES DEUX ? VOUS AVEZ ETE FINIS A LA PISSE OU QUOI ?” menton de Yuri que je prends entre mes doigts pour regarder la marque qu’il avait sur le visage, regardant ensuite l’état d’Anton, je souffle, retirant une latte et marmonne plus à moi-même qu’à eux “prendre trois jours de vacances, leurs faire confiance... mon cul ouai !” cigarette terminé rapidement que j’écrase, tenter de parler plus calmement “Qu’est ce qui s'est passé ? Et mentez pas je suis pas d’humeur ! Depuis quand on se tape sur la gueule entre nous hein ?”

- Non c’est pas a la pisse que je suis finis. Par le manque de sommeil oui. Par la peur de me refaire kidnapper oui. Par la peur de buter d’autres gens oui. Mais certainement pas a la pisse. Et parlons en de ces putains de trois jours. Tu t’es jamais dit que si je te suppliais de les prendre, c’est parce que ca me bouffe que tu finisses par nous abandonner parce que tu en as marre de t’occuper de nous ? Tu t’es jamais dit que j’avais peur ? Que ca pourrait soulager ma conscience parce que tu as perdu du temps a venir me sortir de la merde ? Qui pisse où maintenant ? J’ai envie de chialer mais je me retiens parlant aussi calmement que possible. - Oui on s’est battu. Et c’est merdique. Mais au moins je retrouve mon frere. Et plus de non dits. Ou presque. - C’est con de se battre. Mais c’est ainsi. Tu en fais ce que tu veux. Fixer devant moi parce que j’en mene pas large non plus

On avait merdé et on allait devoir assumer maintenant. Trop de révélation d'un coup, impossible de ne rien dire, impossible de ne rien faire, comme si la violence était notre seule façon d'extérioriser. Des cons, c'est ce que nous étions, deux cons. Et ce n'était que le début, parce que maintenant que Kira allait débarquer, on allait surement se faire éclater. Et ça ne tarda pas. A peine quelques minutes après être arrivé chez Lukas, la voilà qui débarque, prête à nous retourner la tête. Yeux de chien battu quand elle attrape mon menton, comme pour tenter d'éviter le savon, mais ça ne sert à rien, pas avec elle en tout cas. Je l'écoute, j'ai même pas le temps de répondre que Anton vide une fois de plus son sac. Ah, ouais...
"Il a raison..." Que je me contente de répondre d'une petite voix. Ouais, il a complètement raison, alors vas'y, engueule nous comme les gosses que nous étions, mais toi aussi, tu as mal agis. "Et depuis quand on fait des trucs dans mon dos et on me le dit pas aussi ? Tu caches des corps toi maintenant ?" Parce que je leur en voulait, de m'avoir mis à l'écart, d'être le dernier au courant de toute cette putain d'histoire, je les comprenais, certes, mais j'avais l'impression d'être le dernier au courant, et ça, j'aimais pas, encore moins quand ça les concerne. "Tu veux une clope ?" Comme pour essayer de détendre le truc, je sors une cigarette que je lui tend, elle va surement en avoir besoin là.