Il y a toujours un voile dans le ton de sa voix, ces doutes qui persistent, ça me fait pincer les lèvres, l’air désolé, j’avoue ne pas réellement savoir quoi ajouter afin de le rassurer. « Tu sais que... » vers son visage, je tourne une nouvelle fois les yeux, « Si je rate mon année, je ne sais même pas si je recommencerai... » Etrange combien malgré tout, je ne parviens pas à l’imaginer, le fait qu’il pourrait vraiment échouer, « Et puis, si je fait pas ça, je ferai quoi ? » Tu vois, c’est à la faveur de ce genre de phrase que je sais que cela ira, parce que la médecine, elle vibre en toi, « J'ai jamais envisagé un autre avenir que celui là... » Je comprends plus qu’il ne le croit. Je n’aurai jamais pu faire autre chose de ma vie, je le sais, être chirurgienne, c’était ma destinée.

Alors j’opine à ses mots, reste muette afin de lui laisser le loisir de continuer, la peur, ça vaut mieux de l’exprimer. « Je savais que médecine ce ne serait pas une partie de plaisir tous les jours mais là, la dernière année elle m'angoisse. » Parce que c’est la dernière ligne droite, que la vie d’adulte se trouve juste derrière celle-là. « Et je ne sais même pas pourquoi... » Un soupir s’échappe de mes lèvres, parce que ce n’est pas moi qui saurais pour lui, n’étant probablement pas assez présente dans sa vie. « Enfin, on verra bien si j'y arrive... » Je ne m’aventurerai pas à lui répéter, que je crois en lui, que je suis convaincue que ça va aller. A défaut de le faire, c’est une autre proposition que je me permets de lui glisser, « Et si on marchait ? » que je propose histoire qu’il ne passe pas ce moment tout entier à réfléchir sur ce qui va arriver cette année. Puis mon regard, c’est sur les chiens qu’il va se poser, « Je suis certaine qu’ils ne diraient pas non à une balade pour se vider l’esprit. » Avec malice je lui souris, parce que nous savons tous les deux que celui qui a besoin de faire le vide, c’est lui. Une fois son approbation obtenue, au rythme de nos pas et d’une discussion plus ou moins sérieuse et soutenue, j’espère seulement qu’au fil des jours, Mingyu, sera moins perdu.

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