Vendredi 26 Aout, soir | Dans le manoir des Kaine, en périphérie de Glasgow| @Elvira S. Kaine@Lenny Killbane @D. Jewell Kaine (+ Eros & Jace) @Clary Killbane (je sais que Clary ne veut pas prendre part au gang, c'est à titre d'information mais tu peux totalement changer d'avis ) | Le Patriarche est en angoisses et cela lui était pas arrivé depuis un long moment. En tout cas, pas de ce type là. Des semaines de discussions et il avait fini par être vaincu. On pourra dire son vieil âge mais tout le monde s'accorde à dire que plus il s'approche de la fin, plus il en demeure dangereux. Alors il en est conscient, ces annonces vont ébranler tout le monde. Toutes les filiales, toutes les organisations de l'ombre et surtout ses gosses. L'idée le terrifie mais il ne peut pas mener toutes les batailles de front. Il va délaisser celle de sa Vie pour une autre. - Respire ça va bien se passer. Les petites mains nouent la cravate, les mots tentent d'être rassurant. Mais Papa K veut surtout faire marche arrière. Hors, il a promis. Il ne déroge jamais à sa parole. - Et ce n'est pas une fin, tu restes le premier décisionnaire. Pour sûr, il y tiendra à son 51% jusqu'à qu'il claque définitivement. - Et tu auras davantage de temps pour Jace et tous les autres à venir. Ca le fait grimace d'entendre cette phrase. Il s'est senti faible et s'est fait prendre à son propre jeu. Un baiser et les voilà quittant leur chambre.

Deux individus entrant dans une immense salle à manger où l'apéro semble déjà servi. Le silence se fait à leur entrée. Papa K prénommé Lorcan dit l'Assoiffé sur le terrain regarde chaque visage attablé se questionnant. Il attrape la coupe qu'on lui sert et la vide d'une traite. Une grande inspiration et il se lance. - Je vous présente Henry, il va être là pour le restant de sa Vie. Je vous laisse tirer les conclusions que vous voulez... Le présenté se racle la gorge. - On va se marier Lorcan précise Henry. Papa K hoche la tête. - Et je prends ma retraite. Parce que je peux pas régner sur le monde avec un cancer qui me brule les entrailles. Je reste le 51% mais je serais plus sur le devant de la scène. Mon œuvre est la votre. Vous êtes 7 voire plus avec les Killbane et les pièces rapportées, je crois qu'il en manque deux d'ailleurs mais c'est pas le sujet. Sa voix ne tremble pas mais sa paume se resserre sur sa canne. - Je veux que chacun et chacune soit à la tête d'un domaine, d'un établissement n'importe mais faites le. C'est non négociable. J'attends de vous que vous soyez des hommes et des femmes ou autre sait-on jamais, d'affaire. Je veux que vous soyez intraitables. Composez votre équipe, je veux du béton, je veux du sang, je veux de l'argent, je veux du pouvoir. Les Enfants de la Lune doivent être partout. Soyez intransigeants, rusés et tirez profit de vos échanges. Ce n'est pas parce que je ne vais plus gouverner que je veux pas en baffer un ou une qui merde. Il finit par s'asseoir, un plus léger qu'au début mais les mots sont lâchés. - Des questions ?

Je savais qu'il se passait une merde. Mais là .. Je regarde Eros, vraiment choqué. Et en colère en fait. Il nous avait fait endurer tellement de choses. Que le mec non seulement roucoule à vue, mais abandonne. J'ai la haine, vraiment. Du gâchis, c'est tout ce que je perçois. Je finis par me lever et lui jeter mon verre à la tronche. - T'es qu'un putain de traite, rien de plus. Je me casse. Ca me fait plus mal que je ne l'aurais cru. C'était un scénario impensable. Toutes mes fondations sont entrain de s'effondrer. Tous les discours qu'il m'avait mis dans la gueule semblent plus exister. Quitter la pièce, à suffoquer, et me plaquer contre un mur, hors de la vue des gens. Red se fait aussitôt arrêter par Lorcan. - J'aurais une discussion avec lui, plus tard. Laisse le se calmer.

Je n’avais pas trop compris pourquoi tout le monde angoissais pour ce weekend, moi je voyais juste l’opportunité de prolonger un peu les vacances et visiter Glasgow. Dans l’avion j’avais parlé de ma formation, le désir de m’investir dans la cuisine et j’avais reçu des encouragements d’un côté et un ordre d’Aaron de lui faire à manger tous les jours pour être sûr que je m’améliore, ça m’avait fait rire, mais j’avais été soulagé que tout le monde le prenne avec le sourire. J’avais profité de la ville, fais la tournée des bars de Whisky avec Lenny et Elvira et nous avions reçu cette invitation officielle au repas de ce soir, ça m’avait fait rire d’ailleurs de voir à quel point tout le monde était devenus coincé ici. J’ai fait un détour par la chambre de N2, juste avant le diner et au bout d’une poignée de minutes je lae voit s’affoler et ça me fais rire ne comprenant pas pourquoi autant de stress d’un coup, la salade ne va pas refroidir. Je lae suis jusqu’à la salle à manger, iel réajuste sa cravate et sa tête change du tout au tout, je hausse les épaules et croise Aaron qui me bouscule sans me voir un instant d’hésitation, je dois aller le voir ? Mais N2 rentre déjà dans la salle et je suis lançant un “Bonsoir tout le monde !” un sourire sur le visage, un geste adressé à notre hôte “Elle est chouette votre cravate Monsieur K !” et je viens m’installer à côté de Lenny “On a loupé quoi ?” demandais-je innocent.

Quand on t'a demandé de venir à Glasgow, t'as accepté, surtout pour le whisky écossais. Les réunions de famille, c'est pas trop ton truc, mais tu fais cet effort. Ca semblait être un moment important pour les Kaine et vous êtes une grande famille, recomposée certes, mais une famille quand même. Dans l'avion, t'as passé une partie de ton temps à somnoler en écoutant des podcasts sur les serial killers, comme toujours, sauf la partie où Jared a parlé de sa formation et où tout le monde l'a encouragé. Glasgow, c'est un endroit vraiment cool à tes yeux. Tu pouvais sentir toute l'histoire derrière chaque pierre, toutes ces choses que le temps a effacé de la mémoire. Gamine spirituelle qui croit aux spectres qui se sent comme chez elle pour la première fois. Se bourrer la gueule dans des pubs écossais avec Jay et Elvi, la plupart du temps, jusqu'à ce diner impératif. Y aller dans une tenue loin de tes habitudes, tailleur cintré noir, laissant ton perfecto en cuir se reposer et ton jean large troué porté toute la journée sur une chaise. Des présentations sont faites avec le père K et ce fameux Henry. Tu imaginais le chef bien plus imposant qu'un mec avec une canne, vu toute la crainte dans le regard des adelphes Kaine. Tu gardes le silence quand Aaron se barre énervé, le suivant du regard. Puis Jared vient enfin s'installer près de toi. « Le chef passe la main, va s'marier et ça a fait câbler l'aîné. Oh, et les pièces rapportées comme nous font maintenant partie de l'équipe. T'as l'droit de poser des questions au patriarche pour plus d'infos. »

Clairement si je pouvais sécher ce weekend à Glasgow je l’aurais fait, mais Jace se fais une joie de voir son grand père et je crois bien que c’est le seul d’entre nous qui est aussi enjoué. Je ne sais pas ce qu’a pu lui faire papa, mais en tout cas il n’a pas l’air traumatisé par lui. J’ai toujours la sensation que les sourire qu’adresse Papa K à Jace cache quelque chose de plus grand derrière et j’ai encore du mal à les laisser seul, mais pour autant voir mon père comme ça me fais étrange, un sentiment que je n’arrive pas à décrire. Reste sur tes gardes Dj me répète ma raison. Jace ne quitte pas son grand-père depuis notre arrivés et je suis bien obligé de suivre, je reste parfois à distance parce que j’ai l’impression que ma présence agace mon père. Je ne sais pas sur quel pied danser, mais tout ce que je retiens c’est le sourire de Jace, c’est tout ce qui importe. Le petit tenais absolument à se mettre sur son trente et un pour l’occasion alors avec Elvi on avait fait les magasins à Boston pour lui trouver un costume parce que le garçonnet avait insisté. C’est tout fier qu’il s’installe à table avec son noeux papillon autour du cou, je n’étais pas sûr qu’il devait être là à ce moment-là, mais je n’avais pas eu le choix. Le discours commence et je me fige à la première phrase, surtout quand ce fameux Henry ajoute la précision. Je ne quitte pas des yeux Papa K, ce monsieur qui nous avais recueillis, adopté, changer notre vie et notre façon de voir les choses, celui-là même qui passait son temps à me répéter sans cesse que l’amour, c’était une perte de temps, un gâchis et toute sorte d’adjectif, au point où je l’ai cru, au point où j’ai laissé cette partie-là de ma vie. Mes doigts se serrent autour du verre que j’ai dans la main et Aaron me sors de ma torpeur quand je le vois partir énerver. Je devrais faire comme lui et mon regard se pose sur Elvira, puis sur Jace avant de fixer de nouveau Papa K, il y a toute sorte de mots qui me passe par la tête, je pourrais hurler à ce moment-là et m’en foutre des conséquences, mais Jace et Elvira sont là alors je bois mon verre d’une traite reposant le verre un peu trop fort sur la table. Je me racle la gorge et parle d'une voix très calme “J’ai une question” je ravale ma rage, parce que Jace est là “Pourquoi ? Toute notre vie tu nous as enseigner que l’amour est une faiblesse, alors que toi dans l’ombre tu...” je regarde Henry, je soupire, croise le regard du petit avant de lever les yeux de nouveau vers la star de la soirée “Je t’ai cru, j’avais de quoi tu le savais, j’aurais pu connaitre mon fils plus tôt sans tes croyances...” un instant à me taire “Tu le crois toujours, que c’est une faiblesse, tu le crois toujours ?”

L'invitation en avait ébranlé plus d'un.e dans la famille, moi la première. Tout semblait si formelle, peut-être même trop pour que cela ne soit qu'une visite de courtoisie ou une simple introduction des Killbane au reste de la famille. Une pièce ne colle pas au reste du puzzle, mais impossible de déterminer pourquoi. La réponse ne viendrait qu'une fois à Glasgow je présume. Une nouvelle traversée de l'Atlantique que j'aurais préféré éviter, même s'il était toujours plus agréable de voyager avec mes adelphes que seule. Sur place, rien ne semble avoir changé. Mes bars préférés sont toujours là, les amants également. Au moins, je savais où aller si les choses tournaient mal. L'invitation reçue, ce qui devait une vraie tournée des bars avec Lenny et Jared prend des allures de fête ratée. Il fallait se préparer convenablement et retrouver sa lucidité d'esprit avant le dîner. Elégamment et sobrement vêtue dans une robe marron, je me prépare rapidement avant de rejoindre Jewell et Jace, surtout pour aider le petit garçon à se préparer. « On va être nombreux, mais ne t'en fais pas, personne ne mord. Enfin, si, mais je mords plus fort qu'eux. » Un bisous sur son front, comme un signe de protection, je remarque que je materne peut-être un peu trop mon neveu. Mais difficile de faire autrement quand je vois mon double dans ses traits, ainsi qu'un peu de moi. Arrivée avec Jewell et Jace, je salue les adelphes présents et échange avec elleux jusqu'à l'arrivée du patriarche. Pas seul. Mon regard se fronce avant d'exprimer la surprise, comme pour beaucoup, quand un mariage est évoqué. Mais ce n'est pas non plus la seule information à traiter. Un cancer. Lorcan Kaine n'est donc pas éternel. Une vérité certes évidente mais qui prends soudainement sens, laissant plusieurs émotions s'opposées. Je pensais avoir grandi dans la haine de sa personne, ce qui est le cas, mais je me rends compte que je n'étais pas pour autant prête à perdre à nouveau un père. Aussi cruel qu'il fût.

Les réactions ne tardent pas plus longtemps, Aaron ouvrant le bal des hostilités. Je secoue légèrement la tête, désabusée par sa réaction. S'il voulait le provoquer, pas de doute que c'était le bon moyen. Il quitte la pièce alors que deux autres arrivent, en retard, pour qui un court résumé est offert. Cette famille est un sketch parfois. Un sketch qui me donne moins envie de rire quand c'est mon double qui s'exprime. Bien sur, ses questions sont légitimes, surtout après ce que lui a enduré, mais était-il vraiment question d'amour entre le père et le fameux Henri ? J'ai comme un doute. « Quelle sera la place de Henri dans tout cela. Dans cet empire. Tu représentes 51%, mais lui ? » Qu'est ce que ça signifiait concrètement, ce mariage. Qu'allait-il se passer une fois que le roi tomberait ? « Combien de temps te reste t-il d'après les médecins ? »

Même s’il avait peur d’annoncer les choses, Lorcan savait toujours faire face aux réactions. Lui l’orphelin qui avait également été adopté et vécu bien des sévices, se complaisait dans les disputes. C’était salvateur pour lui. Si l’un de ses fils réagissaient mal, il s’attendait à ce qu’aucun.e n’accepte aussi aisément. Mais il a choisit le calme en guise d’humeur pour cette fois. Enfin, tout dépendra de sa jauge de patience. Et laequel.le viendra flirter avec la limite. Un regard noir à Numero 2 quand iel débarque. Lorcan ne voyait pas d'un bon œil cette relation. Source de divertissements. Une main qui se lève lassement pour saluer Jared. Jewell enchaine les questions. « - Je fais quoi exactement ? T’es dans l’ombre ? Que sais tu ? Finis ta phrase mon garçon. » Parce que même si Papa K avait déposer les armes, le myocarde était bien encore dans sa poitrine et ne battait que pour lui-même. « - L’amour vous fera crever. Comment pensez vous que j’ai perdu ma jambe ? Parce que je pensais que sauver une personne qu’on aime nous ouvrira les portes du paradis. Si tu voulais aller chercher ton petit garçon Daryl, tu prenais tes couilles et tu y allais. Ne m’accuse pas moi. C’est toi qui a deux chattes dans ton lit. Pas moi. C’est toi qui a joué de la romance avec l’une d’entre elles sans mon consentement. Et tu oses me dire que c’est moi qui t’es privé de ta paternité. Pour preuve, ton fils est à coté de toi. Et tu m’as jamais demandé mon avis alors regarde toi dans ses yeux. Et demande toi pourquoi t’es pas allé le chercher plus tot. Je n’y suis strictement pour rien. L’amour sera toujours une faiblesse. Et je vous en priverais des millions de fois. Parce que ca peut vous épargner d’entendre votre cher.e et tendre, se fait agresser, torturer et buter devant vos yeux. Parce qu’aimer c’est mettre votre moitié dans une tombe. Regarde donc le nouveau Kaine qui m’appelle en panique pensant que j’ai fait quelque chose, jauge son état mental. Capable de bafouiller et de me raccrocher à la gueule. C’est ce que tu veux pour tes femelles ? Il me semble pas. Je regrette aucun de mes choix. Et je vous ai élevé avec des hauts standards parce qu’avant de vous protéger vous, ce sont les autres qui le sont de vous-même. Et t’as toujours des inconscients comme Delrio qui percent des murailles. Alors si tu voulais tant aimer, fallait venir poser tes couilles sur mon bureau. Comme Aaron a fait, comme Numéro 1 a fait. Négocier et vous aurez. Merder et je vous brise. Ca sera toujours ainsi. Tu veux aller baiser tes meufs, te marier, leur faire d’autres gosses ou te marier avec, je te donnerais jamais mon approbation. Viens la chercher. C’est comme ça que les Kaine font. On arrache ce qu’on désire vraiment. Est-ce logé dans ton crane ou je peux la faire plus douloureusement ? »  

Papa K laisse le silence s’installer. Lui aussi en avait crevé pour une femme autrefois. La même qui fut une traitre mais surtout l’avait payé plus que chère devant les yeux de l’homme. Il voulait empêcher à ses enfants de souffrir. Et ses brues et gendres d’être des dommages collatéraux. Il reste perplexe face aux questions d’Elvira, mais il la savait toujours plus pragmatique. « Henry   Est .. n’a rien et il n’aura rien. C’est comme ca qu’est fait le contrat de mariage. Il est présent pour pas que je sois seul dans mon lit quand je vais crever. Il est dans l’ombre oui. Il est un soutien. Il est infirmier. C’est le mec qui vous remplace parce que c’est pas vous qui viendrait me torcher le cul quand je pourrais pas. Voila ce qu’il représente votre absence. Alors vaut mieux que vous soyez occupés si vous voulez pas prendre. J’écoute pas ce que disent les médecins alors on s’en moque. » C’est encore un sujet sensible qu’il préfère noyer. Pour autant Henri brave la colère. Il n’a rien a perdre. « - Il refuse de se soigner. En tout cas, a minima, si pour le moment le cancer se montre pas agressif, il le tue à petits feux. Il se peut que l’été prochain, vous reviendrez pour l’enterrer. Le mariage est parce que .. Le hasard est en ma faveur. » Henry déglutit assez difficilement. Il le sait ca va piquer dans la fameuse ombre dont a cité Jewell. Si Henry est amoureux, il sait que ce n’est pas entièrement réciproque. Lorcan s’y refuse malgré toutes les attentions entre eux.

J’ignore si j’avais eu tort ou raison de l’ouvrir, mais je me félicitais d’avoir parlé avec calme, même si mes mots était bancale, je voulais éviter d’effrayer Jace. Je n’avais pas été attentif à la première tirade de mon père, bloquer sur le mariage, je n’avais pas forcément fait attention au mot cancer, malheureusement le petit garçon connaissais ce mot et tout ce que ça impliquait. Comme à son habitude il s’occupais à jouer avec ses couverts, faisant semblant de ne pas écouter alors qu’il enregistrait chaque parole qui était prononcé. Je tourne le regard vers Elvi quand elle pose la question des médecins, me rendant compte que j’aurais peut-être dû faire monter Jace à ce moment-là. Papa part dans une autre tirade, une rafale que je me prends, je serre le point sous la table, me préparant à lui répondre quand Henri prend la parole avouant la réalité de la maladie, silence s’installe, Eros s’exprime, de nouveau un silence, quelques secondes avant que je m’apprête à ouvrir la bouche, couper dans mon élan par le mini-moi “Tu vas mourir Papy ? Tu vas voir maman ?” je déglutis en entendant les mots prononcés par Jace, ma gorge se serre, mais il n’en a pas encore fini “Tu nous aimes pas que tu veux pas plus de temps avec nous ?” Je reste pétrifié quelques secondes ne sachant pas comment réagir, oubliant tout ce que je venais de me prendre dans la tête. Je recule ma chaise, prêt à me lever “Viens Jace on monte” le petit secoue la tête “Non, je veux que papy dise la vérité comme maman l’as fait”

Les réactions ne se font pas attendre, et ce des deux côtés. Le père pour répondre à Jewell, pour attaquer ses décisions, ses faiblesses, de même que pour Eros, jusque là très discret. Personne ne sera épargné si nous continuons à le provoquer. Bien sûr, lui ne parle pas d’amour. Tout cela à plutôt les formes d’un arrangement comme n’importe quel contrat qu’il aurait passé. Même malade, le coeur ne faiblissait pas. Ne faiblissait plus. Quelque part, il avait surement raison sur tout ça. Quelle peur avait ressenti Eros lorsque Aaron s’était fait kidnapper ? Quelle peur avait ressenti Jewell quand ça avait été Circus ? Quelle peur l’on ressentait, chaque fois que l’un de nous se retrouvait en ligne de mire ? L’amour pouvait prendre différentes formes, et rien que celui éprouvé pour mes adelphes pouvait causer ma perte. L’amour n’était pas tant le problème que le nombre de personnes auxquelles ont s’accrochaient. Plus elles étaient nombreuses, plus on multipliait les chances d’avoir mal. Malgré tout, certaines attaques me font serrer les dents, par amour pour Jewell ou Eros. Tout deux ont commis des erreurs, mais le dîner prends des allures de lynchage publique qui ne me plaisent pas. Pourtant je ne bouge pas, écoute Henri plus que le paternel. Un refus de se soigner qui ne m’étonne qu’à moitié vu le caractère. Mais s’il nous avait appris une chose, c’était que tout pouvait se négocier. La preuve, Henri avait obtenu un mariage lui.  « Merci Henri, et bienvenue dans la famille, je suppose… » Pas sur que ce soit une bonne chose pour lui, mais il avait fait son choix.

Si mes réactions restent incroyablement sobres malgré la situation, ce n’est pas le cas de tout le monde. Aaron semble avoir clairement déteint sur son époux qui répond avec une férocité qu’on ne lui connaissait que peu. Surtout face au paternel. Sans plus de cérémonie, il quitte aussi la table. Soit disant pour aller chercher Aaron, mais cela m’étonnerait fortement qu’ils reviennent tous les deux ce soir. Un regard jeté à mon double, lui aussi méchamment attaqué dans les derniers mots prononcés par le père. Mais ce n’était peut-être pas pour lui que je devais m’inquiéter le plus. En entendant la voix de Jace, je réalise que sa place n’est surement pas ici, pas autour de cette table, pas alors que nous avons ce genre de discussion. Ses questions sont légitimes pour son âge, mais c’était à nous de le protéger, de lui épargner le rappel d’un passé douloureux, non si lointain. Mais il avait aussi du caractère. Et s’il était aussi têtu que nous à son âge, même son père ne pourrait pas l’empêcher de poser des questions. Lorsqu’il recule sa chaise, je viens poser ma main sur le bras de mon double, secouant légèrement la tête. « Laisse le. Il est aussi têtu que toi. Il va te tenir tête et finira quand même par poser ses questions un jour ou l’autre. Et tu ne pourras pas lui faire oublier d’ici là. Et, j’avoue que la réponse m’intéresse également. Car si tu refuse de te battre, alors il faut m’expliquer la raison de sa présence à lui malgré tout - je désigne Henri d’un léger geste de la main - et pourquoi ne pas en terminer maintenant ? Si la maladie ne s’est pas encore propagée, alors pourquoi ne pas essayer de la vaincre ? Tu as donc passé presque vingt ans à nous éduquer pour faire de nous des êtres sans failles pour finalement abdiquer de la sorte ? Sérieusement ? »

Les attaques fusent de part et d'autre, au point que t'as la sensation d'être sur un court de tennis. Tu restes à côté de Jared, commentant parfois les attaques assez discrètement pour ne pas te prendre une salve gratuite, parce que tu n'auras sans doute pas le tact de Jewell ou le flegme d'Elvira pour répondre au père K. Même Eros se met à poser ses couilles sur la table. Tu te caches derrière ton verre pour sourire à tout ça. Mais c'est l'intervention du gamin qui te fout le plus sur le cul. Tu regardes la scène, et tu finirais presque par le trouver attachant. Tu chasses cette pensée de ton esprit, vide ton verre que tu viens remplir à nouveau. C'est si théâtral que ça vaut bien ça, en complément de ton silence.