Un retour rapide à Boston pour voir ta princesse, elle te manquait et tu ne pouvais pas ne pas la voir pendant un mois entier. Tu ne l’avais jamais laissé aussi longtemps seule, bien évidement, tes parents s’en occupait comme une princesse. Tu n’avais aucun doute sur ça, mais c’était bien plus fort que toi, elle était ton coeur, ta vie. Bien plus importante que le reste, elle avait pris de la place dans ton coeur, et elle en sortirait jamais. Son bien-être passait bien évidement avant le tient. Tu avais profité de ces quelques jours avec elle, un rayon de soleil, qui pendant quelques heures, avait décidé de te faire la gueule. Adorable, mais qu’est-ce qu’elle pouvait être chieuse de temps en temps. Elle savait se faire comprendre et montrer qu’elle n’était pas contente, encore plus lors de ton départ. Des grosses larmes de crocodile qui coulaient le long de ses joues, à t’en fendre le coeur. Ce n’était que pour trois petites semaines, tu reviendrais plus en forme que jamais, prêt pour une nouvelle année. Tu n’avais pas eu beaucoup de nouvelles de Cécily, ça avait tendance à t’inquiéter, pourtant tu prenais sur toi, évitant de l’harceler. Peut-être qu’elle refaisait sa vie et d’un côté c’était tout ce que tu pouvais lui souhaiter. Perdre l’homme de sa vie, n’était pas quelque chose de simple, tu ne pouvais que la comprendre. Devoir tout recommencer, trouver des nouvelles habitudes, refaire sa vie, seule. Tu avais vécu la même chose, te retrouvant père célibataire du jour au lendemain. Les journées passaient si rapidement, c’était un délice de pouvoir profiter autant sans se prendre la tête et penser à tous les problèmes quotidien. La fin du summer commençait à approcher, du moins le voyage en Tunisie. Te voilà sur cette magnifique île, journée libre, tu avais décidé de profiter au bord de la mer. Un simple short en guise de maillot de bain, une longue serviette, les lunettes de soleil posée sur le bout de ton nez. Prêt pour achever ton bronzage, il ne te restait plus très longtemps.

Tu avais fait des rencontres bien surprenantes et tu étais content de retrouver un peu la joie de vie, l’envie de revoir du monde. Ces dernières années n’avaient pas été très satisfaisantes, entre le départ de ton ex petite amie, et le décès récent de ton frère. Tu n’avais pas pu baisser les bras, car tu avais cette petite qui comptait sur toi. Tu devais toujours lui montrer que tout allait bien, que tu avais toujours le sourire. Alors oui, être un peu éloigné de tout, te faisait un bien fou, il te fallait bien un moment pour toi, que tu puisse reprendre un peu tes esprits. La vie ne s’arrêtait pas, la roue du temps continuait à tourner, que tu arrives à suivre ou non. Tu n’avais pas le droit de terminer six pieds sous terre, toujours garder la tête hors de l’eau. Quartier libre pour ce jour et ça t’arrangeais, ainsi tu allais pouvoir profiter de ta journée comme tu le souhaitais. Tu avais échangé quelques messages avec Cécily, sans savoir réellement si elle comptait te rejoindre ou non. Ça lui ferait certainement le meilleur des biens, mais tu ne pouvais pas obliger une personne à faire ce dont elle ne voulait pas. Elle avait besoin plus de temps que toi, elle n’avait pas la contrainte d’un enfant, elle prendrait le temps qu’il lui faudrait. Tu pensais régulièrement à ton frère, tu savais qu’il aurait fait un merveilleux parrain et tonton, il aurait passé du temps avec Tillie. Tu l’imaginais avec elle régulièrement, tu fermais les yeux et tu pensais à lui, tu aimerais l’avoir près de toi. Le temps était passé beaucoup trop vite, tu aimerais parfois revenir en arrière, pour profiter plus longtemps de lui. Tu chassas rapidement ces pensées de ta tête, ce n’était pas le moment de replonger dans les remords, dans les souvenirs douloureux. Tu enfilas rapidement un short de bain, rouge fluo, on te voyait à des kilomètres. Tes affaires de plage, tu avais marché quelques minutes, sous ce soleil tenace, la chaleur était légèrement étouffante, une fois au bord de l’eau, ça sera différent. Du moins, c’est ce que tu imaginais, mais ça ne changea pas vraiment. Tu positionnais ta serviette, un peu de crème pour pas finir rouge écrevisse, bref prêt pour une journée encore très productive. Alors que tu allais t’allonger de tout ton long et même faire une sieste, une personne te tira de tes pensées. Cette voix, tu la connaissais très bien, un grand sourire s’étala sur tes lèvres, te retournant pour lui faire face. Elle était là, elle était finalement venu en Tunisie. Elle se moquait de ton activité, haussant les épaules « Il parait que les hommes bronzés ça fait fantasmer quelques femmes. » lâchais-tu sur le ton de la rigolade. Tu la pris directement dans tes bras, un geste anodin, que tu avais toujours eu auprès d’elle. Ça te faisait plaisir de la voir ici, de l’avoir près de toi, même qu’une journée. « Ma mère avait raison sur le fait qu’il faut que tu manges plus. » soufflais-tu à son oreille, faisant référence à votre conversation.

Une situation délicate et pourtant, tu essayais tant bien que mal de rester correct. Il y a bien des jours où tu aimerais revenir en arrière, tu aimerais que rien ne se soit passé et que tu repartes sur le droit chemin. Perdre ton frère n’avait rien de simple, tes parents avaient eu du mal à l’accepter et s’étaient rattaché tant bien que mal à toi et ta fille. Tu ne pouvais pas leur en vouloir bien au contraire, ce n’était que compréhensif. Ils avaient également gardé un bon contact avec ton ancienne belle-soeur, Cécily. Tu avais toujours été proche avec elle, d’ailleurs plus d’une fois, les personnes pensaient qu’elle allait finir avec toi et finalement, non. Ton frère était un meilleur séducteur, il n’avait pas d’enfant et l’uniforme, il parait, faisait craquer tout le monde. Un léger sourire s’afficha sur le coin de tes lèvres en repensant à tout ça, tu chassas rapidement ces pensées pour revenir au moment présent. Elle était venue, elle t’avait écouté sur le point que ça pouvait que lui faire du bien de lâcher un peu prise et de se prendre des vacances loin de Boston. Tu rigoles en l’écoutant, haussant les épaules « Alors là, j’en sais rien. Peut-être toi ? » soufflais-tu en la taquinant, c’était une habitude qui ne risquait pas de changer. Elle avait beau avoir été ta belle-soeur, tu ne comptais pas changer d’attitude avec elle. Tu l’avais prise dans tes bras, comme à chaque fois. Et cette fois-ci tu avais bien l’impression de sentir ses os plus que la dernière fois. Ça se voyait, elle maigrissait au fur et à mesure du temps, c’était souvent le cas après la perte d’une personne chère, mais tu ne voulais pas la voir dépérir à ce stade. Tu levais les yeux au ciel « S’il faut que je vienne vérifier que tu manges, je peux le faire. Je le fais déjà avec Tilie à faire l’avion pour la faire manger, donc je peux le faire aussi pour toi. » rigolais-tu, mais d’un côté, tu étais sérieux, tu avais du mal à la voir ainsi. Prenant le temps de t’allonger sur ta grande serviette, elle s’installa à tes côtés. « Et bien, j’ai rencontré pas mal de personne, fais la fête et profité du soleil et des plages et mer. » laissais-tu glisser entre tes lèvres. « Ça fait un bien fou, c’est impressionnant. » finissais-tu par avouer.

Tu es ce genre de mec à sortir des conneries, pour détendre l’atmosphère et surtout quand tu appréciais les personnes. Tu savais très bien être sérieux quand il le fallait, mais tu étais souvent ce genre de personne à essayer de prendre les choses avec légèreté surtout depuis que ton ex avait décidé de partir. Pendant un long moment, tu avais eu du mal à l’accepter et tu t’étais énormément remis en question, à même ne plus te reconnaitre. Heureusement Tilie à tout fait pour te refaire revenir, te sortir la tête de l’eau et de garder le cap. Comme tu l’as toujours dit, tu lui dois énormément et c’est pour ça que tu étais autant impliqué dans son éducation et dans son bien-être. Ton regard s’était posé sur la jeune femme face à toi, certain pourrait dire que leur relation est plutôt étrange. Il est vrai que tu avais toujours été tactile avec ce petit bout de femme, avant qu’elle soit en couple avec ton frère, pendant et maintenant. Tu as toujours dit que tu serais là quoiqu’il pouvait arriver, le pire était arrivé et tu étais là. Elle t’avait permis également de tenir, car même si tu ne le montrais pas, ton frère te manquait cruellement. Des périodes un peu plus que d’autres, mais tu faisais avec, tu n’avais pas le choix. Il t’était déjà arrivé de te rendre seule, tard le soir près de sa tombe pour y déposer des nouvelles fleurs et discuter. Même si tu n’avais pas de réponse, tu savais qu’il t’écoutait, qu’il était là-haut à te regarder. Il t’avait longuement parlé avant son départ pour cette fameuse opex. Une discussion qui avait tourné principalement autour de la belle, tu lui avais fait des promesses et tu devais maintenant les tenir. Tu essayais de chasser ses pensées et c’est vrai qu’à chaque fois que tu la retrouvais, tu pensais à lui. Difficile comme situation surtout quand tu avais promis que tu prendrais soin d’elle, que tu serais là pour l’épauler à chacun des moments, être à son écoute. Tu laissais quand même place à quelques mots doux, la faisant sourire et rigoler et elle en faisait de même. « Tu peux te sentir privilégié Madame Wertheimer. » lançais-tu sur le ton de la rigolade. Elle te taquinait, te donnant un léger coup de coude, faisant une mimique d’être blessé pour finalement rigoler davantage. « Faut pas te chauffer, tu as failli me casser une côte. » lâchais-tu. Tu haussas les épaules, reprenant une attitude sérieuse, ce qui était rare et en général, ton visage changeait d’un coup. « Je suis absolument sérieux, tu dois reprendre du poids. Tu étais plus sexy avant. » tu levais les yeux au ciel, essayant de lui faire un électrochoc. Même si tu te doutais bien que ça ne lui ferait pas l’effet que tu désirais. Tu décidas de prendre place sur ta serviette, de base tu étais venu pour ça, histoire de continuer ton bronzage. Tu étais déjà pas mal bronzé, mais encore plus, ça serait mieux. Ta tête se tourna vers elle, elle n’avait pas tord. « Oui ça change beaucoup, et d’un côté Tilie me manque, mais ça fait du bien aussi de se détacher. Autant pour elle que pour moi ! » laissais-tu glisser entre tes lèvres, les lunettes posées devant les yeux, prêt à griller ! « Et toi alors, tu as des autres amis avec toi ici ? » lançais-tu calmement, assez curieux.