with @Novel Markovich
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the 11.07.2022 Kotor ; Monténégro

Je ne pensais pas être père à mon âge, je ne pensais pas être père dans ma situation. Etudiant, en couple avec un homme, prudent sur les moyens de contraception. Rien ne m’y destinait, ou en tout cas, je le croyais. Mais l’univers avec décidé de me donner tort, et voilà que maintenant, j’avais une petite fille de six mois. « C’est soudain et… J’ai un peu eu l’impression de subir la situation. C’est horrible ce que je vais dire, en tant que parent, mais si j’avais eu le choix, si Céleste avait eu le choix, j’aurais peut-être choisi qu’il en soit autrement. Parce qu’on ne m’a pas dit “Tu vas être papa”, on m’a dit “Tu es papa”. Tout le monde me dit que j’avais le choix, que j’aurais pu ne pas assumer, laisser sa mère l’élever seule, mais quoiqu’il arrive, j’aurais été un géniteur absent, quelqu’un incapable d’assumer ses responsabilités. Si on l’avait su plus tôt, ça aurait pû être complètement différent. Je ne regrette pas de l’avoir dans ma vie, qu’on soit bien d’accord, c’est un petit ange baveux et adorable, mais j’aurais voulu avoir le temps de m’y préparer, un peu. » C’était comme venu de nul part pour moi, et je ne pouvais m’empêcher parfois de regretter de ne pas avoir eu quelques mois de grossesse pour m’y préparer. « Et pas juste moi, vraiment mon appartement n’avait rien de sûr pour elle, je n’avais aucune affaire, pas même un lit pour l’accueillir. C’était beaucoup de bouleversements. » Surtout pour un si petit être. « Mais visiblement, l’expérience ne m’a pas fait suffisamment peur pour fermer la porte à d’autres enfants. Même si j’aimerais pouvoir continuer de voir Anaé grandir encore un peu avant ça. Peut-être dans cinq ou six ans. » Je ne voulais pas compenser avec un autre enfant les premiers mois manqués avec Anaé. Je voulais la voir grandir et passer du temps avec elle, juste avec elle avant d'agrandir la famille. Je voulais pouvoir passer du temps avec chacun de mes enfants, sans avoir le sentiment d’être dépassé dans les moments avec eux. « Ca y est, t’as peur maintenant de ce qui t’attends ? » Parce que je ne le mentionne pas, mais c’était bien lui que je voulais comme père de mes enfants. De nos enfants.

 

Tu hoches la tête comprenant sa situation. Tu aurais probablement freak out complet si on t'avait annoncé une quelconque paternité. Et c'est toujours possible d'ailleurs, pour peu que les fois où tu as couché avec des femmes, la capote a craqué. Tu tapotes la table pour faire fuir ce scénario catastrophe. Tu ne veux pas être père. Enfin pas tout de suite. T'aimerais caresser sa joue pour lui apporter du réconfort mais tu te contente d'un sincère sourire en guise d'encouragement. - Tu feras un très bon père et tu l'es déjà, n'en doute pas. Ca te fait quand même drôle qu'il envisage l'avenir, visiblement à tes côtés. Et il lui faut une réponse. C'est ce que tu crois. - Je pense que j'attendrais d'avoir ralenti ma carrière pour avoir des enfants. Genre vers la trentaine. Pouvoir faire un maximum de compétitions et atteindre divers objectifs pour ensuite devoir un peu un père au foyer à mi-temps. Je ne sais pas si je resterais toute ma Vie dans la NBA. C'est un rêve qui se réalise mais j'ai aussi envie d'avoir beaucoup d'enfants et l'énergie pour les élever sans trop leur imposer mon absence qu'oblige la NBA. C'est encore flou mais dans l'idéal, c'est mettre ma carrière entre parenthèse pour être tous les jours là pour les mômes. Après comment les avoir, je sais pas trop. Rien n'est vraiment fixé dans tous les cas. En vérité, c'est effrayant, d'être aussi lucide. Mais ce qu'a vécu ta sœur t'a soigné. Tu veux faire les choses bien.

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the 11.07.2022 Kotor ; Monténégro

On a toujours l’impression que certaines choses sont innées lorsqu’on parle de parentalité, mais j’ai conscience désormais de combien c’est faux. Certes, certaines choses semblaient plus évidentes pour certaines personnes que pour d’autres, mais finalement, c’était un apprentissage de toute une vie. Le fait que Novel souligne mes efforts m’arrache un sourire sincère. Moi qui avais si peur de ne pas être à la hauteur, ça me touchait de voir que d’autres pensaient le contraire. Surtout lui, avec qui j’imaginais un avenir, d’autres enfants dans le futur. Je l’écoute me faire part de ses ressentis, ses volontés. Se concentrer sur sa carrière pour le moment, la vivre à fond et ne pas avoir de regret de ne pas s’être donné les moyens de réussir. Quelque chose que je comprends, d’autant plus qu’il n’exclue pas la vie de famille dans un futur plus ou moins proche. Trente ans, c’est l’âge auquel j’aurais sûrement réfléchi à avoir des enfants si Anaé n’avait pas créé la surprise plus tôt. En tout cas ça me rassurait de savoir qu’il l’envisageait, même si ce n’était pas pour maintenant. « Tu as raison. Tu n’es qu’au début de ta carrière, je suppose que ça serait frustrant de devoir arrêter maintenant, qu’importe la raison. » Surtout si cela lui était imposé. « Je suppose que le comment viendra le moment venu. Après tout, va savoir ce qu’il sera encore possible de faire ou non à ce moment-là. » Je sais que la plupart de ces droits ne sont pas inscrits dans la constitution et que certains gouvernements pourraient les changer. Adoption, gpa, on verrait bien le jour où il en serait véritablement question. Rythmé par des discussions endiablées, notre dîner prend fin. L’addition réglée, nous sortons du restaurant, découvrons des rues encore chaleureuse et lumineuse malgré la tombée de la nuit, de quoi nous laisser faire une petite balade nocturne avant de rentrer afin de profiter au maximum de notre séjour. Des vacances exceptionnelles, et pourtant, loin d’être les dernières.

-fin